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La Prédication et l’enseignement de la Parole

L’auteur de ce cours, Ernest Pettry, démontre la communication efficace de la Parole de Dieu par l’intermédiaire de la prédication et de l’enseignement. Ces deux méthodes bibliques se ressemblent sur bien des points. Pourtant, au cours de l’histoire de l’Église chrétienne, chacune a développé certaines caractéristiques distinctives qui lui ont permis d’établir un contraste avec l’autre. Les deux méthodes utilisées ensemble vous équipent en vue de l’évangélisation des non-croyants ; elles vous permettent aussi de pourvoir à la croissance spirituelle, au développement de ceux auprès desquels vous exercez votre ministère.

Leçon 4: Le sens de la prédication

Dans la première partie de ce cours, nous avons considéré ce qu’étaient le ministère et la personne qui l’exerçait. Nous avons aussi parlé de la préparation personnelle et pratique, toutes deux indispensables. Nous allons maintenant examiner de plus près le ministère de la prédication ; nous verrons, dans cette leçon, quel sens lui donner et pourquoi la prédication devient le moyen de servir les autres. Nous étudierons enfin quelques exemples bibliques de prédications.

La définition donnée à la leçon 1 sera développée, et nous y ajouterons des termes du Nouveau Testament qui nous permettront de mieux saisir le sens du mot prédication. Nous étudierons les termes de la langue originale afin d’obtenir de ce mot une idée plus complète, en nous efforçant de saisir dans quel sens les premiers chrétiens le comprenaient. Si, à cette époque, la prédication était une méthode valable pour qui désirait communiquer la Parole de Dieu, elle est, aujourd’hui, un moyen efficace de propager l’Évangile.

Étant donné que votre attention va se porter sur la signification de la prédication, ma prière est que vous saisissiez toutes les possibilités d’une telle méthode lorsqu’il s’agit d’amener les perdus à Christ, de fortifier les croyants et de préparer l’Église en vue du retour du Seigneur.

LA DÉFINITION DE LA PRÉDICATION

La définition traditionnelle

« La prédication est la tâche d’un homme qui communique la vérité à d’autres. On a là deux éléments essentiels : celui de la vérité et celui de la personnalité. Ni l’un ni l’autre ne peuvent être exclus ; sans eux, ce ne serait plus prêcher. » Ces paroles ont longtemps été considérées comme l’une des définitions les plus claires et les plus concises de la prédication. Elles furent prononcées par Phillips Brooks, célèbre prédicateur américain du
19e siècle. On a également défini la prédication comme étant ce qui découle d’une vie, ou la vérité divine passant au travers du tamis de la personnalité humaine. La prédication est la méthode principale choisie par Dieu et dont on se servait, dans l’Église primitive, pour communiquer la bonne nouvelle aux hommes. Si elle a subi des transformations, au cours des siècles, elle conserve plus ou moins tous les éléments qu’elle avait au début et qui étaient ceux de la proclamation, de l’évangélisation et de l’instruction, comme nous le constatons à l’époque du Nouveau Testament.

La définition scripturaire

L’une des principales définitions du verbe prêcher, dans le Nouveau Testament, est la suivante : « proclamer tel un héraut ». Quant au message, dans le Nouveau Testament toujours, c’est celui de l’Évangile. En ces jours-là, l’appel était à la repentance et à la foi, tandis que le but de la prédication consistait à évangéliser les perdus. La bonne nouvelle devait être proclamée publiquement car les gens entendaient et comprenaient pour la première fois ce que signifiait la mort, la mise au tombeau et la résurrection de Jésus-Christ.

S’il est souvent question de la prédication, dans le Nouveau Testament, il est rarement fait mention d’un discours selon les régies. Il s’agit généralement de l’annonce du message de la bonne nouvelle. Aujourd’hui, dans bien des endroits de notre monde, les gens écoutent le message pour la première fois ; ceci correspond par conséquent à la définition que nous donne le Nouveau Testament, c’est-à-dire à celle selon laquelle prêcher, c’est proclamer, tel un héraut.

Peut-on réconcilier cette définition-là avec ce qui se pratique aujourd’hui, sur une plus vaste échelle ? Oui. Les prédicateurs du Nouveau Testament eurent l’occasion unique d’annoncer la bonne nouvelle immédiatement après la vie, la mort, la résurrection et l’ascension du Seigneur. L’Évangile était une chose tout à fait neuve, pour les Juifs comme pour les Gentils, aussi l’objectif évident de la prédication était-il de conduire les pécheurs au salut. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle tous les exemples de prédications qui nous sont donnés dans le Nouveau Testament mettent l’accent sur la conquête des âmes. Plus tard, lorsque l’Église se fut affermie et que commencèrent à se répandre certains des écrits du Nouveau Testament, nous trouvons l’exhortation adressée par Paul à Timothée, le pasteur, en ces termes : « prêche la parole, insiste Ca toute occasion,… reprends, censure, exhorte avec toute douceur et en instruisant » (2 Timothée 4.2). C’est à partir de cet ordre-là que s’est développée l’idée moderne de la prédication. Aujourd’hui, prêcher est donc non seulement proclamer l’Évangile afin d’amener les pécheurs au salut, mais aussi annoncer la Parole afin d’encourager les croyants et les affermir dans la foi. D’après l’ordre et les exemples cités dans la Bible, les deux buts de la prédication nous sont donc enseignés dans le Nouveau Testament.

Une autre définition importante du verbe prêcher, dans le Nouveau Testament, est celle d’annoncer la bonne nouvelle. Ce genre de prédication nous est rapporté surtout dans le livre des Actes. Dans ce livre, nous voyons les croyants raconter l’histoire de Jésus partout où ils allaient. Ils répandirent ainsi leur message par l’intermédiaire de conversations personnelles dans des maisons, le long des chemins, sur les places de marchés et partout où l’occasion se présentait. Ils rendaient témoignage avec assurance, parlant de la puissance de l’Évangile qui avait transformé leur vie, et ils le faisaient en engageant la conversation avec des non-croyants ; ils pouvaient alors partager de manière précise et convaincante la bonne nouvelle du salut. Ces croyants, remplis du Saint-Esprit, s’exprimaient avec hardiesse et autorité dans les synagogues et les prisons. Ils raisonnaient avec les gens instruits, c’est-à-dire avec ceux dont les attitudes et les opinions étaient formées dans le même moule que celles des multitudes d’hommes et de femmes
de leur époque. Les chrétiens s’adressaient ainsi à des chefs politiques ; ils témoignaient auprès des chefs religieux dont l’esprit n’était guère réceptif à la vérité de l’Évangile. Ils abordaient souvent le problème de la même façon en utilisant le raisonnement et le témoignage, et ils parlaient à un grand
nombre de ceux parmi lesquels ils vivaient, cherchant à les persuader d’accepter leur message. En fait, le jour où Jésus envoya ses disciples avec l’ordre « d’annoncer l’Évangile à toute la création », il leur recommanda de se servir de tous les éléments de la communication, c’est-à-dire de la prédication, de l’enseignement, du témoignage. La mission de ces hommes était d’amener les autres à voir, à comprendre et à expérimenter la puissance de l’Évangile.

C’est ainsi que l’Évangile se répandit, grâce au témoignage personnel et à la proclamation publique du message. Une multitude de chrétiens consacrés le partagèrent en poursuivant un seul but : atteindre ceux qui ne l’avaient pas encore été, apporter l’unique espérance à un monde plongé dans les ténèbres de l’ignorance et privé de tout espoir. Bien qu’étant semblables à des brebis au milieu de loups, au sein d’un monde païen et hostile, ces croyants permirent au message de se répandre rapidement au travers de l’empire romain et même plus loin encore. Au cours de ces premières années, ils durent faire face à une persécution acharnée ; pourtant, plus ils souffraient, plus leur consécration augmentait. Et leur zèle, leur détermination furent richement récompensés. Au bout de trois siècles, le christianisme se trouva accepté dans l’empire romain. On avait ainsi la preuve que les portes du séjour des morts ne pouvaient rien contre l’Église de Jésus-Christ. (Matthieu 16.18). L’Évangile produisit un effet permanent sur le monde, résultat direct de son propre message. Depuis cette époque des premiers jours, la vie spirituelle et la puissance de l’Église ont avancé ou, au contraire, décliné en rapport direct avec la place accordée à la prédication de la Parole. Chacun des grands réveils de la vie spirituelle de l’Église a fait suite à un retour au concept biblique de la prédication.

Les termes relevés dans le Nouveau Testament

Nous venons de considérer plusieurs définitions du verbe prêcher, trouvées dans le Nouveau Testament, et nous avons également vu que le langage biblique suggère un certain nombre de méthodes utilisées par l’Église primitive pour présenter l’Évangile à ceux qui étaient dans l’ignorance. En examinant de plus près le sujet de la prédication, nous remarquons que le Nouveau Testament, dans la langue originale, suggère d’autres méthodes encore. Parmi les mots grecs employés, certains évoquent une approche personnelle, sans cérémonie, tandis que d’autres parlent d’un message délivré selon les règles, sans interruption, du haut d’une estrade (ce qui ressemble, bien sûr, à notre idée moderne de la prédication). Voyons maintenant quels sont ces différents mots grecs et les idées qui s’y trouvent suggérées.

Kerruso signifie « proclamer, tel un héraut ». Il fait donc allusion à une proclamation publique. Ce mot comprend l’image d’un héraut annonçant quelque chose et, en même temps, celle d’un ambassadeur qui représente quelqu’un. La prédication de l’Évangile comprend ces deux idées, celui qui prêche jouant à la fois le rôle d’un héraut et celui d’un ambassadeur pour Christ (2 Corinthiens 5.20). Le même mot apparaît environ 60 fois dans le
Nouveau Testament, en particulier dans les passages suivants : Matthieu 3.1 ; Actes g :5 ; Romains 10.8. 14-15 ; 2 Timothée 4.2.

Euangelllzo signifie « annoncer la bonne nouvelle, prêcher la bonne nouvelle ». C’est de ce mot que sont tirés les termes évangéliser, évangéliste, évangélisation. Le contenu du message étant Si étroitement lié à la prédication elle-même, ce mot décrit à la fois la méthode et le message ; « prêcher » est la méthode tandis que la « bonne nouvelle » est le message. Ce mot apparaît environ 70 fois dans le Nouveau Testament. Nous le trouvons en particulier dans les passages suivants : Matthieu 11.5 ; Luc 3.18 et Actes 5.42.

Il est à noter au verset 11 qu’il est dit « vous êtes devenus lents à comprendre. » Les Hébreux n’étaient pas toujours lents à comprendre et difficiles à enseigner. Le mot grec pour « lent », nothros veut dire « difficile à pousser. » Voici ce qui est communiqué : « Nous ne pouvons pas vous donner beaucoup de vérités parce que vous êtes devenus lents et difficiles à pousser. »

érités parce que vous êtes devenus lents et difficiles à pousser. » Les Hébreux avaient un choix à faire. Leur volonté entrait en jeu. Ils avaient endurci leur cœur contre le processus de la croissance. Dans la dernière partie du verset 12, nous trouvons l’idée que le peuple était devenu lent à comprendre. Il lui fallait du lait et il ne pouvait prendre de la nourriture solide. Dans un sens, il est bon de dire que la plupart des chrétiens sont aussi adultes qu’ils le veulent. Dieu donne « l’école » ; à nous de décider si nous voulons apprendre ou non !

POUR QUELLES RAISONS PRÊCHET-ON ?

Une méthode choisie par Dieu

Dieu a choisi la prédication afin de communiquer au monde le message du salut. « En ce temps-là parut Jean-Baptiste, il prêchait dans le désert de Judée. Il disait : Repentez-vous car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3.1-2). Cet homme présentait tous les signes d’un héraut et d’un ambassadeur : il proclamait le message qu’un autre lui avait confié, et il préparait le chemin de celui qui viendrait après lui, représentant un royaume (voir le verset 3).

Lorsque Jésus annonça publiquement quelle était sa mission, il donna à la prédication la priorité, lui qui voulait communiquer son message à l’humanité. Il tira sa lecture d’une prophétie d’Ésaïe où il est dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle (euangellizo) aux pauvres. Il m’a envoyé pour proclamer (kerusso) aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue,
pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer (kerusso) une année de grâce du Seigneur » (Luc 4.18-19). Ou encore, toujours en ses propres paroles, voici comment Jésus décrivait l’importance de son ministère de prédicateur : « Il faut aussi que j’annonce (euangellizo) aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ ai été envoyé » (Luc 4.43). E n adressant à ses disciples le Grand Commandement,
Jésus leur dit ceci : « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16.15). « Et ils s’en allèrent prêcher (kerusso) partout. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l’accompagnaient » (Marc 16.20). Lorsque les disciples obéirent à l’ordre de prêcher, ils virent des miracles confirmer leur message ; des multitudes crurent et l’Église devint une puissante armée en mouvement.

Remarquez que Paul, en écrivant à l’Église de Corinthe, décrivait la prédication comme étant la méthode choisie par Dieu pour le salut de quiconque croirait : Dieu, en effet, avait rejeté la sagesse des Grecs et les signes miraculeux recherchés par les Juifs (1 Corinthiens 1.21-25).

Nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs (1 Corinthiens 1.23-24).

Paul défend également avec force la prédication dans sa lettre adressée à l’Église de Rome. Là, il déclare que le salut est pour tous les hommes (Romains 1.5-12), puis il ajoute : « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10.13). Il développe ensuite systématiquement sa façon de raisonner :

Comment donc invoqueront-ils Celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils parler de lui, sans prédicateurs ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs s’ils ne sont pas envoyés ? … Ainsi la foi vient de ce qu’on
entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ (Romains 10.14-18).

Le caractère indispensable de la prédication est clair : la foi en Christ, qui conduit au salut, ne se produit que lorsque l’Évangile est annoncé. Et ceci comprend toutes les méthodes de communication qui nous sont suggérées par les termes du Nouveau Testament traduits, dans nos Bibles modernes, par celui de prédication.

Nous pouvons donc constater qu’aucune nouvelle méthode n’est nécessaire à l’avancement du royaume de Dieu dans la vie des hommes. Dieu a choisi principalement la prédication pour favoriser la propagation de l’Évangile. Vous remarquerez qu’il ne s’est pas servi de moyens politiques pour édifier un royaume spirituel ; il n’a pas utilisé d’action sociale ou d’activités culturelles non plus. Seul l’Évangile peut réellement transformer la vie des gens.

Que nous dit le Nouveau Testament ?

Dans le Nouveau Testament, la prédication, à son stade initial, prend la forme d’une annonce officielle ou de la proclamation du salut de Dieu pour tous les hommes. Si l’on prêchait, à ce moment-là, c’était à cause du message, à cause de l’Évangile lui-même ; personne n’aurait songé à le faire uniquement pour le plaisir de « prêcher ». Les apôtres prêchaient «l’Évangile de Christ », «la repentance et la rémission des péchés», « Christ crucifié » ou autres thèmes similaires. L’acte de la prédication, à ce stade-là, n’était jamais séparé du message du salut.

Les croyants de l’Église se mirent immédiatement à proclamer la bonne nouvelle à Jérusalem, selon l’ordre qu’ils avaient reçu du Seigneur (Actes 1.8). Pierre, en compagnie des autres disciples, l’annoncèrent pour la première fois le jour de la Pentecôte (Actes 2.14-42). Inspiré par l’Esprit Saint, Pierre
démontra de quelle manière les prophéties des temps anciens avaient trouvé leur accomplissement au cours des événements présents. Il pressa ensuite la foule d’accepter le salut offert par Dieu. La multitude des : non-croyants eut le cœur remué à 1’ouïe d’un tel message. Lorsque les gens lui demandèrent ce qu’ils devaient faire, Pierre leur conseilla de se repentir de leurs péchés et d’être ensuite baptisés. Trois mille personnes furent ajoutées à l’Église ce jour-là. Le modèle était ainsi établi ; l’Église se mit à grandir et les croyants s’en allèrent prêcher l’Évangile en tous lieux.

Comme nous l’avons déjà vu, la prédication selon laquelle on s’adressait publiquement à une foule, en délivrant un sermon, ne fut pas la seule méthode utilisée par l’Église primitive dans la propagation de l’Évangile. La persécution obligea les croyants à se servir d’autres moyens encore. « Tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie » (Actes 8.1). « Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la Parole » (Actes 8.4). C’est ainsi que s’introduisit l’usage du témoignage personnel, c’est-à-dire le partage de la bonne nouvelle sur une vaste échelle. Ce témoignage se répandit, donnant de nombreux résultats :

Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l’occasion d’Étienne allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène qui, étant venus à Antioche,
s’adressèrent aussi aux Grecs et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur (Actes 11.19-21).

Aucune indication ne nous permet de croire que ces croyants, engagés fidèlement dans la prédication de l’Évangile, furent jamais officiellement reconnus comme un clergé professionnel par les anciens de Jérusalem. On ne les associe pas non plus à l’exercice du ministère, du haut de la chaire, ou dans des rencontres publiques où ils auraient pris la parole.

Ils allèrent simplement en tous lieux, partageant l’Évangile en « bavardant », en racontant la bonne nouvelle partout où ils le pouvaient. L’Église étant ainsi dispersée, à cause de la persécution, on assiste à un tournant, dans le livre des Actes, et l’on voit les croyants quitter Jérusalem pour se répandre dans la Judée, la Samarie, en se dirigeant, porteurs de l’Évangile, jusqu’aux extrémités de la terre (Voir Actes 1.8).

Le témoignage personnel était une autre de ces méthodes employées dans le Nouveau Testament pour répandre l’Évangile. Nous avons d’abord l’aveugle, guéri par Jésus, et qui rendit un témoignage personnel auprès de tous ceux qui le questionnaient (Jean 9.25). Paul raconte sa conversion trois fois, dans le livre des Actes. Dans chacun des cas, il expose simplement ce qui s’est passé lorsqu’il a fait l’expérience de la nouvelle naissance,
et il en explique la signification dans sa vie (Actes 22.1-22 ; 24.10-21. 26.1-29).

Paul, lorsqu’il prêchait l’Évangile, se servait aussi souvent du dialogue. Par habitude, et selon un plan bien déterminé, il entrait dans la synagogue locale où il discutait avec les Juifs et ceux qui se trouvaient là, cherchant à expliquer que Jésus était le Messie (Actes 17.1-3). Certains se laissaient convaincre tandis que d’autres réfutaient ses arguments (Actes 17.4-5). De telles discussions permettaient de poser des questions et ouvraient un débat, suscitant des réactions parmi les auditeurs Le but du dialogue était de convaincre ces gens et de les amener à croire au message de l’Évangile qui les conduirait au salut. (Lisez Actes 18.1-4, 19 ; 19.8-10 où vous trouverez d’autres exemples de l’emploi d’une telle méthode, par Paul).

L’Église du Nouveau Testament se servit donc de toute une variété de méthodes pour répandre 1’Évangile. Deux choses restèrent cependant les mêmes : le message et son objectif. L’Évangile fut prêché, à ce stade-là, principalement dans le but d’amener les âmes au salut.

Un moyen efficace, hier et aujourd’hui

Jésus avait dit qu’Il bâtirait son Église et que même les portes du séjour des morts ne pourraient rien contre elle (Matthieu 16.18). Ensuite, à partir du jour de la Pentecôte, la place de la prédication, sa force, furent établies. Les ennemis de l’apôtre Paul témoignèrent de la puissance de la prédication
de cet homme en affirmant qu’il avait bouleversé le monde et littéralement secoué l’ordre social d’alors (Actes 17.6). En agissant ainsi, Paul avait en outre exercé une puissante influence sur de grandes cités et même sur des provinces tout entières (Actes 19.26).

Paul rappelait aux croyants de Corinthe que l’accroissement énorme dont ils étaient les témoins était dû à la prédication donnée sous l’onction de l’Esprit (1 Corinthiens 2.1-5). Ainsi se propageait la bonne nouvelle : avec puissance, sous l’effet d’une force convaincante et irrésistible. Au début du 4e siècle, l’Église était parvenue à triompher des persécutions, de l’opposition gouvernementale, d’un grand nombre d’erreurs doctrinales, et
elle était enfin sortie de son propre état de petite enfance. Elle avait été acceptée dans l’empire romain, ce qui lui accorda une vision nouvelle, accompagnée du désir d’aller au-delà des frontières impériales pour atteindre les extrémités du monde.

L’histoire de l’Église retrace des périodes de grands progrès suivies d’années de déclin. Cependant, toutes les fois où l’Église connut un réveil spirituel, ces moments furent accompagnés de la proclamation dynamique de la Parole de Dieu.

Durant les siècles qui ont fait suite à la naissance de l’Église, la prédication a subi divers changements. Elle reste cependant la méthode choisie par Dieu et qui produit le plus d’effet pour qui désire communiquer la vérité, les premiers chrétiens surent s’en servir avec art. Aujourd’hui, la prédication devient fort utile lorsqu’on désire atteindre les masses entassées dans les grandes villes du monde. De vastes rencontres sont organisées, et les hérauts de l’ère moderne proclament la bonne nouvelle, la Vérité, afin d’évangéliser les perdus en aidant des multitudes à trouver en Jésus-Christ leur Seigneur et Sauveur.

Ajoutons, d’autre part, que des millions de spectateurs ou d’auditeurs écoutent la prédication de l’Évangile, semaine après semaine, à la télévision ou à la radio. Dans les endroits tout à fait reculés, des enregistrements apportent le message de la Parole prêché à des cœurs affamés. Des traités évangéliques communiquent le même message, sur un plan individuel, à d’autres millions encore, tandis qu’un témoignage efficace et une prédication fidèle indiquent à beaucoup le chemin qui conduit à Christ Disons enfin que, dans d’innombrables Églises, chapelles, salles, la Parole de Dieu est annoncée chaque semaine dans le but d’évangéliser les perdus et de favoriser la croissance spirituelle des chrétiens. Prêcher, semble-t-il, est aussi important aujourd’hui qu’autrefois. Ceci se vérifie notamment en cette période où le Saint-Esprit prépare l’Église au retour du Seigneur.

EXEMPLES BIBLIQUES

L’Ancien Testament nous offre plusieurs exemples du ministère des prophètes qui s’exprimaient, tels des hérauts, en faveur de Jéhovah dont ils étaient les ambassadeurs. Jérémie, pour ne citer que lui, répète constamment : « La Parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots…» (Jérémie 1.4, 2.1, 5). Lui et d’autres prophètes avant ou après lui annonçaient un message qui révélait ce que Dieu pensait des conditions dans lesquelles les gens d’alors vivaient. Élie, Ésaïe et Osée sont parmi ceux qui proclamèrent le message de 1’Éternel, dans le cadre de l’Ancien Testament, et qui représentèrent fidèlement leur Dieu devant le peuple d’Israël. Leur ministère était destiné à conduire la nation à une repentance suivie d’un service fidèle, tout en inspirant une attitude de confiance envers Dieu, ce qui aboutirait au salut.

La plupart des prédications du Nouveau Testament ont ceci en commun : elles font appel aux textes de l’Ancien Testament, elles proclament avec clarté et autorité la vie, la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus-Christ ; elles invitent en outre les auditeurs à croire en lui afin d’être sauvés. Le message de Pierre à Jérusalem (Actes 2), celui qui fut prononcé dans le temple (Actes 3), le discours d’Étienne devant le sanhédrin (Actes 6) ainsi que le message de Pierre dans la maison de Corneille (Actes 10) sont tous des exemples de la manière dont on proclamait la vérité, dans le Nouveau Testament, afin d’évangéliser les perdus. Quant au message de Paul à l’Aréopage (Actes 17), il est l’exemple d’une discussion, d’un discours destiné à révéler le salut à ceux qui se trouvent dans un état de perdition.

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