La météo
Le temps fait une différence dans notre perception du monde.
Juste avant Noël, j’ai prêché un vendredi soir dans une ville à environ 100 kilomètres de chez moi. Il y avait un orage. Une tempête puissante a traversé le nord de la France et plusieurs personnes ont été tuées. J’étais persuadé que le pire était passé quand je suis parti pour la réunion, mais je dois admettre que j’étais un peu mal à l’aise.
Après la réunion, j’ai fait le chemin inverse pour retrouver la maison. L’orage était pratiquement fini mais c’était–comment le décrire ?–bon, l’ambiance donnait un peu froid dans le dos. Parfois une rafale de vent fendait le voile de nuages noirs dans le ciel, révélant une lune brillante et menaçante qui me regardait d’en haut. L’électricité a été coupée dans plusieurs villages par lesquels je suis passé, et les équipes travaillaient pour remettre la lumière.
Traversant une forêt, je me suis mis à penser à certains vieux films que je regardais à la télévision, dans le temps, après l’école. Dans ces films, des loups-garous et d’autres créatures maléfiques rôdaient dans la nuit orageuse, s’en prenant à des innocents de passage.
Un de ces innocents (comme moi par exemple) s’arrêtait pour aider quelqu’un qui gisait à côté de la route quand soudain, la fenêtre de la voiture explosait en éclats -d’un coup- et un loup-garou le saisissait et le tirait hors de la voiture. Après quoi, il griffait, mordait et déchirait ce pauvre bougre, le laissant à son tour, gisant près de la route.
Le monstre, quant à lui, courrait dans la forêt où il hurlait à la lune jusqu’au matin. Quand il revenait à lui, il se disait : » Où suis-je ? D’où vient tout ce sang sur ma chemise » ?!
C’est le sang de passants innocents, espèce de cruche poilue !
Lorsque je voyage dans ma voiture, j’ai décidé que si je vois quelqu’un gisant sur le bas côté de la route, il faudra qu’il soit vraiment convaincant ou je serai tenté de le laisser sur place (pas vraiment…).
Trois mois plus tard, je longeais la même route nationale. Le soleil de l’après-midi s’appesantissait doucement sur les champs et les forêts, annonçant le retour du printemps. Je pensais à ces chevaliers et à ces guerriers qui traversaient ces champs à cheval, il y a des centaines d’années de cela. Qui sait ? Ces forêts pourraient toujours héberger des petites créatures merveilleuses qui trottinaient discrètement d’un arbre à un autre–ou même des dragons qui dévoraient des pasteurs !
Je me suis détendu, écoutant une musique de louanges et regardant le paysage splendide. Le monde était bon.
Ce n’est pas moi qui faisais la grande différence entre ces deux vendredis soirs. Ce n’était pas la voiture non plus. Nous étions pour la plupart les mêmes (un peu plus vieux et plus grincheux, mais les mêmes). La différence, c’était le temps. Il influençait puissamment mes émotions et même certaines réactions.
Une de mes bandes dessinées préférées montre le chat Garfield, regardant par sa fenêtre et méditant sur l’effet que produisent des après-midi quand le soleil et les nuages se succèdent. » Quand il fait soleil, je suis heureux » dit-il, » Quand il y a des nuages, je suis triste. Quand ils se succèdent tout l’après-midi, je dépense toute une semaine d’émotions différentes dans l’espace de quelques heures « . (Garfield, Jim Davis)
Je remarque que je suis aussi influencé par le » temps » spirituel dans ma vie. Quand tout va comme je le désire, je suis le meilleur serviteur que le Seigneur a–joyeux, obéissant, etc. Mais quand quelqu’un me fait une réflexion qui ne me plait pas, le vent commence à souffler. Un désaccord avec mon épouse attire des nuages noirs au-dessus de ma tête. Une facture inattendue fait tomber la foudre.
La fatigue a la capacité de changer une lune de bonne humeur en une qui menace. Les problèmes avec les enfants déclenchent des tempêtes de neige (et de larmes). Des épreuves de toutes sortes nous tombent dessus pour changer le » temps » et nous faisons face à toutes sortes d’émotions. Nous ne réagissons pas toujours comme il le faut.
Que faire ?
D’abord, rendez-vous compte que vous allez expérimenter toutes sortes de temps dans votre vie. C’est normal. Profitez-en. » Quand des épreuves et des défis viennent de tous les cotés, considérez cela comme un don pur et simple, mes amis. Vous savez que sous pression, votre vie de foi est obligée de se manifester et elle se montre sous son vrai jour. Alors, n’essayez pas d’échapper à quelque chose d’une manière prématurée. Laissez-le faire son travail pour que vous deveniez mature et bien développé, ne manquant rien » (Jacques 1 :2 à 4, version » le Message « d’Eugene Peterson)
Que vous dit Dieu dans sa Parole ? Avez-vous des promesses de sa part pour de telles situations ? Vous l’aimez de tout votre coeur ? Marchez-vous dans l’obéissance ? Répétez-vous ses promesses ! Encouragez-vous dans le Seigneur ! » Voilà ce qu’il a dit. Il ne peut pas mentir. Il va m’aider « .
Souvenez-vous que vos émotions et sentiments ne coopèrent pas toujours, surtout au départ. Si un éclair touche un arbre tout près de vous, vous allez sursauter, que vous ayez la foi ou non. Mais ne cédez pas à ces sentiments. Tenez-vous en à ce que le Seigneur Jésus vous a dit.
Il arrive que nous nous sentions tellement faibles, qu’il nous semble impossible de le croire. Mais faites comme Pierre quand il a essayé de marcher sur les eaux et qu’il a commencé à sombrer. La météo était assez médiocre avec tout ce vent, les vagues, etc. Comme il sombrait lentement, il a crié : » Seigneur, sauve-moi » ! Et le Seigneur l’a fait.
Quand vous n’avez pas la force, criez à lui simplement et continuer à crier. Je crois que cela aussi, cela fait partie de la foi. Faites ce que vous devez faire, que vous ressentiez quelque chose ou non.
Si la météo chez vous annonce la neige, la pluie, avec une possibilité d’un gros ouragan suivi par un tsunami, ne désespérez pas. Plongez-vous dans la Parole de Dieu et croyez-la. Appelez –le à votre secours. Vous n’êtes pas obligé d’être vaincu par le temps, même s’il est effrayant.