Leçon 2: L’histoire de l’ Église
Dans la première leçon, nous avons considéré l’Église du point de vue de l’éternité. Dieu a conçu l’Église et, au moment voulu, Il a révélé Son plan. Malgré les difficultés auxquelles nous nous heurtons, Dieu agit au sein de Son Église. Un jour, les plans de Dieu pour l’Église seront réalisés, Jésus reviendra alors sur la terre et amènera l’Église avec Lui au ciel.
Nous allons à présent considérer l’Église d’un point de vue terrestre. Lorsque Jésus a dit : « Je bâtirai mon Église », Il voulait dire : « ici sur la terre ». Dans cette leçon, nous étudierons un aperçu des événements qui ont eu lieu depuis la Pentecôte jusqu’à aujourd’hui.
L’histoire nous enseigne bien des choses. Il est intéressant d’étudier la façon dont l’Église a grandi. Mais, comme nous le verrons, l’Église a connu bien des difficultés et ce seront justement cellesci qui seront pour nous une source d’instruction. Personnellement, l’histoire de l’Église m’a toujours beaucoup intéressée, aussi je suis persuadé que vous aussi vous la découvrirez avec grand intérêt.
LA NAISSANCE DE L’ ÉGLISE
La Pentecôte était un grand jour férié pour les Juifs. C’était l’époque de la moisson. Beaucoup de gens parcouraient de longues distances pour se rendre à Jérusalem. Au cours de la première Pentecôte qui a suivi la résurrection de Jésus, Ses disciples se sont rassemblés à Jérusalem. Et voici que quelque chose d’extraordinaire s’est produit. Au lieu de vous raconter toute l’histoire moi-même, je préférerai que vous la découvriez par vous-même.
La naissance de l’Église a eu lieu d’une manière merveilleuse. Il y avait beaucoup de nouveaux convertis (Actes 2.41) et elle se développait de jour en jour (v. 47). Les difficultés n’ont cependant pas tardé à faire surface. Les ennemis de Dieu se sont mis à lutter contre l’Église. Le livre des Actes nous retrace certaines des persécutions qu’elle a endurées (4.23 ; 5.17-18).
Les croyants étaient calomniés. Certains, après avoir entendu le message qui était prêché, le déformaient de façon à le rendre fallacieux. Le gouvernement romain n’aimait pas les chrétiens. Ces derniers ont été accusés d’être de mauvais citoyens. Parmi les premiers chrétiens, nombreux sont ceux qui ont souffert. Certains ont été torturés, beaucoup ont été tués. Mais on ne peut étouffer la vérité.
Les croyants ont été obligés de quitter leurs foyers ; ils sont allés à Parthes, en Mésopotamie, en Egypte, en Libye et jusqu’à Rome, la capitale. Les chrétiens parlaient de ce que Dieu avait fait partout où ils allaient. C’est ainsi que de nouveaux groupes de chrétiens se sont formés dans plusieurs endroits.
LA LÉGALITE DE L’ÉGLISE
La plupart du livre des Actes décrit la façon dont le message de l’Évangile s’est propagé. Il décrit le ministère de Paul et de Pierre. La plupart des livres du Nouveau Testament sont en fait des lettres écrites par Paul aux nouvelles Églises. Les chrétiens ont fini par être si nombreux dans l’empire romain que même des empereurs se sont convertis ! L’empereur Constantin (environ 300 ans après Jésus-Christ) a légalisé la religion chrétienne. Nombreux sont ceux qui ont adhéré à l’Église pour faire comme tout le monde. Certains ne connaissaient même pas Dieu ; ils faisaient partie de l’Église comme on fait partie d’un club, mais ils n’étaient pas réellement chrétiens. Ceci a évidemment entraîné une certaine confusion puisque la véritable Église comprend tous ceux qui acceptent Christ.
Malgré la confusion, il y a toujours eu une véritable Église composée de chrétiens fidèles, et cette Église a grandi rapidement.
Au fur et à mesure que l’Église grandissait, il s’est avéré nécessaire de l’organiser pour que ses membres puissent travailler en harmonie. Les veuves avaient besoin d’être aidées, alors des diacres ont été mis en place pour ce ministère (Actes 6.1-4). L’Église avait d’autres besoins. Elle devait être protégée contre ceux qui lui voulaient du mal et contre le danger des fausses doctrines. Les grandes Églises devaient aider les plus petites. Il fallait donc une organisation pour mieux collaborer et renforcer l’unité.
L’ ÉGLISE SUBIT DES PERTES
Petit à petit, les empereurs chrétiens (souverains) ont essayé de contrôler l’Église, et celle-ci a été mêlée à la politique. Les responsables des Églises, appelés évêques, ont commencé à se battre pour gouverner les grandes villes. Bien des gens au sein même de l’Église avaient oublié quelle était sa vraie raison d’être
Environ 500 ans après la naissance de JésusChrist, Rome elle-même a été détruite. En l’an 1000, les chrétiens de l’Est étaient complètement séparés de ceux de l’Ouest.
Certains chrétiens se sont retirés des communautés chrétiennes parce qu’ils voulaient fuir le péché qui régnait à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. Ils se sont séparés du monde et des chrétiens moins spirituels pour entrer dans des communautés appelées monastères. Ces monastères étaient généralement entourés de hauts murs destinés à préserver ses occupants de l’influence du monde extérieur.
Est-ce bien pour un chrétien de vivre dans un monastère ? Voilà une question bien difficile. Les monastères ont apporté des choses positives et négatives. Certains monastères étaient des centres intellectuels. Ceux qui habitaient dans les monastères ont, dans certains cas, été les premiers à apporter l’Évangile dans des régions nouvelles. Ils ont contribué à la propagation de l’Évangile en Europe en l’an 500, en Angleterre en l’an 700 environ et en Scandinavie aux environs de l’an 1000.
Mais des difficultés ont également surgi. En effet, les murs de ces monastères séparaient les moines du monde extérieur ; ils ne pouvaient donc pas connaître leurs besoins ni les aider. Parfois aussi, les hommes et les femmes de ces monastères se préoccupaient plus de leur propre âme que de celle des autres. Ces monastères sont également devenus des lieux de péché ; leurs hauts murs n’ont pu empêcher le péché d’y pénétrer.
LA RÉFORME DE L’ÉGLISE
Au fil des années, de nombreuses erreurs se sont glissées dans l’Église. Des cérémonies païennes (impies) ont remplacé l’ œuvre du Saint-Esprit. Certaines religions païennes ont légèrement été modifiées afin de paraître chrétiennes. Dans cette Église organisée, le fait d’être membre comptait plus que le fait de mener une vie pieuse. Tout chrétien baptisé devenait chrétien même s’il continuait à vivre comme un païen. Ceux qui essayaient de rappeler à l’Église quels étaient les enseignements bibliques étaient rejetés. Lorsque Dieu suscitait un réveil, les dirigeants de ce mouvement étaient souvent mis à mort.
Changements dans l’enseignement
Changements dans l’enseignement Le début du seizième siècle a connu un changement sur le plan spirituel ; ce changement, on le doit à un moine qui vivait dans un monastère. Ce moine s’appelait Martin Luther. Il avait pour objectif de trouver Dieu tout en restant fidèle à l’Église. Pour cela, il se retira du monde. Il jeûna et se flagella. Mais il ne rencontra pas Dieu. Sept ans plus tard, il commença à étudier la Bible. Il y trouva la réponse à ses problèmes. « Le juste vivra par la foi » (Romains 1.17). C’est par la foi que Martin Luther a été justifié devant Dieu ! Ses adeptes ont été appelés Protestants. Ils expliquaient leur enseignement par cette phrase : « L’Ecriture seule, la foi seule, la grâce seule ». L’Ecriture seule, cela voulait dire qu’ils prenaient la Bible comme seul guide, et non plus la tradition. La foi seule, cela voulait dire que l’homme est justifié par Dieu par la foi uniquement. L’homme ne peut rien faire pour trouver grâce auprès de Dieu. La grâce seule, cela voulait dire que l’homme est justifié par l’œuvre du Christ à la croix. Dieu donne gratuitement à ceux qui croient en Lui.
Changements dans l’organisation
Luther voulait retourner à des enseignements bibliques. Il voulait aussi que ces enseignements soient mis en pratique. Ainsi, les idoles ont été enlevées des Églises. Les hommes et les femmes des monastères ont été envoyés dans le monde pour y travailler. Les protestants ont rejeté ou abandonné les pratiques non conformes à la Bible. Le chef de l’Église d’Occident rejeta ce mouvement, mais Luther a dit : « Il faut obéir à la Bible plutôt qu’à un homme ! »
Les protestants, eux aussi, avaient besoin de s’organiser. Parce que chaque pays avait sa propre façon de faire, plusieurs types d’organisation se sont formés. Certains protestants ont voulu conserver leur propre système. Ils voulaient un chef autoritaire qui dicterait aux dirigeants régionaux la conduite à suivre et ceux-ci à leur tour agiraient de même avec leurs subalternes. Dans cette organisation, le pouvoir central était très puissant.
En Suisse, les protestants, sous la conduite de Jean Calvin, ont adopté un autre type d’organisation. En Suisse, la tradition voulait que les citoyens puissent eux-mêmes choisir leurs chefs. Sous Calvin, l’organisation de l’Église était telle qu’elle permettait aux membres des Églises de choisir leur propre chef qui, à leur tour, choisissaient les dirigeants régionaux et nationaux. Ce type d’organisation donne davantage d’autorité au pouvoir régional.
Dans d’autres régions d’Europe s’est installé un autre type d’organisation. Celui-ci ne voulait d’autre autorité que celle du groupe local de croyants. Ils ne voulaient pas de chef national et refusaient d’avoir affaire aux rois. Cette forme-ci donne plus d’autorité à l’assemblée locale.
Chacun de ces groupes cherchait alors à prouver par la Bible que son système était le bon. Ils réussirent tous assez bien !
Le Nouveau Testament ne préconise pas un type d’organisation précis. Celui-ci doit varier suivant les besoins de la communauté. Le chrétien qui pense être plus spirituel que les autres tout simplement parce qu’il exige que l’Église soit organisée d’une façon bien précise se leurre. Cette situation s’est présentée à Corinthe (1 Corinthiens 1.12). Les Corinthiens ont fini par constater que ce qu’il y a de plus important dans l’Église organisée, c’est l’amour et l’entente réciproque.
L’ ÉGLISE RENAÎT
Depuis la réforme de Martin Luther, de nouveaux réveils se sont produits dans l’Église. Dieu a suscité de nouveaux mouvements qui ont mis l’accent sur des vérités de la Parole qui, jusqu’ici, n’avaient pas été enseignées. Faute de place, je ne pourrais pas m’étendre sur tous ces mouvements, aussi en ai-je sélectionné deux.
Le mouvement évangélique
A une époque où les difficultés étaient grandes au sein de l’Église et où la moralité en général était au plus bas, Dieu a fait appel à un homme capable de faire face à cet état de choses. Cet homme s’appelait John Wesley. L’Angleterre comptait, à cette époquelà, beaucoup de personnes qui se disaient chrétiennes. Elles allaient à l’Église sans être réellement chrétiennes. John Wesley prêchait et essayait de leur faire comprendre qu’il leur fallait faire une expérience avec Dieu. Quand il n’y avait pas de bâtiment, Wesley prêchait en plein air. Par son intermédiaire, l’Évangile a été proclamé dans tous les milieux sociaux. Il voyageait à cheval et a ainsi parcouru tout son pays. Mais il ne se contentait pas de prêcher, il écrivait des livres, créait des écoles et aidait ceux qui étaient dans le besoin. Tout ceci a apporté un changement spirituel dans le pays. En effet, le taux de criminalité a fortement diminué. L’alcoolisme a quasiment disparu dans certains endroits et les liens familiaux se sont resserrés.
Pensez aux besoins spirituels de votre région. Votre Église a-t-elle besoin d’un réveil ? Priez que Dieu suscite, dans votre région, un chrétien comme John Wesley.
Le mouvement pentecôtiste
Au cours du dix-neuvième siècle, l’Église a envoyé de nombreuses personnes prêcher dans des régions qui n’avaient pas encore été atteintes par l’Évangile. Des missionnaires d’Amérique et d’Europe fondèrent de nouvelles Églises en Afrique, en Asie et dans les îles.
Au début du vingtième siècle, Dieu a répandu Son Saint-Esprit sur l’Église. Cela s’est produit en même temps dans plusieurs régions du monde. De nombreux chrétiens ont fait la même expérience que celle des disciples le jour de la Pentecôte. Ils ont reçu les dons de l’Esprit et la puissance pour témoigner de leur foi. Ce mouvement a été appelé le mouvement pentecôtiste. Il s’est propagé dans le monde entier.
Depuis 1950 environ, bien des croyants issus de nombreux groupes différents ont fait cette expérience. Je suis convaincu que ce mouvement aide l’Église à se préparer pour le retour de Christ.
J’espère que cet aperçu rapide de l’histoire de l’Église vous aura aidé quelque peu. Parfois, l’histoire de l’Église n’est pas belle, parce que l’Église a commis des actes qui n’ont pas glorifié Dieu. Ceci doit être une leçon pour nous. Nous ne devons pas refaire les mêmes erreurs. Nous devons aussi être tolérants vis-à-vis des chrétiens qui appartiennent à d’autres groupes. Il pouvons tous appartenir à Christ même si nous n’appartenons pas à la même organisation.
Si nous sommes chrétiens, nous ne devons pas seulement rechercher les directives de l’histoire, il nous faut aussi nous laisser guider par la Bible. Dans la leçon suivante, nous verrons ce que la Bible nous enseigne sur l’Église. Mais avant d’en terminer avec cette leçon, prions Dieu afin qu’Il se serve de nous dans Son Église.