Rancune et pardon
Beaucoup d’entre nous arrivent à l’âge où nous oublions les noms de ceux contre qui nous avons gardé rancune. Une rancune, c’est quand nous sommes constamment en colère contre quelqu’un d’autre parce que nous ne pouvons pas abandonner un mal perçu ou une blessure. Nous sommes amers. Il y a une histoire vraie d’une très vieille femme dans un petit village de Sicile qui marchait tous les jours avec sa canne, luttant sur une route escarpée pour se rendre au cimetière local. Comme elle marchait très lentement, l’aller-retour entre sa maison et le cimetière prenait environ six heures. Était-ce le chagrin d’un enfant décédé ou d’un mari décédé qui l’avait amenée à faire cette difficile marche quotidienne? Non, elle était animée par une haine amère. Son ennemi juré a été enterré dans ce cimetière. Chaque jour, elle se rendait au cimetière pour cracher une fois de plus sur la tombe de son ennemi. Les rancunes se souviennent des détails. Ils se souviennent de l’heure, du lieu et du ton de voix de la personne qui a dit ou fait quelque chose qui nous a blessés. Le simple fait de mentionner son nom ou de voir sa photo sur Facebook peut lui rappeler de mauvais souvenirs. Lorsque nous nous accrochons à une rancune, cela étouffe nos émotions et étouffe notre esprit. C’est comme transporter un poids énorme avec nous partout où nous allons. La rancune à laquelle nous nous accrochons est comme un charbon ardent que nous avons l’intention de jeter sur quelqu’un, mais c’est nous qui nous brûlons. Nous pensons que nous blessons l’autre personne avec notre manque de pardon, alors qu’en réalité ils ne pensent pas du tout à nous. En fait, 9 fois sur 10, ils pensent n’avoir rien fait de mal du tout. Parfois, nous ne pardonnons pas parce que nous pensons que si nous le faisons, nous concédons que l’autre personne a raison et que nous avons tort. Le vrai pardon ne consiste pas à dire qu’il a raison et que nous avons tort, mais seulement à renoncer à notre droit de riposter. Nous ne sommes plus obligés de souffrir. Nous pouvons nous débarrasser de nos blessures en choisissant de pardonner et en les remettant à Dieu. Une fois que nous l’avons fait, nous pouvons respirer l’air frais de la liberté et reprendre le cours de notre vie. La vie est trop courte pour rester amer. Le pardon ne donne pas raison à l’autre personne, il nous libère. Il nous fait mûrir. La maturité, c’est quand nous avons le pouvoir de détruire quelqu’un qui nous a fait du mal, mais que nous nous contentons de respirer, de nous éloigner et de laisser la vie s’occuper d’elle.