Leçon 7: La Fidélité: Le Fruit de La Foi

La fidélité signifie être rempli de foi. Or la foi est le grand thème de la Bible. Elle apparaît tout d’abord dans Genèse 4 quand Caïn et Abel apportent à Dieu leurs offrandes. Dieu accepte l’offrande d’Abel et rejette celle de Caïn. Ce passage ne nous précise pas la raison de ce choix entre les deux frères, mais dans Hébreux 11 nous apprenons que c’est la foi d’Abel qui fit la différence (11.4).

Nous ne pouvons pas dissocier Dieu de la foi. Par exemple, Dieu est l’auteur de notre salut, Sa grâce en est la source et notre foi est le canal par lequel nous le recevons. Notre relation avec Jésus-Christ est fondée sur la foi : « En effet la justice de Dieu s’y révèle (dans l’Evangile) par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi » (Romains 1.17). « Car nous marchons par la foi et non par la vue » (2 Corinthiens 5.7). La foi est la base même de notre relation avec Dieu au travers de Son Fils. « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire ; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent » (Hébreux 11.6).

Dans cette leçon, vous apprendrez qu’il existe différents aspects de la foi, et que l’un de ces aspects n’est autre que la fidélité en tant que fruit de l’Esprit. Votre fidélité constitue la preuve de votre foi. Elle se fonde sur la foi en Dieu et sur une profonde confiance permanente qui vous soutiendra à tout moment dans la vie. La preuve de votre fidélité se manifeste au travers de votre loyauté et de votre vie chrétienne consistante. Ce fruit est-il présent dans votre vie ? Cette leçon vous aidera à examiner votre fidélité au royaume de Dieu et vous encouragera à laisser le Saint-Esprit produire ce fruit toujours plus en vous.

IDENTIFICATION DE LA FIDELITE

Six sortes de foi

Mais le fruit de l’Esprit est: amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité… (Galates 5.22)

Certaines traductions de la Bible utilisent le mot foi plutôt que fidélité lorsqu’il est question du fruit de l’Esprit dans Galates 5.22, mais comme nous le verrons plus loin, le mot fidélité se rapproche plus du sens exact du texte original. Dans sa signification la plus large, la foi est notre inébranlable croyance en Dieu et en l’Evangile, et par conséquent elle est le tronc plutôt que le fruit. Le fruit de l’Esprit représente des qualités ou des attributs ; ainsi, la fidélité est la qualité de celui qui a la foi.

Avant de pouvoir étudier ce qu’est la fidélité, en tant que fruit de l’Esprit, il nous faut d’abord comprendre la signification du mot foi. Pour ce faire, nous allons considérer six aspects de la foi. En effet, la foi s’exprime elle-même de bien des manières.

1. La foi naturelle. Chacun de nous est né avec une foi naturelle, qui est simplement liée à la raison humaine. C’est la foi que vous avez quand vous prenez l’avion. Vous devez alors croire que celui-ci est en bon état et que tout a été fait pour qu’il puisse voler. Vous devez aussi croire que le pilote a la formation appropriée et qu’il est capable de faire décoller l’avion et de le faire atterrir ensuite à la destination prévue. Tous les jours, nous devons exercer notre foi naturelle de bien des manières􀁿lorsque nous mangeons un repas préparé par d’autres personnes, lorsque nous traversons la rue à un carrefour dangereux, lorsque nous appuyons sur l’interrupteur pour allumer la lumière, et il en est de même lors de nos relations avec les autres : nous dépendons de certaines croyances sur lesquelles nous avons décidé, dans le passé, que nous pouvions nous appuyer parce qu’elles sont dignes de confiance. Dans ce cas-là, une personne croire ou avoir la foi intellectuelle que Dieu existe sans avoir pour autant de relation personnelle avec lui.

2. La foi qui sauve. Cette foi est communiquée au coeur par la Parole de Dieu lorsqu’elle porte l’onction de l’Esprit Saint : « C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (Ephésiens 2.8-9). C’est la foi que Dieu vivifie dans nos coeurs lorsque nous entendons le message de l’Evangile. La part qui nous revient est d’agir d’après cette foi, de confesser nos péchés et d’accepter le don divin du salut. Lorsque le geôlier demanda à l’apôtre Paul : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Paul lui répondit : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16.30-31).

3. La foi vivante. Après avoir accepté Christ, nous avons alors une foi ferme, une confiance inébranlable en Dieu, une foi qui demeure en nous. Cette foi nous aide à maintenir notre confiance en Dieu quoi qu’il arrive, parce que nous sommes en sécurité en Lui. La foi vivante nous empêche d’être vaincus, dépassés et écrasés par nos épreuves. C’est la foi dont parle Paul dans 2 Corinthiens 4.13 : « Et comme nous avons le même esprit de foi, selon ce qui est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ! nous aussi nous croyons, et c’est aussi pourquoi nous parlons. »

4. Le don de foi. Cette foi est un don surnaturel du Saint- Esprit qu’il donne à l’Eglise selon Sa volonté : « A un autre (est donné) la foi ; par le même Esprit » (1 Corinthiens 12.9). Cette foi se manifeste dans l’Eglise par des miracles, des guérisons et autres manifestations de l’Esprit de Dieu. C’est la foi de Dieu agissant au travers de l’homme.

5. Le fruit de la foi (la fidélité). Contrairement au don de foi, la foi en tant que fruit de l’Esprit croît en nous (voir 2 Corinthiens 10.15 ; 2 Thessaloniciens 1.3). Jésus a évoqué cette foi dans Marc 11.22 : « Ayez foi en Dieu. » Littéralement, cela signifie : « Ayez la foi qui est en Dieu » ou encore « Ayez la foi que Dieu possède. » Cette foi se révèle par une qualité ou attitude de loyauté.

6. La foi en tant que croyances. Lorsqu’on parle de la foi de quelqu’un ou de sa profession de foi, on parle de ce que cette personne croit, c’est-à-dire du contenu de sa foi, comme dans Actes 6.7 : « La parole de Dieu se répandait, le nombre des disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi. » En d’autres termes, ces sacrificateurs acceptèrent la doctrine de l’Evangile ; ils furent gagnés par la puissance des vérités de Christ. Cette doctrine, ces vérités, devinrent leur foi.

Définition de la fidélité

Il est révélateur de voir comment le mot fidèle est utilisé dans l’Ancien Testament. Dans Nombres 12.7, nous trouvons la racine de ce mot : « aman » qui peut signifier « construire, soutenir, rendre ferme, être établi de façon permanente, faire confiance, être authentique, être certain de quelque chose. »

Du mot aman vient le mot emun (foi) qui est utilisé dans Deutéronome 32.20 avec une connotation négative pour parler de l’infidélité des Israélites ; aman donne également le mot omenah (confiance), comme dans Exode 18.2l où il est parlé de choisir des hommes dignes de confiance. Le mot amen vient aussi du mot aman, comme dans Nombres 5.22 (« Qu’il en soit ainsi ! »). Ainsi, à partir de ces exemples, nous pouvons voir que dans l’Ancien Testament, l’idée première du mot fidélité est liée à la notion de confiance, fermeté et certitude.

Dans le Nouveau Testament, le mot pistis est traduit par le mot foi dont l’idée centrale est celle d’une pleine persuasion ou conviction fondée sur l’écoute, comme dans Romains 10.17 : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ. » Et dans Matthieu 23.23, pistis est lié à la confiance et à la fidélité.

Il est intéressant de noter que Jésus a mit l’accent sur le fait qu’Il est la vérité et qu’il faut Lui faire confiance en répétant cette double expression : « en vérité, en vérité », c’est-à-dire « amen, amen », 25 fois dans l’Evangile de Jean. Il est fait mention pour la première fois de cette expression dans Jean l.51.

Le mot foi n’apparaît que très rarement dans l’Ancien Testament, mais celle-ci était déjà présente dans la vie des saints qui vécurent pendant cette période. Hébreux l1.2 parle de la foi que les anciens ont possédée et grâce à laquelle ils « ont obtenu un témoignage favorable. » Ce chapitre est consacré à la foi des hommes et des femmes de l’ancienne alliance. Comme nous, ils furent sauvés par la foi, mais ils furent sauvés par la foi en
l’Agneau de Dieu qui allait venir, tandis que nous sommes sauvés par ce même Agneau qui a été immolé. Ils vécurent dans l’ombre de Sa venue ; nous vivons dans la réalité (voir Colossiens 2.17) ; la seule différence étant que l’ombre ne nous permet pas toujours de voir la réalité, mais ce fut le cas ici !

Le livre d’Esther rapporte, par exemple, l’histoire étonnante d’une délivrance surnaturelle opérée par la main de Dieu, bien qu’il ne soit jamais fait mention de Son nom. Son « ombre » est présente, même si nous ne Le voyons pas. C’est d’ailleurs une vérité réconfortante􀁿même si nous ne Le voyons pas à l’oeuvre dans des circonstances particulières. Il est là, prêt à nous délivrer. Le Psaume 121.5 promet : « L’Eternel est celui qui te
garde, l’Eternel est ton ombre à ta main droite. » Il n’est fait mention de la foi qu’à deux reprises dans l’Ancien Testament : dans Deutéronome 32.20 et dans Habaquq 2.4. Mais son ombre est toujours là et sa présence se ressent tout au long des livres de l’Ancien Testament. Cela est, d’ailleurs, confirmé dans Hébreux 11. Ce chapitre indique aussi clairement que la fidélité est la véritable signification du mot foi en tant que fruit de l’Esprit.

Nous avons déjà dit que le mot pistis avait été traduit soit par foi, soit par fidélité, suivant les différentes traductions de la Bible ; la raison étant que dans notre relation avec Jésus-Christ, deux aspects sont à considérer. La foi est ce qui unit le plus intimement notre esprit à notre Maître Jésus-Christ. Elle représente, tout d’abord, la confiance que nous avons qu’Il nous sauve de manière complète et parfaite (voir Jean 1.12 ; Hébreux
7.25). Deuxièmement, la foi en Christ a pour conséquence l’entière consécration de la personne sauvée à son Sauveur. Le premier aspect de la foi nous lie à Jésus en tant que notre Sauveur ; tandis que le second nous lie à lui par une loyauté totale. »Celui qui déclare demeurer en lui, doit marcher aussi
comme lui le Seigneur a marché » (1 Jean 2.6). Ainsi, les deux usages principaux du mot pistis se rapportent à ce qu’on croit et à la fidélité.

Dans la langue grecque usuelle, le mot pistis est habituellement utilisé pour parler de « loyauté », la caractéristique d’un homme fiable (William Barclay, 1976, p. 51). Le mot loyauté signifie simplement « digne de confiance » et fait référence à quelqu’un à qui l’on peut se fier totalement.
Cette loyauté est associée au concept de vérité et de fiabilité lorsqu’il s’agit de nos rapports avec autrui (Guthrie, 1973, p. 140). Une personne fiable est une personne sur laquelle on peut toujours compter pour faire ce qui est bien et tenir ses promesses. Ainsi, la fidélité en tant que fruit de l’Esprit renferme les idées fondamentales d’intégrité, de loyauté, d’honnêteté et de sincérité.

DESCRIPTION DE LA FIDELITE

La fidélité de Dieu

La fidélité est un attribut de la sainte Trinité. Dieu le Père est fidèle : « Tu reconnaîtras donc que c’est l’Eternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa bienveillance jusqu’à la millième génération envers ceux qui l’aiment et qui gardent ses commandements » (Deutéronome 7.9 ; voir aussi 1 Corinthiens 10.13). Notre cher Seigneur Jésus est appelé, Lui, « Fidèle et Véritable » (Apocalypse 19.11). Il est l’auteur de notre foi et la
mène à la perfection (Hébreux 12.2). Et la fidélité est un attribut de l’Esprit Saint : « Le fruit de l’Esprit est…fidélité » (Galates 5.22).

A maintes reprises, la Bible rend témoignage de la fidélité de Dieu. Voyons un peu ce qu’il en est :

1. Il est revêtu de fidélité. « La justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité la ceinture de ses hanches » (Esaïe 11.5). Ceci nous rappelle que la fidélité fait partie intégrante de Sa nature même.

2. Il est fidèle pour tenir Ses promesses. « Confessons notre espérance sans fléchir, car celui qui a fait la promesse est fidèle » (Hébreux 10.23). La Parole de Dieu est remplie de promesses et celles-ci nous appartiennent. Pierre nous dit que par Sa propre gloire et par Sa vertu « les promesses les plus précieuses et plus grandes nous ont été données » (2 Pierre 1.4). Si Dieu vous a promis quelque chose, vous pouvez saisir Sa promesse au moyen de la foi et de la prière, car Il est fidèle.

3. Dieu est aussi fidèle pour pardonner. Cette assurance nous est donnée dans 1 Jean 1.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. » Son pardon n’est pas fondé sur ce que nous ressentons, mais sur notre foi à croire qu’Il fera ce qu’Il a promis.

4. Dieu est fidèle pour nous appeler. Son premier appel est pour notre salut ; puis, Il nous appelle à Le servir, comme Il a appelé Pierre près du lac de Tibériade. Il appelle le rétrograde à revenir à Lui (voir Jérémie 3.12, 22). Il nous appelle afin de nous révéler Son plan et Sa volonté à notre égard, comme Il le fit pour Samuel (1 Samuel 3.10-11). Il nous appelle à la sanctification et à la sainteté (1 Corinthiens 1.2). Et un jour, Il nous appellera à
Le rencontrer dans les cieux, selon Sa promesse (1 Thessaloniciens 4.13-17). Et dans l Thessaloniciens 5.24, nous avons cette promesse : « Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera. » Vous a-t-Il appelé pour accomplir une tâche pour Lui ? Vous pouvez avoir confiance en Sa fidélité : Il
fera ce qu’Il a promis. Avec le prophète, nous pouvons dire : « C’est que la bienveillance de l’Eternel n’est pas épuisée, et que ses compassions ne sont pas à leur terme ; elles se renouvellent chaque matin. Grande est ta fidélité ! » (Lamentations 3.22-23).

Les principes de la fidélité

Romains 5.1-2 nous dit qu’étant « donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ; c’est à lui que nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes. » Ainsi la foi est le fondement de la fidélité et des autres vertus qui constituent le fruit de l’Esprit. La nouvelle vie en Christ doit être une vie de fidélité et de sincérité, par contraste avec l’ancienne vie de péché. Il y a
quelques principes importants se rapportant à la fidélité que nous devons étudier maintenant. Ces principes devraient modeler le style de vie du chrétien et avoir un impact sur toutes ses relations.

1. La fidélité et l’amour. Galates 5.6 déclare : « Car, en Christ-Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, mais la foi qui est agissante par l’amour. » La foi comme fondement exige l’amour pour s’exprimer et être efficace. De même qu’un mari et une femme se prouvent leur amour en étant fidèles l’un à l’autre, pareillement nous prouvons notre amour pour Dieu par notre fidélité à Sa Parole et Sa volonté.

2. La fidélité et la souffrance. La fidélité inclut la souffrance pour Christ et avec Christ. A cet égard, la fidélité est étroitement liée à l’endurance, dont nous avons parlé dans une leçon précédente. L’épître aux Hébreux fut rédigée dans un contexte de persécution acharnée. C’est dans un tel environnement que la foi est véritablement mise à l’épreuve. La fidélité et l’endurance dans l’épreuve sont mentionnées dans Hébreux 6.12 : « …en sorte que vous ne soyez pas nonchalants, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et l’attente patiente, reçoivent l’héritage promis. » La fidélité en tant que fruit de l’Esprit endure en tous temps.

3. La fidélité et les voeux. La fidélité comme fruit de l’Esprit a beaucoup de traits communs avec la morale et l’éthique chrétienne. Ce fruit béni fait de la vie chrétienne une vie responsable où nos paroles et nos actions comptent. Il fut un temps où la parole d’un homme avait une grande valeur, et où
une poignée de mains comptait autant qu’un contrat écrit. Cela ne semble plus être le cas à notre époque. Mais l’homme qui marche avec Dieu doit être différent, parce que le fruit qui est loyauté, honnêteté et sincérité est en lui. Le Saint-Esprit donne la puissance au chrétien pour qu’il soit un homme de parole􀁿un homme qui tient ses promesses. Ecclésiaste 5.4 déclare : « Mieux vaut pour toi ne pas faire de v􀂰u, que d’en faire un sans l’accomplir. » Personne n’est tenu de faire des v􀂰ux ou des promesses, mais si vous faites un v􀂰u et ne vous y tenez pas, vous ratez l’occasion de manifester le fruit de l’Esprit. L’homme de Dieu selon le Psaume 15.4 paie ses dettes, honore sa parole, et garde son honneur. Un chrétien de cette nature vaut plus que 20 autres qui parlent beaucoup mais dont personne ne croit les paroles. Ceux-ci ne possèdent pas le fruit de l’Esprit.

4. La fidélité et la loyauté. La fidélité comme fruit de l’Esprit nous rend loyaux vis-à-vis de Dieu, loyaux à l’égard de nos compagnons, amis, ouvriers, employés et employeurs. Celui qui est loyal soutiendra ce qui est droit et juste même quand il est plus facile de rester silencieux. Il demeure loyal qu’on l’observe ou non. Ce principe est illustré dans Matthieu 25.14-30. Les serviteurs qui furent fidèles et obéirent aux instructions de leur maître, même en Son absence, furent félicités et récompensés. Le serviteur infidèle, lui, fut châtié.

5. La fidélité et la cohérence. Nombreux sont ceux qui commencent un projet et ne le mènent jamais jusqu’à terme. Combien de choses avez-vous commencé sans jamais les finir ? Commencez-vous à prendre des habitudes chrétiennes comme les dévotions familiales, le culte personnel, la méditation de la Parole de Dieu, le paiement de la dîme, en vous arrêtant en route par la suite ? Prendre tant de résolutions sans vous y tenir est une
sorte d’infidélité. C’est un manque de cohérence. Un chrétien fidèle est un chrétien cohérent. Il est fidèle en assistant aux réunions de l’église, en tenant ses promesses et en accomplissant ce qu’il a décidé et commencé de faire. Paul exhorta Timothée par ces mots : « Insiste en toute occasion, favorable ou non » (2 Timothée 4.2). Ceci implique de la cohérence pour mener à bien les tâches que Dieu confie.

6. La fidélité dans l’intendance. Un intendant est la personne qui gère les affaires ou la propriété d’un autre. Nous sommes les intendants de Dieu, et Il nous fait confiance pour que nous accomplissions Son 􀂰uvre selon Sa volonté. C’est là le ministère qu’Il nous confie. La fidélité comme fruit de l’Esprit est de la plus haute importance dans le ministère évangélique. Cela transparaît dans les paroles de Paul au jeune Timothée : « Garde les bonnes instructions qui t’ont été confiées, avec l’aide du Saint-Esprit qui habite en nous » (2 Timothée 1.14, BNA). Quelles sont ces bonnes instructions confiées aux intendants de Dieu ? Tout d’abord, nous avons la responsabilité de partager le trésor divin, l’Evangile de Jésus-Christ, avec les autres. A Ses disciples, Jésus posa la question suivante : « Quel est donc l’intendant fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens de service pour leur donner leur ration de blé au moment convenable ? » (Luc 12.42). Nous devons être fidèles en nous efforçant de transmettre un bon enseignement biblique. L’apôtre Paul a dit : « Vous apprendrez ainsi. . . à ne pas aller audelà de ce qui est écrit » (1 Corinthiens 4.6). Paul était tellement convaincu que son enseignement était conforme à la Parole de Dieu qu’il déclara : « Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2.2). Et dans 1 Corinthiens 4.2, Paul écrivit aussi : « Du reste, ce qu’on demande des administrateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle ».

Nous sommes appelés à être des sentinelles avertissant le monde de la destruction à venir qui attend chaque pécheur qui ne se repent pas. Ezéchiel 3.18 nous avertit : « Quand je dirai au méchant : Oui, tu mourras ! si tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour avertir le méchant de se détourner de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son injustice, mais je te réclamerai son sang. » Nous vivons à une époque où
les hommes recherchent le plaisir et les gains personnels et égoïstes. L’intendant chrétien, lui, est fidèle et place les intérêts de son Maître avant les siens, 􀂰uvrant afin de récolter une moisson d’âmes pour le royaume de Dieu.

La fidélité dans l’intendance, c’est donner notre temps, nos talents et nos possessions au Seigneur, en nous souvenant que tout Lui appartient, et que nous n’en sommes que les gérants. Nous devons être fidèles avec les biens de notre Maître, car il est écrit : « Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à un autre, qui vous donnera ce qui est à vous ? » (Luc 16.12).

Matthieu 25 contient deux paraboles très importantes de Jésus concernant Ses intendants. Elles mettent l’accent sur deux choses que le Seigneur veut trouver parmi Son peuple à Son retour : une relation parfaite avec Lui et la fidélité à Son égard.

ILLUSTRATION DE LA FIDELITE

Des exemples bibliques

Joseph fut un très grand chef et un serviteur de Dieu fidèle. Il préféra aller en prison plutôt que d’être infidèle à son maître. Le récit de son admirable fidélité commence dans Genèse 37 et se poursuit jusqu’au chapitre 48.

Josué fut choisi pour conduire les Israélites en Terre Promise parce qu’il était fidèle et digne de confiance. Nous en avons un exemple dans Josué 9, quand il tint parole et refusa de tuer les Gabaonites.

Moise accomplit des miracles en présence de Pharaon ; pourtant Dieu fut prêt à le faire mourir parce qu’il fut désobéissant dans ce qui lui apparut comme une petite chose : il ne fit pas passer son fils par la circoncision (Exode 4.24). Il apprit que la fidélité inclut l’obéissance absolue. C’est certainement à partir de là que Moïse fut obéissant parce que dans Hébreux 3.5, il nous est dit que Moïse « a été fidèle dans toute la maison de Dieu comme serviteur. » Son obéissance comprend trois aspects : 1) il refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon (Hébreux 11.24). En d’autres termes, il choisit de suivre le chemin de Dieu plutôt que de bénéficier des privilèges de la royauté. 2) Il choisit d’être maltraité avec le peuple de Dieu. La fidélité dans l’obéissance est mise à l’épreuve quand il nous faut prendre des décisions qui, d’un point de vue humain, nous sont néfastes. 3) Il quitta l’Egypte, sans craindre la colère du roi. Quelquefois, l’obéissance exige que nous laissions des choses en arrière. Et Moïse fit tout cela parce que c’était un fidèle serviteur de Dieu.

David fut un homme de grande foi. Nous pouvons nous inspirer de sa vie car David prit Dieu au mot, comptant sur Sa fidélité à tenir Ses promesses. Quand David fut couronné roi d’Israël, Dieu lui promit que sa maison et son royaume n’auraient pas de fin. Et immédiatement, « David alla se présenter devant l’Eternel » (2 Samuel 7.16, 18). Ce fut certainement un temps de grand rafraîchissement spirituel pour David, car peu de temps après avoir quitté ce lieu béni, il remporta une grande victoire sur les Philistins.

La promesse que Dieu fit à David se réalisa, et le trône appartient désormais pour toujours à la maison de David. Lorsque l’ange Gabriel annonça la naissance de Jésus, il déclara : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. il régnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin » (Luc 1.32-33). La naissance de Jésus fut l’accomplissement fidèle de la promesse de Dieu faite à David.

Les hommes vaillants de David. David fut grandement aidé lors de ses combats par 30 hommes loyaux et vaillants qui furent son soutien et combattirent à ses côtés (voir 2 Samuel 23.8-39). Et David ne les oublia pas quand il fut couronné roi d’Israël. Pareillement, le Seigneur Jésus􀁿le plus grand des fils de David􀁿n’oubliera pas les Siens dans le monde qui ont combattu et combattent fidèlement le bon combat de la foi en témoignage de Son Nom.

Daniel fut fidèle à Dieu au risque même de sa vie. Il maintint fidèlement ses moments de prière et fut obéissant à Dieu dans tout ce qu’il fit, même face à l’opposition la plus farouche. Ses ennemis essayèrent de le prendre en faute mais ils ne purent rien trouver comme motif d’accusation. Il demeura fidèle à Dieu et à son pays même lorsqu’il fut emmené en captivité dans un pays étranger. Dieu honora sa fidélité en lui apportant la délivrance et les honneurs des hommes. Son histoire nous est rapportée dans le livre de Daniel.

Le roi Joas avait des trésoriers si honnêtes qu’ils n’étaient pas tenus de rendre compte de leurs dépenses (voir 2 Rois 12.15). Dans un cas similaire, les contremaîtres du roi Josias furent dispensés de rendre compte de l’argent versé aux ouvriers, parce qu’ils agissaient avec probité et étaient dignes de confiance (2 Rois 22.7). Ce sont là deux exemples très importants de fidélité à l’égard d’employés de tous niveaux ayant entre leurs mains la responsabilité délicate de l’usage des fonds publics.

Les apôtres du Nouveau Testament. Avant d’être rempli du Saint-Esprit, Pierre renia le Seigneur devant une servante (Luc 22.54-60). Mais après avoir été investi de puissance par l’Esprit Saint, il confessa sa foi avec hardiesse partout où il alla􀁿même devant les autorités les plus élevées de Jérusalem (Actes 4.18-20).

Lorsque vous lisez le livre des Actes ou n’importe quelle épître, vous découvrez de nombreux exemples de la fidélité des apôtres quand il fut question de prêcher l’Evangile sans crainte, même s’ils devaient être persécutés à cause de cela. L’auteur de l’épître aux Hébreux met puissamment en valeur leur foi dans le chapitre 11􀁿le chapitre de la foi. Il rappelle aux chrétiens juifs la grande fidélité des saints d’autrefois, parmi lesquels beaucoup
furent persécutés et devinrent même martyrs à cause de leur foi. Il résume le tout par cette exhortation:

Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée (Hébreux 12.1).

Applications personnelles

En tant que fruit béni de l’Esprit, la fidélité est d’une importance vitale pour le chrétien dans sa relation avec Dieu, les autres et lui-même. De même que la foi est la base de notre croyance et de notre communion absolue avec Jésus-Christ, la fidélité est la vertu de fiabilité et de loyauté qui fait du chrétien une personne sur qui on peut compter. Dieu cherche des hommes et des femmes fidèles qui veulent marcher avec Lui et Le servir. « J’aurai les yeux sur les fidèles du pays, pour qu’ils habitent auprès de moi ; celui qui marche dans la voie des gens intègres sera à mon service » (Psaumes 101.6).

La fidélité envers Dieu. Dans Deutéronome 32, dans les derniers jours de sa vie, Moïse met en garde Israël contre les dangers qu’il encourt en se détournant de la face de Dieu. La dernière chose qu’il leur reproche est leur infidélité (v 20). Et c’est ce dont parle le Seigneur au prophète Jérémie des années plus tard :

Parcourez les rues de Jérusalem, regardez, informez-vous, cherchez sur les places, s’il s’y trouve un homme, s’il y en a un qui mette le droit en pratique, qui recherche la fidélité et je pardonne à Jérusalem… Car la maison d’Israël et la maison de Juda m’ont tout à fait trahi􀁿Oracle de l’Eternel » (Jérémie 5.1, 11).

A cause de leur péché d’infidélité, les Israélites furent finalement emmenés en captivité. Mais Proverbes 28.20 nous donne une assurance : « Un homme fidèle sera comblé de bénédictions. » Une foi absolue en Dieu, comprenant le respect, l’obéissance et la soumission, représente notre première ligne de défense contre l’infidélité. Nous devons tout d’abord nous montrer fidèles envers Dieu avant de pouvoir l’être dans nos autres relations.

Peut-être nous posons-nous les questions suivantes : Ma fidélité envers Dieu est-elle aussi fiable que Sa fidélité envers moi ? Suis-je revêtu de fidélité ? Est-ce que je tiens les promesses que je fais à Dieu ? Suis-je fidèle en Lui exprimant mon amour pour Lui et en accomplissant mes voeux ? Est-ce que je souffre patiemment et de bon gré pour la cause de l’Evangile ? Suis-je un intendant loyal et conséquent ? Peut-on me faire confiance avec le trésor qu’Il a placé dans mes mains ? Ce sont là des questions importantes qui devraient nous inciter à rechercher une plus grande fidélité.

La fidélité envers les autres. Le fruit de la fidélité produit en nous par le Saint-Esprit devrait affecter nos relations avec tous ceux qui nous entourent. Les gens devraient être capables de nous voir comme des gens loyaux : agissant, parlant et nous comportant d’une manière qui inspire confiance. Le chrétien fidèle tiendra parole, sera cohérent dans sa vie chrétienne et prendra des habitudes qui sont agréables à Dieu. Il se révélera fidèle dans son foyer, aimant sa famille et oeuvrant pour leur bien. Il donnera à ses enfants une bonne éducation. Il sera un bon voisin, un bon employeur ou un bon employé. Il sera également fidèle dans sa fréquentation des lieux d’adoration et soutiendra son pasteur. Il assistera les autres dans leurs besoins, suivant ainsi l’exemple de Jésus. Et le corps de Christ sera fortifié et encouragé grâce à sa fidélité en toutes choses.

La fidélité envers soi-même. L’une de mes amies se préparait à partir en mission en Amérique du Sud. Lors d’une interview pour la radio, on lui demanda ce qu’elle allait faire là-bas. Elle répondit : « Je vais être ce que je déclare être. » Autrement dit, elle n’allait pas prétendre être un intendant fidèle de Jésus- Christ, mais elle allait en être un. Combien d’entre nous sommes vraiment ce que nous disons être ? Une personne fidèle envers
elle-même n’a pas deux visages. Dans le Psaume 119.113, David déclare : « Je hais les hommes indécis et j’aime ta loi. » Jacques 1.8, quant à lui, affirme qu’un homme irrésolu est « inconstant dans toutes ses voies. » Paul déclare que les diacres doivent être sincères (1 Timothée 3.8). Le mot grec pour mauvaise foi signifie « double langage. » Cela a le même sens que lorsque nous parlons d’une personne à double visage. De telles personnes s’expriment différemment suivant leur interlocuteur. Dieu veut que nous soyons ce que nous affirmons être, plutôt que d’avoir l’âme partagée quant à notre dévouement et consécration envers Lui.

Les récompenses de la fidélité. On raconte l’histoire d’un ingénieur qui embaucha un contremaître pour s’occuper de ses affaires. Cet ingénieur avait la réputation de construire des maisons d’une très grande qualité, ne faisant usage que des meilleures matières premières. Pendant de nombreuses années, l’ingénieur et le contremaître ensemble, main dans la main, construisirent un grand nombre de maisons de la plus haute qualité.

Un jour, l’ingénieur décida que le temps était venu de donner à son contremaître entière responsabilité, et il confia à celui-ci le soin de bâtir une maison moyennant une certaine somme d’argent. Cette construction devait être bâtie, comme d’habitude, avec les meilleurs matériaux disponibles. Cette fois, le contremaître travaillerait sans être supervisé. Celui-ci réfléchit et se dit que s’il utilisait des matières premières de qualité inférieure, la maison aurait la même apparence et personne ne verrait jamais la différence. De cette manière, il ne dépenserait pas la totalité de la somme et pourrait garder ce qu’il reste.

Lorsque la maison fut achevée, le contremaître invita avec fierté l’ingénieur pour qu’il l’inspecte. C’était une belle maison, et seul le contremaître en connaissait les défauts de construction. Imaginez son état de choc quand son employeur lui déclara que cette demeure lui était destinée, en récompense de ses nombreuses années de service. Il dut se dire en son fort intérieur : « Si j’avais su que la maison était pour moi, j’aurais utilisé les meilleurs matériaux. Maintenant, c’est trop tard, et je dois vivre dans ce que j’ai bâti. »

Rappelez-vous qu’un « homme fidèle sera comblé de bénédictions » (Proverbes 28.20). Celui ou celle qui possède le fruit de la fidélité dans sa vie entendra le Seigneur lui dire : « Bien, bon et fidèle serviteur ! » (Matthieu 25.21). Mais le serviteur infidèle sera jeté « dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matthieu 25.30).

Vers la fin de sa discussion sur la vie dans l’Esprit, l’apôtre Paul donna ce conseil aux Galates : « Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair , moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle » (Galates 6.7-8). Les récompenses de la fidélité sont l’approbation du Maître et la vie éternelle !

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