Jour n°4–Pardonner sans oublier
Auteur: Paul Calzada« Celui en qui ces choses ne sont point est aveugle…il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés » (2 Pierre 1.9).
Il arrive que certains prédicateurs ridiculisent ceux qui disent : « Je pardonne mais je n’oublie pas. » Dans mes jeunes années de ministère cela m’est également arrivé, je le confesse à ma honte. Aujourd’hui, je puis affirmer avec assurance, que pardonner, ce n’est pas oublier.
Qui peut oublier les évènements douloureux et tragiques de sa vie ?
Une blessure, une faute, un péché laissent des marques dans notre âme aussi indélébiles que des marques faites au fer rouge sur la peau. La blessure peut être, et doit être guérie, par la puissance du pardon, mais la cicatrice demeure.
Lorsque quelqu’un subit une intervention chirurgicale, qu’on lui extirpe un cancer ou qu’on lui greffe un organe, ou qu’on lui fasse quoi que ce soit d’autre, une guérison, une réparation et un soulagement vont lui être apportés, mais la cicatrice sera là pour lui rappeler par quelle crise il est passé. Pour le pardon, il en est de même, il va soigner nos blessures, il va apaiser notre conscience, il va restaurer une relation qui avait été altérée, mais une cicatrice va demeurer, empêchant l’oubli.
Et cela est bien ! Ne pas oublier est vital pour ne pas retomber dans les mêmes travers. Celui qui s’est brûlé au contact du feu, gardera le souvenir de cette douloureuse expérience, non pour qu’il en souffre toute sa vie, mais pour que ce souvenir l’empêche de commettre la même erreur.
Alors que David est repentant, qu’il demande le pardon de Dieu sur sa vie, il dit : « Mon péché est constamment devant moi » (Psaume 51.5). Ce n’est pas pour qu’il demeure dans une culpabilité morbide, mais pour qu’il ne commette pas les mêmes fautes.
A de nombreuses reprises, dans ses écrits, l’apôtre Paul mentionne le fait qu’il a persécuté l’Eglise. « Je suis le moindre des apôtres, je ne mérite pas d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu » (1 Cor. 15.9). Le souvenir de son péché, c’est aussi le rappel de la grandeur du pardon de Dieu.
Alors que Pierre rappelle quelles vertus le croyant doit cultiver, il ajoute : « Celui qui ne les possède pas a mis en oubli la purification de ses anciens péchés » (2 Pierre 1.9). Il a été pardonné, mais il a oublié ses anciens péchés, et cela est un frein à son développement spirituel.
Pardonner, être pardonné, se pardonner… et ne pas oublier, c’est là la vraie dimension du pardon, dans lequel Dieu veut que nous entrions afin de croître dans sa grâce.
Une recommandation pour ce jour :
Ne vous culpabilisez pas si vous n’oubliez pas le mal que l’on vous a fait, et celui que vous-mêmes avez fait. Si vous avez demandé pardon, et si vous avez pardonné, vous avez fait ce que Dieu attend. Faites du souvenir de ces blessures un tremplin pour devenir meilleur.
Paul Calzada
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