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Le ministère de l’Église Chrétienne

Vous avez peut-être pensé que ce plan rédempteur prenait fin avec le mort de Christ sur la croix. Mais Jésus lui-même a transmis son ministère de salut du monde à son Église. Vous apprendrez dans ce cours que la mission universelle donnée par Christ à l’Église est aussi en fait son autorité pour agir au nom de Dieu. L’Église n’a pas non plus été abandonnée à elle-même pour accomplir cette tâche—car Christ a envoyé son Saint-Esprit pour nous aider. Il œuvre en nous, et au travers de nous, pour accomplir le plan rédempteur de Dieu.

Leçon 4 : À l’œuvre pour Dieu dans l’histoire

L’été dernier ma famille et moi sommes allés en vacances dans le nord du Nouveau Mexique. Pendant notre voyage nous sommes arrivés près d’un col de haute montagne, et au sommet de ce dernier nous nous sommes arrêtés pour prendre notre repas près d’un petit ruisseau. C’était un endroit très paisible. On ne pouvait entendre que le vent soufflant dans les arbres et le bruit du ruisseau.

Peu après, nous sommes descendus de la montagne et nous avons remarqué que le ruisseau suivait la route. La petit route pleine de poussière devint bientôt une route principale et le ruisseau une rivière. Bien des kilomètres plus loin, cette rivière devint le Rio Grande, ce fleuve puissant qui se déverse dans le Golfe du Mexique.

La vie de l’Eglise est comme une rivière—c’est une rivière d’événements continuels. Quelquefois, elle semble être une petite rivière d’activités alors qu’à d’autres moments elle est comme un fleuve puissant, s’élançant au travers du temps et de l’espace. Ainsi est l’histoire de l’Eglise.

Nous venons juste de voir précédemment comment Dieu a choisi l’Eglise pour qu’elle apporte Son plan rédempteur au monde. Cette leçon-ci va vous faire voyager au travers de trois périodes importantes de l’histoire de l’Eglise. Vous y verrez Dieu en action au travers de personnes réelles et ordinaires, alors qu’elles représentent l’Eglise. Vous découvrirez que l’histoire de l’Eglise est une histoire de conflits et de victoires bien réels, au travers de différents siècles et périodes.

INTRODUCTION

L’histoire de l’Eglise c’est l’histoire d’hommes et de femmes agissant pour Dieu. C’est l’histoire du peuple de Dieu continuant le ministère de Christ dans le monde. Elle comprend les activités de la vie de l’Eglise et le développement de la foi chrétienne au travers du temps. Elle nous donne des leçons pour le présent, et des directions pour le futur.

Afin d’accomplir notre but dans cette leçon, nous nous conten- terons de mentionner les grands points, des événements essentiels, de l’histoire de l’Eglise. Notre intention est de suivre brièvement la pratique et le développement de la foi chrétienne dans la vie de l’Eglise au travers de l’adoration, du service et du témoignage. Bien sûr, dans une telle étude abrégée, nous ne serons pas capables de raconter toute l’histoire de l’Eglise. Peut-être souhaiterez-vous en étudier davantage à ce sujet une autre fois.

Afin de vous aider à visualiser l’action de l’Eglise, pendant ces périodes, nous utiliserons quelques chartes. Celles-ci rendront plus claires les idées générales qui seront présentées.

Diviser l’histoire en périodes semble très artificiel, mais c’est une chose nécessaire afin d’avoir une image plus claire des événements. V ous devez comprendre qu’ une période ne se termine pas subitement, avec une autre commençant le jour suivant ou l’année suivante. L’histoire a un mouvement fluide, et comme le vent, il est difficile de savoir où quelque chose commence et où une autre finit. Ces mouvements de l’Eglise ont été divisés en trois âges ou périodes.

L’âge ancien Le moyen-âge L’age moderne

Du jour de la Pentecôte à 600 après J-C De 600 à 1517 après J-C
De 1517 à notre époque

HISTOIRE DE L’EGLISE L’AGE ANCIEN—VIVANT LA FOI

L’Eglise à Jérusalem

Objectif 1. Décrire la condition de l’Eglise à Jérusalem, depuis le jour de la Pentecôte jusqu’à 64 après Jésus-Christ.

L’Eglise commença à Jérusalem. Elle vint à l’existence à la suite de la vie et de l’œuvre de Christ. Peu après Sa mort et Sa résurrection, Christ donna le commandement à Ses disciples d’aller et de prêcher l’évangile à toutes les nations. C’était à Jérusalem que les disciples devaient attendre la puissance qui les aiderait à mettre en œuvre le commandement de Christ. L’Eglise vint à l’existence au travers de l’œuvre du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Vous pouvez lire à ce propos le deuxième chapitre des Actes.

L’Eglise primitive adorait continuellement Son Seigneur. Nous lisons que Pierre et Jean se rendaient au temple pour y prier, et que sur leur chemin ils guérirent par leur prière un boiteux. « Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu » (Actes 3.9). Comme résultat, de nombreuses personnes se mirent à croire. Il en fut de même pour d’autres qui virent continuellement les œuvres que Dieu faisait par les disciples. On a appelé les miracles « les cloches qui appellent le peuple à l’adoration ». Dans l’Eglise primitive, les miracles étaient très communs.

L’Eglise primitive appréciait la communion fraternelle. Il y avait l’unité de l’esprit et de la sollicitude pour les membres, dans le besoin, du corps de Christ. Les croyances de l’Eglise, au sujet de la personne de Christ, étaient simples mais fortes. Une foi et un témoignage puissant, une pureté de caractère, et une attitude d’amour étaient tous les jours présents dans l’Eglise.

A cette époque, l’Eglise existait principalement à Jérusalem. Elle ne s’était pas encore étendue à la Judée, à la Samarie et aux extrémités de la terre, comme le Seigneur l’avait commandé. Ce ne fut qu’après la mort d’Etienne que l’Eglise commença à se répandre ailleurs pour y témoigner (Actes 7). La persécution amena la dissolution de l’église de Jérusalem, et ses membres furent dispersés au loin. Mais partout où ces membres aillèrent, ils prêchèrent, et de nombreuses personnes se joignirent à la foi. Même ceux qui n’étaient pas Juifs furent acceptés dans l’Eglise, selon l’accord conclu lors du concile de Jérusalem (Actes 15). Le livre des Actes, d’un bout à l’autre, est l’histoire des premiers jours de l’Eglise, aussi bien à Jérusalem que son extension dans d’autres endroits. Il couvre cette période jusqu’à environ l’année 64 après J-C. C’est aussi la date à laquelle l’Eglise se trouva sous une forte persécution de la part de l’empereur Néron. Cette période de persécution continua pendant près de 300 ans sous une succession d’empereurs romains.

Objectif 2. Expliquer comment l’ Eglise fut affectée par des événements qui mirent sa foi et son unité à l’épreuve avant 312 après J-C.

Après la mort d’Etienne, la persécution de l’Eglise augmenta. En fait, pendant près de trois cents ans, l’unité de l’Eglise et la foi de ses membres furent testés par la persécution. Au commencement ces persécutions furent tempérées et locales, mais parfois elles furent très dures. Aux environs de 250 après J- C, pendant le règne de l’empereur Décius, les persécutions se firent plus générales, se répandant dans tout l’Empire Romain. Mais en dépit de cela, à la fin de cette période, le Christianisme s’était répandu dans tout l’empire : en Angleterre, en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

L’AGE ANClEN

Le jour de

64  – la Pentecôte Empereur Néron, Persécution locale
250 Empereur Décius, Persécution générale
313 Empereur Constantin

Les forces qui mirent l’unité et la foi de l’Eglise à l’épreuve pendant cet age furent celles-ci :

1. La mort des apôtres. La voix et l’autorité pleine de vie, concernant ce que l’évangile signifiait, cessa avec la mort des apôtres. L’Eglise fut laissée avec des traditions orales et écrites pour expliquer ce que Jésus avait fait et dit. Les chefs de l’Eglise convoquèrent des conciles pour prendre les décisions et définir les règles de foi.

2. Les fausses doctrines de certains docteurs. De faux docteurs menacèrent l’Eglise de l’intérieur. Certains d’entre eux soulevèrent des questions concernant la nature de Dieu, la personne de Jésus, et la doctrine du salut. Il y eut néanmoins certains grands dirigeants pour défendre la vraie doctrine de Jésus. Des dirigeants de l’Eglise primitive comme Tertullien, Origène, Ambroise, Jérôme, Chrysostome et Augustin eurent beaucoup de bonne influence, sur la façon de penser et les croyances de l’Eglise durant ses 400 premières années.

3. Les persécutions par l’état. La persécution menaça l’Eglise de l’extérieur. La persécution vint lorsque l’Eglise refusa d’adorer l’empereur. L’Eglise rejeta aussi les dieux auxquels les Romains pensaient devoir la grandeur de Rome.

Les persécutions ne parvinrent pas à détruire l’Eglise. Au contraire, elle continua à croître en dépit de celles-ci. La foi des croyants fut fortifiée et leur dépendance envers le Seigneur augmenta. Des hommes, des femmes et des enfants donnèrent leurs vies pour leur Maître et Seigneur.

L’Eglise reconnue
Objectif 3. Analyser les changements qui eurent lieu dans l’Eglise entre l’époque de Constantin et 600 après J-C.

Constantin devint empereur de Rome en 306 après J-C, et en 313 il accorda à l’Eglise la liberté d’adorer ouvertement, de posséder des biens et de se gouverner elle-même. L’Eglise avait reçu la faveur du gouvernement romain.

Ce fut le commencement de nombreux changements dans l’Eglise. Les changements dans son adoration, son service et son témoignage furent si grands que l’Eglise, à la fin de cette période, était très différente de l’Eglise primitive. La charte suivante vous aidera à visualiser les différences entre l’Eglise primitive de Jérusalem et l’Eglise reconnue de Rome.

 

L’Eglise qui avait commencé par la puissance du Saint- Esprit, termina cet âge avec la puissance impériale. L’Eglise avait été acceptée par 1’Empire Romain. Mais des changements continuaient d’avoir lieu dans celle-ci.

8 Comparez les deux colonnes Pendant la persécution et Après Constantin dans la charte précédente, et écrivez quelques mots sur vos impressions concernant les changements survenus dans l’Eglise pendant ces deux périodes, dans les domaines suivants :

a L’Eglise dans l’adoration : ……………………………………………… …………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………….

b L’Eglise dans le service : ……………………………………………….. …………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………….

c L’Eglise dans le témoignage : …………………………………………. …………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………….

Après 300 ap. J-C, l’Empire Romain sombra lentement dans la décadence. Les changements sociaux et politiques étaient choses communes. Mais même pendant ces années de faiblesse spirituelle, il y eut des dirigeants fidèles parmi les croyants. Il y eut de grands défenseurs de la foi à cette époque. Nous n’énumérerons que quelques-uns des plus connus, dans leur ordre d’apparition, dans l’histoire.

  1. Athanase (296-373 ap. J-C), un grand orateur qui devint évêque d’ Alexandrie.
  2. Ambroise de Milan (340-397 ap. J-C), un évêque, un écrivain et un défenseur de la foi.
  3. Jean Chrysostome (345-407 ap. J-C), un évêque et peut- être le plus grand prédicateur de l’époque. Il fit beaucoup pour corriger les erreurs de l’Eglise du 5ème siècle, et il mourut pour sa foi.

A l’uvre pour Dieu dans l’historie 89

  1. Jérôme (340-430 ap. J-C), le plus éduqué de cette liste de grands chefs spirituels. Sa plus grande contribution fut la traduction de la Bible, dans la langue commune de l’époque.
  2. Augustin (354-430 ap. J-C), le plus grand écrivain sur les sujets doctrinaux de la foi pendant l’époque.

LE MOYEN-AGE—SE JOIGNANT AU MONDE
Objectif 4. Identifier les conditions dans l’Eglise qui conduisirent

à la Reforme.

Cet âge commence avec Grégoire 1er, qui devint pape de l’Eglise en 590 ap. J-C. Il commence une époque pendant laquelle l’Eglise reçut beaucoup de pouvoirs en tant qu’institution. Cet âge se termine en 1517 ap. J-C avec la Réforme, qui corrigea certains abus et remit de l’ordre dans les affaires de l’Eglise en accord avec l’enseignement biblique.

Il existe deux domaines importants dont nous voulons parler dans cette période. Ces deux domaines concernent le ministère de l’Eglise. Le premier, c’est l’union de l’Eglise avec l’Etat. L’autre, c’est la puissance donnée au pape et aux dirigeants ecclésiastiques.

Un Eglise mondaine

Pendant cette période couvrant presque 1 000 ans, il y eut de nombreux événements politiques, qui affectèrent l’Eglise, que nous ne pouvons pas discuter ici. Le fait le plus important de cette période, en ce qui concerne son effet sur l’Eglise, a pour objet la montée de la puissance de l’Eglise et son union avec l’Etat. Cette période s’avéra aussi être celle, pendant laquelle l’Eglise perdit son influence spirituelle sur le monde. Celui-ci dominait l’Eglise, alors que celle~ci aurait dû le transformer, comme Christ l’avait commandé. Par exemple, certains empereurs pensaient avoir le droit de régler les problèmes ecclésiastiques.

Entre le cinquième et le septième siècle, il n’y eut pas de gouvernements forts. Les nations et leurs dirigeants passaient par beaucoup de changements. L’Europe Occidentale n’avait pas de direction forte ou permanente. La ville de Rome avait un gouvernement civil faible. Les services publics étaient on ne peut plus négligés. Le pape était le seul représentant d’un gouvernement permanent. Les peuples et leurs dirigeants vinrent demander de l’ aide à l’ Eglise. Celle-ci commença à faire connaître son opinion sur les questions du monde séculier. Et c’est ainsi que l’Eglise gagna en puissance.

L ’ Empire Romain et l’ Eglise s’ étaient unis, lorsque le Christianisme avait été adopté comme religion de l’Empire. L’Eglise devint donc universellement acceptée, et connue, comme une Eglise Catholique (universelle). Pendant cette période d’environ 1 000 ans, l’Eglise Occidentale ou Latine eut son siège d’autorité à Rome principalement. Pendant cet âge, l’Eglise devint supérieur à l’Etat dans certaines régions. Ce fut le commencement de celle qui est appelée maintenant l’Eglise Catholique Romaine.

L’Eglise devint une machinerie politique. Elle négligea sa mission de mener à bien le plan rédempteur divin. Ses priorités étaient temporelles ou mondaines, et elle consacrait peu de temps aux choses plus importantes de l’Esprit. L’Eglise avait échoué ; elle n’avait pas montré au monde une force spirituelle dynamique.

A l’uvre pour Dieu dans l’historie 91 Un dirigeant terrestre

La puissance des dirigeants de 1’Eglise augmenta avec la puissance de celle-ci. Ceci fut particulièrement vrai pour la tête de l’Eglise, l’évêque de Rome, qui reçut le titre de pape. Il professa autorité sur tout le monde chrétien.

La tradition surgit que Pierre avait été le premier évêque de Rome. Il n’existe aucune évidence que ce fut vrai. Les deux textes essentiels, utilisés pour prouver l’autorité de Pierre et de ses successeurs, sont Matthieu 16.18-19 et Jean 21.16-17. Comme évêque, Pierre est considéré avoir été le premier pape. En tant que chef des apôtres, on suppose que Pierre avait autorité sur toute l’Eglise. L’Eglise Romaine soutint fortement cette idée. L’Eglise du monde Oriental ne fut pas du même avis.

La direction de l’Eglise devint très forte. Et même après la chute de l’Empire Romain, au cinquième siècle, l’Eglise resta forte. Ses dirigeants devinrent remplis d’ambition personnelle, mais ne donnèrent pas de direction spirituelle. L ’ Eglise commença à accepter les coutumes et les superstitions païennes.

La puissance de l’Eglise augmentant politiquement, celle-ci devint faible spirituellement. De nombreuses années s’étaient écoulées depuis les jours de l’Eglise primitive. D’importants changements avaient eu lieu dans l’adoration, le service et le témoignage de celle-ci. En voici quelques-uns quant au ministère spirituel de l’Eglise :

L’Eglise dans l’adoration :

  1. Une religion formelle remplaçait celle qui était spirituelle.
  2. Il était dit à l’adorateur qu’il ne pouvait pas prier Dieu

    directement.

  3. Un prêtre avait été placé entre Dieu et l’adorateur.
  4. Le langage de l’Eglise n’était désormais plus celui de

    l’adorateur.

L’Eglise dans le service :

  1. Les traditions de 1’Eglise, et non la Bible, étaient la règle de foi et pratique.
  2. L’Eglise professa être l’autorité finale dans toutes les questions de la vie.
  3. L’Eglise était au-dessus de la Bible dans les questions de foi.
  4. La Bible ne devait pas être lue par la masse du peuple.

92 Le ministère de L’Eglise chrétienne L’Eglise dans le témoignage :

  1. Le but essentiel de l’Eglise était terrestre.
  2. Les questions temporelles recevaient plus d’attention que

    les questions spirituelles ou les efforts d’évangélisation.

  3. Des personnes étaient amenées dans l’Eglise, qui

    n’étaient chrétiennes que de nom.

Le monastère

Un mouvement, tendant à la vie monacale, fut une force qui contribua à combattre le déclin spirituel de l’Eglise. Par cela, nous voulons dire que quelques hommes religieux, appelés moines, choisirent de se séparer, eux-mêmes, de tous les autres gens et de vivre dans des endroits tranquilles et particuliers, appelés monastères. Les nonnes étaient les femmes religieuses, qui vivaient séparées des autres gens, dans des endroits appelés couvents. Dans l’Eglise primitive, il n’y avait pas de moines ni de nonnes. Les chrétiens vivaient en familles et demeuraient membres de la société. Mais les nouvelles conditions, de l’Eglise et du monde, incitèrent de nombreuses personnes à rechercher la façon de vivre monacale.

Les hommes devinrent moines parce qu’ils avaient le désir du salut. La vie des moines semblait être un chemin plus sûr pour le salut, que celui des autres hommes, de deux manières :

1. En se séparant du monde. C’était une vie vécue a l’écart du monde, et libre de ces choses qui rendent la vie chrétienne difficile. Les moines savaient que le péché régnait dans le monde et dans l’Eglise. Ils croyaient qu’en se retirant eux-mêmes, de la vie générale des hommes, cela les aiderait à vivre mieux la vie chrétienne.

2. En renonçant à eux-mêmes. La vie monacale leur donna la possibilité de chercher la sainteté. Ils croyaient que pour être saints, ils devaient refuser de donner satisfaction aux besoins du corps. Et donc, ils abandonnèrent leurs possessions. Ils mangeaient peu et dormaient peu. Ils infligèrent beaucoup de souffrances à leur corps.

Le nombre de moines et de nonnes augmenta grandement. Ils créèrent des communautés d’un bout à l’autre de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en s’organisant eux-mêmes en ordres ou en groupes. Les quatre ordres les plus renommés du Moyen-âge étaient 1) les Bénédictins, 2) les Cisterciens, 3) les Franciscains, et 4) les Dominicains. Ils furent d’un grand secours pour la société, car ils devinrent des centres de protection, pour la population, pendant les guerres et reçurent aussi les voyageurs fatigués. Ce furent aussi des centres d’agriculture et d’érudition. De nombreux moines et nonnes étaient enseignants et missionnaires.

Mais ces communautés eurent aussi certains mauvais résultats. Au travers des taxes de la population ils devinrent riches. Ils firent disparaître quelques-uns des meilleurs hommes et femmes de la société. Les moines et les nonnes furent considérés comme occupant une position plus élevée, devant Dieu, que les autres croyants.

Quelques-uns des plus importants dirigeants de 1’Eglise pendant le Moyen-âge furent :

  1. Patrick (387 ?–461 ?), qui amena l’évangile en Irlande.
  2. Bernard de Clairvaux (1090–1153), un dirigeant

    évangéliste du mouvement pour renforcer les monastères.

  3. Thomas d’Aquin (1225–1274), le théologien le plus

    influent de l’époque.

  4. Raymond Lull (1235–1315), un évangéliste en Afrique du

Nord et auprès des musulmans.

L’AGE MODERNE—DECOUVRANT LA LIBERTE

Objectif5. Expliquer les changements occasionnés par la Réforme, et leurs effets sur l’ histoire de l’ Eglise moderne.

Un monde changeant

L’adoration formelle et la répétition d’un credo ne pouvaient satisfaire la faim spirituelle du peuple. Une Eglise politique et mondaine était incapable de faire face aux besoins des croyants. La classe moyenne voulait stopper le flot d’argent continuel vers Rome. Le peuple voulait des changements dans l’Eglise.

Le peuple n’acceptait pas la prétention du pape à la puissance universelle, et c’est la raison essentielle pour laquelle il voulait un changement. De nombreux dirigeants religieux voyaient le péché dans la vie des membres du clergé. Ils voyaient le déclin de la religion et le peuple qui était négligé. Ce fut donc un mouvement religieux appelé la Réforme qui provoqua le changement.

La Réforme ne fut pas une révolte, mais vraiment une réforme ; son but étant de corriger les abus et les erreurs de l’Eglise. Ce fut aussi un effort pour retourner à la Bible. L’Eglise était devenue l’autorité au-dessus de celle-ci. Les réformateurs, comme Martin Luther, croyaient, eux, que la Bible a et fait autorité au-dessus de l’Eglise. Ils croyaient que la Parole de Dieu faisait autorité dans l’Eglise primitive du Nouveau Testament.

Durant la Réforme, il y eut deux changements majeurs dans l’Eglise :

1. Il y eut des changements dans le gouvernement de l’Eglise. La Réforme signifia la fin du contrôle par l’Eglise Catholique Romaine. Les nations commencèrent à avoir leurs propres gouvernements ecclésiastiques. Les églises nationales vinrent à l’existence. Elles étaient indépendantes de Rome et comprirent les besoins de la population.

2. Il y eut des changements dans les enseignements de l’Eglise. Certains de ses enseignements ne changèrent pas. Par exemple, les enseignements concernant la Trinité, Christ, la Bible, la chute de l’homme, le péché originel, et le besoin d’une vie morale pour le croyant restèrent les mêmes. Les autres enseignements qui furent renouvelés, sur la base de la période néo-testamentaire, furent les suivants :

  1. Le salut ne s’acquiert que par la foi seule, c’est-à-dire en croyant en Jésus-Christ.
  2. Les Saintes Ecritures constituent la seule règle de vie et de foi.
  3. Le croyant peut s’approcher de Dieu directement lui- même, sans avoir besoin d’un prêtre ou d’un dirigeant ecclésiastique comme intermédiaire.
  4. Le salut ne s’opère que par la grâce de Dieu, non pas par les uvres.

La liberté dans l’Eglise

La Réforme amena une nouvelle liberté. La puissance et l’autorité qui avaient influencé l’Eglise, pendant 1000 ans, étaient finalement affaiblies. L’uniformité avait été remplacée par la liberté. C’était un monde nouveau.

Avec la liberté vint la variété. La liberté produisit des différences entre les groupes ecclésiastiques. Les croyants commençaient à ouvrir leurs Bibles et à la lire, et les différences, au sujet de ce qu’elle disait vraiment, conduisirent à des enseignements diversifiés. De nouveaux groupes d’ églises vinrent à l’existence, et ceux-ci commencèrent à mettre en valeur diverses façons d’adorer. Ces nouveaux groupes, appelés aussi dénominations, se donnèrent des noms comme par exemple, les Méthodistes, les Presbytériens, et les Baptistes.

Une dénomination, c’est un groupe de personnes ou de croyants ayant un ensemble de croyances particulières. Depuis la Réforme, les dénominations se sont multipliées. Elles sont le résultat de la liberté de conscience, de la liberté de pouvoir lire la Bible et de pouvoir croire d’une façon particulière. Elles sont le résultat d’un peuple de Dieu qui cherche la vérité. Elles ne sont jamais à l’abri du danger de l’erreur, qui consiste à croire que l’on sait vraiment ce que la Bible dit. Il est important que vous connaissiez votre groupe, qu’il soit petit ou grand, et que vous en connaissiez les croyances.

L’âge moderne dans l’histoire de l’Eglise est marqué par la liberté. Celle-ci a produit des différences, aussi bien dans certaines croyances que dans certaines formes d’adoration ou de gouvernement d’église. Dans le corps de Christ, nous avons besoin d’unité chrétienne. Nous devons permettre la liberté et les divergences, mais en même temps, nous devons chercher l’unité chrétienne.

Voici une liste de quelques changements qui sont intervenus dans l’Eglise pendant l’âge moderne :

L’Eglise dans l’adoration :

  1. Il y avait beaucoup de variété dans les formes d’ adoration.
  2. La participation de la congrégation augmenta beaucoup.
  3. On mit l’accent sur la moralité personnelle de chaque

    croyant.

L’Eglise dans le service :

  1. Il y avait beaucoup d’agences de services inter- dénominationnelles, comme les hôpitaux et les orphelinats.
  2. On commença des écoles du dimanche dans de nombreuses églises.

L’Eglise dans le témoignage :

  1. Le mouvement missionnaire se développa.
  2. Il y eut de grandes campagnes d’évangélisation dans les

    villes principales.

  3. Il y eut beaucoup de distribution de littérature évangélique.

Il serait impossible dans le peu d’espace disponible, d’énumérer tous les dirigeants ecclésiastiques qui jouèrent un rôle important depuis la Réforme jusqu’à nos jours. Nous n’en mentionnerons que quelques-uns, qui représentent les chefs spirituels de cette période :

  1. Martin Luther (1483–1546), un théologien Allemand qui conduisit la Réforme Protestante au succès.
  2. John Wesley (1703–1791), un prédicateur Anglais qui fonda l’Eglise Méthodiste.
  3. David Livingstone (1813–1873), un explorateur missionnaire en Afrique Centrale.
  4. Hudson Taylor (1832–1905), le fondateur du programme missionnaire pour évangéliser la Chine.
  5. Billy Graham (1918– —), un évangéliste actuel.

Le futur de l’Eglise

Objectif 6. Comparer la situation dans votre propre partie du monde avec les tendances universelles qui affectent l’ Eglise.

Qu’en est-il du futur de l’Eglise? C’est une période fantastique et palpitante que Dieu a donné à Son Eglise. Dieu est présent dans le corps de Christ par Son Saint-Esprit. Notre monde est de beaucoup semblable à celui du Nouveau Testament. Dans son livre The Problem of Wineskins (Trad. : Le problème des outres, non paru en français ; publié par Intervarsity Press, Downer’s Grove, Illinois, 1977, pages 27 à 33), l’auteur, Harold A. Snyder, nous dit que le monde actuel ressemble au temps de l’Eglise primitive, des points de vue suivants :

  1. Les populations se déplacent vers les villes.
  2. L’unité amène la paix de nature politique.
  3. La propagation d’une seule culture et d’une seule langue.
  4. Les voyages internationaux produisent de meilleures

    communications.

  5. Le sentiment, qu’en essence, l’humanité ne fait qu’un seul

    bloc.

  6. Le mélange des idées et des points de vue sur le monde.
  7. Le déclin de la moralité de la population.

Le plan rédempteur de Dieu peut toujours être annoncé au monde entier. Nous avons besoin de l’unité chrétienne pour accomplir les plans éternels divins. Bien plus de gens se joindront au corps de Christ.

Il y a des signes aussi qui indiquent un renouveau dans le corps de Christ. Il y a quatre mouvements qui indiquent que l’Eglise est en marche pour accomplir sa mission pour le Seigneur. Les voici :

  1. Le mouvement pour l’évangélisation personnelle.
  2. Le mouvement pour la communion fraternelle dans

    l’ Eglise.

  3. Le mouvement pour atteindre le monde et en faire des

    disciples.

  4. Le mouvement pour le renouveau des dons spirituels dans

    l’ Eglise.

 

Prochaine leçon