Leçon 6 : La Synthèse

Chacun des auteurs de la Bible, en se mettant à écrire, a reçu du Saint-Esprit un but, un dessein particulier. Le but que vous poursuivez en écrivant, vous aussi, détermine quatre choses qui sont les suivantes : (l) les termes employés (ce que vous dites et les mots dont vous vous servez pour le dire), (2) la structure de votre texte (la manière dont vous le disposez), (3) la forme littéraire qui vous paraît être la meilleure (le style que vous choisissez) et (4) l’atmosphère ou les sentiments qui se dégagent de votre texte.

Termes, structure, forme littéraire et atmosphère seront tous des points sur lesquels nous reviendrons en détail au cours de cette leçon. Pour bien comprendre ces termes, il vous faut les étudier séparément mais, en pratique, ils se chevauchent. Par exemple, les formes de la composition, dont nous avons parlé dans la leçon 5, seront désormais considérées comme étant la « structure » d’un texte.

Objectif 1. Donner la définition du mot « termes », puis expliquer l’ importance Ecritures.

En ce qui concerne la littérature, les termes sont simplement des mots que l’on utilise dans un contexte donné. Chacun des mots de la Bible compte mais, si tous sont importants, ils ne le sont pas pour la même raison. Certains d’entre eux, comme les articles « un », « le », ou des mots comme « de », « et », sont des mots de simple routine dont la fonction évidente est de relier les divers éléments de la phrase. D’autres sont essentiels car, si l’on en connaît la signification, on pourra interpréter correctement la Bible. Ils doivent fonctionner en quelque sorte comme des drapeaux qui vous signalent des points auxquels il vous faut accorder une attention particulière.

Quels sont les mots qui doivent jouer le rôle de drapeaux ? Disons que tous ceux dont vous ignorez le sens nécessitent une étude spéciale. Vous devriez toujours avoir votre cahier et votre crayon à portée de main afin de noter les termes qui ne sont pas clairs. Essayez ensuite de chercher la signification de ces derniers dans le dictionnaire ou autre matériel à votre disposition.

Les mots à caractère décisif, les noms de choses, ceux qui servent à désigner des actes, ou encore les termes descriptifs ont tous leur importance, lorsqu’il s’agit de comprendre un passage, aussi faut-il les noter attentivement. Les mots essentiels ne sont pas toujours les plus longs ! Comme vous allez le voir, certains de ces mots-là sont courts car ils indiquent un changement d’action, d’ambiance ou bien une transition dans la pensée.

Les termes qui expriment des concepts profonds ont besoin d’ être étudiés, eux aussi. Par « changement », de transformation, voyons-nous s’opérer chez Jésus, dans Marc 9.2 ? Il vous faut explorer une telle question. A vous de faire preuve de jugement. Cependant tous les mots ne nécessitent pas d’une recherche particulière.

Vous devez également savoir si un mot est employé dans un sens littéral, c’est-à-dire dans son sens ordinaire ou, au contraire, dans un sens figuré, parce qu’il a une valeur symbolique, étant employé à la place d’un autre.

1 Lisez Genèse 2.16 et Romains 11.24. Remarquez le mot « arbre », employé dans le premier passage, et celui d’« olivier », qui apparaît dans le second. Lequel de ces deux mots est employé au sens figuré ?

Même si vous ne connaissez pas parfaitement la grammaire ou le vocabulaire, vous pouvez apprendre à reconnaître les mots qui sont considérés comme des mots-clé. Les doctrines chrétiennes sont déterminées par le nombre de mots différents que l’on a utilisés. Les noms de personnes, de lieux et de choses sont tous des noms importants. Les verbes d’action sont également essentiels. Les termes descriptifs, ou adjectifs, sont des mots-clé. Les six serviteurs fidèles, QUI, QUOI, QUAND, OU, COMMENT et POURQUOI, dont nous avons déjà parlé dans une autre leçon, peuvent vous aider à découvrir les mots- clé. Prenez note de tout ce qui est commandement, conseil, mise en garde, raison, but, preuve et résultat. Efforcez-vous de reconnaître les mots qui expriment ces différents points, et écrivez-les dans votre cahier. I1s sont souvent la clé qui permet de comprendre un passage.

Il existe une catégorie de mots plus courts qui, eux, ne sont pas de simple routine. On les connaît sous le nom de conjonctions car ils expriment une relation. Il y a d’abord les conjonctions de temps : « comme, lorsque, quand, avant que, maintenant que, aussitôt que, etc. ». qui indiquent à quel moment la chose s’est produite. Vous en connaissez peut-être d’autres, mais ceux-ci doivent attirer votre attention. Si vous voyez par exemple : « alors, mais, maintenant. . .», il est évident qu’une transition a eu lieu, et qu’il est nécessaire de chercher une progression. (Vous découvrirez plusieurs sortes de progressions, dans cette leçon.) Deuxièmement, la conjonction géographique signale le lieu.

Vous trouverez d’autres conjonctions encore: celles qui donnent la raison pour laquelle une chose s’est produite, les conséquences d’un événement, son but, celles qui soulignent l’opposition ou la comparaison entre plusieurs choses. Mais prenons ces différents points l’un après l’autre.

Les conjonctions de coordination et de subordination qui indiquent la cause d’un événement sont les suivantes: car, puisque, parce que. Si l’auteur a écrit : « je vous dis ceci car . . . » ou « je vous dis cela parce que. . . », c’est qu’il tient à donner une raison. Pensez maintenant aux différentes figures littéraires dont nous avons parlé. Quelle est celle qui passe de l’effet à la cause ? C’est l’opposé du rapport de causalité. Les mots cités ci- dessus en sont tous le signe, et cela permet alors de trouver un indice dans l’interprétation du texte.

Les conjonctions qui indiquent la conséquence sont les suivantes : ainsi, alors, donc, de manière que, pour que. . . etc. Avez-vous remarqué que chacun de ces mots va de la cause à l’effet ? Quelle est la figure littéraire qui procède de la même manière ? Le rapport de causalité. Lorsque vous vous trouvez en présence de ces termes, vous cherchez donc la cause, c’est-à-dire une chose qui en provoque une autre.

Les conjonctions qui indiquent le but sont les suivantes : afin que, de façon que, pour que, etc.

Les conjonctions qui indiquent l’opposition sont : pourtant, quoique, si, alors que, tandis que. Aucune de ces listes n’est complète. conjonctions encore. Nous ne vous donnons ici que des suggestions qui vous aideront à réfléchir sur ces questions-là.

Les conjonctions qui indiquent la comparaison sont les suivantes : comme, autant que, plus que, de même que, etc.

Les traductions de la Bible dont vous vous servez diffèrent peut-être quant aux termes qui y sont utilisés. Ainsi, les IDEES de conséquence, de but, d’opposition ou de comparaison seront- elles plus importantes que les mots qui permettent de les exprimer. Les termes employés devraient vous aider à reconnaître ce que vous cherchez. Jusqu’ici, nous avons parlé des diverses conjonctions servant à exprimer le temps, le but, la conséquence, la cause, l’opposition et la comparaison. Il en existe encore quelques-unes qui sont les conjonctions servant à l’ idée manière, l’explication et la transition.

introduire de conditionou restriction, l’ idée de

Les conjonctions de subordination qui donnent une idée de condition sont les suivantes : quand, que, si, à moins que, à supposer que, au cas où, etc. Celles qui donnent une idée de manière et d’objet sont : sans que et que, que ne pas. . . Citons enfin les conjonctions de coordination servant à introduire une idée de transition : bref, or, après tout, au reste, . . . et celles qui introduisent une explication : ainsi, à savoir, c’est-à-dire, par exemple, . . .

Si vous accordez une attention particulière à ces termes particuliers, ils vous permettront de dépasser l’univers grammatical et d’interpréter le sens des Ecritures. Ce sont des termes importants que je recherche lorsque j’étudie les Ecritures (ou toute autre œuvre) car ce sont des indices qui contribuent à l’organisation de la réflexion.

STRUCTURE LITTERAIRE
Objectif 2. Définir le mot « structure » et expliquer l’importance de cette dernière en ce qui concerne l’étude des Ecritures.

Je suis sûre que vous commencez à comprendre que les livres de la Bible ne représentent pas simplement un ensemble désordonné de pensées qui n’ont aucun rapport entre elles. Ils présentent une structure, un tout dont les diverses parties s’adaptent les unes aux autres. L’auteur a été obligé de faire une sélection et des arrangements. Il a dû choisir les points importants qui devaient être incorporés, et il s’est efforcé de disposer les textes de la manière la plus claire possible. Jean explique comment, en rédigeant son évangile, il a fallu qu’il laisse de côté bien des activités de Jésus qui n’ont pu être citées (Jean 21.25).

En lisant certains versets de l’Ecriture, il est possible de se perdre dans les détails, aussi importants soient-ils, et de ne pas discerner le puissant message du livre tout entier. Les vérités individuelles, trouvées verset par verset, sont liées à l’ensemble. Celui-ci s’explique par la disposition des différentes parties qui, toutes, sont liées les unes aux autres. La structure, c’est le squelette, le cadre ou le plan fondamental qui donne au livre son unité.

Les mots sont les blocs de construction du langage, les parties les plus petites destinées à donner un sens au tout. Ils sont associés pour former des phrases ou des fragments de pensée. La phrase est la pensée tout entière.

Lorsque des phrases exprimant des pensées semblables sont jointes les unes aux autres, elles forment des paragraphes. (Certaines Bibles sont divisées en paragraphes, ce qui en facilite l’étude.) Lorsqu’on étudie la Bible, il est bon de « PENSER EN ». Que paragraphes », c’est chercher l’idée principale contenue dans l’un d’entre eux et lui donner un titre qui soit court et descriptif. En établissant la liste de ces différents titres (ou pensées principales), pour tous les paragraphes d’un chapitre ou même du livre, on obtient l’ensemble des points essentiels qui forment un veut-on dire par là? « Penser en plan. A l’intérieur des paragraphes, vous découvrirez ensuite les détails qui fourniront les sous-titres du plan. Maintenant, mettez en pratique ce que nous venons de dire en faisant l’exercice suivant.

Nous avons dit que, grâce à la structure, les diverses parties d’un texte se trouvent liées les unes aux autres. Cette relation peut s’exprimer dans les figures littéraires que vous avez étudiées, mais on ne les trouvera pas toutes dans un même passage. Il serait bon que vous les révisiez à la leçon 5 jusqu’à ce qu’elles vous soient familières. Si vous commencez à discerner de quelle manière l’ensemble trouve son unité, quelle est la relation qui s’établit entre un passage particulier de l’Ecriture et un autre, vous parviendrez à mieux comprendre le tout. Prenez conscience de ce qu’est la structure du texte.

ATMOSPHERE LITTERAIRE
Objectif 3. Définir ce qu’est « l’atmosphère littéraire » et l’identifier dans les Ecritures.

L’atmosphère littéraire est le ton qui se dégage du texte. Quelle atmosphère l’auteur a-t-il voulu transmettre ? Peut-être une atmosphère de désespoir, de reconnaissance, de zèle, d’étonnement, d’urgence, de joie, d’humilité, de tendresse, de colère, de souci, ou encore d’encouragement. Les sentiments humains les plus divers peuvent donner à une œuvre littéraire toute son atmosphère.

FORME LITTERAIRE
Objectif4. Identifier les «formes littéraires» principales puis expliquer de quelle manière chacune d’elles est utilisée.

persuasion, de condamnation, d’ interrogation, de

En parlant de forme littéraire, on désigne le genre de style adopté par l’auteur qui veut transmettre sa pensée. Vous pouvez trouver tous les types littéraires dans la Bible. Là où l’auteur voulait exprimer des sentiments personnels profonds, de la louange, du désespoir, de la joie, ou de la repentance, il s’est servi de la poésie. S’il cherchait à communiquer certaines informations, il a choisi la prose. Pour enseigner des vérités éternelles importantes ou donner des raisons logiques à ses arguments, il a emprunté le discours. Pour illustrer la vérité à ceux qui se montraient réceptifs, alors qu’il tenait à la voiler à d’autres, il s’est servi des paraboles. Enfin, pour découvrir une toute petite partie de l’avenir sans révéler trop de secrets divins, il s’est servi du style apocalyptique.

Le discours est un style littéraire dont l’intention est de présenter la vérité d’une manière logique et raisonnée qui fait appel à l’intelligence. On le retrouve dans de nombreuses épîtres. Jésus se servit de ce style dans Son enseignement, et les prophètes firent de même dans certains de leurs écrits.

La prose narrative est utilisée dans les biographies et les récits. On la trouve dans la Genèse et les évangiles, ainsi que partout où des événements ou des situations nous sont décrits dans leur ordre chronologique. Les histoires font appel à l’imagination et aux émotions. Elles comprennent habituellement des détails intéressants. Cependant, ne cherchez pas à découvrir une leçon spirituelle dans chacun de ces derniers. Le récit de la vision de Pierre, dans Actes 10 par exemple, offre une vérité de grande valeur. Il comprend cependant certains détails comme le nom du propriétaire de la maison où séjournait Pierre, l’heure de la journée où cette expérience se produisit, et ceci nous aide à bien comprendre ce qui nous est décrit mais ne présente aucune importance sur le plan doctrinal.

La poésie est un style littéraire que l’on trouve dans la Bible tout entière. Dans certaines versions, on l’imprime sous la forme qui lui est propre (avec des alinéas, des lettres majuscules au début de chacun d’entre eux). On peut alors l’identifier plus facilement, comme c’est le cas dans les psaumes.

Vous avez déjà eu l’occasion d’apprendre plusieurs choses concernant la poésie hébraïque. Vous savez que cette dernière est intensément personnelle et empreinte d’émotion. Elle ne rime pas. Toutes les deux lignes, ou strophes, sont reliées entre elles par un genre de parallélisme. Ou bien la seconde répète la pensée de la première, ou bien elle bâtit sur cette première ligne en y ajoutant quelque chose de nouveau; il se peut aussi qu’un contraste s’établisse entre les deux.

La poésie utilise souvent le langage figuré afin de dire les choses d’une manière plus expressive. Voici quatre sortes de langage figuré que l’on trouve souvent dans la poésie biblique :

 

Il est particulièrement important, pour celui qui étudie la Bible, de comprendre le langage figuré. Dans Jean 6.51-52, Jésus dit : « Je suis le pain vivant ». Les Juifs interprétèrent ces paroles littéralement et ils en furent offusqués. Vous pouvez commettre les mêmes erreurs si vous n’observez pas le texte avec attention ou si vous l’interprétez à la légère.

Les paraboles représentent un type de littérature particulier que l’on considère comme de la prose allégorique. Vous avez déjà eu l’occasion de les étudier. Si vous estimez nécessaire de revoir ce sujet, à la leçon 4, afin d’être sûr de bien comprendre la différence entre les paraboles et la prose ordinaire, faites-le maintenant.

La prose dramatique est liée à la poésie en ce qu’elle aussi fait appel aux émotions. Elle personnalise le récit en permettant à ses divers personnages de s’exprimer à la première personne. Les interlocuteurs se répondent les uns aux autres en employant les termes dont ils se serviraient s’ils vivaient réellement l’histoire. Il arrive souvent que le style dramatique contienne des descriptions frappantes qui font appel à votre imagination. Le livre de Job en est un exemple. On le lit vraiment comme une pièce de théâtre. Le Cantique des cantiques est également dans le même style. Ainsi, lorsque vous trouverez des passages de l’Ecriture où les gens s’adresseront les uns aux autres en employant la première personne, vous vous direz : « voici du style dramatique » ou « de la prose dramatique ».

Le style apocalyptique est la dernière forme littéraire dont nous avons parlé. Le mot « apocalypse » signifie « révélation » et « dévoiler ». Ce genre de littérature est peut-être le plus difficile à comprendre. Vous en avez eu un aperçu en étudiant la prophétie et le symbolisme, à la leçon 4. La littérature apocalyptique, faite de prophéties et de symboles, est riche en termes particuliers, types, descriptions et visions de toutes sortes. Le livre de l’Apocalypse, dans le Nouveau Testament, en est un excellent exemple.

LA PROGRESSION DANS LA LITTERATURE
Objectif 5. Identifier les diverses sortes de « progression littéraire » et établir ce qu’elles ont en commun.

L’idée qui repose derrière la progression est celle d’un CHANGEMENT. En étudiant un passage des Ecritures, vous cherchez ce qui change. Quel sont les éléments qui peuvent le faire ? L’attention que l’on porte sur la vie d’une personne peut passer d’une étape à une autre, ou de la vie de la personne à s’ agit là d’ une progression biographique. L ‘histoire peut passer d’un événement à un autre ; on est alors devant une progression historique. Si le récit est présenté en termes de dates précises (premier, second, troisième événement, etc.) vous avez une progression chronologique. Dans un passage chargé d’enseignement et qui présente une vérité particulière, il est possible de trouver une progression doctrinale. Si l’on indique à quel endroit les événements se sont produits, on a une progression géographique. Un changement de pensée ou d’idées peut être à la base d’un certain passage biblique. C’est ce qu’on appelle alors une progression idéologique. Vous pouvez enfin trouver un changement complet dans le sujet du passage ; c’est la progression par sujet.

La progression est généralement un style utilisé par l’auteur qui veut poursuivre un thème dans un passage donné de celle de ses descendants. Il l’ Ecriture. plusieurs paragraphes ou même un livre tout entier. La progression peut aller vers une apogée, mais ce n’est pas une absolue nécessité. N’étant pas toujours apparente, il est plus facile de la reconnaître en comparant le premier et le dernier point, dans un passage. S’il y a entre eux quelque lien, vous avez une progression. Et, naturellement, le moyen principal de l’identifier est de chercher les divers changements dont nous avons parlé.

Si nous comprenons la progression dans la littérature, nous parviendrons à mieux saisir la progression spirituelle qui est indispensable à toute croissance intérieure. Le changement est également le point essentiel de la progression spirituelle. « Nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, l’Esprit »

Soumettons-nous au Saint-Esprit afin qu’Il nous transforme à l’image de Christ.

Prochaine leçon