L’importance de la conversation
Un adolescent rentre à la maison bouleversé. Ses parents, pensant bien faire, lui font tout de suite un discours sur les responsabilités, les choix et les conséquences. L’ado ne les écoute pas. Ce dont il avait vraiment besoin, c’était que ses parents s’assoient avec lui, lui demandent “Qu’est-ce qui se passe?” et l’écoutent attentivement. Un homme d’affaires avait préparé une présentation sur sa foi pour la partager avec la personne assise à côté de lui pendant un long vol. Quand il en a enfin eu l’occasion, il a commencé à débiter ses arguments bien préparés. Après quelques minutes, la femme à côté de lui a souri poliment et lui a dit: “J’apprécie ce que vous dites, mais j’avais juste besoin de quelqu’un à qui parler aujourd’hui. » Quand il s’agit des questions difficiles de la vie, la plupart des gens, qu’il s’agisse d’un ado difficile dans une famille, d’une personne qui s’interroge sur sa foi ou d’une personne avec laquelle on est en conflit, n’ont pas besoin d’une présentation, mais d’une conversation. Ils ont besoin d’un dialogue ouvert pour pouvoir exprimer leurs pensées, leurs sentiments, leurs idées et leurs opinions. Une conversation est bidirectionnelle. Une présentation, c’est à sens unique. Comment avoir un dialogue fructueux avec ceux qui font face à des problèmes difficiles dans la vie? On doit d’abord chercher à comprendre, puis à être compris. Les malentendus viennent souvent de différentes idées et perceptions. En cherchant à se comprendre, on ouvre la porte au dialogue et non au débat. On doit aussi chercher à comprendre d’abord ce sur quoi on est d’accord. Une conversation sincère entre deux personnes peut leur faire comprendre qu’elles partagent des valeurs et des préoccupations communes, qu’elles ne sont pas aussi éloignées l’une de l’autre qu’elles le pensaient. Même si elles ne sont pas d’accord entre elles, une compréhension mutuelle peut empêcher une division plus grande. Ça montre qu’elles peuvent avancer main dans la main sans être d’accord sur tout. Quand on a une conversation à double sens, ça communique à l’autre personne que: “Votre voix compte. Votre point de vue mérite d’être entendu.” Ce genre de respect renforce les relations et instaure la confiance. Jacques 1:19: “Mes chers frères et sœurs, retenez bien ceci: chacun doit être prompt à écouter, lent à parler.” C’est le célèbre et excentrique philosophe grec Diogène qui a dit un jour: “Nous avons deux oreilles et une seule langue afin d’écouter davantage et de parler moins.” Écouter, c’est plus qu’entendre des mots, c’est chercher à comprendre le cœur de l’autre personne. Les gens n’ont pas besoin qu’on leur parle, mais qu’on s’intéresse à eux. Jésus lui-même en est le modèle. Dans Jean 4, il a rencontré une femme de Samarie près d’un puits et lui a dit dans Jean 4:7: “Donne-moi à boire.” Remarquons comment Jésus a commencé. Il n’a pas commencé avec un script tout prêt ni lancé une présentation théologique sur les avantages du salut. Il a simplement commencé par une demande. Il l’a rencontrée dans un contexte ordinaire, près d’un puits, pendant sa routine quotidienne. Les gens n’ont pas besoin qu’on leur fasse la morale. Ils ont besoin qu’on commence là où ils en sont et qu’on les aide à avancer vers ce qu’ils peuvent devenir. Ils ont besoin qu’on les remarque dans les moments ordinaires de la vie. Il a été écrit: « Les conversations qui changent la vie commencent rarement avec un micro; elles commencent avec un cœur ouvert.” La Samaritaine avait plein de questions et avait érigé de hauts murs relationnels. Elle a posé des questions sur la religion, la culture et a même essayé de changer de sujet. Pourtant, Jésus a refusé de se laisser entraîner dans une dispute. Discuter de la vérité ne fait que renforcer l’opinion de l’autre personne, la met sur la défensive et la rend même en colère. Jésus a répondu à ses questions et l’a guidée vers la vérité. Il a orienté la conversation vers l’eau vive, passant du physique au spirituel dans Jean 4:13-14: “Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif, mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif.” Jésus lui a montré que le besoin le plus profond de sa vie n’était pas l’eau, ni la religion, ni même l’acceptation sociale, mais Dieu. À la fin de l’histoire, la Samaritaine a laissé sa cruche et est retournée en courant au village en disant dans Jean 4:29: “Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Serait-ce le Christ?” Corrie ten Boom, après avoir survécu à un camp de concentration, a rencontré un jour l’un des gardes qui l’avait maltraitée. Il lui a demandé pardon. Au cours de cette conversation douloureuse, elle a dialogué honnêtement avec Dieu dans la prière et avec cet homme dans l’humilité. Grâce à ce dialogue, l’impossible s’est produit: la grâce a coulé et la réconciliation a commencé. Cette semaine, prenons donc le temps de ralentir, d’écouter davantage, de poser des questions et d’engager le dialogue. Ce faisant, non seulement nous comprendrons mieux les autres, mais nous refléterons aussi le Dieu qui nous invite à dialoguer avec lui.