Pardon et réconciliation

C’est une triste réalité de notre cheminement avec le Christ: certaines relations ne peuvent tout simplement pas être réparées. Peu importe ce qu’on fait, peu importe le nombre de tentatives de réconciliation, peu importe les gestes d’amour ou les mots d’affirmation, il reste un fossé dans ce qui était auparavant une amitié harmonieuse. On peut assumer notre part de responsabilité dans la rupture d’une relation, on peut confesser nos péchés et demander pardon, mais “l’autre” reste inflexible et déterminé à vivre dans l’amertume, le refus du pardon et la colère. Il choisit de garder ses distances. Naturellement, on veut “réparer” la relation, comme si tout dépendait de nous, ce qui nous laisse frustrés, blessés et en proie au doute. On commence à se dire: « Est-ce que c’est moi? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi?” On peut commencer à penser qu’on est seul responsable de la rupture en disant: “On n’a pas fait assez!” Que faire? On doit comprendre qu’il y a une différence entre le pardon et la réconciliation dans les relations brisées. Le pardon est un choix qu’on fait, que l’autre mérite ou non notre pardon. On peut pardonner à quelqu’un sans jamais se réconcilier avec lui. Le pardon est simplement une façon de dire, « Je renonce à mon droit de régler mes comptes avec toi. Je laisse cela à quelqu’un d’autre. » Quand on pardonne à quelqu’un, on renonce à notre droit de lui faire du mal pour le mal qu’il nous a fait. On dit: “Dieu, toi ou quelqu’un d’autre, occupe-t’en, mais je ne le ferai pas. Je vais continuer ma vie.” C’est un fait biblique qu’on peut pardonner à quelqu’un sans se réconcilier. Jésus est sur la croix et il crie dans Luc 23:24: “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.” Même s’il était parfait, il y avait des gens qui ne voulaient pas se réconcilier avec lui. La réconciliation demande la participation de deux personnes. Parfois, la personne qu’on pardonne ne veut peut-être plus nous voir ou nous parler. Ou alors, elle est peut-être décédée depuis qu’elle nous a fait du mal. Et puis, pour être honnête, on n’a peut-être pas envie de rester proche de la personne qu’on est en train de pardonner. C’est une question de confiance.  On pense, sans le dire: “On te pardonne, mais il nous faudra peut-être du temps pour retrouver confiance et rétablir notre relation.” Le pardon est donné, la confiance se gagne. Même quand Dieu pardonne nos péchés, Il ne promet pas d’effacer toutes les conséquences de nos actes. Parfois, la meilleure façon de pardonner à quelqu’un est de rester loin de lui, car il peut être dangereux, nuisible, voire toxique. On ne doit pas se blâmer. Le psalmiste a écrit dans le Psaume 120:6-7: “J’ai trop longtemps vécu parmi ceux qui haïssent la paix. Je suis pour la paix, mais quand je parle, ils sont pour la guerre.” Quelle que soit la raison, si on a fait tout ce qu’on pouvait et que la relation reste tendue, c’est à eux d’en répondre devant Dieu. On pleure la perte de la relation, ce qui fait partie du processus de guérison de notre propre constitution émotionnelle. La Bible nous dit dans Jean 1:11 qu’Il “est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.” Cela a poussé Jésus non seulement à converser avec Dieu, mais aussi à verser des larmes et à vivre des moments de profonde tristesse. Son cœur était brisé. Luc 19:41: “Comme il approchait de Jérusalem et voyait la ville, il pleura sur elle.”  On continue à aimer et à garder notre cœur pur. Personne n’a le pouvoir de nous empêcher d’aimer les autres, même ceux qui nous rejettent. Dieu nous appelle à continuer à aimer les autres comme Il nous aime dans Jean 13:34: “Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.”  Parfois, la chose la plus aimante à faire est de laisser cette personne partir et d’avancer, tout en gardant notre cœur ouvert à son retour, comme le père qui attend le retour de son fils prodigue. On ne peut forcer personne à nous aimer. On ne peut forcer une relation, surtout une relation qui a été brisée. Et on ne peut changer personne. Seul le Saint-Esprit peut le faire. On est responsables envers les gens, pas pour les gens. Il y a quelques années, on a reçu un message Facebook d’une femme qui nous demandait pardon pour quelque chose qu’elle nous avait fait en tant que pasteurs. Cet événement s’était produit 24 ans auparavant. 24 ans plus tard, le Saint-Esprit a commencé à agir sur elle et elle nous a contactés pour rétablir la relation. Ne sous-estimons jamais ce que le Saint-Esprit peut faire. Alors que nous pleurons cette perte, continuons à aimer, à garder notre esprit pur et à prier.

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