Ne gaspillons pas notre douleur

La douleur, c’est inévitable dans la vie et on ne peut pas l’éviter. C’est pas trop réconfortant, non? On va tous connaître la douleur dans la vie, que ce soit physique, émotionnelle, mentale, relationnelle, spirituelle, financière ou professionnelle. Personne ne passe à travers la vie sans souffrir. On peut fuir notre douleur, la nier, la combattre et la laisser nous rendre amers et en colère, ou on peut l’utiliser pour aider les autres et nous-mêmes. La plupart des gens gaspillent leur souffrance. Ils ne progressent pas au milieu de l’adversité. Ils ne tirent aucun bénéfice de leur douleur. C’est pourquoi Paul a posé la question suivante dans Galates 3:4: “Avez-vous traversé tout cela pour rien? Est-ce vraiment pour rien?” François Fénelon a écrit à quelqu’un qui endurait une profonde déception: « Ne gaspillez pas la souffrance. Laissez la souffrance accomplir ce que Dieu veut dans votre vie.” Dieu veut qu’on ne gaspille jamais notre douleur, en fait, il veut qu’on en tire profit. Comment faire? On peut utiliser notre douleur pour se rapprocher de Dieu en lui disant ce qu’on ressent. Dieu nous dit dans le Psaume 50:15: “Invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai, et tu me glorifieras.” On crie vers Dieu en disant: « Je n’aime pas me sentir comme ça. J’ai mal, Dieu.” Paul a écrit dans 2 Corinthiens 7:9: “Mais maintenant, je suis heureux, non pas parce que vous avez été attristés, mais parce que votre tristesse vous a conduits à la repentance.” Quand on souffre, c’est le moment parfait pour se rapprocher de Dieu et lui faire confiance, l’adorer et s’abandonner à lui d’une manière plus profonde. Psaumes 34:18: “Le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé et sauve ceux qui ont l’esprit abattu.” Dieu dit qu’on n’est jamais plus proche de lui que quand on souffre. On peut utiliser notre douleur pour se rapprocher des autres. Si on le permet, la douleur approfondira et mûrira notre amour pour les autres, car elle transforme même les personnes les plus égocentriques en personnes compatissantes. Le niveau le plus profond de communauté dans le corps du Christ, c’est quand on partage notre souffrance. Henri Nouwen a écrit: “Lorsque nos blessures cessent d’être une source de honte et deviennent une source de guérison, nous devenons des guérisseurs blessés.” Ce que nous regrettons souvent, ce que nous voulons souvent cacher, ce dont nous ne voulons pas parler, ce que nous voulons ignorer, c’est précisément ce que Dieu veut utiliser dans notre vie, non seulement pour nous aider à nous rapprocher de lui et à mûrir, mais aussi pour aider les autres.  Dieu nous console pour qu’on puisse consoler les autres. 2 Corinthiens 1:4: “Celui qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction, par la consolation que nous recevons nous-mêmes de Dieu.” Peut-être que notre plus grand ministère aujourd’hui est simplement d’être ouverts à propos de quelque chose qui nous fait souffrir, car on ne sait jamais qui a besoin de guérison autour de nous. On peut utiliser notre douleur pour ressembler davantage à Jésus, pour grandir dans notre marche avec Lui. Proverbes 20:30: « Parfois, il faut une situation douloureuse pour nous faire changer nos habitudes.” La croissance spirituelle n’est pas automatique. On grandit en Christ en étant dans la situation exacte opposée à ce qu’on désire. Comment apprend-on la patience? En apprenant à attendre. Comment apprend-on à vivre en paix? En traversant des situations chaotiques. Chaque lutte nous rend plus forts. Les gens ne changent que lorsque la douleur de rester les mêmes est plus grande que celle de changer. Encore une fois, c’est un choix: allons-nous être amers ou meilleurs? On peut utiliser notre douleur pour être plus sensibles au service des autres. Notre douleur nous permet de servir les autres avec authenticité. Quand un ami pleure de chagrin, on ne se contente pas de lui donner un verset de la Bible comme un pansement et de s’en aller.  On apprend à pleurer avec lui. Si on a traversé un cancer, la perte d’un être cher, un divorce ou un licenciement, on sait ce que ça fait. On n’est jamais plus semblables à Jésus que lorsque nous utilisons notre douleur pour aider les autres. Enfin, on peut utiliser notre douleur comme un témoignage pour le monde. Lorsque nous traversons des souffrances, les non-croyants autour de nous nous observent.  Plus on est honnête à propos de la souffrance dans notre vie, plus notre impact sera fort dans la vie des gens. C’est en restant fidèles dans les moments difficiles qu’on gagne le respect de ceux qui nous entourent. Alors qu’il est en prison à Rome, Paul écrit dans Philippiens 1:12: « Je veux que vous sachiez, frères et sœurs, que ce qui m’est arrivé a en fait contribué à faire avancer l’Évangile. »  Paul a utilisé sa douleur pour illustrer le message de Jésus. C’est le genre de témoignage dont le monde a besoin. Pas des chrétiens parfaits, pas des chrétiens qui ont tout pour eux, mais des chrétiens qui sont patients dans la douleur, des chrétiens qui marchent fidèlement dans la souffrance. Ne gaspillons pas notre douleur aujourd’hui, mais choisissons de l’utiliser de manière positive, pour faire avancer le royaume.