Leçon 1: Le Caractère Chretien: Le Fruit de L’Esprit

Au cours de l’une de Ses dernières conversations avec Ses disciples, Jésus leur parla de l’importance de porter du fruit. Il leur dit:

Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. . . Moi, je suis le cep ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit (Jean 15.1, 5).

Jésus utilisa l’analogie de la vigne pour enseigner à Ses disciples la relation nécessaire qui doit exister entre le Saint-Esprit et le croyant afin que celui-ci puisse parvenir à une parfaite ressemblance avec Christ. En effet, c’est l’Esprit Saint qui produit en nous le fruit spirituel lorsque nous Lui en donnons la possibilité. Le fruit de l’Esprit, c’est le caractère de Christ formé en nous, afin que nous puissions montrer au monde qui Il est vraiment.

Dans une vigne, les sarments dépendent du cep pour recevoir la vie, et la vigne a besoin des sarments pour porter ses fruits. Jésus dit à Ses disciples qu’Ilétait venu dans le monde pour montrer à celui-ci à quoi ressemblait le Père. Il leur annonça qu’après Son départ Il leur enverrait le Saint-Esprit pour qu’Il les aide et demeure avec eux. C’est l’Esprit qui leur révélerait Jésus. De même que Jésus revêtit une forme humaine pour révéler le Père au monde, ainsi l’Esprit éternel demeure dans le croyant pour révéler Jésus-Christ au monde. L’apôtre Paul écrivit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas
ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Corinthiens 6.19-20).

DEFINITION DU FRUIT DE L’ESPRIT

Un caractère formé à l’image de Christ

Le principe de fructification se trouve révélé dans le premier chapitre de la Genèse : « Puis Dieu dit : Que la terre se couvre de verdure, d’herbe porteuse de semence, d’arbres fruitiers donnant sur la terre des fruits selon leur espèce et ayant en eux leur semence » (Genèse 1.11). Remarquez que chaque plante ou chaque arbre avait été créé pour porter du fruit selon son espèce.

Il en est de même pour la fructification spirituelle qui suit le même principe. Jean-Baptiste, le précurseur du Messie, ordonnait à ceux qui venaient à lui : « Produisez donc du fruit digne de la repentance » (Matthieu 3.8). Et dans Jean 15.1-16, Jésus mit ce principe en valeur en insistant sur le fait que si Ses disciples voulaient développer et entretenir leur vie spirituelle, ils devaient porter du fruit en abondance pour Dieu.

De quel genre de fruit parlait donc Jésus ? La réponse nous est donnée dans Galates 5.22 :

« Mais le fruit de l’Esprit est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi ».

En d’autres termes, le fruit de l’Esprit n’est rien d’autre que le caractère de Christ : un caractère qui révèle qui est Jésus. C’est la manifestation visible de la sainte nature de Dieu dans la vie du croyant. C’est en fait le développement de la vie de Christ dans celle du croyant.

Une nouvelle nature

Galates 5.16-26 décrit le conflit spirituel qui existe entre la
nature pécheresse et la nature divine. Ce conflit est le suivant :
« Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de
contraires à la chair ; ils sont opposés l’un à l’autre, afin que
vous ne fassiez pas ce que vous voudriez » (verset 17). Le mot
contraires signifie « opposés par nature ».

Ainsi, lorsque le croyant ne se soumet pas au contrôle de
l’Esprit, il est alors incapable de résister aux désirs de la chair.
Par contre, lorsque l’Esprit tient la première place dans la vie du
croyant, celui-ci est alors semblable à un sol fertile dans lequel
l’Esprit peut produire son fruit. C’est à ce moment, par la
puissance de l’Esprit, qu’il peut surmonter les désirs de la chair
et vivre une vie abondante et féconde.

Il n’existe qu’un moyen de remporter la victoire lors de ce
conflit spirituel : il nous faut marcher par l’Esprit. « Ceux qui
sont au Christ-Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses
désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit »
(Galates 5.24-25). Comment arriver à faire cela ? En écoutant Sa
voix, en suivant Ses directives, en obéissant à Ses ordres, en Lui
faisant confiance et en dépendant de Lui.

Afin de montrer combien le contraste est grand entre les manifestations de la chair (l’ancienne nature pécheresse) et celles du fruit de l’Esprit, l’auteur de l’épître aux Galates les a énumérées dans ce même chapitre (Galates 5). Tant que le Saint-Esprit a la première place dans la vie du croyant, y demeure et l’investit de Sa force, Il manifeste tout naturellement Son fruit dans la vie de celui-ci (voir Romains 8.5-10). De la même manière, la nature pécheresse de l’incroyant exerce, elle aussi, son 􀂰uvre en lui. Comprenez-vous le principe de fructification illustré ici ? Chacun produit du fruit selon son espèce. Dans Jean 14.16-17, nous lisons les paroles que Jésus adressa à Ses disciples : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre
Consolateur qui soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité ». Dans ce passage, le mot autre vient d’un mot grec qui signifie « un autre de la même espèce ». L’Esprit Saint est de la même espèce que Jésus. C’est dans la nature même du Saint- Esprit de produire un caractère semblable à celui de Christ dans la vie du croyant, comme c’est dans la nature de la chair pécheresse de produire la méchanceté.

La Parole de Dieu parle clairement de la récompense qui attend ceux qui permettent au Saint-Esprit de produire en eux les attributs de Christ. Dans 2 Pierre 1, l’apôtre parle du besoin qu’a une personne de développer les dimensions spirituelles de sa vie. De ce développement, découlent la maturité et la stabilité qui rendent le croyant capable de vivre au-dessus de son ancienne nature pécheresse. Ainsi, au verset 10, Pierre déclare : « C’est pourquoi frères, efforcez-vous d’autant plus d’affermir votre vocation et votre élection : en le faisant, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi que vous sera largement accordée l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus- Christ » (2 Pierre 1.10-11).

Un fruit est un élément vivant. Si vous avez décidé de confier les rênes de votre vie au Saint-Esprit, Il ne manquera pas de produire en vous le fruit de l’Esprit en une moisson abondante et constante. En tant que chrétien, toute la beauté durable et authentique du caractère de Christ qui embellit
votre vie, à l’intérieur comme à l’extérieur, est l’􀂰uvre du Saint-Esprit􀁿« jusqu’à ce que Christ soit formé en vous » (Galates 4.19).

ILLUSTRATION DU FRUIT DE L’ESPRIT

Le cep et ses sarments

Dans Jean 15.1-17 Jésus utilisa l’exemple de la vigne et de ses sarments pour illustrer le genre de relation qui doit exister entre Lui-même et le croyant afin que ce dernier porte du fruit. Nous n’avons pas besoin d’être expert en jardinage pour réaliser que le plus important, dans une vigne c’est la qualité du fruit que produit le cep. Ce principe est illustré dans la manière dont Jésus parla des sarments :

1. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche (Jean 15.2). Le sarment a pour fonction de porter du fruit. S’il n’en porte pas, il n’est d’aucune utilité au jardinier ; par conséquent, celui-ci le coupe. La Bible relate un triste exemple de ce genre de jugement dans l’histoire de la nation d’Israël. Israël avait été choisi pour devenir le vignoble de Dieu, pour refléter l’amour de Dieu, Sa miséricorde, Sa bonté et Sa gloire parmi les nations. Mais Israël échoua et le jugement tomba. Voici ce que Dieu déclara au sujet de l’échec d’Israël à être Son vignoble :

Qu’y avait-il encore à faire à ma vigne que je n’aie pas fait pour elle ? Pourquoi, quand j’ai espéré qu’elle produirait des raisins, a-t-elle produit des fruits infects ? Or donc, je vous ferai maintenant connaître ce que je vais faire à ma vigne. J’en arracherai la haie, pour qu’elle soit broutée ; je ferai des brèches dans sa clôture, pour qu’elle soit foulée aux pieds (Esaïe 5.4-5 ; voir également Romains 11.21).

2. Il y a des sarments qui ne demeurent pas attachés au cep􀁿ils sont jetés au feu et brûlés. « …le sarment ne peut de lui même porter du fruit, s’il ne demeure sur le cep » (Jean 15.4). Il est impossible pour ces sarments de porter du fruit, parce qu’ils ne font pas partie du cep.

Avez-vous remarqué qu’un sarment qui est retranché vire rapidement au brun foncé et meurt ? Parce qu’il est arraché, sa relation vitale avec le cep est rompue. Les éléments vitaux porteurs de vie ne peuvent plus passer dans le sarment, et à cause de cela, celui-ci meurt rapidement. Alors on le ramasse et on le brûle.

Le salut est une expérience réelle d’abandon de soi, dans la foi, au Sauveur pour devenir une nouvelle création. C’est ce qui nous rattache à la capacité de Jésus-Christ de nous donner la vie. C’est un engagement personnel à Son égard et une relation constante avec Lui. Il est le cep et nous sommes les sarments (Jean 15.5). Etre en Christ ne consiste pas seulement à adhérer à une religion ou prendre part à des cérémonies religieuses ou encore apprendre des credo. C’est l’engagement de votre vie envers Lui ainsi que le désir d’être rendu semblable à Lui par la puissance du Saint-Esprit.

3. Il y a des sarments qui portent du fruit􀁿ils sont émondés. « Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit » (Jean 15.2). Le jardinier veut que les ressources de la vigne, porteuses de vie, se répandent dans le fruit plutôt que dans les sarments et les feuilles inutiles. Par conséquent, dans le but de produire davantage de fruits et qui plus est, d’une meilleure qualité, l’émondage ou la taille du sarment est une étape nécessaire.

Le plan de Dieu pour nous est de nous voir produire beaucoup de fruit. Il envoie Son Esprit Saint pour nous justifier, pour demeurer en nous et nous sanctifier au nom du Seigneur Jésus-Christ (voir 1 Corinthiens 6.11). Etre sanctifié signifie être séparé du péché et mis à part pour Dieu, rendu conforme à l’image de Christ (Romains 8.29). « Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde » se réfère à la sanctification telle qu’elle est décrite dans 2 Thessaloniciens 2.13 : « Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité ».

Mais pourquoi l’émondage est-il nécessaire ? Lorsqu’une personne manifeste une foi véritab1e en Jésus comme son Sauveur et qu’elle naît de nouveau par l’Esprit, cela ne signifie pas qu’elle devient instantanément parfaite. Ce n’est pour un chrétien que le commencement du processus qui l’amènera à ressembler à Christ. Ce changement a lieu lorsque le Saint- Esprit, au travers de la Parole de Dieu, commence à donner des coups de cisaille dans les attitudes et les comportements qui ne viennent pas de Christ. Le chrétien manifeste peu à peu des signes croissants de fructification dans sa vie spirituelle, de la même façon qu’un sarment manifeste peu à peu des signes avant-coureurs de fructification, bien avant que le fruit ne soit
parvenu à maturation. L’émondage spirituel produit une plus grande évidence de la nature de Christ, amenant la personne à la maturité spirituelle.

Les conditions pour fructifier

Si nous considérons l’enseignement donné dans Jean 15, nous constatons qu’il existe au moins trois conditions pour récolter une moisson abondante de fruits spirituels : 1) l’émondage effectué par le Père ; 2) demeurer en Christ ; et 3) Christ demeurant en nous.

1. L’émondage effectué par le Père. Comme nous l’avons vu précédemment, l’émondage, c’est-à-dire la taille, est nécessaire si nous voulons produire le fruit de l’Esprit. En fait, le Saint-Esprit agit déjà en nous, vis à vis du péché, avant même que nous soyons sauvés. Il nous convainc de péché, crée en nous le désir de nous en détourner et produit en nous la tristesse selon Dieu et la repentance qui conduisent au salut (Actes 2.37 en est un bon exemple). Une fois sauvés, l’Esprit continue Son 􀂰uvre de conviction, en nous montrant les domaines de nos vies qui sont loin de ressembler à Christ, nous purifiant de toutes choses et nous sanctifiant (1 Thessaloniciens 5.23 ; Hébreux 12.10-14). C’est Dieu le Père qui applique la discipline de l’émondage dans la vie du chrétien, au travers des circonstances et des influences de la vie, suscitant ainsi une maturité croissante et une plus grande dépendance du Seigneur. Hébreux 12.5-6 nous révèle que la discipline ou le châtiment du Seigneur est une preuve que nous Lui appartenons bien :

Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur, et ne te décourage pas lorsqu’il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu’il aime, et frappe de verges tout fils qu’il agrée.

La première phrase « Demeurez en moi » concerne notre position en Christ. Dans la Bible en français courant (FC), 2 Corinthiens 5.17 est traduit ainsi : « Dès que quelqu’un est uni au Christ, il est un être nouveau ». Le mot uni signifie être greffé, attaché. Ainsi, demeurer en Christ parle de notre unité et de notre communion avec Lui comme l’exprime Ephésiens 2.6 : « Il (Dieu) nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus ». Cela signifie que Christ est désormais dans les cieux, et que ceux qui sont sauvés sont en Lui, par position ou statut. Si nous réfléchissons un instant sur la préposition en, nous en arrivons à la conclusion que l’endroit où nous sommes est de la plus haute importance. Nous devons être en Christ comme le sarment doit être attaché au cep. Cette greffe ou union de la vie du croyant à Christ constitue la base grâce à laquelle une vie peut devenir fructueuse.

Paul, le grand apôtre, enseignant et prédicateur, un homme qui possédait deux citoyennetés ainsi qu’une grande éducation, considérait sa position en Christ comme la chose la plus importante dans sa vie. Il désirait par dessus tout être trouvé « en Christ » (voir Philippiens 3.8-9). Paul est le parfait exemple d’une vie transformée qui produit le fruit de la nature de Christ. L’impact de son ministère et de ses écrits constituent la preuve irréfutable de son union fructueuse avec Christ. La vie de Paul continue, encore aujourd’hui, à influencer la vie et les croyances des chrétiens du monde entier.

3. Christ demeurant en moi. La deuxième partie de la phrase : « comme moi en vous » (Jean 15.4) concerne ma fructification ou ma ressemblance à l’image de Christ ici sur la terre. Cela a trait à ma vie quotidienne, au cours de laquelle je manifeste la perfection morale du caractère de Christ par la
puissance de l’Esprit. C’est, en fait, la sainteté de Christ illuminant le monde au travers de ma vie.

Les jardiniers savent combien il est important que la vie abondante qui est dans le cep se répande dans le fruit. C’est lorsque le fruit reçoit et retient les ressources vitales du cep qu’il devient plus gros et meilleur. De la même manière, la vie de Christ change la nature du croyant lorsque Ses ressources vitales demeurent en lui.

Remarquez, dans 1 Corinthiens 1.2 et Philippiens 1.1, que les saints sont en Christ mais qu’ils sont également à Corinthe et à Philippes. La vie chrétienne a toujours été ainsi􀁿le chrétien est en Christ mais il vit aussi dans le monde. Il révèle Christ au monde au travers de sa vie de tous les jours. Cela signifie que Christ doit vivre dans le chrétien. Dans 1 Jean 2.6, nous lisons que « celui qui déclare demeurer en lui (Christ), doit marcher
aussi comme lui (le Seigneur) a marché ». Marcher comme Jésus a marché n’est possible que par la puissance du Saint-Esprit.

C’est la sève vivifiante du pied de vigne qui garde les sarments en vie et les rend fructueux. De la même manière, seul notre Sauveur ressuscité peut nous soutenir et, au travers du Saint-Esprit, nous amener à vivre une vie chrétienne constante et fructueuse.

Vous rappelez-vous de la dernière requête que Jésus adressa à Son Père lors de Sa prière rapportée dans Jean 17 ? Il Lui demanda de demeurer Lui-même en nous (Jean 17.26). Nous pouvons essayer d’imiter la vie de Christ au moyen de nos propres efforts, mais cela ne peut aboutir qu’à un échec. Une vie fructueuse n’est possible qu’au travers de cette relation interdépendante : le chrétien EN Christ et Christ DANS le chrétien.

LA NECESSITE DE PORTER DU FRUIT

La nécessité de porter des fruits spirituels

Dans Matthieu 7.15-23, nous lisons quelques déclarations saisissantes, provenant de la bouche même de notre Sauveur, sur la grande nécessité de produire le caractère de Christ. Il annonça que les faux prophètes se reconnaîtraient à leurs fruits : « Cueillet- on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu » (v. 16-19).

Jésus alla même jusqu’à dire qu’il y en aurait même qui chasseraient les démons en Son nom, sans être pourtant connus de Lui (v. 22-23). Comment cela est-il possible ? La réponse nous est donnée dans 2 Thessaloniciens 2.9 : « …par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers ». Ce passage déclare que Satan a la capacité d’imiter les miracles et les dons du Saint-Esprit. Par contre, la relation sincère d’un homme avec Christ se reconnaît en observant si c’est le fruit de l’Esprit ou les oeuvres de la chair qui influence(nt) son caractère (voir Matthieu 7.17-18 ; 1 Jean 4.8). Le caractère chrétien, en effet, ne saurait être imité. Il est le résultat naturel de la révélation du saint caractère de Christ en nous et au travers de nous.

Le but de la fructification spirituelle

A présent, penchons-nous sur le but de la fructification spirituelle : nous allons en examiner trois aspects qui touchent à l’expression, à la vie de disciple et à la gloire.

1. La fructification est une expression de la vie de Christ. Chaque fruit est une expression de la vie de la plante d’où il provient. De la même manière, en tant que membres du corps de Christ, nous devrions naturellement exprimer au travers de nos vies la beauté parfaite du caractère de Christ.

Pour quelle raison existez-vous ? Dieu vous a-t-Il sauvé afin que vous restiez simplement assis sur le banc d’une église quelques heures par semaine ? Non ! Vous existez afin de mettre en pratique l’enseignement reçu, afin de révéler Christ à ce monde perdu et pécheur. L’humanité a besoin de Le voir manifesté dans la vie des chrétiens. Lorsque les gens se rendent compte que nous sommes chrétiens, nous devenons alors peut-être à leurs yeux la seule Bible que la plupart d’entre eux ne « liront » jamais.

Une vie consacrée à Christ reflète aux yeux des autres le genre d’amour qu’Il a pour eux. Lorsque je suis l’expression de Christ, mes oreilles entendent leurs cris, mes yeux voient leurs besoins, mes pieds m’entraînent pour les aider et je tend mes mains vers eux pour en prendre soin. C’est de cette manière que je peux devenir un canal qui transmet la vie de Christ. Il porte secours aux autres au travers de moi. Etes-vous un canal communiquant la vie de Christ ? Se sert-Il de vous pour aider les autres ?

2. La fructification est une preuve de la vie de disciple. Jésus n’a-t-Il pas dit que nous devrions porter « beaucoup de fruits », montrant ainsi que nous sommes Ses disciples (Jean 15.8) ? N’a-t- Il pas dit que « tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6.40) ? Cela signifie qu’il ne suffit pas de L’accepter pour pouvoir ensuite dire : « Vous voyez ? je suis un( e ) chrétien(ne ) ! » Il veut que vous portiez beaucoup de fruits. C’est de cette façon que vous prouverez que vous avez véritablement compris ce qu’Il voulait vous enseigner, que vous êtes Son disciple. Cela démontre que vous avez dépassé l’étape de la nouvelle naissance en recevant Christ dans votre vie. Vous démontrez alors que Christ est vraiment le Seigneur de votre vie.

3. La fructification est une bénédiction pour les autres. Tout d’abord elle bénit ceux qui bénéficient de la manifestation du caractère de Christ dans votre vie, et elle bénit également les croyants qui peuvent constater l’existence du fruit de l’Esprit en vous.

4. La fructification rend gloire à Dieu. Jésus a dit : « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit » (Jean 15.8). Manifester le fruit de l’Esprit est la conséquence d’une vie féconde. Si vous permettez à la vie de Christ de s’exprimer au travers de vous, les gens en reconnaîtront les effets et ils rendront gloire à Dieu (Matthieu 5.16).

LES BIENFAITS DU FRUIT DE L’ESPRIT

Une moisson abondante

Toutes les plantes qui produisent du fruit doivent faire l’objet d’une grande attention si l’on veut obtenir une moisson abondante. Il en est de même pour notre vie spirituelle. Nous allons nous intéresser aux quelques manières de promouvoir une formation abondante de fruits spirituels dans votre vie. Après avoir fait du Saint-Esprit votre ami de tous les jours, vous devez coopérer avec Lui afin qu’Il puisse produire en vous Son fruit. Il y a plusieurs façons d’y parvenir.

1. Entretenez votre communion avec Dieu. Entretenir signifie encourager, préparer en vue de la croissance. Bien avant l’apparition des premières fleurs, c’est-à-dire des signes avantcoureurs de la fructification, beaucoup d’étapes ont été nécessaires pour préparer la plante au fruit attendu. Le jardinier prend bien soin de la plante afin qu’elle produise encore plus de fruit. Ce soin, plein d’attentions et de sollicitude s’appelle l’entretien. C’est au travers de notre relation avec Dieu, en ayant une communion constante avec Lui, que nos vies sont transformées et rendues fécondes.

En tant qu’enfant de Dieu, vous êtes en communion bénie avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit (1 Corinthiens 1.9 ; 2 Corinthiens 13.14 ;1 Jean 1.3). Vous pouvez cultiver cette communion en passant du temps avec Dieu, dans Sa présence et par la prière. Vous pouvez également la cultiver en obéissant à Sa Parole. Lorsque Jésus enseigna Ses disciples à propos du fruit de l’Esprit, Il les exhorta à laisser Ses paroles demeurer en eux (Jean 15.7). Il leur dit également qu’ils ne pourraient demeurer dans Son amour qu’en continuant à obéir à Ses commandements, en particulier à celui de s’aimer les uns les autres (Jean 15.9-10). Votre obéissance à la Parole de Dieu produira les mêmes résultats. Vous ferez l’expérience de la communion et de l’amour de Dieu, et votre vie sera fructueuse grâce à votre relation avec Lui.

2. Cherchez la communion avec d’autres chrétiens. En général, un jardinier préfère regrouper au même endroit les plantes qui donnent les mêmes fruits : Tous les orangers seront plantés ensemble, tout le maïs sera cultivé dans le même champ, etc. L’entretien et la moisson n’en seront que facilités. En étant en communion avec d’autres chrétiens, vous serez encouragé à aller plus loin dans la vie chrétienne, et vous encouragerez les autres. L’Eglise primitive entretenait quotidiennement ce genre de communion (Actes 2.46). Il n’est donc pas étonnant que leurs vies aient été de puissants témoignages de l’Evangile et qu’elles aient donné aux autres l’envie de prendre part au salut. Il y avait alors une moisson d’âmes quotidienne tandis que le Seigneur ajoutait à leur nombre tous ceux qui étaient sauvés (Actes 2.46-47).

3. Acceptez le ministère des saints hommes de Dieu. Dieu utilise des conducteurs spirituels pour nourrir et entretenir Son peuple. Ephésiens 4.11-13 met bien l’accent sur le fait que le but des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs dans l’Eglise est d’édifier le peuple de Dieu afin que celui-ci parvienne à la pleine maturité. Cette même vérité est mise en valeur dans 1 Corinthiens 3.6, où l’apôtre Paul parle des différents rôles joués par Apollos et lui-même en aidant les Corinthiens : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître ». En acceptant et en appliquant les enseignements que Dieu donne au travers des serviteurs qu’Il s’est choisi, vous créez en vous l’occasion de donner davantage de fruit.

4. Faites preuve de vigilance et de protection. Il y a toujours des dangers qui menacent une plante. Une plante en bonne santé est plus apte à se protéger elle-même de ces dangers et à répondre à la vigilance du jardinier. Le chrétien doit veiller face aux choses qui peuvent détruire sa vie spirituelle. Vous devez considérer les mauvaises habitudes, les mauvais comportements, les mauvaises fréquentations, les pensées destructrices ou les
désirs impurs comme une menace au développement spirituel.

Lorsque le peuple d’Israël entra dans la Terre Promise, il devait détruire les nations méchantes et perverties qui y vivaient. Tel était le plan de Dieu, mais Israël ne le fit pas. Il s’en suivit que les Israélites furent attirés par les pratiques mauvaises de ces nations (Psaumes 106.34-36). Leur expérience est pour nous un avertissement. Nous devons veiller afin d’empêcher la formation ou l’installation de mauvaises habitudes ou attitudes dans nos
vies. Hébreux 12.15 nous avertit de ne tolérer en nous aucune racine d’amertume (haine). Telles les épines décrites par Jésus dans la parabole du semeur (Luc 8.14), les mauvaises habitudes et attitudes peuvent vous empêcher de devenir la personne que Dieu désire faire de vous.

Vous devez également être conscient que Satan fera tout pour s’opposer à vous et pour vous empêcher de vous abandonner complètement au Saint-Esprit. Il ne veut pas que vous abandonniez votre vie à Christ, et que vous Le déclariez seul et unique Maître et Souverain de votre vie.

Une voie par excellence

Il est parfois difficile de faire la distinction entre un véritable fruit et un fruit en plastique. Cette imitation peut sembler à première vue tout à fait réelle, pourtant à l’instant même où vous essayez d’y goûter, vous découvrez aussitôt que le fruit n’est pas vrai.

Il en est de même pour les chrétiens. Il peut sembler difficile, en apparence, de faire la distinction entre une personne qui vit véritablement comme Christ et une autre qui n’en a que la ressemblance extérieure. Toutes deux peuvent afficher des comportements similaires comme, par exemple, la manifestation des dons spirituels, mais le véritable test vient lorsque le caractère intérieur de chacune d’entre elles se manifeste dans leur vie de tout les jours. Jésus a dit que nous reconnaîtrions Ses vrais disciples par la qualité de l’amour qu’ils manifestent les uns envers les autres.

Le fruit de l’Esprit est tellement important dans nos vies ! Les chrétiens qui vivaient à Corinthe, à l’époque où fut écrit le Nouveau Testament, manifestaient les neuf dons de l’Esprit􀁿ils parlaient en langues, prophétisaient et accomplissaient des miracles. Cependant, ils ne possédaient pas le fruit issu de ce même Esprit􀁿ils rivalisaient entre eux au sein de leur assemblée locale (1 Corinthiens 11.17-18) ; ils se poursuivaient en justice les uns les autres devant les inconvertis de ce monde (1 Corinthiens 6.1-8). Certains vivaient dans l’immoralité (1 Corinthiens 5.1-2). D’autres même prenaient part au repas du Seigneur tout en étant ivres (1 Corinthiens 11.20- 21). Lorsqu’il leur écrivit, l’apôtre Paul se montra plein de patience
et d’amour. Il voulait qu’ils puissent connaître l’Esprit capable de les investir de puissance, Lui qui leur avait déjà donné les dons pour édifier l’Eglise. Mais plus encore, Paul voulait qu’ils viennent à connaître l’Esprit qui sanctifie, et qui pouvait changer leurs caractères et les rendre semblables à Jésus.

Paul encourageait les Corinthiens à rechercher ardemment les dons de l’Esprit, mais il conclut en déclarant : « Et je vais encore vous montrer une voie par excellence » (1 Corinthiens 12.31). La « voie par excellence », c’est l’amour􀁿l’amour de Dieu tel qu’il est exprimé et décrit dans 1 Corinthiens 13. Là, nous y lisons qu’un jour les dons prendront fin, mais que l’amour, lui, continuera et demeurera (v. 8-10, 13).

La lumière provient de la fusion des sept couleurs de l’arcen- ciel, mais il n’y a qu’une seule lumière. De la même manière, le fruit de l’Esprit est constitué de plusieurs qualités de caractère􀁿pourtant il n’y a qu’un seul fruit, contrairement aux dons de l’Esprit. Il existe plusieurs dons spirituels, et le Saint- Esprit les distribue à chaque individu comme Il lui plaît. L’un reçoit un don particulier, tandis que l’autre en reçoit un différent (1 Corinthiens 12.11). Par contre, le fruit de l’Esprit ne peut pas, lui, être séparé􀁿c’est une chose indivisible. Il peut être résumé en un mot : l’amour. De même que l’orange est recouverte et protégée par une peau extérieure, l’amour est l’élément unitaire du fruit spirituel.

Prochaine leçon