Le Couple dans l’orage.
Un nuage de tristesse semblait planer au-dessus de la jeune mère allongée dans le lit d’une salle de réanimation. Elle avait frôlé la mort.
Elle venait parfois à notre assemblée avec ses enfants. La cause de son angoisse est devenue évidente quand elle m’a fait part de la raison de son état : « J’ai voulu en finir. »
J’ai quitté cette église quelque temps après pour venir travailler en Europe mais j’ai appris par la suite qu’elle avait renouvelé sa tentative de suicide. Mais cette fois, elle avait réussi, laissant derrière elle un jeune mari et des enfants en bas âge.
Si on est marié depuis assez longtemps, on finit par faire face au feu des épreuves — ces situations graves et dangereuses qui atteignent chacun à un moment de la vie. Il s’agira peut-être de quelque chose qui se précipite sur le couple sans prévenir, ou simplement de l’accumulation de petites choses qui, au cours du temps, finiront par devenir trop lourdes.
L’épreuve du feu
Un dernier petit souffle d’air peut faire exploser un ballon.
L’épreuve du feu fait ressortir le pire ou le meilleur en nous — ou encore les deux à la fois.
Ceux qui réagissent mal, comme la jeune femme de l’exemple précédent, compliquent la situation à la fois pour eux-mêmes et pour les autres — le mari, les enfants, la famille et les amis. Pour le chrétien, ce n’est jamais une solution. Cela ne résout rien pour personne, chrétien ou non.
Je ne crois pas que le divorce soit préférable non plus.
Des orages viendront inévitablement. Un homme a proclamé un jour : « Nous sommes mariés depuis 33 ans — et une trentaine de ces années a été bonne. »
Notre réaction dans ces temps d’orage détermine si le mariage tiendra ou s’il coulera pour rejoindre les millions d’autres épaves qui n’ont pas tenu la route au moment où les difficultés leur ont éclaté au visage.
Un ami m’a raconté comment sa mère avait changé de personnalité après la perte d’un fils dans un accident de la circulation. Son mariage s’est écroulé, victime de l’anxiété qui avait pris place dans la famille.
Joseph a eu un très bon travail jusqu’à l’âge d’environ 50 ans. Il a alors déménagé avec sa famille loin de chez lui, pour profiter d’une promotion. Puis l’entreprise a changé de propriétaire et les nouveaux patrons ne lui ont plus porté le même respect que les anciens.
Il a été licencié et sa vie a été ébranlée. Puis une opération cardiaque s’est ajoutée au poids de ses problèmes. Sa femme a dû chercher du travail et il a commencé soudain à avoir mauvais caractère après son opération.
Mais ils ont tenu le coup, même si ce n’était pas facile, et les deux ont grandi individuellement. Sa femme s’est découverte des aptitudes professionnelles qui lui ont donné beaucoup plus de confiance en elle-même — une confiance qui lui manquait probablement auparavant.
Chaque couple sera attaqué de diverses manières au cours de sa vie. Ces coups les affermissent ou les affaiblissent. Les agressions prennent différentes formes, mais leur point commun est leur capacité de détruire le couple — ou de le fortifier si les partenaires réagissent correctement.
Négocier sa trajectoire dans les eaux turbulentes
Que faire quand notre canoë entre dans les eaux turbulentes ? Il faut retenir plusieurs points essentiels.
N’essayez pas de vous rejeter mutuellement la responsabilité. Parfois, la femme pourrait se dire : « S’il était moins bête, il n’aurait pas perdu son travail. » Ou l’homme : « Si elle n’était pas si paresseuse, elle m’aiderait plus. » Ou tous deux : « Nous sommes chrétiens. Alors, pourquoi Dieu a-t-il permis que ce désastre s’abatte sur nous ? »
Il se peut aussi que vous rendiez visite à un psychiatre qui vous apprendra que c’est la faute de votre mère (votre épouse l’avait déjà soupçonné depuis longtemps).
Attention : parfois, il y a cependant bel et bien un fautif ! Si un des partenaires s’est livré à l’adultère et que le couple est secoué, le partenaire infidèle est fautif.
Si l’un ou l’autre a un problème avec l’alcool ou la drogue, ou s’il a agi dans l’illégalité sans que l’autre soit au courant, il est fautif.
Il faut qu’il se rende compte de son erreur et demande sérieusement pardon à Dieu et à son partenaire et qu’il agisse ensuite de manière à regagner sa confiance.
Si le problème est une maladie grave, la perte d’un travail, ou autre chose de ce genre, cela ne sert à rien d’essayer de trouver le coupable. « Si tu n’étais pas si … Toute ta famille est comme ça … J’aurais dû me marier avec Jules … »
Ce genre d’attitude envenime la situation. Nous devons nous aimer et accepter de voir de grandes difficultés nous frapper durant la vie. N’essayons pas de fuir notre mariage, même en pensée. « Ah, si je le quittais, je pourrais recommencer et tout serait plus facile. »
Il est déjà suffisamment difficile de combattre les épreuves en étant dans le même camp. Si les partenaires se font la guerre en période troublée, le canoë prendra l’eau.
Mettez-vous immédiatement dans le même camp, et vous traverserez l’épreuve avec beaucoup plus d’assurance.
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