Les victimes pardonnent à un meurtrier de masse aux Etats-Unis

Le courage nous surprend quand nous tombons dessus de façon inattendue. La compassion et l’amour nous baignent comme une brise rafraîchissante en pleine été, quand nous les trouvons où nous nous attendions à rencontrer la haine et la vengeance.
Le 3 octobre 2006, Charles Carl Roberts, 32 ans, lourdement armé, a pris, le contrôle de la petite école Amish à Nickel Mines, une communauté agricole du comté de Lancaster, en Pennsylvanie, à environ 95 km à l’ouest de Philadelphie, USA.
Les Amish sont des descendants de colons germano-suisses de la région Alsace-Lorraine. Leur dénomination chrétienne accorde de l’importance au message évangélique du pardon. Les Amish interdisent l’utilisation de l’électricité dans leurs maisons, ne conduisent pas les automobiles ou les tracteurs pour le travail sur leurs terrains, et suivent un code vestimentaire très strict.
Roberts, qui n’était pas Amish, laissa partir les garçons et les adultes de l’école. Il gardait 10 filles comme prisonnières.
La police arriva rapidement sur les lieux, mais il a tiré sur toutes les filles, âgées de 6 à 13 ans, tuant cinq d’entre elles. Puis il s’est suicidé. Il a dit qu’il était en colère contre Dieu, selon les filles survivantes. Il leur a même demandé de prier pour lui.
Mais quelque chose d’étonnant s’est passé avant le carnage, selon Rita Rhoads, une sage-femme qui avait mis au monde deux des filles. Elle raconte : « Marian Fisher, âgée de treize ans, a demandé au tueur : ‘Tirez-sur-moi d’abord,’ Apparemment, elle essayait de sauver les plus jeunes filles. »
« Elles étaient incroyables, », a poursuivi Rhoads, « absolument incroyables. Il y avait énormément de calme et de courage dans cette salle de classe.
La foi de leurs pères était vraiment en elles … Combien d’adultes sont prêts à faire cela ? Pas beaucoup ! »
Sa sœur de 11 ans, Barbie, a raconté l’histoire à son grand-père qui l’a raconté à Rhoads. Barbie a demandé au tueur de tirer sur elle après. La sœur cadette a survécu.
Si le courage des petites filles nous surprend, la réaction des personnes vis-à-vis de l’homme fou qui a tué leurs enfants est tout autant choquante.
Compassion peu commune
Terri Roberts, la mère de Charles Roberts, le tueur, parle de la honte qu’elle et son mari ressentaient, sachant que leur fils avait causé tant de douleur. De plus, le tueur avait laissé sa femme, Marie, et trois petits enfants pour faire face à la honte de son acte, alors qu’ils n’avaient rien fait de mal.
La mère de Robert parle des séquelles de la fusillade et d’une expérience remarquable qui a commencé le processus de guérison pour elle et son mari, policier à la retraite.
« Chuck était assis à notre table, en train de pleurer », a déclaré Terri Roberts. « Je n’avais pas vu mon mari, fort et protecteur, pleurer depuis le décès de son père des années auparavant. Maintenant, il ne pouvait même pas lever la tête. »
Leur deuil a été interrompu par la visite de leur voisin Amish, Henri Stoltzfoos. Il avait des amis et des proches qui avaient perdu des enfants dans le massacre. Il n’est cependant pas venu pour leur crier dessus.
Terri Roberts dit : « Marchant vers Chuck, il posa une main sur son épaule. Les premiers mots que je l’ai entendu dire m’ont coupé le souffle : ‘Roberts, nous t’aimons. Ce n’était pas ta faute. Tu ne dois pas te blâmer.’ »
« Pendant plus d’une heure, Henri s’est tenu près de mon mari, le consolant et affirmant son amour et son pardon », a déclaré Terri Roberts. « Depuis ce jour, j’appelle Henri ‘mon ange en noir’. »
Selon un article de Wikipédia, « les Amish n’acceptent généralement pas la charité, mais à cause de la nature extrême de la tragédie, les dons ont été acceptés ». Leurs convictions religieuses leur interdisent d’avoir une assurance santé, mais ils ont probablement utilisé les dons pour aider à payer les frais d’hospitalisation des enfants blessés.
Ils ont insisté sur le fait que la femme et les enfants du tueur bénéficient également des dons parce qu’ils ont perdu leur père et leur mari.
Avant les funérailles de Charles Roberts, un groupe de dirigeants Amish a rendu visite aux parents de sa femme pour les réconforter. Chacun d’entre eux avait perdu un membre de la famille dans la fusillade, mais selon Terri Roberts, « … ils n’ont pas levé les poings dans la fureur. Ils ont serré le père de Marie en l’étreignant. Ensemble, les familles des victimes et le beau-père de leur tueur ont pleuré et prié. »
Marie Roberts, la veuve de Charles Roberts, a écrit une lettre ouverte à la communauté Amish exprimant ce qu’elle ressentait dans son cœur concernant leur réponse à cette épreuve :
« Votre amour pour notre famille a aidé à fournir la guérison dont nous avions désespérément besoin. Les cadeaux que vous avez donnés ont touché nos cœurs d’une manière qu’aucun mot ne peut décrire. Votre compassion va au-delà de notre famille, au-delà de notre communauté, et change notre monde, et pour cela nous vous remercions sincèrement. »
Le pardon et la compassion nous surprennent quand nous les trouvons là où nous ne les attendons pas. Mais, comme l’un des Amish le rapporta à un reporter, « Si nous ne pardonnons pas, comment pouvons-nous être nous-mêmes pardonnés ? »
« Le pardon est un choix. Nous choisissons de pardonner » ajouta un autre porte-parole.
C’est surprenant de trouver le pardon dans notre monde, où des dizaines de groupes semblent livrer un match constant de cris diabolisant ceux qui ne croient pas exactement comme eux.
Le pardon et la compassion sont surprenants, mais oh, combien ils guérissent !
Sources consultées : ‘Forgiven’ de Terri Roberts avec Jeanette Windle (Bethany House Publishers, ©2015, bakerpublishinggroup.com) ; ‘Woman’s Day Magazine’ – http://www.womansday.com/; ‘Wikipedia’ ; http://belovedcommunity.info/; ABC News : http://abcnews.go.comhttp://www.americanjournalofmediation.comJonathan Kooker ; CNN/Reuters

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