Laisser un héritage

Si quelqu’un nous demandait de résumer notre vie en six mots, quels seraient-ils? Le défi de la limite de six mots réside dans l’obligation de se concentrer sur l’essentiel, de saisir brièvement quelque chose d’important. Voici quelques réponses: « Une dent, une carie; la vie est cruelle. Le complexe du sauveur est source de nombreuses déceptions. Maudit par le cancer, béni par mes amis (celle-ci a été écrite par un garçon de 9 ans atteint d’un cancer). Le médium m’a dit que je serais plus riche. Je ne suis pas un bon chrétien, mais j’essaie. Je pensais avoir plus d’impact. » Quand on regarde en arrière, on est sûr que ce dont les gens se souviendront de nous, ce ne sera pas ce qu’on a fait pour nous-mêmes, mais ce qu’on a fait pour les autres. On ne se souviendra peut-être pas du lauréat du prix Pulitzer ou de l’Oscar du meilleur acteur ou de la meilleure actrice, mais on se souviendra du nom du prof qui nous a le plus aidés à l’école, des deux potes qui nous ont soutenus dans une période difficile, ou de quelqu’un qui nous a appris quelque chose d’utile ou qui a cru en nous pendant notre enfance. Il a été écrit: “L’amour laisse un héritage. Ce n’est pas ta richesse ou tes réalisations, mais la façon dont tu as traité les autres qui aura l’impact le plus durable sur terre.” Les gens oublieront vite ce qu’on a fait, mais ils n’oublieront jamais comment on les a aimés et influencés par notre acceptation et notre compassion: le SMS qu’on leur a envoyé dans un moment difficile, le sourire qu’on leur a offert quand ils souffraient, l’offre de les aider à nettoyer leur maison, le temps qu’on a passé à les écouter sans les interrompre ni leur raconter notre propre histoire, les petites gentillesses qu’on leur a témoignées dans la vie. Dawson Trotman était le fondateur du ministère Navigators L’offre de les aider à nettoyer leur maison. Le temps où on les a écoutés sans les interrompre ni raconter notre propre histoire. Les simples gentillesses qu’on montre dans la vie. Dawson Trotman était le fondateur du ministère Navigators. Un missionnaire de Navigators raconte l’histoire de sa rencontre avec Dawson Trotman. Il a dit: “Je n’oublierai jamais Dawson Trotman, c’était l’un des hommes les plus remarquables que j’ai jamais rencontrés.” Quand on lui a demandé ce que Trotman avait dit qui l’avait tant impressionné, le missionnaire a répondu: “Oh, je ne me souviens pas de ce qu’il a dit.” “Mais qu’est-ce qui était si remarquable chez lui?” “Je ne l’oublierai jamais,” a-t-il dit. “Il a ciré mes chaussures.” La réalité de la vie est que lors de nos funérailles, les gens diront quelques mots gentils, mangeront de la salade de pommes de terre au dîner, puis rentreront chez eux et reprendront leur vie. On aimerait penser que le monde va s’arrêter complètement pendant quelques jours et pleurer notre disparition (et c’est vrai pour la famille proche et les amis), mais en réalité, le temps continue de s’écouler. Ce qu’on fait aujourd’hui sera oublié demain. On dit: « Si tu veux savoir à quel point tu manqueras aux autres quand tu ne seras plus là, mets ton doigt dans un seau d’eau, puis retire-le. Le trou qui restera correspondra à l’importance que tu auras pour les autres.” C’est un commandement paradoxal: “Le bien qu’on fait aujourd’hui sera oublié demain. Faisons quand même le bien.” Certaines des paroles les plus tristes de la Bible se trouvent dans 2 Chroniques 21:20 à propos de Joram: “Il mourut, et personne ne le regretta.” Ces mots nous rappellent à tous que ce qui compte vraiment, ce sont les relations qu’on a, tant avec Dieu qu’avec les gens qu’Il a mis dans notre vie. C’est ce qu’on appelle laisser un héritage. L’héritage, ce n’est pas laisser quelque chose aux gens. C’est laisser quelque chose dans les gens. Des gens qui peuvent ensuite investir dans d’autres, qui investissent dans d’autres, qui investissent dans d’autres, que ces autres se souviennent ou non de notre nom. Seul ce qu’on investit dans la vie des autres durera pour toujours. Ça devient une chaîne ou un héritage qui édifie et encourage ceux qu’on rencontre. Les gens qui ont laissé un héritage dans notre vie sont ceux qui ont tissé des liens avec nous et qui nous ont rendus meilleurs. William James a écrit: “Le grand intérêt de la vie est de la consacrer à quelque chose qui lui survivra.” Le Psaume 112:6 dit: “Le juste est connu pour toujours.” L’œuvre de Dieu, l’Église, ne concerne pas notre personne. Notre vie ne concerne pas notre personne, notre vie concerne Dieu. On est là pour bâtir le royaume de Dieu et le glorifier. Dans 30 ans (ou moins), les gens auront du mal à se souvenir de notre nom. Mais c’est comme ça que ça doit être. Tout tourne autour de Jésus. Jean-Baptiste l’a dit comme ça dans Jean 3:30: “Il doit croître, nous devons diminuer.” Si on peut laisser les gens, aujourd’hui, plus forts dans leur foi, se sentant mieux dans leur peau, alors peu importe qu’on se souvienne de nous ou pas. Tout ce qui compte, c’est qu’on ait répondu à l’appel de Dieu en étant un maillon de la chaîne du ministère avec ceux qui nous entourent. Quelqu’un est assis à l’ombre aujourd’hui parce que quelqu’un a planté un arbre il y a longtemps. Créons notre héritage et passons le relais.