Le pouvoir d’être présent
Les difficultés et les tragédies de la vie sont inévitables. On va tous y faire face, mais on n’a pas besoin de les traverser tout seul. Même si Dieu est notre rocher, notre force et notre forteresse, il nous a créés pour qu’on ait besoin les uns des autres. Paul dit dans 1 Corinthiens 12:26: “Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui.” La communauté peut nous relever dans les moments de désespoir. Quand on traverse une crise, la plupart d’entre nous ont envie que quelqu’un soit là avec nous, qu’il nous passe un bras autour des épaules et, si nécessaire, qu’il pleure avec nous. Parfois, le meilleur encouragement, c’est simplement d’être présent, de s’asseoir en silence, de montrer aux gens qu’on se soucie d’eux. Dans le royaume de Dieu, on peut avoir tendance à regarder les gens, à les regrouper, à leur coller des étiquettes, puis à se sentir bien parce qu’on a regardé le monde à travers le prisme d’une compassion supposée. Dieu nous appelle à regarder les gens comme il les voit, ni plus ni moins. Jésus ne voyait pas “les pauvres,” il voyait un pauvre en particulier. Il ne voyait pas « les veuves et les orphelins », il voyait une veuve en particulier. Il ne voyait pas “les orphelins,” il voyait un orphelin en particulier. Il s’est personnellement mis à la place de ceux qui souffraient autour de lui. La forme ultime de l’amour, c’est la compassion qui dit: “Je ferai tout ce que je peux pour soulager ta douleur. » Dans le Nouveau Testament, on lit que Jésus était toujours rempli de compassion. Il partageait la douleur des gens. Il était prêt à faire tout ce qu’il pouvait pour soulager notre douleur, même en mourant sur la croix. Partager la douleur et la souffrance des autres, ce n’est pas la même chose que la sympathie. La sympathie dit: “Je suis désolé que tu souffres.” Les gens n’ont pas besoin de notre sympathie, ils ont besoin de notre empathie. L’empathie dit: “Je souffre avec toi.” La sympathie se tient à distance et parle des différentes étiquettes qui sont données aux gens. L’empathie se rapproche et s’implique personnellement. Paul écrit dans Romains 12:15: “Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent.” Quand on partage la joie de quelqu’un d’autre, cette joie est doublée. Quand on partage la douleur de quelqu’un d’autre, cette douleur est réduite de moitié. Quand on trouve quelqu’un qui est triste ou qui souffre, on doit “pleurer avec ceux qui pleurent.” On ne donne pas de platitudes pieuses ni même des passages bibliques qui sont devenus des clichés. On ne donne pas de conseils quand quelqu’un n’est pas prêt à les entendre. On ne critique pas et on ne juge pas la façon dont une autre personne gère sa douleur. Sa douleur est sa douleur. Sa souffrance est sa souffrance. On ne lui promet pas que tout ira bien. On s’assoit à ses côtés et on souffre avec elle. Ce faisant, on atténue sa douleur et on montre la compassion du Christ. On ne peut jamais sous-estimer la valeur de la présence. Job était un homme riche qui a presque tout perdu, y compris son argent, sa santé et même ses enfants. Quand les trois amis de Job ont appris tous les malheurs qui lui étaient arrivés, la Bible dit dans Job 2:13: « Ils s’assirent sur le sol avec lui pendant sept jours et sept nuits. Personne ne lui adressait la parole, car ils voyaient combien sa souffrance était grande.” Les grands leaders savent que diriger depuis leur position ne les mènera pas loin, ce qu’il faut, c’est leur présence. Les mamans et les papas efficaces savent qu’ils peuvent enseigner et dire tout ce qu’ils veulent, mais ce qui compte, c’est l’exemple qu’ils donnent en étant avec leurs enfants. On “apprend” beaucoup plus par l’exemple que par les mots. Les pasteurs peuvent parler de leur vision et de leur mission pour l’église, mais les gens ne les suivront pas tant qu’ils n’auront pas le sentiment que leur pasteur se soucie suffisamment d’eux pour passer du temps avec eux et être à leurs côtés, surtout dans les moments difficiles. Si on nous le demande, la plupart d’entre nous répondraient que les personnes qui comptent le plus pour nous ne sont pas celles qui nous ont donné beaucoup de conseils ou de solutions à nos problèmes, mais plutôt celles qui ont partagé notre douleur et nos blessures en étant physiquement présentes. La personne qui reste à nos côtés en silence, sans donner l’impression de tout savoir ou d’avoir toutes les réponses, mais simplement en étant là. La personne qui n’a pas besoin de se débattre avec le “pourquoi” pendant nos moments de souffrance et de douleur, mais qui peut exprimer sa compassion en nous prenant dans ses bras ou en priant avec nous et en restant à nos côtés sans nous juger ni nous rabaisser pour nos émotions ou nos sentiments. Bill Hybels a dit un jour: “Quand mon père est mort, Don Cousins était l’un des nombreux amis qui ont fait 300 km pour être avec moi. Il s’est tenu près de la tombe, m’a enlacé, a pleuré avec moi pendant environ cinq minutes, puis est parti. Je ne pense pas qu’il ait dit un seul mot. Mais je me souviendrai de cette étreinte jusqu’à ma mort.” Puissions-nous être cette “présence” dans la vie de quelqu’un qui souffre aujourd’hui.