La foi et le risque
Il y a la vieille histoire d’une missionnaire médicale dans un pays étranger qui roulait en voiture quand elle est tombée en panne d’essence juste à la sortie d’un petit village. Elle n’avait rien pour transporter l’essence. Pas de bidon ni rien de ce genre. Elle a donc pris le seul récipient qu’elle avait, qui était un bassin hygiénique. Elle est entrée dans le petit village, a rempli le bassin d’essence et l’a rapporté avec précaution à sa voiture. Elle était en train de verser l’essence dans le réservoir lorsqu’un prêtre est arrivé en voiture, a freiné brusquement dans un nuage de poussière, a baissé sa vitre et lui a dit: “Ma sœur, vous avez beaucoup plus de foi que moi.” La vie de foi est intrinsèquement une vie de risque. Si on n’est pas prêt à prendre des risques, on ne pourra jamais découvrir ce qu’est vraiment une vie de foi. Si on veut avoir toutes les réponses avant de prendre une décision, si on a peur de faire un pas sans être sûr que tout va bien se passer, la foi restera toujours un mystère pour nous. C’est comme l’histoire de deux chenilles perchées sur une feuille qui ont vu un papillon au-dessus d’elles. La première chenille a dit à la seconde: « Ça a l’air amusant, mais tu ne me feras jamais monter là-dessus.” Pourtant, la vie que nous menons en Christ est un cheminement de foi, où nous osons prendre des risques lorsque l’occasion se présente. Marcher par la foi signifie toujours qu’il y a une possibilité d’échec. Il y a toujours un élément de risque. Le chemin de la foi est toujours au bord du désastre, mais aussi au bord d’un miracle. Il peut être très tentant, alors qu’on avance pour Dieu, de chercher la voie facile, celle qui nous est familière, prévisible, de rester dans des eaux peu profondes et des endroits paisibles. Pourtant, la foi nous dit de continuer à avancer au front et de nous mettre en danger, car c’est là que nous faisons l’expérience de la puissance et de la force de Dieu dans nos vies. On a dit: “S’il n’y a pas de possibilité d’échec dans ce que nous faisons, c’est probablement que l’Esprit de Dieu n’y est pas.” Dieu agit avec puissance à travers ceux qui osent prendre des risques. L’apôtre Pierre en a fait l’expérience. Il a pris un risque ce jour-là lorsque Jésus lui a demandé de sortir du bateau et de marcher sur l’eau vers lui au milieu d’une tempête avec des vagues énormes, des vents violents et dans l’obscurité de la nuit. Et Pierre sort – et tombe aussitôt. Il échoue. Ou peut-être pas? John Ortberg écrit: “Si tu veux marcher sur l’eau, tu dois sortir du bateau.” Dieu n’a pas voulu que nous, créés à son image, passions notre vie à essayer désespérément d’éviter l’échec. Pierre a-t-il échoué? Oui, dans un sens. Sa foi a failli. Il n’a pas pu rester concentré sur Jésus et il a coulé. Mais écoute ça: il y avait onze autres personnes dans le bateau qui ont échoué de manière plus importante, en privé, en silence, en sécurité, sans que personne ne le remarque, sans être critiquées. Seul Pierre a connu le frisson, la joie et l’exaltation de marcher sur l’eau, même pour un instant. On doit toujours être prêts à saisir les opportunités que Dieu nous offre. On doit toujours être prêts à prendre des risques, avec foi. Être trop prudent est le plus grand risque qui soit. La foi, c’est abandonner notre sécurité. La foi, c’est croire quand on ne voit pas, et c’est croire quand on ne comprend pas. La foi, c’est l’assurance confiante que Dieu contrôle l’avenir et qu’il tiendra ses promesses parce qu’il a un plan pour nous. Hudson Taylor, ce grand homme de foi qui a fondé la China Inland Mission, a combiné foi et risque. Il a dit: « S’il n’y a pas d’élément de risque dans nos exploits pour Dieu, la foi n’est pas nécessaire.” On doit prendre des risques quand on a peur de partager notre foi avec les autres, un membre de notre famille, un voisin ou un collègue, à propos de notre vie en Christ. On a peur parce qu’ils pourraient nous poser une question à laquelle on ne sait pas répondre et qu’ils pourraient douter de notre intelligence ou de l’authenticité de notre foi. Ou bien on a peur de rejoindre un ministère ou de faire quelque chose dans le Royaume de Dieu qu’on n’a jamais fait auparavant. On a peur d’être poussés hors de notre zone de confort. Peut-être avons-nous peur de pardonner à quelqu’un en pensant que si nous ne le punissons pas par notre colère et notre amertume, qui le fera? On utilise notre manque de pardon comme une arme pour blesser les autres et attirer constamment l’attention de notre entourage. Il arrive toujours un moment dans notre vie où on doit cesser de demander à Dieu quelle est sa volonté, où on doit cesser de demander conseil aux autres, où on doit cesser de lutter contre la direction que Dieu nous donne et faire un pas dans la foi. On doit vraiment aller de l’avant en faisant ce qu’on sent que Dieu nous pousse à faire. Souvenons-nous de ça : quand on fait ce que Dieu nous dit de faire et qu’on fait un pas dans la foi, Dieu nous bénit en retour. Faisons un pas dans la foi et prenons des risques aujourd’hui.