Leçon 5: Bâtir dans la communauté
Deux hommes étaient occupés à creuser un fossé. Un troisième personnage, passant par là, demanda à chacun :
« Que faites-vous avec cette pelle, monsieur ? »
« Oh, je creuse simplement un fossé ».
« Et vous, monsieur ? »
« Eh bien, moi, je suis en train de bâtir une école magnifique ».
Voyez-vous la différence entre l’attitude de ces deux hommes ? L’un d’eux considérait uniquement son travail comme une tâche pénible ; il ne discernait rien au-delà de ce qu’il était en train de faire à l’heure présente. Le deuxième, lui, voit beaucoup plus loin. Déjà il aperçoit la belle école qui, un jour, se tiendra à cet endroit.
Ressemblez-vous au premier ou au deuxième ouvrier ? Qu’avez-vous devant vos yeux ? Un beau bâtiment ou simplement de la boue dans laquelle il faut creuser ? Dans cette leçon, nous examinerons le fondement sur lequel nous devons construire ainsi que la façon dont nous devons le faire. Soyons de ceux qui bâtissent dans notre communauté !
Cette leçon vous aidera . . .
- Comprendre sur quel fondement vous devez bâtir.
- Expliquer pourquoi il est important de bâtir en compagnie d’autres chrétiens.
- Décrire la différence entre le fait de bâtir des « ponts » et des « murs ».
BATIR SUR UN FONDEMENT SOLIDE
Objectif 1. Décrire le fondement sur lequel vous devez bâtir votre vie.
Votre vie chrétienne ressemble beaucoup à un bâtiment. Sous n’importe quelle construction, surtout si elle est élevée, on doit trouver des fondations solides. Ces fondations sont soit en pierres, soit en béton. Elle servent à soutenir l’édifice tout entier. S’il n’y avait pas de fondations, le bâtiment s’écroulerait. Il en est de même dans notre vie chrétienne. Votre esprit communautaire doit être fondé sur le roc solide : Jésus-Christ. C’est Christ qui doit être votre fondement. « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3.11).
Un fondement biblique est indispensable à la croissance spirituelle. Dans Matthieu 7.24-27, Jésus nous raconte l’histoire de deux hommes qui avaient bâti leur maison, l’un sur le roc, c’est- à-dire sur un fondement solide, et l’autre sur le sable, sans se soucier des fondations. Il y eut des inondations ; la tempête faisait rage. La maison bâtie sur le sable s’est écroulée. La maison qui était bâtie sur le roc a tenu bon.
Dans ce récit, Jésus nous dit que l’homme sage qui a construit sa maison sur le roc est semblable à celui qui se soumet aux paroles de Christ. Le rocher sur lequel il a bâti représente l’obéissance aux enseignements du Seigneur. Par contre, l’homme qui a construit sa maison sur le sable est semblable à celui qui ne prête aucune attention à ce que dit Jésus. Le sable représente alors la désobéissance à Ses enseignements.
Dire que l’on croit en Christ est une chose, mais marcher dans l’obéissance à Ses paroles en est une autre. Jésus Lui-même a dit : « Quiconque me dit : Seigneur, Seigneur ! n’entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21).
Dans votre vie, vous avez besoin d’un fondement solide afin d’être soutenu à l’heure de la tempête. Celle-ci peut se présenter de bien des manières différentes : le décès d’un être cher, la maladie, la perte de vos biens ou encore la tentation. Lorsque nous avons bâti notre vie sur l’obéissance à Dieu, notre conscience est claire et nous restons confiants, sachant que le Seigneur nous aidera à traverser cette période mouvementée. Dans 1 Jean 3.21-22, nous lisons ceci :
Bien aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.
Il n’y a que si nous plaçons notre foi et notre fondement dans le Seigneur et dans Sa Parole que ceux-ci pourront nous garder à travers les moments difficiles. Jésus est-Il votre fondement ? Vous soumettez-vous à Sa Parole ?
BATIR ENSEMBLE
Objectif 2. Dire quelles sont les attitudes des croyants qui manifestent un esprit de communauté.
Après avoir posé les fondations, on peut commencer à construire. C’est alors qu’apparaît la partie visible de « l’édifice ». Nous ne bâtissons pas seulement sur le plan personnel mais nous faisons partie de l’Eglise universelle de Jésus-Christ—c’est-à-dire l’ensemble des croyants réunis en une structure complète dont le fondement est Jésus-Christ. La Bible nous dit ceci : « et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle » (1 Pierre 2.5). Et, dans Ephésiens 2.20-22, nous lisons encore :
Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l’angle. En lui, tout l’édifice bien coordonné s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit.
Nous sommes tous des pierres et nous appartenons au même édifice. Les Ecritures nous donnent de nombreuses instructions au sujet des relations que nous devons entretenir les uns avec les autres. Voici quelques conseils de Paul adressés à différentes églises :
Je vous exhorte donc . . . à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (Ephésiens 4.1-3).
Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine, mais s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l’édification nécessaire et communique une grâce à ceux qui l’entendent (Ephésiens 4.29).
Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, faites-vous grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ (Ephésiens 4.32).
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ (Galates 6.2).
Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi (Galates 6.10).
Mais par-dessus tout, revêtez-vous de l’amour qui est le lien de la perfection (Colossiens 3.14).
Ces versets montrent de façon explicite que, au sein de leur communauté, les croyants ont une grande responsabilité les uns à l’égard des autres. C’est au milieu d’eux, plus que partout ailleurs, que l’on doit retrouver un esprit communautaire, c’est-à-dire la communion fraternelle, un désir d’association, la sollicitude, la générosité et la capacité de recevoir. L’église primitive mettait en pratique un tel esprit (Actes 2.43-47).
Lorsque nous bâtissons en association avec d’autres, nous devons nous montrer capables de nous adapter. Je n’ai pas dit que nous devions faire preuve d’instabilité ! La personne capable de s’adapter est celle qui s’accommode à ce qui répond le mieux aux besoins des autres, et cela dans un but commun. Par exemple, un ami auquel vous avez rendu témoignage vous demande de l’accompagner au zoo un dimanche soir. Or, vous avez l’habitude de vous rendre à l’église ce soir- là. Que faire ? Vous proposez à votre ami d’aller au zoo avec lui un peu plus tôt dans l’après-midi et vous lui suggérez de vous accompagner à l’église dans la soirée. De cette façon, vous faites plaisir à votre ami en partageant avec lui des moments de saine distraction et vous avez en outre l’occasion de l’amener au Seigneur.
Si nous désirons amener notre entourage au Seigneur, nous devons agir selon un plan. Mais celui-ci doit rester soumis aux directives du Saint-Esprit. Si l’Esprit de Dieu veut nous voir changer quoi que ce soit dans ce que nous avons prévu, nous devons Lui permettre de le faire.
La ville de Séoul, en Corée, compte environ huit millions d’habitants. On y trouve une église dont les membres exercent chaque semaine un ministère auprès de 45 000 personnes. Il est certain que leur sanctuaire ne peut contenir autant de gens mais ces chrétiens ont appris à s’adapter afin de répondre aux besoins de leurs compatriotes.
A Séoul, les habitants de divers quartiers de la ville ont l’habitude de se rassembler lors de rencontres publiques dans ce qu’ils appellent de petits « hôtels de ville ». Chaque quartier a ses propres dirigeants qui sont à la tête des habitants de cette partie de la ville. Le pasteur de l’église a par conséquent décidé d’imiter une telle pratique afin de pouvoir exercer son ministère au sein de la population. Comme il était impossible d’accueillir tous ces gens dans son église, on allait transporter l’église là où ils se trouvaient ! Le pasteur s’est ainsi adapté au besoin.
Si trois membres de la communauté vivent dans un même quartier de la ville, l’un d’entre eux ouvre son foyer pour y organiser une réunion pendant la semaine. Tous trois invitent des amis et des voisins. Au fur et à mesure que les gens acceptent le Seigneur, le groupe grandit. Dès qu’il atteint le nombre de douze personnes, on le divise. A l’heure actuelle, on compte des centaines de petits groupes dans toute la ville, ce qui permet d’atteindre environ 45 000 personnes chaque semaine.
Nous oublions trop souvent que l’église n’est pas un bâtiment mais un ensemble d’individus. Il est important d’adorer les uns en compagnie des autres, mais nous devons nous montrer prêts à nous adapter aux circonstances, si nécessaire, afin de pouvoir annoncer l’Evangile à tous les hommes et en tous lieux.
BATIR DES PONTS
Objectif 3. Savoir faire la différence entre ceux qui bâtissent des « ponts » et ceux qui élèvent des « murs ».
Les briques et les pierres sont utilisées depuis fort longtemps comme matériaux de construction. Les mêmes briques ou les mêmes pierres peuvent à la fois bâtir des églises, des écoles, des hôpitaux et des prisons. Disons également que les briques ou les pierres utilisées pour la construction des ponts peuvent servir à élever des murs. Les plans de l’entrepreneur fait toute la différence.
Les ponts permettent aux gens de circuler dans deux directions pour franchir certains obstacles. Ils créent un lien dans la communauté car ils unissent les hommes. Souvenez-vous de ce que nous avons dit dans notre première leçon au sujet de la définition fondamentale de koinonia : ce mot, nous l’avons vu, sert à désigner une relation à double sens qui consiste à donner et à recevoir. Les ponts et les murs peuvent être édifiés sans qu’aucune brique ou pierre ne soit nécessaire. Nous bâtissons des ponts en témoignant de l’amitié autour de soi, en aidant les autres et en nous montrant disponibles lorsque ceux-ci ont besoin de nous. Par contre, nous dressons des murs en privant les autres de notre amitié et en nous enfermant sur nous-mêmes.
Les chrétiens doivent s’efforcer d’avoir des amis à tous les niveaux de la communauté. Nous dressons des murs lorsque nous pensons être meilleurs que les autres. Nous le faisons aussi lorsque nous refusons d’entrer en contact avec ceux que nous plaçons à un échelon supérieur. Que vous soyez agriculteur, ouvrier, employé ou membre du gouvernement, vous pouvez avoir des amis appartenant à une classe sociale différente de la vôtre.
Vous chercherez ensuite à les amener au Seigneur. Je n’ai jamais gagné quiconque à l’Evangile sans que cette personne soit auparavant devenue mon amie.
Les murs divisent et séparent les gens. Vous avez certainement entendu parler de la grande muraille de Chine bâtie il y a longtemps de cela et que l’on peut voir encore aujourd’hui. Cette muraille fut élevée dans le but d’empêcher certaines personnes d’entrer dans le pays et d’en empêcher d’autres de sortir du territoire chinois. Il est plus sûr de construire des murs que des ponts. Lorsqu’on bâtit un pont, on court le risque d’être blessé ou rejeté. Jésus a cependant promis d’être avec nous, et Il nous bénira lorsque nous chercherons à entrer en contact avec les gens. Dans Jean 16.33, il nous dit ceci : « . . . prenez courage, moi, j’ai vaincu le monde ». Il n’a jamais prié en demandant à Dieu de nous retirer du monde, mais Il a intercédé afin que nous soyons gardés tout près de Lui et à l’abri de tout danger dans le monde (Jean 17.15).
Pour pouvoir atteindre les autres, il est parfois nécessaire d’abattre des murs. Ces murs sont là à cause des différences qui existent entre les hommes : différence de classe dans la communauté, différence de race, différence de couleur ou différence de coutumes. Jésus a ainsi été obligé d’abattre certains murs le jour où Il s’est adressé à la Samaritaine au bord du puits (Jean 4.7-9).
Nous sommes constamment appelés à faire un choix dans notre communauté chrétienne et dans celle que représente le monde. Construisons-nous des murs ou des ponts ? Que faites-vous vous- même ? Faites-vous preuve d’un amour réel là où vous vivez ? Amenez-vous les pécheurs à Christ en gagnant premièrement leur amitié ? Ceux qui vous entourent comprendront la signification véritable d’un esprit communautaire si vous leur montrez que vous les aimez.
S’occuper d’un malade. Emmener quelqu’un à l’église.
Refuser lorsque des gens très différents de vous vous demandent de participer avec eux à un projet lié à la communauté.
Nettoyer la maison d’une personne malade.
Visiter ceux qui sont à l’hôpital ou en prison.
Eviter d’entrer en contact avec des gens qui n’appartiennent pas à notre milieu social. Inviter quelqu’un chez soi pour un moment de communion fraternelle.
Parler de ceux qui vous ont froissé.