Leçon 1: Ceux qui dirigent et ceux qui suivent

« Je suis heureux de vous dire que nous avons choisi le responsable du groupe de jeunes », annonce un jour le pasteur. « Notre travail doit s’améliorer. Il y a autour de nous beaucoup de jeunes auxquels nous désirons apporter l’Evangile mais je ne peux pas remplir seul une tâche aussi importante. Dieu a donc pourvu en me donnant un excellent collaborateur, Monsieur Pedro Gonzales ».

Pedro sourit en s’avançant d’un pas vif au premier rang. « Merci », dit-il. « J’ai le sentiment que Dieu m’a conduit en me confiant cette position. Je vous demande de prier pour moi afin que je sois un bon dirigeant ».

C’était un grand moment pour Pedro. Né au sein d’une famille chrétienne, il a appris à servir le Seigneur dès son enfance. Il a toujours cru qu’un jour, Dieu le placerait à une position de dirigeant. « Je serai un dirigeant spirituel », a-t-il dit un jour à ses frères aînés. « Peut-être que les membres de ma
propre famille seront avec ceux qui me suivront ».

Ses frères se moquèrent de lui. « Quel grand dirigeant tu seras ! » disaient-ils en se moquant. Même ses parents le prévenaient. « Fils, ne te fais pas de grandes idées » lui disait son père.

Pourtant, maintenant, ses rêves se sont réalisés. Il a été choisi parmi ses frères et les autres membres de l’église. « Je montrerai à mes frères », disait-il dans son coeur. « Je montrerai à tout le monde quel bon dirigeant je peux être. Je vais faire des plans bien ordonnés et je vais donner des instructions claires aux jeunes. Je veillerai à ce que les choses se fassent comme il convient, et l’oeuvre du Seigneur prospérera ».

Que pensez-vous de Pedro ? Est-ce qu’il a vraiment compris la signification de la tâche du dirigeant ? Est-ce qu’il sera un bon dirigeant ? Dans cette leçon, nous examinerons l’exemple de l’un de ceux qui furent choisis par Dieu pour diriger. Cela nous aidera à répondre aux questions précédentes. Nous allons commencer à étudier ce que sont les dirigeants et comment ils travaillent avec les autres afin d’accomplir les plans de Dieu.

L’IDEE DE DIRECTION DANS LE PLAN DE DIEU

Avant de revenir à Pedro Gonzales, considérons la question fondamentale qui est de savoir pourquoi nous nous intéressons à cette idée de direction ? Pourquoi est-ce qu’il y a des dirigeants ? Si vous réfléchissez à cela, vous réalisez très vite que cette idée de dirigeant se manifeste là où deux ou plusieurs personnes font quelque chose ensemble. « Vous prenez ce bout-là et je prendrai l’autre », dites-vous à la personne avec qui vous cherchez à
soulever une lourde caisse ou une poutre. Votre compagnon accepte votre suggestion, et vous êtes soudain celui qui dirige. Lorsque les membres d’une famille travaillent ensemble, un dirigeant devient nécessaire. Dans les champs ou au travail, il y a des dirigeants ; de même qu’à l’école ou à l’église. Pourquoi en est-il ainsi ? Pouvez-vous en donner la raison ?

Définition de ce que l’on entend par direction

Ceux qui dirigent deviennent nécessaires dès que l’on désire parvenir à un certain but – achever quelque chose. L’idée du conducteur spirituel existe parce que Dieu a un but. Il y a quelque chose qu’Il veut voir accompli. Il veut exprimer Son amour et Sa miséricorde envers tous les hommes sur la terre, et Il veut être aimé et adoré par eux. Dieu a élaboré un plan pour faire cela. C’est pourquoi, lorsque l’on parle de plan de Dieu, on veut dire que Dieu cherche à réaliser Ses desseins selon une manière précise, spécifique. Sa volonté ne s’accomplit pas par hasard, par chance. Dieu a un plan. Il sait à l’avance quel but Il poursuit et comment Il agira pour y parvenir.

L’un des aspects importants du plan de Dieu est que l’oeuvre du Seigneur doit être accomplie par des hommes et des femmes qui sont tous conduits par le Saint-Esprit, revêtus de Sa puissance. Dieu choisit des hommes ; Il leur confie des tâches précises dans le but d’accomplir Ses desseins.

Evidences de l’idée de direction

Récits historiques

Il ne fait aucun doute que l’idée de direction, qui est à la fois un concept et un principe, est bien inclue dans le plan de Dieu. Nous savons cela de nos études des récits bibliques qui parlent des relations entre Dieu et l’humanité. Lorsque nous lisons les récits bibliques, nous voyons que Dieu n’a jamais accompli Ses objectifs en donnant à tous ceux qui étaient concernés, par un message ou un plan d’action, des instructions absolument identiques. Sa méthode consiste à oeuvrer par l’intermédiaire de personnes individuelles, qui, à leur tour, partagent et impliquent les autres selon ce qu’elles ont reçu du Seigneur.

Dieu demande à certaines personnes de s’assurer que Ses plans seront exécutés. Il en résulte que des hommes ou des femmes responsables prennent la tête et, que dans de nombreux cas ils organisent des groupes qu’ils conduisent vers le but indiqué par le Seigneur. Par conséquent, nous pouvons affirmer que les évidences historiques sont là pour nous donner la preuve que l’idée de direction est bien inclue dans le plan de Dieu. Nous trouverons plusieurs de ces évidences dans ce cours.

Appels directs et instructions

Dans un certain nombre de récits bibliques, on a l’exemple concret de l’appel de Dieu qui annonce à des hommes qu’ils ont été choisis en vue de l’accomplissement de Ses plans. Dans plusieurs cas, Dieu donne des instructions détaillées. Une nouvelle évidence de la nécessité d’un dirigeant dans le plan de Dieu est celle de Ses appels directs et de Ses instructions. Nous pouvons citer l’exemple de Paul dont nous parlerons à la leçon 3.

Les dons du ministère

Les auteurs de la Bible, inspirés par le Saint-Esprit, déclarent que Dieu a donné à l’Eglise des gens capables de remplir des positions précises. Ces personnes sont appelées apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et enseignants (Ephésiens 4.11-16 ; Romains 12.6-8). Ces personnes occupent assurément des positions de dirigeants. En outre, Dieu accorde à l’Eglise des possibilités et des opérations qui exigent une direction, par exemple le don d’administration ou de direction et le don de service. Les exégètes emploient le terme de dons du ministère pour ce genre de personnes ou d’opérations. Ces dons spirituels sont des évidences de l’importance de l’idée de direction dans le plan de Dieu.

Qualifications et responsabilités

Une autre évidence de la nécessité de direction, dans le plan de Dieu, est la liste détaillée que nous donne la Bible lorsqu’elle décrit les qualifications et les responsabilités de ceux qui dirigent. Dans l’Ancien Testament, nous trouvons de nombreux détails concernant les sacrificateurs et les rois. Dans le Nouveau Testament, les qualifications pour les conducteurs spirituels dans l’Eglise sont clairement établies. Le souci des apôtres était de voir, dans les positions de dirigeants, des personnes ayant de réelles qualités sur le plan spirituel, moral et mental.

Un peu plus loin dans le cours, nous étudierons plus en détail ce que sont l’appel de Dieu, les dons spirituels et les qualifications de ceux qui dirigent. Nous considérerons des exemples bibliques. Nous faisons mention de cela maintenant, simplement pour prouver, une fois encore, que l’idée de direction est bien inclue dans le plan de Dieu.

Les structures de l’église, familières à la plupart d’entre nous, ont été établies en se basant sur le fait que l’homme croit que Dieu appelle des dirigeants et les guide pour que Ses desseins s’accomplissent sur la terre. L’existence d’une église structurée et celle de divers genres de ministères chrétiens, à travers le monde, est la preuve que Dieu se sert de dirigeants.

UN EXEMPLE BIBLIQUE : JOSEPH

L’église locale, avec sa congrégation et son lieu de culte, est habituellement le résultat d’oeuvre d’un ou de plusieurs conducteurs spirituels. Ce genre de personnes expérimente l’appel de Dieu et Sa direction, elles travaillent pour gagner des âmes et former les chrétiens. La préservation et le développement de telles activités demandent d’autres dirigeants.

Nous pouvons maintenant retourner à Pedro Gonzales. Son histoire indique que le pasteur était le style de dirigeant décrit cidessus. Ce pasteur, travaillant à l’accomplissement des desseins de Dieu, a réalisé qu’il avait besoin d’un collaborateur, et c’est alors que Pedro fut choisi en vue d’une position de responsabilité.

Pedro, vous l’avez remarqué, était destiné à se charger du groupe de jeunes. En même temps, il devait rester soumis à la direction de son pasteur. Retenez ce principe, nous l’étudierons plus tard : La plupart des dirigeants sont des dirigeants avec une position intermédiaire. Ils suivent d’autres conducteurs spirituels, et tous suivent le Seigneur.

Revenez maintenant aux pensées et aux actions de Pedro lorsqu’il a été présenté comme dirigeant. Il ressentait qu’il était conduit par Dieu, et il a demandé à ce qu’on prie pour lui. Selon ses déclarations, il désirait également se préparer avec soin et distribuer des instructions précises. Il voulait voir l’oeuvre de Dieu prospérer.

Tout cela semble excellent. Pouvez-vous néanmoins discerner le genre de problème que pourrait susciter une telle manière de penser ? Qu’en est-il de l’orgueil ? Pedro a-t-il tendance à se montrer fier de sa nouvelle position et de s’en vanter ? Est-il peut-être trop prompt à vouloir se servir de son
autorité pour donner des instructions ? Comment un chrétien devrait-il réagir lorsqu’une position semblable lui est confiée ?

Nous pouvons trouver de l’aide pour répondre à ce genre de questions en lisant, dans la Bible, des expériences de dirigeant. Un des exemples le plus complet et le plus détaillé est celui de l’histoire de la vie de Joseph. Cette histoire est certainement plus qu’un récit historique. Dieu l’a également préservée pour nous comme une superbe étude du comportement humain et des principes liés au dirigeant.

Même si vous avez l’impression de connaître parfaitement ce récit, prenez maintenant le temps de le relire car nous allons l’examiner sous un angle qui sera peut-être nouveau pour vous. L’histoire complète se trouve dans Genèse 37, 39 à 48. Les portions de notre étude sur la direction sont les chapitres 37, 39- 42 ; 41.1-25 ; 43.1, 15, 24-31 ; 45.1-15. Cela vous semble peutêtre une longue lecture, néanmoins, vous la trouverez intéressante et elle mérite que l’on s’y attarde.

Nous nous pencherons ensuite sur un résumé de l’histoire de Joseph. Nous nous arrêterons sur quelques caractéristiques de Joseph et nous essayerons de répondre à la question suivante : quel genre d’homme Joseph était-il ? Ses qualités sont considérées sous trois aspects différents : nous verrons d’abord ses qualités personnelles, puis ses pensées et ses sentiments et pour finir ses actes. Le succès d’un dirigeant dépend de l’ensemble de ces divers éléments.

Lorsque vous lisez un ouvrage consacré à l’idée de direction, vous trouvez que les qualités personnelles sont désignées comme les traits de caractère du dirigeant, ses pensées et ses sentiments deviennent ses attitudes et ses actes entrent dans le domaine de sa conduite. Dans cette étude, nous utiliserons le terme caractéristique pour les englober tous. Il serait cependant utile que vous compreniez le sens de chacun de ces termes, c’est pourquoi nous les utiliserons parfois au cours de notre étude.

Joseph – un dirigeant dans l’esclavage

« Tu penses devenir notre chef et dominer sur nous ! Vraiment ? » C’était par ce genre de paroles, dites sur un ton ironique, que Joseph apprit ce que ses frères pensaient des rêves qu’il venait de leur raconter. Il a rêvé qu’il serait un jour un grand dirigeant. Ses frères avaient une autre idée, qui est fausse mais qui pourtant est partagée par beaucoup : Ils pensaient que l’objectif principal de l’idée de direction est de donner à une personne le pouvoir de dominer sur les autres – pour diriger, donner des ordres.

Les expériences de Joseph, racontées dans la Bible, nous montrent que l’idée de Dieu concernant le dirigeant ne correspond pas à cela. Joseph éprouvait, peut-être, un certain orgueil à partager ses rêves, pourtant rien, dans sa vie, ne suggère que ce soit un homme vantard ou tyrannique envers les autres. Son sentiment concernant ses rêves était, probablement, plus de l’étonnement, de la stupeur, et il voulait le partager ouvertement avec sa famille. Il semble qu’il était persuadé d’avoir été choisi par Dieu dans un but précis. Nous croyons cela car, plus tard, il dira à ses frères que c’était dans le plan de Dieu qu’il avait cette position de chef, non pas pour sa gloire, mais pour accomplir les desseins de Dieu à l’égard de beaucoup.

Joseph était probablement incapable de comprendre cela durant sa jeunesse, mais il a, manifestement, accepté sans aucune question le fait d’être dirigé par Dieu . La Bible répète plusieurs fois : L’Eternel était avec Joseph. Celui-ci en était conscient, et il nous prouve, par ses actes, qu’il avait confiance dans la direction de Dieu.

Lorsque les frères de Joseph, jaloux, vendirent le jeune homme comme esclave, il fut emmené en Egypte où un homme d’état l’acheta. Il n’a pas eu à attendre longtemps avant de se trouver dans une position de responsabilité, ce qui est, pour nous, l’illustration du principe de la position intermédiaire. Joseph était un esclave et il devait suivre les instructions de son maître. En même temps, le maître avait besoin de quelqu’un capable de l’aider à accomplir tout son travail. Il choisit donc Joseph comme un chef intermédiaire, et lui donna certaines responsabilités. Joseph était responsable de la maison et des affaires de son maître. Cela signifie qu’il devait gérer la propriété, l’argent et les employés. La Bible nous dit que l’Eternel donnait à Joseph du succès dans tout ce qu’il entreprenait : le maître avait donc remarqué son serviteur. Cela veut dire aussi, que Joseph
avait fait savoir autour de lui que Dieu était la source de son succès. Le fait que l’Eternel soit avec lui ne voulait pas dire que le travail était facile, mais plutôt que Dieu lui donnait la force de le faire. Cela ne veut pas dire non plus que Dieu lui évitait les problèmes ; Il lui accordait plutôt la sagesse, le courage et la foi dont il avait besoin pour les résoudre.

De graves difficultés surgirent au moment où la femme de son maître essaya de le tenter en lui faisant des avances. Joseph la repoussa catégoriquement en disant : « Je ne profiterai pas de ma position d’autorité et je ne trahirai pas mon maître qui m’a confié de telles responsabilités. Je ne pécherai pas non plus contre Dieu qui m’a béni ».

Nous voyons ici combien Joseph respectait son maître et, plus encore, combien il respectait les Ecritures et la volonté de Dieu. La femme persista dans ses avances, elle entra dans une grande colère envers Joseph qui la rejetait. Finalement, elle l’accusa faussement et par cela le fit jeter en prison.

Joseph – un chef en prison

Joseph devait avoir tout à coup l’impression que ses rêves ne se réaliseraient jamais. Il avait fait de son mieux, et ceux qu’il servait s’étaient retournés contre lui. C’est évident qu’avec son trait de caractère de bon dirigeant, Joseph n’a pas dit : « A quoi bon ? Les gens sont comme cela ? On ne peut faire confiance à personne ! ».

Joseph était intelligent et il était bien conscient d’avoir été traité injustement. Cependant, Il garda foi en Dieu et, le plus remarquable pour notre étude sur l’idée de direction, il continua à travailler efficacement et à avoir de bonnes relations avec les gens de différents niveaux sociaux. Même la vie en prison ne pouvait affecter l’influence dans la vie de Joseph, des rêves donnés par Dieu. Joseph révèle encore son caractère de dirigeant. La Bible ne nous donne aucun détail mais elle dit simplement que l’Eternel était avec lui et lui assurait son succès. Nous voyons le gardien lui confier la charge des autres prisonniers et de tout ce qui se faisait à l’intérieur de la prison.

Comment le geôlier avait-il compris que l’Eternel était avec Joseph ? Que peut faire un prisonnier pour montrer que Dieu lui a donné les talents d’un chef ? Qu’est-ce que le geôlier a vu ? Gardez à l’esprit ces quelques questions. Plus tard, en comparant l’histoire de Joseph à ce que nous apprennent certains livres au sujet de la direction, nous allons comprendre que Joseph démontrait plusieurs qualités typiques d’un dirigeant efficace.

Pendant que Joseph était en prison, deux des serviteurs du roi—le panetier et l’échanson du roi—furent déclarés coupables de crime. Comme Joseph était responsable, ils se trouvèrent sous sa surveillance. Un jour, il remarqua qu’ils semblaient découragés. Joseph se préoccupait d’eux. Il se sentait concerné par leurs problèmes. « Pourquoi êtes-vous tristes ? » leur demanda-t-il. Les deux hommes expliquèrent alors qu’ils avaient eu des songes troublants. Sans hésitation, Joseph prit la situation en main. « Dieu peut nous expliquer vos rêves », déclara-t-il. Cela prouve encore une fois sa confiance totale en l’Eternel et sa relation personnelle avec le Seigneur.

Dieu a donné à Joseph l’interprétation exacte des rêves et il a pu les expliquer aux deux hommes. Pour l’échanson, le rêve signifiait libération et retour à la cour du roi. Joseph profita alors sagement de l’occasion que Dieu semblait lui offrir. Mentionnant sa propre situation, il dit : « Souviens-toi de moi lorsque tu paraîtras devant le roi ; demande-lui d’examiner mon cas ».

« D’accord », répondit l’échanson. Hélas, une fois libéré, il oublia Joseph. Encore une personne qui n’a pas su répondre aux attentes de Joseph.

Deux ans après, c’est le roi qui a des songes troublants. Il commença à demander si quelqu’un pouvait les interpréter. Finalement, l’échanson se rappela de son expérience en prison. Il parla au roi de Joseph. Joseph fut emmené de la prison et donnant toute la gloire et l’honneur à Dieu, il interpréta les rêves du roi.

Joseph – un chef à l’heure du triomphe

« Ce rêve est l’annonce d’une famine imminente », expliqua Joseph au roi. « Ce pays va connaître sept ans de récoltes abondantes ; on aura plus de nourriture qu’il n’en faudra. Sept années de famine surviendront ensuite après une série de mauvaises récoltes. Les gens auront faim, non seulement ici mais dans tous les pays environnants. Il serait bon d’établir un plan selon lequel on parviendrait à accumuler des réserves pendant les bonnes années. On aurait alors de quoi manger pendant les sept mauvaises années ».

Le roi était impressionné par Joseph et sa sagesse. « Je vais te donner la responsabilité », a-t-il dit, « établis le plan que tu as décrit et charge-toi de le réaliser ». Joseph a donc été libéré de la prison et a été placé à une position de dirigeant à côté du roi lui même. Il a fait ses plans et a veillé à ce que la nourriture soit récoltée et placée en réserve.

Les résultats furent exactement ceux que Dieu avait révélés à Joseph. Lorsque la famine se manifesta, la distribution de la nourriture commença et la population fut sauvée de la disette. Beaucoup sont venus des pays voisins pour acheter de la nourriture. Joseph devient de plus en plus influent et on lui donna tout l’honneur et le respect qui lui étaient dus.

Un jour, alors qu’il surveillait la vente de grain à ceux qui étaient venus des autres pays, il a vu ses propres frères venir pour acheter de la nourriture. Ils ne l’ont pas reconnu car il avait des habits somptueux à cause de ses fonctions et il était très différent du jeune homme qu’ils avaient vendu comme esclave. Mais Joseph les avait reconnus. Ils s’inclinèrent devant lui, le respectant comme un roi. Le rêve qu’il deviendrait leur dirigeant se réalisa enfin.

Nous constatons, en lisant le récit biblique, que Joseph ne se glorifiait pas de sa position et qu’il n’essayait pas de se venger de la manière dont ses frères l’avaient traité. Il a plutôt utilisé cette occasion pour les aider à apprendre quelques leçons, non pour sa propre gloire mais plutôt avec gentillesse et pour les fortifier. Il n’avait pas honte enfin de montrer son émotion. Il pleura de joie et d’amour pour sa famille.

Ce qui est le plus important concernant le succès de ce dirigeant choisi par Dieu, c’est qu’il sait reconnaître, à l’heure de la puissance et du triomphe, qu’il est un instrument utilisé par Dieu et destiné à contribuer au bien des autres et à l’accomplissement des desseins de l’Eternel.

LES CARACTERISTIQUES D’UN DIRIGEANT SPIRITUEL

Parmi ceux qui se sont attachés à étudier minutieusement le sujet qui nous intéresse, aucun n’a jamais essayé de décrire ce que l’on pourrait appeler « un dirigeant typique ». Les recherches montrent que, chez ceux qui dirigent avec succès, certains ont des traits particuliers tandis que d’autres en ont des différents. Des centaines de pages ont été écrites à ce sujet. Un livre établit même une liste de 339 qualités requises chez un dirigeant. D’autres auteurs ont déclaré que le dirigeant ne peut être compris en termes de caractéristiques et que, par conséquent, il est inutile de discuter sur le sujet.

Nous ne croyons pas qu’il y ait un ensemble de caractéristiques, d’attitudes ou de conduites qui peut décrire, en lui-même, ce qui fait un dirigeant efficace. Pourtant, la valeur d’une étude, même brève, des caractéristiques du dirigeant est considérable. Nous l’avons déjà commencé en étudiant Joseph. Nous avons découvert que les traits de son caractère (le genre de personne qu’il était), ses attitudes (sa manière de penser, ses sentiments) et son comportement (sa manière d’agir) étaient ce qui avait fait de lui un chef efficace. Par exemple, nous savons des paroles de Pharaon que Joseph était un homme sage et averti ou aussi prudent (Genèse 41:39). Nous savons aussi que c’était un homme patient puisqu’il a su attendre pendant des années, en demeurant confiant, que s’accomplissent les plans de Dieu. Nous pouvons affirmer que la sagesse et la patience sont deux traits de caractéristiques d’un bon dirigeant. Cela ne veut pas dire que toute personne qui est sage et patiente sera un bon chef. Nous pensons que cela signifie plutôt que si nous désirons développer les traits d’un bon dirigeant, nous devons chercher le Seigneur pour développer la sagesse et la patience. Nous terminons en disant que si nous nous montrons sages et patients, nous possédons déjà deux des traits de caractère d’un dirigeant.

En passant en revue les meilleurs livres et manuels écrits par des professionnels, nous avons trouvé plusieurs listes de caractéristiques qui sont connus comme typiques pour des dirigeants efficaces. Les qualités qui reviennent le plus souvent sont les suivantes :

1. L’empathie
2. La capacité d’atteindre ses objectifs
3. La compétence
4. La stabilité émotionnelle
5. Le sentiment d’appartenir à un groupe
6. La capacité de partager ses responsabilités
7. La consistance et la fiabilité

Alors que nous examinerons ces qualités une par une, nous découvrirons qu’elles sont non seulement citées dans les livres consacrés au dirigeant mais que nous les trouvons aussi dans la Bible, comme les caractéristiques d’un bon chrétien. Nous discernerons, sans aucun doute, celles que les érudits estiment être nécessaires à tout dirigeant efficace ! La Bible en cite cependant d’autres qui sont les suivantes :

1. Le sentiment de l’appel de Dieu ou de la mission
2. Le fait d’être conscient d’être un canal par lequel Christ peut manifester Son amour pour le monde
3. La dépendance de la direction du Saint-Esprit
4. La vie exemplaire en accord avec les principes moraux et l’éthique chrétienne

11 Lisez à nouveau ces deux listes. Essayez de les écrire de mémoire. Gardez-les sur votre coeur et vérifiez si vous avez de telles qualités lorsque vous priez et méditez. Cela vous aidera à être un bon dirigeant.

Nous allons maintenant considérer les sept caractéristiques du dirigeant qui, selon les spécialistes, sont essentielles. Notre but est de répondre à la question : « Qu’est-ce qu’un chef ? » et ce en nous basant sur la manière dont la Bible voit les choses. Nous retrouverons la plupart des diverses caractéristiques au cours des leçons suivantes alors que nous examinerons plus en détail certaines attitudes et comportements associés à l’idée de
direction avec succès.

Que doit être un dirigeant ?

1. L’empathie. Le dirigeant peut aussi voir les choses à partir du point de vue de quelqu’un d’autre. Il s’efforce de comprendre ce que ressentent les autres. La Bible exprime cette même idée dans ce que nous appelons La Règle d’Or : « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le
pareillement pour eux » (Luc 6.31). L’auteur de l’Epître aux Hébreux dit : « Souvenez-vous des prisonniers comme si vous étiez en prison avec eux, et de ceux qui sont maltraités comme si vous souffriez avec eux » (Hébreux 13.3). Il nous est aussi demandé de nous montrer compréhensifs (1 Pierre 3.8) et de porter les fardeaux des autres (Galates 6.2). L’empathie est essentielle dans le service ou le témoignage chrétien, et par conséquent au dirigeant chrétien ou au conducteur spirituel.

2. La capacité d’atteindre ses objectifs. Celui qui dirige doit être capable de se fixer des objectifs et de travailler de manière à les atteindre. Un conducteur spirituel fixe des objectifs pour luimême et pour son groupe, et cela en accord avec les desseins de Dieu. L’apôtre Paul l’affirme avec clarté : « Je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ- Jésus » (Philippiens 3.14). Dans ses écrits, le concept du but à atteindre est évident. Il parle de ses « desseins », de ses « causes », de ses « intentions » et de ses « [Dieu] desseins éternels ». (Ephésiens 3.1, 10-11 et 2 Timothée 3.10 sont des exemples).

3. La compétence. Un dirigeant est capable de bien remplir ses tâches. Il possède l’habilité nécessaire à son travail. Il connaît les faits et sait où obtenir les informations qui lui permettront d’aider les autres. Il travaille dur et fixe des standards élevés pour lui-même et pour ceux qu’il dirige. Dans toute la Bible, on trouve de nombreuses allusions à la nécessité d’une compétence réelle et de beaucoup d’application dans l’oeuvre du Seigneur. Par exemple, voyons Exode 35-36 ; Proverbes 12.27 ; 22.29 ; 31.10- 31 ; 2 Timothée 2.15 ; Jacques 2.14-16 ; 2 Pierre 1.5-10.

4. La stabilité émotionnelle. Un chef doit savoir « garder la tête froide ». Il est raisonnable, confiant et gai. Il ne se met pas facilement en colère, n’est pas obstiné et ne se décourage pas aisément. Il est capable de réagir de manière paisible et avec élégance lorsque les choses ne se passent pas selon ses plans et que surviennent les difficultés. David exprime cette idée en se plaçant dans la position de quelqu’un dont la confiance en Dieu est totale. Dans tous ses problèmes, il déclare vouloir rester confiant et prêt à chanter les louanges du Seigneur. « Fortifie-toi et que ton coeur s’affermisse ! » dit-il. (Psaume 27.14). Voir aussi Ephésiens 4.31, 2 Timothée 4.5 et 1 Pierre 4.7.

5. Le sentiment d’appartenir à un groupe. Le dirigeant a le sentiment profond d’appartenir à un groupe. Il est conscient des intérêts de chacun et il éprouve de la joie à travailler avec d’autres. Pour le conducteur spirituel, il s’agit là des relations au sein d’un même corps, comme nous l’explique 1 Corinthiens 12 et Ephésiens 4. Il est absolument indispensable de comprendre, lorsque l’on est un conducteur spirituel, que les individus, membres d’un même corps, découvrent leur vraie vie et leur utilité quand elles sont « soutenues fortement par les jointures » (Ephésiens 4:16). Chacune des parties du corps aide à soutenir les autres. Les fonctions varient, tandis que le peuple de Dieu travaille ensemble, la direction spirituelle est l’une d’entre elles. La personne qui conduit les autres existe donc uniquement en relation avec ceux qui la suivent.

6. La capacité de partager ses responsabilités. Un dirigeant travaille en harmonie avec d’autres dirigeants. Il est capable d’accepter une position intermédiaire, et suivre d’autres responsables avec respect et loyauté. Il peut aussi désigner des personnes qui vont l’aider et leur faire confiance en leur donnant certaines tâches. Cette nouvelle caractéristique est étroitement liée au sentiment d’appartenir à un groupe. Elle met l’accent sur l’humilité, la confiance et le respect des autres. Un bon dirigeant a beaucoup de considération pour son prochain et le conducteur spirituel, lui, est conscient que Dieu a choisi d’oeuvrer par l’intermédiaire de l’homme, Sa création la plus parfaite. C’est pourquoi, les appels et les dons de tous doivent être respectés. Il nous est demandé de « nous soumettre les uns aux autres dans la crainte de Christ » (Ephésiens 5.21). Paul nous laisse un exemple en exprimant fréquemment son appréciation envers ses collaborateurs et ceux qui l’aident. Les références sont nombreuses mais nous nous contenterons de citer Philippiens 4.1-3, Colossiens 4.7-14, 1 Thessaloniciens 1.2-4.

7. La consistance et la fiabilité. Un dirigeant doit se montrer consistant et fiable. Il exprime de façon claire et honnête ce qu’il attend de son groupe et ensuite il aide chacun à travailler selon les plans établis. Il ne se montre pas soudain enthousiaste pour un projet pour ensuite l’oublier et changer ses plans sans en informer les autres. Il tient parole et observe les règles qu’il a lui-même établies pour chacun. Jésus a montré clairement qu’il est indispensable d’être consistant et fiable dans l’oeuvre de Dieu. « Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas bon pour le royaume de Dieu » (Luc 9:62). Paul disait : « Soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » (1 Corinthiens 15.58). Lisez également Galates 5.1 et Ephésiens 4.14.

Jetons un coup d’oeil en arrière et voyons où cette leçon nous a conduits. Nous avons premièrement parlé de Pedro Gonzales, ce jeune homme à qui l’on venait de confier des responsabilités. Nous avons ensuite étudié le récit de Joseph afin d’y découvrir les traits de caractère, les attitudes et le comportement d’un dirigeant dans une situation réelle. Enfin, nous avons considéré ce qui fait les caractéristiques d’un dirigeant et dont nous
trouvons la liste dans les manuels écrits à ce sujet. Tout cela nous a permis de découvrir que les qualités d’un chef de valeur sont aussi celles d’un vrai chrétien, et que Joseph est pour nous l’exemple à suivre.

Pensez une fois encore à Pedro. Qu’est-ce que nous pourrions lui dire pour l’aider à être un bon responsable ? Nous le trouvons face à divers problèmes, n’est-ce pas ? Il doit premièrement se souvenir qu’il occupe une position intermédiaire et qu’il oeuvre sous la direction du Seigneur et celle du pasteur de l’église. Il doit ensuite adopter une attitude plus humble. Il doit faire attention à ne pas se réjouir d’avoir une position supérieure à
celle de ses frères et des autres jeunes du groupe. Il doit réaliser qu’être un responsable chrétien est, quelque part, différent qu’être le patron d’une compagnie commerciale. Un bon dirigeant, comme Joseph, témoigne du respect à ceux dont la position est supérieure ou inférieure à la sienne. Un bon dirigeant ne se contente pas donner des instructions aux autres. Il travaille avec les autres. Il se montre prompt à pardonner les erreurs des
autres et il continue à les aimer, à espérer le meilleur d’euxmêmes ; même s’ils ont manqué à leurs engagements avec lui. Il cherche à les entraîner dans une vie plus consacrée, comme Joseph l’a fait pour ses frères, et ce afin d’accomplir la volonté du Seigneur.

 

Prochaine leçon