Notre douleur est notre douleur
L’une des vérités que nous commençons à comprendre en vieillissant, c’est que si les autres peuvent nous tendre la main pour nous aider au milieu de notre douleur, la souffrance que nous éprouvons est fondamentalement entre nous et Dieu. Notre douleur est notre douleur. Nous ne pouvons pas qualifier notre douleur en tombant dans le piège de la comparer aux autres et à ce qu’ils vivent. Nous pouvons avoir honte parce que nous savons que notre douleur n’est rien comparée à celle de quelqu’un dans un pays qui tient ses enfants affamés, essayant simplement de rester en vie. “Eh bien, je ne devrais pas me sentir comme ça parce qu’il y a des gens dans le monde qui sont bien plus mal lotis que moi.” La situation dans ce pays est tragique. Nous avons de la compassion pour ceux qui souffrent. Pourtant, toute douleur est une douleur. Nous ne pouvons pas la mesurer sur une échelle et évaluer à quel point elle est “digne” ou “indigne. » Bien que nous ayons parfois besoin d’un retour à la réalité quant à notre réaction à la douleur dans notre vie, nous ne devons jamais nous précipiter pour qualifier notre douleur. Nous ne devons pas comparer notre situation à celle de quelqu’un d’autre. Nous ne devons pas nier nos émotions et nos réactions en pensant qu’elles sont un peu moins que spirituelles. Nous devons assumer la possession de notre douleur. Nous devons embrasser notre douleur et en accepter la réalité. La névrose est simplement l’évitement de la douleur. Lorsque nous fuyons notre douleur, nous pouvons éprouver un sentiment accru d’inquiétude, d’anxiété et de peur – et nous écarter du chemin de la liberté et de la libération. Lorsque nous attendons des autres qu’ils nous débarrassent de notre douleur ou qu’ils la réduisent à un niveau inférieur, non seulement nous serons déçus, mais nous risquons d’être frustrés et désorientés, déçus et encore plus accablés par notre souffrance. Si nous le voulons, nous pouvons laisser notre douleur nous conduire à Dieu et à la dépendance à son égard. Henri Nouwen a écrit: “Notre gloire est cachée dans notre douleur, si nous permettons à Dieu d’apporter le don de lui-même dans l’expérience que nous en faisons.” Nous pouvons surmonter la douleur lorsque nous lâchons prise et que nous “laissons Dieu.” La vie chrétienne est comme un numéro de trapèze. Nous pouvons nous balancer sur la barre, faire de l’exercice et nous muscler autant que nous voulons. Mais si nous voulons exceller, nous devons lâcher prise, sans rien sous nos pieds, et tendre la main vers la prochaine barre de trapèze. Personne d’autre ne peut le faire à notre place. Psaumes 147:3: “Il guérit ceux qui ont le cœur brisé et panse leurs plaies.” Plus nous sommes dépouillés de notre dépendance à l’égard d’autres personnes ou situations pour notre bien-être, plus nous pouvons aimer Dieu pour l’amour de Dieu et partager son amour avec les autres. Notre véritable efficacité en tant que personne qui aide les autres ne vient pas du fait que nous partageons notre douleur en nous attendant à ce qu’ils nous aident, mais du fait que nous partageons notre douleur comme point de référence pour qu’ils reçoivent de Dieu.