Le tour de Guignicourt
Je suis allé chercher mon vélo loyal à l’hôpital des vélos, l’autre jour. Ça fait du bien d’être de nouveau sur les routes, haletant et agaçant les voitures derrière moi.
Personne ne fera de confusion entre ma vieille bicyclette et le vélo d’un coureur dans le Tour de France. Elle ne pourrait même pas gagner le Tour de Guignicourt, parce qu’elle a trop de kilomètres (son conducteur aussi). Ce vélo a été le cadeau de Noël à mon fils Steve, il y a dix-sept ans et demi. Puis mon deuxième fils Charles l’a hérité, et ma fille Christi et moi-même l’avons récupéré quand il a quitté la maison.
Maintenant il est à moi tout seul.
On dit qu’un an pour un chien est la même chose que sept ans pour un être humain. Si c’est la même chose pour les vélos, le mien a environs 122 ½ ans. Il grince et fait de drôles de bruits parfois quand je pédale, mais que pouvez-vous attendre d’un arrière-grand-père ?
Je dois travailler davantage pour arriver à destination, mais c’est le but. Je suis censé transpirer un peu pour éliminer tout ce cholestérol. Comme ça je peux manger plein de glace et de camembert sans tomber mort d’une crise cardiaque.
Vous vous attachez aux choses que vous possédez depuis longtemps. » Trigger » était le cheval préféré du vieux héros des westerns, Roy Rogers. Quand le cheval est mort, son propriétaire a fait appel à un taxidermiste pour empailler son ami. Il est maintenant dans le musée de Roy Rogers. Dale Evans Rogers, la femme de Roy se fâcha contre son mari à cause de cela. « Quand tu mourras, je vais t’empailler, toi aussi ! » menaça-t-elle. Le vieux cow-boy qui l’écoutait avec un large sourire.
Ce n’est pas mauvais comme idée. Peut-être que je le ferai quand mon vélo mourra. Je pourrais l’accrocher sur le mur, au-dessus de la cheminée. Ou bien, réflexion faite, peut-être pas. Je soupçonne que Phyllis est un peu comme Mme. Rogers. Elle risquerait de m’accrocher à côté de mon vélo !
Je dois avouer que j’ai discrètement cherché un remplaçant pour mon vieil ami, pensant au jour où ses deux roues vont décrocher en même temps. Deux choses m’en empêchent : Premièrement, avez-vous remarqué le prix d’un nouveau vélo ? Vous devez hypothéquer vos enfants pour en acheter un bon.
La deuxième raison est un peu plus sentimentale. Je n’aime pas délaisser un ami loyal. Je sais qu’une bicyclette est un objet inanimé, mais quand vous pédalez quelques milliers de kilomètres ensemble, vous attribuez une personnalité à votre vélo, tout comme un cow-boy le fait pour son cheval ou les dames pour leur chariot préféré au centre commercial !
J’apprécie la fidélité.
J’ai terminé mon étude du livre de Josué ce matin et c’est ça qui m’a frappé. Il était fidèle, ce vieux guerrier. Il a commencé sa vie comme esclave en Egypte et il a l’a terminée comme leader du peuple de Dieu libre, vivant dans son propre pays.
Toutes sortes de personnalités ont figuré dans l’histoire de sa vie. Une grande partie d’entre eux ont gâché leur vie. Mais Josué était fidèle. Il servait fidèlement Moise. Il dirigeait l’armée avec courage. Il encourageait le peuple craintif à prendre possession du pays de la promesse. Il a erré patiemment avec eux dans le désert pendant quarante ans.
Enfin, il les a menés à la victoire. Dans ses dernières paroles dans la Bible, il les exhortait toujours à servir Dieu avec tout ce qu’ils avaient en eux.
Et Dieu lui a été fidèle. Il l’a puissamment délivré de l’esclavage. Il l’a nourri pendant quarante ans dans le désert. Il a fait des miracles incroyables pour aider Josué accomplir la tâche qu’il lui avait attribuée. Il lui a donné de l’estime aux yeux du peuple. Il lui a donné une famille et un chez-soi dans le pays de la promesse. À la fin, il lui a donné du repos.
Il a eu des récits de la fidélité de Dieu à raconter à ses arrière-petits-enfants jusqu’à sa mort, à l’âge tendre de 110 ans. Peu de temps avant sa mort, il pouvait dire : » Reconnaissez de tout votre coeur et de toute votre âme qu’aucune de toutes les bonnes paroles prononcées sur vous par l’Éternel, votre Dieu, n’est restée sans effet ; toutes se sont accomplies pour vous, aucune n’est restée sans effet » (Josué 23 : 14).
Dieu est fidèle. Il nous donnera la force de lui être fidèle si nous nous confions en lui. Il se peut que vous soyez dans une passe difficile en ce moment même, et il vous semble que le Seigneur Jésus vous a oublié. Vous êtes tenté de tout laisser tomber. N’oubliez pas, DIEU EST FIDELE ! Il ne vous lâchera jamais. Accrochez-vous. La fidélité compte pour quelque chose de notre part aussi.
Je doute que mon vélo voie jamais la maison de retraite. Il va probablement rendre l’âme sur quelque chemin de campagne perdu, et je l’emmènerai avec respect à la décharge publique.
Mais je ne l’oublierai pas. C’est un vieil ami fidèle.