Leçon 1: Le ministère et vous

« Je ressens encore la honte de l’échec. J’avais fait de mon mieux, mais ma prédication ne semblait avoir touché personne. Lorsque les croyants s’avancèrent pour prier, je m’agenouillai dans un coin et me mis à pleurer sans pouvoir me reprendre. Le message, la prédication, tout était un fiasco, et pire encore, personne ne s’était approché pour recevoir le salut ! Dieu s’étaitIl trompé ? Non, c’est moi qui avais commis une erreur. Oui, voilà. . . Dieu ne m’avait nullement appelé. Je n’étais pas destiné à prêcher. . . Plus jamais je ne le ferai. . . »

« Alors que je restais là, blotti dans ma misère, une main me toucha à l’épaule. « Frère, pourriez-vous venir prier avec ceux qui se sont avancés ? » Je ne pouvais en croire mes yeux : onze personnes désiraient accepter le salut ! »

L’auteur de ces lignes est aujourd’hui un pasteur dont le ministère est couronné de succès ; c’est un prédicateur remarquable, mais il était au tout début de sa carrière lorsqu’il écrivit ce que nous venons de lire. Son expérience nous montre que, si l’on aime les âmes, il devient possible de prêcher l’Évangile et de gagner les hommes au Seigneur.

Vous êtes au nombre de cette vaste compagnie de croyants qui ont répondu à l’appel de Christ. La prédication et l’enseignement sont deux méthodes mises à votre disposition pour amener les perdus au salut et pour affermir les croyants deviendront alors des chrétiens vigoureux. Ce cours vous aidera à acquérir les compétences nécessaires à la préparation puis à la présentation des leçons et des messages que vous délivrerez désormais avec succès et confiance.

Cette leçon vous permettra de discerner le genre de personne que vous pouvez devenir, selon le désir du Seigneur à votre égard, de même que le travail que Dieu a en réserve pour vous.

LE CONCEPT DU MINISTÈRE

Le modèle scripturaire

Qu’est-ce que le ministère ? Comment puis-je apprendre à remplir une telle tâche avec efficacité ? Que dois-je faire ? Quel genre de personne Dieu veut-Il que je sois ? Comment prêcher ? Que dois-je enseigner ?

Telles étaient probablement quelques-unes des questions présentes à l’esprit de Timothée lorsque celui-ci sentit qu’il devait entrer dans le ministère. Tite, un autre pasteur dont il est parlé dans le Nouveau Testament, se les posa certainement, lui aussi.

L’intérêt que vous portez à ce cours semble indiquer que vous êtes engagé au service de l’Église, ou que vous songez à entrer dans le ministère. Peut-être vous posez-vous les questions mentionnées plus haut. Si c’est le cas, il existe un moyen d’être aidé : lisez les Écritures. Les épîtres pastorales (1 et 2 Timothée et Tite) sont des lettres écrites par l’apôtre Paul ; elles sont destinées spécialement à ceux qui se trouvent engagés dans l’œuvre du ministère. Il serait utile que vous les lisiez très attentivement car, au cours des jours et des années qui sont devant vous, et pendant lesquels vous servirez le Seigneur et participerez peut-être au ministère de la prédication ou de l’enseignement, vous serez appelé à y revenir. Ces lettres ne comprennent pas tout ce que le Nouveau Testament nous dit concernant le ministère, mais elles sont fondamentales.

Paul considérait le ministère comme un privilège. Il se souvenait avec tristesse des jours d’autrefois où il persécutait l’Église et déclarait son hostilité à l’égard du Seigneur Jésus (1 Timothée 1.12-14). En énumérant ce dont il était fier, il considérait sa propre réussite simplement comme « de la boue
» dont il devait se débarrasser. Pour lui, tout, à l’exception de la connaissance de Christ, était en fait « une perte » (Philippiens 3.8-11). Même les souffrances et les persécutions subies pour la cause de l’Évangile mettaient en lumière la gloire de pouvoir partager ce que Christ avait dû supporter. Paul estimait que sa propre faiblesse physique était, pour Christ, l’occasion de révéler sa puissance. Voici en quels termes il l’exprimait : « c’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12.10).

Dans ses lettres pastorales, Paul s’adressait à deux jeunes gens, ses fils en la foi, afin de leur parler de ceux qui dirigent dans l’Église. La section suivante nous apprendra ce qu’il disait à Timothée et à Tite en leur montrant ce que doit être l’homme appelé à prêcher l’Évangile, et quelle est la tâche qui lui incombe.

Les ministères à caractère général et particulier

Le ministère dans son sens général

Qu’est-ce que le ministère ? Nous avons déjà posé cette question en début de leçon, et nous nous tournerons maintenant vers les Écritures pour y trouver la réponse. Dans la structure de l’Église, parmi tous ceux qui sont appelés à servir, beaucoup ne sont pas destinés au ministère de la prédication ou de l’enseignement, Ceci devient évident lorsque nous lisons 1 Timothée 3.8-13. Ceux que l’on appelle ici des diacres ne servent pas au même titre que les hommes dont il est question aux versets 1 à 7. D’autres encore, toujours au service de Dieu, se trouvent mentionnés dans 1 Corinthiens 12.28 et dans Romains 12.4-8. Vous pouvez constater que tous ceux qui appartiennent au corps de Christ, dont ils sont les membres, ont
une tâche à remplir. Leur service à tous est important, bien que certains d’entre eux aient une position plus en vue que les autres. Chaque ministère contribue, pour sa part, à préparer le corps de l’Église qui se montrera mûr pour le service chrétien. Paul nous l’explique dans Éphésiens 4.11-12 en disant : « C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et
docteurs, pour le perfectionnement des saints. Cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ. » Nous en trouvons divers exemples dans le livre des Actes.

Lorsque l’Église primitive devait faire face au problème de la distribution des fonds destinés aux veuves, sept hommes furent choisis, et les apôtres leur confièrent cette tâche particulière, se libérant eux-mêmes d’une telle responsabilité afin de s’adonner complètement au ministère de la Parole et de la prière (Actes 6.1-4). Dorcas, elle, était au service des nécessiteux, à Joppé, où elle confectionnait des tuniques et des vêtements à leur intention
(Actes 9.36-41). Un certain Joseph fut surnommé Barnabas, tant il était une source d’encouragement pour les autres (Actes 4.36). Il devint l’ami de Paul et introduisit ce dernier auprès des apôtres et de l’Église de Jérusalem (Actes 9.26-27). Plus tard, c’est lui qui alla chercher Paul à Tarse et l’amena à Antioche afin qu’il puisse apporter sa contribution au ministère de cette Église (Actes 11.25-26). Barnabas servit également en qualité
d’enseignant et de prophète (Actes 13.1), et il fut plus tard envoyé par l’Église, pour accompagner Paul dans son travail missionnaire (Actes 13.2). Ministère et service sont deux choses synonymes, et les chrétiens du Nouveau Testament découvrirent diverses façons de servir le Seigneur. Il est en outre vrai de dire que plusieurs furent appelés à des ministères plus particuliers.

Des ministères particuliers

S’il existe dans l’Église, des ministères nombreux et variés, on rencontre toutefois des hommes, placés là par le Seigneur, et qui sont appelés à exercer un ministère particulier. Paul se sert du corps humain pour illustrer la fonction qui est la leur.

Christ est la tête de son corps qui est l’Église (Éphésiens 1.22-23). Chaque croyant, lui, est un membre du corps, qu’il sert d’une manière ou d’une autre (1 Corinthiens 12.4-6). Si tous les croyants sont appelés à remplir un ministère, au sens général du terme tel que nous l’avons étudié plus haut, il est cependant donné à certains d’entre eux une tâche, un service particulier dans l’Église : « C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (Éphésiens 4.11). La prédication et l’enseignement sont deux ministères précis confiés à l’Église afin d’aider et de préparer l’ensemble du peuple de Dieu en vue du service chrétien, en amenant aussi l’Église
entière à l’unité et à la maturité (Éphésiens 4.12-13). C’est à ces deux tâches que s’intéresse précisément notre cours.

LES QUALIFICATIONS NÉCESSAIRES POUR LE MINISTÈRE

Qualifications Scripturaires

Alors que nous considérons le sujet qui nous intéresse, nous vous demandons de lire, dans un esprit de prière, tous les passages de l’Écriture qui vous sont assignés. Posez-vous ensuite la question suivante : que me dit ce passage ? Le Saint-Esprit vous aidera à en comprendre la signification et à discerner de quelle manière il peut s’appliquer à vous personnellement.

Certaines des qualifications des conducteurs spirituels dont il nous est parlé dans le Nouveau Testament, nous sont données dans 1 Timothée 3.1-7. Ces versets décrivent quel genre de personne vous devez être si vous désirez exercer un ministère dans l’Église. Lisez-les avec soin avant de poursuivre votre étude. Remarquez premièrement que Paul débute en recommandant ceux qui aspirent à un ministère. Un tel désir est l’une des preuves de l’appel de Dieu dans votre vie. Cependant, ni le désir ni l’appel ne suffisent. Dieu établit des conditions fondamentales auxquelles il nous faut répondre. Vous devez être d’abord ce qu’Il veut que vous soyez ; ensuite, il vous deviendra possible d’accomplir le travail qu’il a prévu pour vous.

Il devient maintenant nécessaire de sonder votre propre cœur. Tous ceux qui veulent exercer un ministère dans l’œuvre de Dieu, doivent se demander pourquoi ils désirent le faire. Pourquoi voulez-vous enseigner, prêcher, servir ? Vous êtes seul à pouvoir répondre à de telles questions, en votre âme et conscience d’abord, puis devant Dieu.

En établissant le liste des qualités de ceux qui exercent un ministère, Paul commence par dire que ces hommes doivent être irréprochables. Cela ne signifie pas qu’ils soient parfaits. Ils chercheront cependant à gagner une bonne réputation en n’étant pas accusés d’immoralité et en ne s’attachant pas à de fausses doctrines. Celui qui est engagé au service de Dieu doit se faire remarquer pour son honnêteté sa pureté et sa droiture. Tels sont
les aspects importants de la nature d’un vrai chrétien. Ils sont exigés deux fois dans Tite 1.6-7. Lisez ce passage dans votre Bible.

La première épître de Paul à Timothée établit certaines demandes bien précises en ce qui concerne la vie de famille de quiconque est au service de l’Église. Pour y répondre, l’homme doit être le mari d’une seule femme, et il doit savoir diriger sa propre maison. Le serviteur de Dieu doit être un exemple de moralité chrétienne dans sa vie familiale. Il est appelé à gérer cette dernière avec tant de droiture et d’amour que le respect qu’éprouveront les siens à son égard les poussera à honorer son autorité, ses directions. L’apôtre souligne une similitude entre la vie de l’Église et la famille. Si quelqu’un se montre incapable de diriger les gens de sa maison, il ne saura en aucun cas prendre soin de l’Église. Jésus enseigna le même principe en ces termes : « tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup » (Matthieu 25.21).

Un pasteur chrétien doit être mesuré, ordonné, capable d’une parfaite maîtrise de soi. Ce sont là les qualités d’un homme de distinction dont la conduite est exemplaire. On ne remarquera rien de grossier, de frustre, dans sa conversation ou son comportement. Que ce soit dans son attitude ou son aspect extérieur, il devra veiller à bien représenter l’Évangile qu’il prêche.

Jésus-Christ est venu dans notre monde comme une révélation du désir de Dieu afin que nous trouvions notre véritable dessein. Jésus est un modèle de la bonne relation « Dieu-homme ». Sa plénitude a été le résultat d’une vie vécue dans une saine relation à la source. Sa vie, sa mort et sa résurrection ont ouvert le chemin à l’homme pour véritablement accomplir son dessein. Ce que le péché avait dérobé à l’homme, Christ le lui a rendu. Par la foi en Christ, nous sommes nés dans la famille de Dieu et nous découvrons la véritable direction pour la dynamique de notre esprit.

Au sujet du ministère proprement-dit, Paul déclare trois choses, dans sa lettre à Timothée. Il faut premièrement que le serviteur de Dieu sache accueillir les étrangers. A l’époque de Timothée, c’était là un ordre important auquel était liée la propagation de l’Évangile, les prédicateurs ayant besoin d’endroits où ils pussent loger au cours de leurs voyages. Il venait en outre consolider la coutume pleine de signification de l’hospitalité, si commune parmi les orientaux. Accueillir les gens chez soi, pour leur servir des rafraîchissements, un repas ou même pour leur donner un lit où passer la nuit, était le signe d’une vraie hospitalité

Paul dit ensuite que le serviteur de Dieu doit être capable d’enseigner. L’une des responsabilités principales de ceux qui exercent un ministère est d’enseigner les Écritures à d’autres ; il faut qu’un pasteur révèle des capacités dans ce domaine. Celui qui se sent démuni à ce sujet doit se mettre à l’étude afin de devenir un bon enseignant.

Paul s’efforce enfin de décourager ceux qui, encore jeunes dans la foi, souhaiteraient entrer dans le ministère. Un nouveau converti ressemble à une semence que l’on vient de jeter en terre. Il lui faut du temps pour grandir, se développer, porter du fruit. En effet, on ne montre pas en un jour que l’on possède les qualités de chef propres à celui qui veut exercer un ministère, car il est d’abord nécessaire de savoir suivre pour devenir un réel
ministre de la Parole. Cela ne veut pas dire, évidemment, qu’un nouveau converti ne puisse pas jouer son rôle dans le ministère général ou le service que nous avons décrit précédemment.

Ceux qui prêchent la Parole de Dieu sont mis en garde contre l’amour de l’argent. Peu de gens subissent le mépris réservé à celui qui entre dans le ministère en vue d’un gain personnel. Dieu a un plan ; Il saura pourvoir à ce dont vous aurez besoin, et vous devez regarder à lui seul. On condamnera très rapidement le serviteur de Dieu avide des biens de ce monde.

Quiconque exerce un ministère doit se montrer patient ; il ne doit pas boire avec excès, ou révéler un caractère querelleur, violent. Au lieu d’être connu pour son ivrognerie, sa brutalité et ses disputes, il le sera pour sa bonté, sa bienveillance et son esprit de paix.

Il est très important, pour un serviteur de Dieu, de jouir du respect de ceux qui ne font pas partie de sa communauté. On ne peut enseigner aux autres que ce que l’on est soi-même. Si l’on remarque la moindre déloyauté la moindre infidélité ou inconsistance dans la vie d’un conducteur spirituel, ce dernier perd toute influence sur ceux qu’il cherche à diriger, à amener à Dieu. Peu importe la ferveur de notre prédication, de nos prières, qui restent absolument correctes ou sincères, si notre vie est corrompue, nos efforts seront vains.

La manière dont se trouve traité ce que Dieu demande de ses serviteurs, dans ce passage, peut sembler rigoureuse, exigeante, voire même sévère. Pourtant, les versets où celui qui est appelé au saint ministère se trouve élevé, honoré, doivent également placer devant cette personne un code de conduite supérieur. Le serviteur de Dieu doit réaliser constamment qu’il conduit les autres non par ses paroles, mais par son exemple personnel. La
responsabilité est à la mesure du privilège. Jésus dit en effet : « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné » (Luc 12.48).

Les qualifications générales

Étude

Toute personne dont la responsabilité consiste à exercer un ministère doit savoir étudier la bible. Si vous prêchez ou enseignez, il est en effet nécessaire que vous connaissiez les passages de l’Écriture dont vous vous servez. Ainsi, ceux qui sont appelés à annoncer la Parole sont également invités à l’étudier, la première activité étant liée à la seconde. Nul ne peut enseigner la lecture s’il ne sait lire lui-même. Et que penser d’un professeur de musique qui ignorerait tout de la première note ? Éprouveriez-vous les mêmes sentiments en songeant à quelqu’un qui enseignerait la Bible sans savoir ce qu’elle dit ? Des heures d’étude sont donc le prix que vous devez payer si vous désirez acquérir des connaissances en la matière, et il faut que vous le payiez si vous tenez à devenir un bon prédicateur de l’Évangile, ou vous montrer capable d’enseigner la Parole. Considérons maintenant une ou deux suggestions relatives à l’étude.

Il est premièrement nécessaire que vous cultiviez l’habitude de vous adonner chaque jour, sans défaillance, à cette tâche. Évitez, dans la mesure du possible, toute interruption ou distraction. Ayez votre Bible et un carnet à portée de main. Si vous disposez d’un certain matériel destiné à vous aider à étudier, préparez-le afin de vous en servir dès l’instant où vous en aurez besoin.

S’il est nécessaire que vous mettiez à part un moment pour étudier, il devient également essentiel que vous disposiez d’un endroit bien précis. Peu importe son utilisation habituelle : il deviendra votre « bureau », votre retraite, à l’heure où vous vous mettrez au travail. En vous réfugiant dans ce lieu bien spécial, vous vous trouverez dans l’état d’esprit qui convient pour aborder cet aspect important de votre service chrétien qu’est l’étude.

N’oubliez pas que l’étude de l’Écriture est différente de celle des livres ordinaires. Votre principal objectif est de savoir ce que déclare le Livre saint et d’en saisir la signification. L’aide majeure dont vous disposez vient du Saint-Esprit, ainsi que l’a promis Jésus : « Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13).

Les Écritures sont une révélation divine. C’est la raison pour laquelle nous devons dépendre de l’enseignement du Saint-Esprit pour être conduits dans toute la vérité. La nécessité de nous laisser enseigner par l’Esprit de Dieu s’explique par les deux faits suivants : premièrement, seul l’Esprit connaît tout de Dieu et, secondement, Il est le seul à pouvoir nous révéler les choses d’En-Haut.

Il existe du matériel d’étude qui peut nous être utile dans notre tâche, si nous avons l’occasion de nous le procurer, mais, en même temps, nous recevons, en notre for intérieur, une aide spéciale qui est celle du Saint-Esprit. Cherchez Matthieu 16.13- 17 et voyez de quelle manière Pierre avait réussi à saisir que Jésus était le Christ. Vous remarquerez que cette vérité lui avait été accordée grâce à une révélation du Père et non par le moyen
de la compréhension ou de l’expérience humaine.

L’amour

L’amour de Christ doit être une force souveraine, en celui qui exerce un ministère. Paul déclare ceci :

« Car l’amour du Christ nous étreint, nous qui avons discerné ceci : un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ; il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Corinthiens 5.14-15).

Lorsqu’il est question du ministère, aucun motif ne peut être assez bon, assez fort, si l’amour de Christ n’est pas là pour lui donner un sens et de la vigueur. Un homme de loi, un médecin ou un commerçant pourront être au service de l’humanité pour des raisons de moindre valeur ; le conducteur spirituel, lui, doit y être contraint par l’amour de Christ. Au jeune prédicateur qui déclarait un jour : « J’aime tellement prêcher ! », un collègue
plus âgé répondit : « Oui, mais aimez-vous les hommes ? » « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Romains 5.5). Semblable à Paul, vous pouvez être dominé par l’amour, vous aussi.

Cherchez 1 Pierre 5.1-7, et lisez les instructions que donne Pierre concernant l’attitude qu’il est nécessaire d’adopter face au ministère. L’apôtre compare ici le rôle du serviteur de Dieu à celui d’un berger. Il a entendu Jésus se servir de cette image peu après sa résurrection (Jean 21.15-19). Quelques jours auparavant, Pierre avait nié être l’un des disciples de cet homme ; en le réintégrant dans la communion fraternelle, Jésus exigea
de lui, par trois fois, une confession d’amour. A chaque fois, il lui renouvela l’ordre de veiller sur son troupeau. Prendre soin du troupeau était une responsabilité qui consistait à faire paître, à garder les agneaux comme les moutons plus âgés, et à pourvoir à chacun de leurs besoins. Nous avons là une merveilleuse illustration de la charge pastorale.

Les capacités spirituelles

Pour devenir un bon pasteur, vous devez posséder force et compréhension spirituelle tout à la fois. La vie spirituelle reçue au moment où vous avez été sauvé doit être soignée comme si elle était une jeune et tendre pousse. La lecture quotidienne de la Bible et la prière sont nécessaires pour la nourrir et lui permettre de mûrir. En entrant dans le ministère, votre service consistera avant tout a dispenser des choses spirituelles afin de
répondre à des besoins spirituels, eux aussi. Paul nous dit que Dieu nous a donné l’Esprit afin que nous puissions connaître ce qu’Il a préparé pour l’Église (1 Corinthiens 2.9-12). Lorsque nous comprenons les choses précises que Dieu nous offre, nous pouvons les communiquer dans la puissance du Saint-Esprit. Les disciples connaissaient les faits matériels liés à la naissance, à la vie, à la mort et à la résurrection de Jésus. Leur Maître leur demanda cependant de rester à Jérusalem et d’y recevoir l’Esprit avant de se mettre à témoigner autour d’eux. Il promit une puissance à ceux qui attendraient la venue de l’Esprit (Actes 1.4-8). Oserions-nous nous contenter de moins, nous qui nous préparons à servir les autres ?

Vous estimerez peut-être que, pour le ministère, il nous faut d’autres qualifications encore. Certaines sont d’ordre scripturaire, d’autres sont liées à la tradition, à la culture, à la vie civile. Il est indispensable de se soumettre à chacune des exigences de l’Écriture. Les lois civiles doivent aussi être respectées, à moins qu’elles soient en directe opposition avec quelque principe ou commandement de la Bible. C’est ensuite à vous de décider
jusqu’où vous pouvez aller, lorsqu’il s’agit d’obéir aux exigences de la tradition ou de la culture. La prière, l’étude de la Bible et les conseils du Saint-Esprit vous aideront à vous former une opinion personnelle sur toutes ces questions-là. Vous verrez les choses se développer et grandir tandis que vous continuerez à exercer le ministère que Dieu a préparé pour vous.

DEUX MINISTÈRES PARTICULIERS

Le ministère de la prédication

Répétons premièrement ce que nous avons dit au sujet du ministère. Comme le ministère est synonyme de service, et qu’il est possible de servir de bien des manières différentes, il y a plusieurs façons d’exercer son ministère. Au sein du corps de Christ, on rencontre des ministères précis qui sont
ceux d’évangélistes, de pasteurs, de « docteurs », c’est-à-dire d’enseignants. Nous parlerons maintenant de ceux qui sont liés à la prédication et à l’enseignement car ce sont là deux des méthodes bibliques utilisées pour communiquer la Parole de Dieu.

Le dictionnaire nous apprend que prêcher, c’est « proclamer publiquement une chose, exhorter à accepter ou, au contraire, à rejeter une idée, une certaine ligne de conduite, délivrer un sermon » (celui-ci étant l’expression d’une pensée que l’on a développée sur un sujet particulier). (Cette définition a évolué à partir du concept de la prédication tel qu’il apparaît dans le Nouveau Testament et dont nous parlerons plus tard.) D’après la
définition ci-dessus, nous voyons que la prédication est l’exposé public et clair d’un sermon, d’un message, par un pasteur s’adressant à une congrégation. Normalement, un sermon ne peut être interrompu. Le message de la prédication est centré sur Jésus-Christ, le Seigneur. Lorsqu’il s’agit d’évangéliser les perdus, l’accent principal est mis sur la repentance, la foi et l’engagement. La prédication est enfin le moyen par lequel les
chrétiens reçoivent une nourriture spirituelle leur permettant de mûrir dans la foi.

C’est le Seigneur qui donna l’ordre de prêcher en disant : « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16.15). Paul confia par deux fois la même responsabilité à Timothée. « Prêche la Parole, insiste en toute occasion… » lui dit-il (2 Timothée 4.2). Plus loin, il
ajouta encore : « fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton service » (2 Timothée 4.5). La prédication est une importante méthode, choisie par Dieu, et permettant d’annoncer l’Évangile à l’humanité tout entière.

Pensez-vous que votre réponse expose des facteurs négatifs s’opposant au développement de la semence, symboles de choses ou de situations qui vous empêchent de grandir spirituellement ?

Le ministère de l’enseignement

L’ordre d’enseigner fut également donné par le Seigneur lui-même : « Allez, faites de toutes les nations des disciples… et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28.19-20). Paul, en s’adressant à Timothée, disait aussi : « reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant » (2 Timothée 4.2). Et, lorsqu’il décrit le bon serviteur de JésusChrist, dans 1 Timothée 4.4-16, l’apôtre donne encore cet ordre : « recommander et enseigne » (v. 11). L’enseignement est l’une des excellentes méthodes choisies par Dieu afin de répandre l’Évangile en tous lieux.

Enseigner, c’est communiquer à d’autres des connaissances, des techniques ; c’est aider les gens à s’instruire. C’est également expliquer en détail ce qui a été annoncé puis reçu par la foi. Le maître est celui qui partage son savoir avec ses élèves. Si, d’un côté, l’enseignement consiste habituellement à s’étendre de façon ordonnée et claire sur une pensée ou sur un certain sujet, il peut aussi être un moment où des idées sont discutées, les élèves
partageant leurs opinions entre eux et avec leur professeur. Celuici a également à sa disposition tout un matériel d’enseignement dont il se sert, et il doit veiller à prévoir un climat favorable à l’étude. Certaines leçons seront données à l’intérieur d’une classe tandis que d’autres pourront être enseignées ailleurs.

Dans l’ordre de Jésus, qui nous demande d’enseigner, on distingue l’idée d’inciter les hommes à le suivre et à faire de ses préceptes leur règle de conduite (Matthieu 28.19-20). Paul rendait grâces à Dieu pour les chrétiens de Rome qui obéissaient à l’enseignement qu’ils avaient reçu (Romains 6.17). Après avoir écouté le message de Pierre, à Jérusalem, la multitude demanda ce qu’elle devait faire ; Pierre répondit en donnant de nouvelles
instructions à ceux qui l’interrogeaient ainsi (Actes 2.36-42). Le contenu de l’enseignement chrétien se trouve dans la Bible. Cet enseignement fait appel à la compréhension et à la pratique. Enfin, son but est d’aboutir à la maturité du chrétien.

CONCLUSION

La prédication et l’enseignement, dans le Nouveau Testament, sont en réalité deux expressions chargées de désigner un seul et même ministère. Il serait par conséquent incorrect de limiter le sens de ces deux mots en disant que les serviteurs de Dieu, à l’époque du Nouveau Testament, prêchaient l’Évangile aux perdus ou alors enseignaient la doctrine à l’Église. L’Écriture nous montre que la prédication de Jésus et des apôtres comprenait une certaine mesure d’enseignement et que, d’un autre côté, leur enseignement jouait aussi le rôle de prédication. Remarquez que la distinction est infime lorsqu’on se penche sur le ministère de Jésus à l’intérieur des synagogues (Matthieu 4.23, Luc 4.44, Marc 1.21, 22, 38 et 39). Paul, lui aussi, prêchait
et enseignait dans les synagogues de Corinthe, cherchant à persuader Juifs et Gentils que Jésus était le Messie (Actes 18.4, 5 et 11). Ensuite, à Éphèse, il enseigna le message du salut, ce qui eut pour résultat la conversion des perdus (Actes 19.8-10, 18- 19). Après la conversion du geôlier de Philippe, Paul prêcha la baptême d’eau suivi du service pratique qui incombe au chrétien (Actes 16.30-35). En général, on peut supposer, en se penchant
sur les écrits du Nouveau Testament, que la prédication est davantage liée au fondement de l’expérience chrétienne, tandis que l’enseignement est en rapport avec sa superstructure. Pour être complet, tout bâtiment a besoin de l’un comme de l’autre.

Selon le Grand Commandement laissé par Jésus, l’Église est destinée à gagner tous les pays du monde (Actes 1.8), à atteindre les différentes cultures (Matthieu 28.19-20), dans l’ensemble de la création (Marc 16.15), et cela par l’intermédiaire du témoignage, de l’enseignement et de la prédication.

Telles sont nos premières considérations au sujet de la prédication et de l’enseignement. Nous étudierons ces divers points plus en détail au cours des prochaines leçons.