Lâchons nos pierres
Dorothy Day a dit: “J’aime Dieu autant que j’aime la personne que j’aime le moins.” Anne Lamott a écrit: « On peut dire qu’on a créé Dieu à notre image quand on pense qu’il déteste les mêmes personnes qu’on déteste.” Dieu nous appelle tous, dans le corps du Christ, à aimer et à accepter ceux qui nous entourent. Il est écrit: “Ce qui a conduit Jésus à la croix, c’est l’idée absurde que des gens ordinaires, brisés, ratés, pouvaient être pieux! Ce qui rendait fous les ennemis de Jésus, c’était ses critiques à l’égard des religieux “parfaits” et son acceptation des non-religieux imparfaits. L’implication choquante du ministère de Jésus est que tout le monde peut être spirituel.” Paul écrit dans Romains 15:7: « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, afin que la gloire de Dieu soit louée.” Qu’est-ce que ça veut dire exactement? Ça ne veut pas dire, bien sûr, qu’on approuve tout ce qu’ils font. L’acceptation n’est pas la même chose que la tolérance envers tout comportement dans lequel quelqu’un choisit de se livrer. On pense parfois que l’acceptation signifie qu’une femme maltraitée doit tolérer toutes les souffrances que son mari choisit de lui infliger, qu’une amie inquiète doit rester silencieuse pendant que son amie fait des choix qui vont détruire sa vie. Accepter un autre être humain ne signifie pas qu’on refuse de confronter ou de remettre en question ce qui, en lui, pourrait nuire aux autres et blesser son âme. Ne pas confronter, ne pas dire la vérité avec amour, peut finalement être aussi fatal à la croissance d’une communauté que le jugement. Ça veut pas dire non plus qu’on se contente de tolérer ceux qui nous entourent. Les gens doivent être célébrés, pas tolérés. Ça veut dire qu’on veut ce qu’il y a de mieux pour eux et qu’on reconnaît que c’est une très bonne chose qu’ils soient en vie. Ça veut dire qu’on marche dans l’amour, l’acceptation et le pardon avec ceux qui nous entourent. Ça veut dire que quand les gens nous déçoivent, on peut répondre avec grâce. Dans Jean 8, une femme surprise en adultère est amenée à Jésus par des hommes prêts à la lapider à mort pour son péché. Aussi horribles que soient les actions de ces hommes, nous devons nous demander: “Combien de fois avons-nous jugé quelqu’un en lançant des pierres verbales dans l’intention de l’attaquer? Pourquoi les églises produisent-elles autant de lanceurs de pierres ou de personnes qui aiment juger les péchés des autres?” Un couple a un enfant prodigue dans sa famille, les gens jettent des pierres. Leur mariage s’effondre, les gens jettent des pierres. Le responsable du culte a choisi le mauvais type de chanson ou la musique était trop forte, les gens jettent des pierres. La vérité, c’est que certaines personnes aiment jeter des pierres parce que cela leur donne un but et de l’énergie. Une femme surprise en adultère. “Tu as entendu? Quelle honte. Comment a-t-elle pu faire ça?” Ces mots sont prononcés avec un sentiment à peine dissimulé de satisfaction suffisante et de supériorité spirituelle d’appartenir aux “saints.” On dit que l’Église est la seule organisation qui tire sur ses blessés. Thomas a Kempis a écrit un jour: “Ne te fâche pas de ne pas pouvoir rendre les autres tels que tu les voudrais, puisque tu ne peux pas te rendre tel que tu voudrais être.” Jésus se penche et écrit dans le sable. Qu’écrit-il? On ne le sait pas. Une des idées qui remonte au Ve siècle est que Jésus écrivait les noms des péchés des chefs du groupe. Jésus dit: « Eh bien, si vous voulez la mettre à mort, combien d’entre vous ont couché avec elle? Combien d’entre vous ont été infidèles à leur femme? Et combien d’entre vous, voyeurs, en regardant par la fenêtre, n’ont pas au moins commis l’adultère avec elle dans votre cœur?” Puis quelque chose d’étonnant s’est produit. L’un des hommes a lâché sa pierre, puis un autre, puis un autre encore, jusqu’à ce qu’ils s’éloignent tous. Avons-nous des pierres à lâcher? Peut-être qu’on porte ces pierres depuis si longtemps qu’on ne se souvient plus de la vie sans elles. Posons nos pierres. Mettons de côté nos jugements et nos accusations. À la fin de l’histoire, il ne reste que Jésus et la femme, et un tas de pierres. Laissons tomber les jugements et le perfectionnisme. C’est sage d’être gentil avec tous ceux qu’on rencontre, car tout le monde est confronté à des combats et doit faire face à des blessures et à des souffrances dans sa vie. La dernière chose dont on a besoin, c’est que quelqu’un nous pointe du doigt avec dégoût et jugement. Marchons aujourd’hui dans l’amour, l’acceptation et le pardon, sachant que, comme nous le dit Jacques 2:13: “la miséricorde triomphe toujours du jugement.