Quel chant !
N’avez-vous jamais écouté un chant tout en vous demandant de quelle source -profonde- de sagesse il jaillit ?
Par exemple, quand j’étais ado un groupe qui s’appelait » Herman’s Hermits » hurlait un chant qui disait : » Je suis Henri VIII, je suis, Henri VIII je suis, je suis « . Le chanteur expliquait qu’il s’était marié avec une veuve qui avait déjà été mariée sept fois–chaque fois à un homme qui s’appelait Henri. Alors, lui était Henri VIII…
Pouvez-vous imaginer la richesse et l’émotion en arrière-plan qui ont inspiré les auteurs d’un tel chant ?
Il y avait un autre chanteur qui s’appelait Napoléon XIV. Il entonnait : » Ils viennent pour me prendre, ha, ha » ! (Pour l’emmener à l’hôpital Psychiatrique…). Le chant disait en fait qu’il avait prévenu sa petite amie que si elle le quittait, il allait devenir fou.
Elle l’a fait et il l’a fait. Il passe les deux à trois minutes suivantes à nous raconter sa triste histoire qui aboutit à l’hôpital psychiatrique. Ce chant est arrivé jusqu’au numéro 1 du Top Ten si mes souvenirs sont bons !!
Tu ressens un chant comme celui-là jusqu’aux tripes, n’est-ce pas ?
Mais il existe un autre chant. Je crois que si je m’étais échoué sur une île déserte et que je n’aie droit qu’à un seul chant, ce serait celui-ci (Je m’excuse auprès de mes jeunes lecteurs qui sont fans d’ Exo et d’Hillsongs. Ils ont aussi de beaux chants).
» C’est tellement doux de faire confiance à Jésus, Simplement croire à sa parole, Simplement s’attendre à ses promesses, Simplement savoir : ‘ainsi dit le Seigneur’.
Jésus, Jésus, comme je lui fais confiance ! Comme je l’ai éprouvé encore et encore ! Jésus, Jésus, précieux Jésus ! Donne-moi la grâce de Lui faire confiance de plus en plus. »
On imagine que la dame qui a écrit ces paroles (Louise) venait de sortir d’un puissant temps de prière et de louange, n’est pas ? Ou peut-être avait-elle hérité d’un million d’euros ? En fait, l’hymne est arrivé comme ça :
Les trois intéressés avaient bien apprécié la beauté de Long Island (New York) ce jour-là.
Louise, son mari, et leur petit bout de chou de quatre ans se reposaient, laissant les soucis du monde derrière eux. Soudain, le calme fut brisé par les cris d’un garçon en détresse. Il se noyait.
Son mari nagea jusqu’au garçon pour le sauver–et il n’est jamais revenu vivant.
Des mois plus tard, Louise sentait le poids si lourd de la vie peser sur ses épaules. Elle était originaire d’Angleterre, alors son pays était loin ! Elle sentait la douleur de sa perte, et les craintes d’une femme seule qui essayait d’élever un enfant au 19eme siècle alors qu’il n’y avait pas autant d’atouts sociaux.
Elle est tombée à genoux et elle a prié.
Le matin suivant, elle découvrit un panier de nourriture devant la porte avec assez d’argent pour acheter une paire de chaussures à sa petite. Pas beaucoup, peut-être, pour ceux qui sont convaincus que le monde leur doit quelque chose, mais pour Louise c’était comme si quelqu’un avait lancé une grosse pierre dans le puits de sa foi.
Les éclaboussements de cette foi se manifestèrent dans le chant :
Comme c’est doux de faire confiance à Jésus, Simplement faire confiance à son sang qui purifie, Simplement dans la foi, me plonger dans le fleuve qui guérit et purifie !
Je suis heureuse d’avoir appris à te faire confiance, Précieux Jésus, Sauveur, Ami, Et je sais que tu es avec moi, que tu seras avec moi jusqu’au bout.
Jésus, Jésus, comme je lui fais confiance ! Comme je l’ai éprouvé encore et encore ! Jésus, Jésus, précieux Jésus ! Donne-moi la grâce de Lui faire confiance de plus en plus. »
(Paroles : Louisa M.R. Stead 1882, musique William Kirkpatrick, 1882)
Avec mes excuses à Henri VIII et Napoléon XIV, mais ces paroles-là viennent d’une source BEAUCOUP plus profonde que les chants de ce monde.
Bouder
« Bouder » peut être vraiment agréable. Y a-t-il quelque chose de plus plaisant que de s’installer dans une chaise bien confortablement, d’avancer la lèvre inférieure, et de penser : « combien ils sont terribles, ces gens qui ne me comprennent pas ! » ?
Le monde n’est pas juste alors vous prenez votre revanche en boudant ! Quand ils verront votre souffrance, ils regretteront toutes les choses horribles qu’ils ont faites (ou ont oublié de faire).
Une fois quand j’étais enfant, j’ai bien fait la moue chez ma Mamie Deloney. J’avais un peu peur d’essayer avec Papi Deloney. Il n’était pas du genre de se laisser impressionner par les souffrances imaginaires d’un garçon de huit ans. Vous gaspilliez votre temps si vous boudiez avec maman, et papa n’aurait probablement pas remarqué.
Mais Mamie Deloney était tellement agréable, c’est avec elle qu’on pouvait essayer. Alors, me voilà, allongé sur un lit dans une chambre à coucher, avec la conviction que le monde me traitait injustement.
Je ne me souviens même plus pourquoi. « Pourquoi » n’a pas d’importance quand vous faites la moue. C’est le sentiment d’avoir tellement raison, d’être tellement persécuté, d’être la victime d’une telle injustice !!
Mamie a essayé de me persuader de venir déjeuner, mais non, rien ne pouvait me toucher. Avec le recul, je crois que j’étais vraiment en forme pour bouder ce jour-là, parce qu’il n’y avait pas grand-chose qui aurait pu me faire louper volontairement un repas, surtout quand c’était Mamie qui l’avait préparé.
Ses mots d’encouragement ne me touchaient pas, alors elle m’a laissé dans ma pique enfantine. Je n’ai pas mangé. C’est pitoyable, n’est pas ? Je ne permettais pas qu’on me console. Les enfants sont ainsi.
C’est merveilleux qu’en tant qu’adultes, nous ne soyons plus comme ça, n’est pas ?
C’est pour cela que je fus surpris quand je lus ces mots dans les Psaumes : « … Mon âme refuse toute consolation ». (Ps. 77 :3). Le psalmiste était-il un pleurnichard ?
Non. Il y a des moments où il ne faut pas se laisser consoler avant d’obtenir ce qu’on désire.
Que pensez-vous d’une équipe de foot qui se dit : « Oh, ça va. Au moins nous n’étions pas les derniers ». Cela n’est pas une grande consolation.
Selon l’histoire, un vieux gredin est mort. Lors de son enterrement le pasteur demanda s’il y avait quelques personnes dans l’assistance qui aimeraient se lever pour dire de bonnes choses du défunt.
Silence total. Finalement, tout frustré, le pasteur a crié : « Est qu’il n’y a pas quelqu’un qui puisse dire un mot bienveillant concernant notre ami » ? Un vieux monsieur se leva du dernier banc et observa lentement : « Bon, son frère était pire que lui ».
Pas une très grande consolation, hein ?
Alors quel était le problème d’Asaph ? (C’est lui le boudeur qui a écrit le Ps. 77. Enfin, il ne boudait pas mais il exprimait un besoin sérieux). Il était dans la détresse et troublé. Il lui semblait que le Seigneur le rejetait, lui et son peuple, à jamais, qu’il ne reverrait jamais sa faveur.
Il questionna l’amour de Dieu et même ses promesses (versets 8 et 9). Il était dans le « pétrin ».
Je suppose que la chose facile aurait été de mettre un petit sparadrap spirituel et de continuer à avancer.
Mais Asaph n’acceptait pas une telle consolation. Les demi-mesures ne lui suffisaient pas.
Il commença à se souvenir qu’il chantait dans son lit la nuit, tellement il vivait dans la bénédiction de Dieu. Oui, il a posé des questions provocantes mais j’ai le sentiment que c’était pour se rappeler du fait que la réponse à chacune était « non » ! « Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours » ? (Non !) « … Sa bonté est-elle à jamais épuisée » ? (Non !). « Sa parole est-elle anéantie pour l’éternité » ? (Vous blaguez ou quoi !) (vv. 8 à 10).
Il se souvînt de la fidélité de Dieu dans le passé pour s’encourager à compter sur le Seigneur aujourd’hui (vv. 12, 13). Il médita les oeuvres de Dieu et ses actes puissants (« Je rappellerai … je me souviens … je parlerai … je raconterai … » v. 12).
J’ai entendu que le mot « méditer » en hébreu donne l’image d’une vache qui rumine. Pouvons-nous nous imaginer, nous, sous l’ombre d’un arbre en train de ruminer : « Dieu a aidé son peuple par le passé et il nous a toujours aidé ». Mâchez, mâchez ! « Il n’y a personne comme notre Dieu. Il est grand, il est puissant. Il est saint ». Mâchez, mâchez, roooot ! O, pardonnez-moi…
« Dieu a racheté son peuple dans le passé. Il n’a pas changé. Il n’est pas comme ça. Il va m’aider, moi aussi ».
Cet ami ne se laissa pas consoler jusqu’à ce que le Seigneur lui réponde. Il savait que le Seigneur tenait la clef de sa situation et il a persévéré jusqu’à ce qu’il ait eu l’assurance en lui-même que Dieu prenait tout en main.
Enfin, cet état d’esprit n’a pas grand-chose en commun avec « bouder ». Je soupçonne que c’est un million de fois plus efficace si le but de notre « bouderie » est une vie victorieuse en Jésus.