Rêverie de Noël
Auteur: David PorterJoseph avait attaché l’âne juste devant l’hôtel pour qu’il puisse aller louer une chambre. Sa femme adolescente rêvassait en l’attendant.
C’était peu de dire qu’elle était enceinte. Elle était ENCEINTE de neuf mois et deux semaines–misérable, grosse, ne-m’embête-pas-ou-tu-vas-payer-les-pots-cassés.
Après plusieurs jours de voyage pour arriver à Jérusalem vous ne vouliez pas la contrarier. (Ma théorie est que la seule chose qui soit plus difficile que d’être une femme enceinte est d’être le mari d’une femme enceinte).
Peut-être qu’elle était soulagée, de savoir qu’elle aurait son enfant loin de ces langues de vipères qui l’avaient tourmentée ces derniers temps. Ces mois-là n’avaient pas été faciles, même si, elle-même, Marie, admettait que son histoire semblait tirée par les cheveux—visite d’un ange, conception miraculeuse par le Saint Esprit, etc.
Ça arrive tous les jours, n’est-ce pas ?
Mais elle s’est souvenue du jour où l’ange lui a parlé. Elle avait une trouille bleue mais quand il lui a dit qu’elle serait la mère du Messie—le Fils de Dieu, il l’avait appelé—elle a cru que son cœur allait bondir de sa poitrine, de joie.
Elle avait toujours cru que les choses comme ça étaient pour les filles des riches à Jérusalem. Personne n’attendait grand-chose d’une « racaille » de Nazareth.
Sauf Dieu, paraît-il.
Elle n’oublierait jamais, non plus, ce jour où elle a visité sa cousine âgée Elisabeth—s’il n’y avait jamais eu une femme de Dieu, Elisabeth en était une. Elle prophétisa sur le bébé de Marie : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi? Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement. » (Luc 1 :42-45)
Une vache meuglait doucement derrière l’hôtel et Marie continuait sa réflexion. « La mère de son Seigneur » ? Elle a été tellement soulagée par les paroles de cette prophétie et, merveille des merveilles, quand elle ouvrait la bouche elle était étonnée de sa propre prophétie :
« Mon âme exalte le Seigneur, Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.
« Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les riches à vide. Il a secouru Israël, son serviteur, Et il s’est souvenu de sa miséricorde, comme il l’avait dit à nos pères, Envers Abraham et sa postérité pour toujours. » (Luc 1 :46-51)
Elle s’est souvenue de Joseph. Comme elle avait eu peur de le lui dire. Il a été secoué, bien sûr, mais après un temps, Dieu lui a parlé et il a relevé le défi. Il est devenu le meilleur protecteur qu’une femme pouvait imaginer.
« Seigneur, tu as pris soin de moi en tout cela » elle murmura tout en regardant la porte de l’hôtel d’où Joseph sortit, avec un regard découragé.
Soudain, elle ressentit une forte douleur …
“Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.
« Donner à l’empire de l’accroissement, Et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, L’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, Dès maintenant et à toujours: Voilà ce que fera le zèle de l’Éternel des armées. » (Es. 9 : 6, 7)
Son Nom est Jésus—Jésus Christ le Fils du Dieu vivant !