Jour n°12–Pardonner c’est faire le deuil
« On enterra les os de Saül et de Jonathan, son fils… l’on fit tout ce que David avait ordonné. Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays » (2 Samuel 21.14).
Le conflit latent et récurent, entre la maison de Saül et la maison de David, est une évidence qui réapparaît à chaque page des livres de 1 et 2 Samuel.
David, à plusieurs reprises, a montré de la bienveillance envers Saül et ses descendants, mais cela ne suffisait pas à installer la paix. Ce n’est que le jour où le deuil fut effectivement fait que la paix de Dieu put se manifester au milieu du peuple. Le pardon, sans le deuil, n’avait pas permis une totale guérison de ce conflit. Le deuil fit entrer le peuple dans une véritable paix.
« Faire son deuil » est une expression très utilisée par les médias lorsqu’ils relatent que le corps de telle ou telle victime d’un accident a été retrouvé. « Enfin la famille va pouvoir faire son deuil » disent-ils. Souvent, c’est la famille qui dit : « Maintenant nous allons pouvoir faire notre deuil. »
En ce qui concerne le pardon, il y a une démarche qui va dans le même sens. Lorsqu’on pardonne, on fait le deuil de la blessure qui nous a été infligée. On ne déterre pas cette blessure tous les jours. On en fait le deuil une fois pour toutes, et même si le souvenir demeure, on ne revient pas sans cesse sur ce drame. Dans tout pardon, il y a un deuil à faire par rapport aux attentes que l’on avait vis-à-vis de quelqu’un. Si notre attente n’est pas éteinte, c’est que nous n’avons pas fait le deuil, et que nous ne sommes pas entrés dans toute la dimension du pardon.
Pour pouvoir faire le deuil, il est essentiel de bien cerner ce qui a été cassé en nous. Une fois que cela a été fait, nous pouvons pleurer cette situation, et la laisser partir, la lâcher, et entrer dans le pardon réparateur. Lorsqu’on fait le deuil, il n’y a plus de place pour la vengeance ou le désir insatiable de réparation. Toute velléité de vengeance ou tout désir de réparation disparaît dans le deuil. Le deuil étant fait, on peut commencer à reconstruire une relation apaisée.
Le divorce, par exemple, est une blessure qui touche les deux conjoints, mais aussi longtemps qu’il n’y a pas le deuil de ce divorce, et des souffrances qu’il a générées, il sera difficile d’entrer dans l’apaisement. Pour que le pardon soit total, il sera nécessaire de passer par cette phase qui consiste à faire le deuil. Lorsque les tribus indiennes voulaient démontrer que la paix était établie, ils enterraient la hache de guerre.
Un conseil pour ce jour :
Si vous avez demandé pardon, faites le deuil de vos souffrances et de vos blessures. Faites le deuil de vos attentes déçues.
Paul Calzada
La formation « 30 jours pour redécouvrir le pardon » est un programme proposé par FaitesDesDisciples.com.