QUEL EST LE RÔLE DES FEMMES DANS L’ÉGLISE ? 

Auteur: Kerby Rials

Il s’agit d’une question controversée.  D’abord laissez-moi dire que généralement les personnes opposées aux femmes en poste dans l’Église sont de bonnes personnes qui respectent les traditions des Églises, la plupart des Églises ayant une tradition opposée à ce que des femmes prennent la parole dans l’Église. La plupart des Églises enseignent aussi que les femmes ne peuvent pas servir comme Pasteurs ou Prêtres.  Donc c’est la tradition. Mais qu’en dit la Bible? Tout d’abord, notons que Jésus a dit que la parole de Dieu est supérieure à nos traditions dans Marc 7 : 13 :   “ … annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie.  »

Avec cette compréhension en place, allons regarder ce que la parole de Dieu dit au sujet des femmes dans l’Église :   Nous voyons dans Actes 21 : 9, que Philippe l’évangéliste avait quatre filles qui ont prophétisé. Prophétiser, comme nous le voyons dans 1 Cor. 14 : 4, est un don qui est destiné à être utilisé dans le culte, publiquement :  « Celui qui parle en Langue s’édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l’Église. »  Donc nous voyons ici quatre filles qui s’exprimaient au sein de l’Église. Elles ont donné des prophéties de la part de Dieu. Les prophéties sont plus que de simples paroles banales.

Ce sont des choses lourdes est importantes.  Dans 1 Cor. 11 : 5 nous lisons que l’apôtre Paul se réfère aux femmes qui ont prié et prophétisé. Le contexte parle d’un service religieux. Donc l’idée que les femmes ne devraient pas parler dans l’Église n’est pas entièrement une question ‘noir ou blanc’. Il y a un peu de gris ici.  Dans Rom. 16 : 1-2, nous voyons l’apôtre Paul se référant à un diacre de l’Église – qui était une femme -.  Voici ce que Paul dit à son sujet : « Je vous recommande Phoebe, notre sœur, qui est diaconesse de l’Église de Cenchrées, afin que vous la receviez en notre Seigneur d’une manière digne des saints, et que vous l’assistiez dans les choses où elle aurait besoin de vous, car elle a donné aide à plusieurs et à moi-même. »

Femme diacre?

Elle était un diacre reconnu de l’Église de Cenchrées, et Paul demandait aux chrétiens de Rome de l’accepter officiellement en tant que tel dans l’Église quand elle arriverait là, et de lui donner toute l’aide dont elle pourrait avoir besoin.  Notez, au passage, que le nom qu’il utilisait pour son titre était masculin !   Diacre !  Ou en Grec, DIAKONOS. Il utilisait le MEME mot pour lui-même en Éphésiens 3 : 7 : « … duquel je suis devenu serviteur, selon le don de la grâce de Dieu qui m’a été donné selon l’opération de sa puissance. » Serviteur = Diakonos, ou Ministre ou Pasteur.

Les versets suivants (Romains 16 : 3-5) poursuivent la même pensée, mais au sujet d’une autre femme, Priscille (Prisca) et son mari Aquilas :   « Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d’œuvre en Jésus-Christ, qui ont exposé leur tête pour sauver ma vie; ce n’est pas moi seul qui leur rend grâce, ce sont encore toutes les Églises des païens. Saluez aussi l’Église qui est dans leur maison. »

Les choses intéressantes se trouvent ici.  Tout d’abord, Priscille, qui est le nom d’une femme, est mentionné en premier, et son mari est mentionné en second. Ceci est très inhabituel dans un contexte moyen-oriental.  Nous savons que la plupart des apôtres étaient mariés (1 Cor. 9 : 5) et pourtant nous n’entendons jamais parler des noms de leurs épouses. Mais ici, nous ne voyons pas seulement son nom, mais elle est mentionnée la première. Et l’apôtre parle de « leur » Église. C’est évidemment une équipe ministérielle d’un mari et sa femme, et on pourrait même dire qu’elle était la plus active.

C’est ce que montre aussi le verset dans Juges 4 : 4-5 : « Dans ce temps-là, Déborah, prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en Israël.  Elle siégeait sous le palmier de Déborah, entre Rama et Béthel, dans la montagne d’Ephraïm; et les enfants d’Israël montaient vers elle pour être jugés. ».  Nous savons que les juges d’Israël ont tous été choisis par Dieu, de Samson à Gédéon. Tous étaient des hommes, sauf Déborah.  Alors Dieu a choisi une femme pour être la chef spirituelle d’Israël à l’époque !   Là encore, nous voyons que l’interdiction ‘noir et blanc’ faite aux femmes occupant des postes spirituels est beaucoup plus ‘nuances de gris’ que nous le pensions.

Regardons 2 Rois 22 : 12 : « 12. Et le roi donna cet ordre au sacrificateur Hilkija, à Achikam, fils de Schaphan, à Acbor, fils de Michée, à Schaphan, le secrétaire, et à Asaja, serviteur du roi, 13. ‘Allez, consultez l’Eternel pour moi, pour le peuple, et pour tout Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé; car grande est la colère de l’Eternel, qui s’est enflammée contre nous, parce que nos pères n’ont point obéi aux paroles de ce livre et n’ont point mis en pratique tout ce qui nous y est prescrit.’ 14. Le sacrificateur Hilkija, Achikam, Acbor, Schaphan et Asaja, allèrent auprès de la prophétesse Hulda, femme de Schallum, fils de Thikva, fils de Harhas, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans l’autre quartier de la ville. 15 Après qu’ils eurent parlé, elle leur dit, Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël, Dites à l’homme qui vous a envoyés vers moi, … »

Regardons Col. 4 : 15 : « Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’Église qui est dans sa maison. » Nymphas est le nom d’une femme et c’est ainsi traduit dans la plupart des traductions modernes.  Neuf sur onze des plus respectées traductions anglaises de ce verset se réfèrent à Nymphas comme une femme.  Ainsi, une femme a dirigé une Église.  Je répète, une femme a dirigé l’Église.

Regardons Rom. 16 : 7 (LSG) :  « Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui jouissent d’une grande considération parmi les apôtres, et qui ont même été en Christ avant moi. »  Dans le traduction Darby, qui est plus précise, on lit le verset un peu différemment : « Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui sont distingués parmi les apôtres, qui même ont été avant moi en Christ. »

Dans la traduction LSG 21 : « Saluez Andronicus et Junias, mes compatriotes et mes compagnons de détention; ils sont très estimés parmi les apôtres et ils se sont même convertis à Christ avant moi. » Dans la traduction Semeur : « Saluez Andronicus et Junias, mes compatriotes : ils ont été mes compagnons de captivité ; ce sont des apôtres remarquables, qui se sont même convertis au Christ avant moi » Jusqu’au douzième siècle Junias était considérée comme la femme d’Andronicus; donc l’histoire et la tradition confirme qu’elle était une femme, et une apôtre.

Ministère de bienfaisance

Le Nouveau Testament montre également que les femmes remplissaient des ministères importants dans l’Église primitive. Tabitha (Dorcas) a initié un ministère de bienfaisance efficace (Actes 9 : 36). Les quatre filles célibataires de Philippe étaient des Prophètes reconnus (Actes 21 :  8,9). Paul a distingué deux femmes, Évodie et Syntyche, comme « des femmes qui ont lutté à mes côtés dans la cause de l’Évangile, avec Clément et le reste de mes compagnons de travail » (Philippiens 4 :  2,3).

Dans Romains 16, Paul salue collègues de ministère, dont parmi eux, beaucoup de femmes. Dans ces salutations, le mot que Paul utilise pour parler de l’œuvre (kopiaō), ou ‘travail’, de Marie, Tryphène, Tryphose et Perside (Romains 16 :  6-12) est celui qu’il utilise communément pour le travail dans un ministère (1 Corinthiens 16 : 16, 1 Thessaloniciens 5 : 12, 1 Timothée 5 : 17).Phoebe, responsable dans l’Église à Cenchrées, a été fortement recommandée à l’Église de Rome par Paul (Romains 16 :  1,2). Malheureusement, les façons de traduire ont souvent obscurci la position de leader de Phoebe, la qualifiant de « servante ».

Lisons encore Rom 16. On voit que Phoebe était diakonos (diacre) de l’Église. Paul régulièrement utilise ce mot pour un Ministre ou Pasteur, et il a utilisé ce mot même pour Jésus et pour son propre ministère.  Le mot Grec diakonos est masculin. Donc, diakonos signifie une personne qui servait l’Église officiellement.

Il y a beaucoup à dire sur ces versets, mais permettez-nous, pour les considérer, de vous laisser les deux versets les plus controversés, qui parlent contre les femmes prenant la parole dans l’Église. • Regardons 1 Cor. 14 : 32 : « Les esprits des Prophètes sont soumis aux Prophètes; car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. »

Le contexte de ce verset semble être un désordre concernant le service de l’Église. Il parle d’abord des Prophètes et de l’ordre dans leur ministère. (29-31) « Pour ce qui est des Prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent; et si un autre qui est assis à une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. »Puis, apparemment, il aborde le fait des femmes interrompant le service pour poser des questions.

Paul dit alors : « Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leur mari à la maison; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. » Cela prend plus de sens quand on sait que dans la plupart des Églises du Moyen-Orient aujourd’hui comme à l’époque, et dans la plupart des synagogues, les femmes et les hommes sont assis séparément les uns des autres. A Jérusalem, afin de prier devant l’ancien temple, il faut que les hommes prient à part des femmes. Elles ont une place désignée à part, séparée d’eux.

Donc, pour une femme, poser une question a son mari signifiait qu’elle avait à crier à travers le bâtiment pour que son mari l’entende, ou à parler du balcon.  Alors est-ce une interdiction contre les femmes prenant la parole à l’Église ou est-ce une demande pour que le service s’accomplisse dans l’ordre et sans interruption ?  Je vous laisse en juger.

1 Tim. 2 : 11-14 est un verset beaucoup plus difficile : « Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, par séduction, s’est rendue coupable de transgression. »

Les femmes restent silencieuses ?

Ici, nous voyons un autre verset demandant aux femmes d’être silencieuses et non pas d’enseigner ou de faire autorité. Toutefois, nous avons déjà vu des femmes exerçant en tant que responsables dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Nous avons également constaté dans l’Écriture que les femmes sont autorisées à prendre la parole pour prophétiser ou prier.  Jésus avait reçu d’une femme une prophétie quand il était enfant (la prophétesse Anne, dans Luc 2 : 36)  Alors qu’est-ce que ce verset signifie ? Peut-être parle-t-il d’une relation de mariage, car le mot pour ‘épouse’ en grec est le même que le mot pour ‘femme’.

Alors, l’apôtre parle de ce qu’il est dit qu’un homme doit être le chef du mariage, non la femme. Cette hypothèse est étayée par le fait que le verset se réfère à l’autorité sur l’homme (au singulier) et pas l’autorité sur les hommes (comme ce serait le cas si le verset était une interdiction contre les femmes en service dans l’Église). Nous remarquons aussi que le mot ‘en silence’ est traduit par ‘paisiblement’ dans 1 Tim. 2 : 2. Donc, ce n’est point une interdiction de parler ou enseigner dans l’Église, mais plutôt d’apprendre paisiblement.

Notez que Priscille, une femme avec son mari, a enseigné à Apollos la parole de Dieu (Actes 18 : 24-26). « Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Ecritures, vint à Ephèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il ne connaisse que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l’ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. »

Regardons aussi le cas de Huldah (2 Rois 22 : 12-14)« Et le roi commanda à Hilkija, le sacrificateur, et à Akhikam, fils de Shaphan, et à Acbor, fils de Michée, et à Shaphan, le scribe, et à Asçaïa, serviteur du roi, disant :  ‘Allez, consultez l’Éternel pour moi, et pour le peuple, et pour tout Juda, touchant les paroles de ce livre qui a été trouvé; car grande est la fureur de l’Éternel, qui s’est allumée contre nous, parce que nos pères n’ont pas écouté les paroles de ce livre, pour faire selon tout ce qui y est écrit pour nous.’ Et Hilkija, le sacrificateur, et Akhikam, et Acbor, et Shaphan, et Asçaïa, allèrent vers Hulda, la prophétesse, femme de Shallum, fils de Thikva, fils de Harkhas, qui avait la garde des vêtements; et elle habitait à Jérusalem dans le second quartier de la ville; et ils lui parlèrent. Et elle leur dit :  Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël :  Dites à l’homme qui vous a envoyés vers moi : … »

Notez que le PRETRE et le ROI sont venus demander une parole de DIEU d’une FEMME.

1 Tim. 2 : 2 : « Que les tous les HOMMES soit sauvés. » Sont-ce seulement les hommes qui seront sauvés ? Est-ce que Dieu peut utiliser les femmes dans l’Église ?  Oui ou non ? Il y a beaucoup à penser ici, et je vais vous laisser l’étude de ces écritures et chercher la volonté de Dieu.  Mais une chose est claire pour moi. C’est qu’il ne faut pas condamner les autres qui ont une opinion différente sur cette question, parce que l’écriture n’est pas tout à fait ‘noir et blanc’ ici.

Ainsi donc je ne me permets pas de m’opposer au ministère d’une femme qui marche avec l’évidente onction du Saint-Esprit, parce que je vois dans les Ecritures que Dieu a utilisé les femmes comme cela plus qu’une fois. Que le Seigneur nous aide à comprendre sa volonté.

Kerby Rials

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