Leçon 5: Suffit-il d’être chrétien ?
L’entreprise de Tom Watson était en pleine expansion. Tom n’avait pas peur de travailler dur, et il s’attendait à ce que ses employés en fassent de même. Il n’éprouvait aucune patience face à la paresse et n’hésitait pas à réprimander celui qui ne produisait pas suffisamment. Tom était chrétien.
Actif dans son église, il y menait ses responsabilités avec le même zèle que celui dont il faisait preuve dans son travail et ses affaires. Il avait cependant souvent l’impression que les autres chrétiens acceptaient mal sa manière d’agir. Les prédications paraissaient se dresser contre ses actes alors qu’elles semblaient louer ce qui en résultait. Tom était forcé d’admettre que, s’il lui était possible de défendre ses actes comme étant justes, il n’en était parfois guère satisfait au-dedans de lui-même. Une chose était certaine : il existait en lui un conflit auquel il n’avait pas trouvé de solution.
Peut-être vous êtes-vous demandé : qui suis-je en réalité ? Suis-je ce que la Bible dit de moi ou ce que j’ai le sentiment d’être ? Même en étudiant les Ecritures, il nous est parfois difficile de saisir ce que nous sommes. Sommes-nous des soldats ou des instruments de paix ? Des êtres courageux ou humbles ? Patients ou agressifs ? Cette leçon nous permettra de comparer ce que nous devons être, selon la Bible, selon nos actes et notre propre expérience. Nous découvrirons ce qui est important aux yeux de Dieu. Nous verrons enfin comment devenir ce que Dieu attend de nous et qui correspond à notre but véritable.
Dans cette leçon, vous étudierez . . .
Comment Dieu nous voit-Il ?
Ce qui est important aux yeux de Dieu Répondre à l’attente de Dieu
Cette leçon vous aidera à . . .
- Décrire la façon dont Dieu nous voit.
- Expliquer l’importance de l’œuvre de Christ et la manière dont nous y répondons.
- Donner les raisons pour lesquelles nous pouvons accomplir ce que le Seigneur attend de nous.
Objectif 1. Choisir une description de la façon dont Dieu nous considère.
En nous efforçant de découvrir la façon dont Dieu nous voit, commençons d’abord par examiner ce que nous sommes d’après la Bible.
La Bible déclare . . .
Peut-être avons-nous entendu des chrétiens parler de ce qu’ils sont « en Christ ». Il semble que ce soit là un langage fictif ou imaginaire. Cependant, il est vrai que la Bible décrit notre position.
Dans Ephésiens 1, il nous est parlé de bénédictions dans les lieux célestes (v. 3). Nous sommes saints et il n’y a pas la moindre faute en nous (v. 4). Nous avons été choisis afin de devenir le peuple de Dieu, et cela selon la résolution et l’objectif du Seigneur (v. 11). Au second chapitre, il nous est dit que nous avons été rendus à la vie avec Christ et que nous avons été ressuscités ensemble dans les lieux célestes (vv. 5-6). Dieu a fait de nous ce que nous sommes (v. 10) et nous sommes concitoyens du peuple de Dieu, membres de Sa famille (v. 19, chapitre 2).
Nous retrouvons ces mêmes notions dans 1 Pierre 2.9 où il nous est dit que nous sommes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte. Il existe beaucoup d’autres descriptions encore. Quels noms ou titres plus élevés pourraient encore être suggérés ?
Notre expérience
Notre expérience nous montre cependant qu’il existe une lutte. Nous sommes sujets à la fatigue, à la faim, à la soif. Nous avons des ambitions, des rêves. Nous nous sentons pressés intérieurement et, à l’extérieur, certaines choses nous attirent. Nous ne sommes pas à l’abri de la tentation. Lorsque nous pensons avoir remporté la victoire dans un certain domaine, nous découvrons que le combat vient de virer sur un autre plan.
Certains d’entre nous, enfants de Dieu, ne parviennent pas toujours à vivre en parfaite harmonie avec d’autres croyants. Nous éprouvons alors de la crainte, de l’hostilité ou un sentiment de frustration. Dieu semble nous accorder des noms dont la signification atteint le ciel mais, hélas, nous connaissons trop bien nos limites, et celles-ci sont davantage en rapport avec la terre qu’avec le ciel.
Ajoutons d’autre part que nos actes sont souvent davantage liés à notre nature terrestre qu’à notre nature céleste. Tout deviendrait facile s’il suffisait de prier une seule fois pour que nos problèmes se résolvent. Nous nous apercevons malheureusement souvent que notre intercession ne résout rien ; nous devons toujours faire face à la tentation et à la frustration.
En quoi toutes ces difficultés sont-elles liées à la recherche du plan de Dieu pour notre vie ? Il est relativement facile de prendre des décisions dans la vie—comme par exemple celle de devenir professeur, pasteur ou docteur. La volonté de Dieu comporte davantage de choses encore ; elle inclut nos actes. La difficulté réelle consiste à savoir comment faire ce que nous savons déjà être juste.
Nous accordons une grande place à ce qui a peu d’importance et traitons les choses importantes à la légère. Nos relations se compliquent ; les buts poursuivis révèlent notre indécision. Lorsque nous avons de la peine à faire des choix dont dépend notre vie, c’est que nos décisions quotidiennes ne sont pas les bonnes.
Tout ceci nous montre de façon évidente qu’il ne suffit pas de connaître notre position en Christ, si celle-ci n’est pas liée à nos attitudes, nos actes, nos désirs et les objectifs que nous poursuivons.
Ce que Dieu voit
Lorsque les enfants ont grandi, il arrive souvent que les parents ne se souviennent que des bons moments passés avec eux au cours de leur enfance. Les difficultés rencontrées sont oubliées—les nuits sans sommeil, les maladies infantiles, les vomissements, apprendre à être propre, les moments « désagréables ». On ne pense qu’aux instants d’intimité et d’affection. Un enfant que l’on a élevé avec beaucoup de peine devient soudainement un ange, dans la pensée des siens. Est-ce ainsi que Dieu nous voit—d’une manière peut-être partiale ? Non, absolument pas !
Dieu possède une justice à caractère inflexible et absolu. Or, Il dit de nous, « ses enfants », que nous sommes des « saints », des « sacrificateurs ». Qu’aperçoit-Il donc lorsqu’Il porte les regards sur nous ?
En nous observant, Il nous voit exactement comme nous sommes. Il discerne nos appétits naturels—qui ne sont pas forcément péché—mais Il voit aussi l’ancienne nature coupable,
contre laquelle nous devons livrer bataille notre vie durant. Il discerne de l’égoïsme manifesté
de diverses manières. Il est enfin témoin d’excellents débuts, qui se terminent souvent par des résultats négatifs auxquels on ne s’attendait pas.
Dieu a vu en Noé la foi qui permettrait à cet homme d’échapper au déluge (Genèse 7.6-10), mais Il a également constaté l’état d’ivresse de son serviteur (Genèse 9.20-21). Il a vu Moïse et sa foi (Exode 14.13-14), mais Il savait aussi que ce grand chef se fâcherait un jour, dans un geste d’impatience, en frappant le rocher (Nombres 20.11-12). Il a contemplé David, auteur de merveilleux psaumes ou chants de louange et d’adoration (2 Samuel 22, Psaume 18), puis Il l’a vu en compagnie de Bath-Chéba (2 Samuel 11). Il a vu Pierre et son inconsistance (Matthieu 16.17, Luc 22.54-62) et l’impatience de Paul à l’égard de Jean-Marc (Actes 15.37-40). Combien, parmi les douze, ont su se montrer fidèles à Christ au moment de Ses souffrances ? Aucun ! Le Seigneur était seul (Matthieu 26.56).
Des saints imparfaits, pleins de manquements, mais des saints tout de même !
Dieu nous distingue aussi clairement que ceux dont il nous est parlé dans la Bible. Si le récit de notre vie était rapporté, avec des détails aussi précis que celui de leur vie, la même constante apparaîtrait. Et cette constante, Dieu la voit.
Objectif 2. Reconnaître ce qui, pour Dieu, est le plus important.
Nous avons considéré ce que dit la Bible à notre sujet, ainsi que les faits de notre expérience quotidienne. Mais qu’est-ce qui a de l’importance aux yeux de Dieu ? Le Seigneur accorde-t-Il plus de valeur à notre position de saints ou à notre conduite ?
On peut répondre clairement à cette question, mais il faut tenir compte de deux éléments différents.
L’œuvre de Christ
Dieu place en priorité l’œuvre de Jésus-Christ, à laquelle Il donne la plus grande valeur ; cette œuvre est faite de justice, de perfection et d’obéissance. Les Ecritures et la raison nous l’indiquent toutes deux avec clarté.
Le message du salut est le suivant : alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous, Lui, le juste, pour des impies, et cela afin de nous amener à Dieu. C’est donc Lui qui est la cause tandis que notre venue à Dieu n’en est que l’effet. Sa justice est la cause de notre justice !
Ainsi, lorsque Dieu déclare que nous sommes saints (et que nous n’en avons pas le sentiment et ne nous comportons pas comme tels), Il ne distingue en aucune manière une image fausse. Il voit le résultat final d’un processus dont la cause est déjà claire et complète, et dont l’effet est déjà parfaitement assuré. Dieu n’est pas limité par le temps, car Il connaît déjà toutes choses. Il aperçoit la fin (ou le processus) dès le commencement ; Il la discerne même dans le commencement.
Il est rassurant de considérer la cause de notre salut. Colossiens 1.15-27 établit clairement la priorité de l’œuvre (et de la personne) de Christ dans le plan de Dieu. Christ nous a délivrés ; notre rédemption est en Lui. Il est l’image visible du Dieu invisible, le créateur de toutes choses. Il existait avant elles et c’est encore Lui qui les soutient. Il possède la première place (la priorité) en tout, même dans ce que Dieu voit. Il est en fait la cause de ce que nous lisons ici : « … Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1.27).
Votre réponse
Le résultat de la cause (Christ et Son œuvre) est assuré : la sainteté est consommée, la gloire des enfants de Dieu révélée ! (Romains 8.19, 1 Jean 3.1-2) Si le temps nécessaire à ce processus n’est pas considéré (Dieu n’y était pas sujet), la cause et l’effet se produisent alors simultanément. Par conséquent, aux yeux de Dieu, nous sommes déjà ce que nous serons.
Nous avons là une grande assurance, et pourtant votre rôle demeure important, significatif, non parce que vous êtes appelé à ajouter quoi que ce soit à l’œuvre de Christ, mais parce que vous demeurez dans ce déroulement des choses (Colossiens 1.23).
Nous discernons désormais la différence entre la manière dont Dieu nous considère et ce que nous savons être. Notre but reste clair—Sa cause et Son plan doivent s’accomplir en nous. Nous devons maintenant découvrir comment coopérer, afin de permettre à ce que nous sommes aux yeux de Dieu de devenir une réalité dans notre expérience. Nous devons trouver la manière d’être réellement les saints que nous sommes.
Objectif 3. Savoir reconnaître les raisons pour lesquelles nous pouvons devenir ce que Dieu attend de nous.
Les conflits, les luttes de l’expérience du chrétien, le manque d’assurance, les tensions de la vie chrétienne sont le résultat de nos efforts, alors que nous tentons de trouver la réponse à cette question : Comment choisir chaque jour le plan de Dieu pour nous ?
La plupart des instructions du Nouveau Testament se rapportent à cette question. Les passages sur comment devenir chrétiens sont courts ; ceux qui nous montrent comment agir en tant que chrétiens sont comparativement longs.
La possibilité de changer provient de deux domaines fondamentaux, où la force est en quelque sorte en dépôt, en réserve. Le premier est la réalité de l’œuvre de Christ en ce qu’Il a vaincu la loi du péché et de la mort. Le second est la force particulière du bien qui permet de triompher du mal et de prendre sa place.
Christ a triomphé du péché
La première raison pour laquelle nous pouvons accomplir le plan de Dieu dans notre vie est que Christ a triomphé du péché qui ne domine plus sur nous. Il exerce une influence et non une domination.
D’où provient la réalité de la victoire et de l’œuvre de Christ ? L’œuvre du Seigneur n’est certes pas une idée ni une pensée. Il s’agit d’un événement réel qui s’est produit à un moment et en un lieu précis. Il s’agit d’un vrai combat. Il y a réellement eu du sang versé, une mort authentique, une réelle résurrection, une vraie victoire. Pourquoi une telle réalité ? Parce que la puissance du péché, elle, en est une.
Dans l’histoire de l’homme, nul n’a jamais échappé à la puissance de la loi du péché (Romains 3.23). Une telle constatation suffit à nous prouver la réalité de ce dernier. Cependant s’il y a évidence de la réalité de cette loi, il existe aussi des preuves de la victoire de Christ qui en a triomphé. La résurrection a été examinée par de nombreuses personnes pendant une période de quarante jours (Actes 1.3 ; 1 Corinthiens 15.3-8). La question ne se pose pas : Christ est vraiment ressuscité !
La puissance du péché est due à la chute d’Adam. La victoire sur le péché, elle, s’obtient grâce à l’obéissance d’un seul, Jésus-Christ (Romains 5.18-19). Cette victoire est celle de la « vie » triomphant de la « loi ». Celle de l’espoir venant à bout d’une situation désespérée, celle du dessein de Dieu surpassant la folie de l’homme, celle de l’amour dominant toute impulsion.
Vous pouvez être justifié, libéré de la loi du péché parce que, dans un sens tout à fait réel, Christ est mort pour votre péché. Il était votre substitut. La méthode de Satan consiste à vous pousser au découragement, à vous faire douter de la réalité de votre victoire. L’ennemi se sert de l’intimidation, de l’accusation, de la tromperie. Cependant, vous êtes libre !
Le bien triomphe du mal
La seconde raison pour laquelle il nous est possible d’accomplir le plan de Dieu dans notre vie est que le bien (issu de Dieu) triomphe du mal (issu de Satan). L’Ecriture le révèle pour nous montrer comment venir à bout de notre ancienne nature coupable qui est la cause de tant de chagrins.
Les habitudes coupables ne se contentent pas de disparaître ; elles sont remplacées. Le péché n’est pas créatif, il conduit à la perversion, c’est-à-dire qu’il nous incite à utiliser à mauvais escient l’énergie, l’habileté et toute capacité d’action. La Bible nous donne par conséquent plusieurs exemples afin de nous montrer le bien destiné à prendre la place du mal. Ces actes positifs ne sont pas superficiels ; ils sont l’expression de la nouvelle nature. Notre rôle, dans le combat qui fait rage entre la chair et l’esprit, consiste à remplacer le mal par le bien.
L’ancienne nature s’appuie sur la fausseté (don de Satan, le père du mensonge). La nouvelle nature, elle, s’exprime dans la vérité. Nous devons donc cesser de mentir pour dire la vérité (Ephésiens 4.25). L’exercice suivant vous permettra d’étudier des exemples supplémentaires.
Un tel procédé est en quelque sorte un modèle que l’on retrouve au travers de toute l’Ecriture. Satan a toujours cherché à remplacer les bonnes actions par des mauvaises. C’est ce qui est à l’origine de la chute (Genèse 3). Nous sommes appelés à remplacer le mal par le bien.
Agir selon la droiture ne veut pas dire que nous nous suffisons à nous-mêmes. C’est l’utilisation de la puissance de notre esprit, de notre volonté, aux côtés de la nouvelle nature, qui aboutira à la sainteté. Et, tandis que Dieu est à l’œuvre dans tout ce qui dépasse nos capacités, nous nous détournons de notre force et de notre capacité à commettre le mal, pour nous adonner au bien et donner vie à l’expression : « Christ en nous ». Nous sommes ainsi en train de devenir des créatures nouvelles (et nous sommes tous dans cette position-là).
Lorsque nous acceptons que nous sommes dans cette position, plusieurs choses en résultent. Nous trouvons d’abord plus facile d’accepter ceux qui se trouvent dans une situation semblable. Nous comprenons mieux nos propres luttes. Nous sommes affermis en résistant à la tentation, car nous savons comment réagir. Nous nous servons de la force de l’habitude pour nous fortifier, alors que Satan l’utilise, lui, très souvent pour nous affaiblir. Cela veut dire que nous développons de bonnes habitudes destinées à remplacer les mauvaises, issues de notre nature pécheresse.