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La Prédication et l’enseignement de la Parole

L’auteur de ce cours, Ernest Pettry, démontre la communication efficace de la Parole de Dieu par l’intermédiaire de la prédication et de l’enseignement. Ces deux méthodes bibliques se ressemblent sur bien des points. Pourtant, au cours de l’histoire de l’Église chrétienne, chacune a développé certaines caractéristiques distinctives qui lui ont permis d’établir un contraste avec l’autre. Les deux méthodes utilisées ensemble vous équipent en vue de l’évangélisation des non-croyants ; elles vous permettent aussi de pourvoir à la croissance spirituelle, au développement de ceux auprès desquels vous exercez votre ministère.

Leçon 7: La signification de l’enseignement

Le filet étant retiré, le pêcheur d’hommes doit, après avoir annoncé la Parole, se tourner vers l’exhortation morale. En d’autres termes, il faut qu’il considère de quelle manière les chrétiens vont vivre dans ce monde après avoir répondu au message du Salut Ces hommes, ces femmes qui ont agi conformément à l’appel reçu, qui ont fait demi-tour en acceptant le pardon de Dieu et en recevant de son Fils une vie nouvelle, doivent apprendre à interpréter leur expérience à la lumière de la vie quotidienne. L’enseignement devient alors le moyen par lequel l’Église s’efforce d’expliquer ce que signifie être chrétien dans la vie personnelle et communautaire.

L’enseignement est donc nécessaire si l’on désire conserver les résultats de l’évangélisation. Grâce à cette méthode, les nouveaux-convertis peuvent découvrir ce que l’on attend d’eux et ce que leur offre la vie chrétienne. ils se transformeront alors et se mettront à grandir, à mûrir spirituellement.

En répondant à l’enseignement de la Parole de Dieu, nous devenons des hommes et des femmes vigoureux dans la foi, capables de soutenir les épreuves de la petite enfance spirituelle et’ plus tard, de résister aux tromperies rusées de l’ennemi (Éphésiens 4.14). En nous développant progressivement à l’image de Jésus, nous pourrons contempler sa gloire (2 Corinthiens 3.18). Que notre but soit de nous montrer toujours accessibles à son œuvre dans notre vie (Éphésiens 3.20).

LA DÉFINITION DE L’ENSEIGNEMENT

Vous vous souvenez certainement de la définition de la prédication et de l’enseignement que nous avons donnée à la leçon 1. Nous avons vu, en effet, que c’était là deux moyens par lesquels on parvenait à communiquer et, par conséquent, deux expressions d’un même ministère. Nous avons appris également que la ligne de démarcation entre les deux était très mince. Cependant, après avoir examiné avec soin le témoignage biblique, nous sommes parvenus à la conclusion que, dans l’expérience du Nouveau Testament en général, le ministère de la prédication était celui qui posait le fondement de la vie chrétienne, tandis que celui de l’enseignement fournissait les directions nécessaires à la construction de ce qui succède. Ou, en d’autres termes, nous dirons que, selon le modèle du Nouveau Testament, l’objectif de la prédication est d’obtenir des conversions, alors que celui de l’enseignement est de faire des disciples, de favoriser leur croissance.

Cependant, Si la prédication n’est pas entièrement tournée vers l’évangélisation des perdus (voir la leçon 4), l’enseignement n’est pas non plus uniquement destiné à encourager le développement des croyants. Nous en avons quelques exemples dans le Nouveau Testament où la nature de l’enseignement nous parait tournée vers l’évangélisation. L’un d’eux, tout à fait remarquable, est celui du ministère de Paul. L’apôtre prêchait parfois dans les synagogues (Actes 18.4 ; 19.8), ainsi que dans les écoles de philosophie (Actes 19.9). Son discours à l’Aréopage était en quelque sorte la continuation des longues discussions entretenues à la synagogue ou sur la place du marché (Actes 17.16-31).

A Thessalonique, Paul entra dans la synagogue où il s’entretint avec les Juifs, examinant les Écritures pendant trois semaines, expliquant et prouvant que Jésus, Celui qu’il proclamait, était le Christ. Et son ministère d’enseignement porta alors du fruit puisqu’un nombre considérable d’auditeurs se laissèrent persuader

La signification de l’enseignement 191 et se joignirent à lui (Actes 17.1-4). L’évangélisation était l’objectif majeur de ces périodes d’enseignement.

L’enseignement du message de l’Évangile, qui a pour but le salut des inconvertis, correspond à une pratique scripturaire. C’est là un moyen d’évangélisation très profitable, aujourd’hui, et dont beaucoup se servent avec succès. Cependant, selon le modèle courant de l’Église du Nouveau Testament, la prédication visait à convertir les gens tandis que le but de l’enseignement était de faire des disciples.

Le mot enseignement possède plusieurs sens différents. En voici quelques-uns : « informe », « favoriser l’acquisition de certaines connaissances ou capacités », « apprendre », « instruire ». Soulignez également le fait que l’enseignement conduit à certaines choses dont il est la cause. C’est là une activité dynamique produisant des résultats. Considérons maintenant certains de ses aspects.

Favoriser l’acquisition de certaines connaissances est important que les croyants
Objectif 1. Dire pourquoi il connaissent la Bible.

L’un des éléments essentiels de l’enseignement est la possibilité de « communiquer la connaissance, d’informer ». Ce que l’on enseignait, à l’époque du Nouveau Testament, était basé sur les écrits de l’Ancien Testament. Ainsi, par exemple, les connaissances acquises au sujet de la création, de la chute, de l’histoire d’Israël, peuple choisi et dont Dieu s’occupait, de la sainteté de Dieu, de la nature du péché et de la nécessité d’un Sauveur-et nous pourrions en citer d’autres encore-provenaient des textes de l’Ancien Testament. La révélation, telle qu’elle nous apparaît dans le Nouveau Testament, vint ensuite éclairer le problème de l’incarnation, de la Parole faite chair, ce dont nous trouvons le récit dans les Évangiles. Nous avons également la prophétie, qui place le plan de Dieu sous son vrai jour, et la doctrine où l’on apprend comment mettre en application les commandements de Dieu sur le plan pratique. Tous ces faits, concernant la révélation de Dieu aux hommes, sont, dans les deux Testaments, d’une grande importance pour nous. C’est uniquement lorsque nous sommes conscients de la nature de Dieu, de son plan à notre égard, qu’il nous devient possible de le servir d’une manière agréable, tout en croissant spirituellement. L’un des aspects essentiels de l’enseignement est par conséquent de communiquer la connaissance. Et la Bible, révélation écrite de Dieu, contient tout ce que nous sommes chargés d’enseigner.

Dans Timothée 3.16-17 Paul révèle à Timothée le rôle des Écritures dans l’enseignement. Notez que Paul dit que la Bible…

  • montrera ce qui est juste (la doctrine)
  • montrera ce qui n’est pas juste (la reproche)
  • montrera comment être justifié (la correction)
  • montrera comment conserver la justice (l’instruction)

    Il serait bon que tous ces domaines soit inclus dans votre enseignement.

    Luc, en présentant le récit de son Évangile à Théophile, donne à ce dernier la raison pour laquelle il s’est mis à écrire
    : «Je le fais pour que vous puissiez reconnaître la vérité des enseignements que vous avez reçus» (Luc 1.4, BNA). Luc présente donc à Théophile les faits de son Évangile avec, entre autres, la naissance, la vie, la mort, la résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus. Avant que l’on pût saisir la signification de tels événements, avant que ces derniers pussent être enseignés, il fallait faire connaître les faits essentiels. Nous relèverons par conséquent la nécessité d’enseigner premièrement une description des Écritures basée sur les faits, ce qui est la première étape dans l’instruction chrétienne. Permettre à quelqu’un d’acquérir ces connaissances fondamentales, c’est, comparativement parlant, poser un premier bloc dans l’édification du savoir.

Quel progrès pourrait-on faire sur un bâtiment si les ouvriers travaillaient sans cesse au fondement ? Aucun ! La question
est ridicule. De même aucun professeur ne peut atteindre son objectif s’il doit revenir sur les bases de son enseignement jour après jour.

Les grands maîtres, à l’époque du Nouveau Testament, divisaient leurs élèves généralement en trois groupes : (1) les débutants, (2) ceux qui faisaient quelques progrès, (3) ceux qui faisaient de grands progrès. Le but du croyant est d’appartenir au groupe de ceux qui croissent vers la maturité, ceux qui n’ont pas besoin de revenir sans cesse sur les premières leçons. Ceci doit être votre désir. Vous devez souhaiter aller de l’avant.

Nous avons étudié ce but de la maturité sous plusieurs angles. Nous devons devenir comme Jésus-Christ, accepter notre rôle sous sa seigneurie. Nous devons grandir dans la compréhension, être parfois un maître, plutôt que de nous laisser sans cesse instruire. Souvenez-vous que la maturité chrétienne ne parle

pas d’une connaissance parfaite. Ce n’est pas une conduite sans péché. Elle demande une foi croissante et responsable. Au cours des années, plus nous apprenons à connaître Jésus, mieux nous parvenons à comprendre qui Il est réellement. Plus nous connaissons Christ, plus nous le reflétons dans nos vies. Les fautes passées doivent disparaître. De nouvelles vertus doivent apparaître et se développer.

Permettre de comprendre
Objectif 2. Reconnaître des exemples d’enseignements où les choses sont à la fois expliquées et interprétées.

Enseigner, c’est aussi expliquer, interpréter. L’enseignement de Jésus comprenait l’interprétation et l’explication des Écritures. Christ donna une signification nouvelle à l’ancienne interprétation de la loi (Matthieu 5.17-20), et cela sur divers sujets parmi lesquels nous citerons la colère (Matthieu 5.21-
25), l’adultère (Matthieu 5.27-30), le divorce (Matthieu 5.31- 32), les voeux (Matthieu 5.33-37), la vengeance et l’amour (Matthieu 5.3848). Il expliqua les principes de la vie de façon toute différente. Ceux de l’aumône, de la prière, du jeûne, et de l’attitude face à ce que l’on possède, dans l’existence, sont au nombre de ses enseignements (Matthieu 6.134). En l’entendant, les foules étaient étonnées car Il transformait leurs connaissances bibliques en quelque chose de pratique, capable d’être appliqué aux diverses situations de la vie quotidienne. D’autre part, Jésus enseignait avec assurance et autorité, une constatation qui impressionnait ses auditeurs (Matthieu 7.28-29).

Avez-vous déjà eu l’occasion de noter qu’après avoir reçu un enseignement quelconque, il devient nécessaire d’abandonner certaines vieilles idées basées sur une compréhension erronée de la Parole de Dieu ? Écoutons par exemple Jésus lorsqu’il rappelle à ses auditeurs que, si la loi se dresse expressément contre l’adultère, en tant que délit, celui qui jette un regard de convoitise sur une femme devient instantanément coupable

car il a commis l’adultère avec elle dans son cœur (Matthieu 5.27-28). Combien une telle révélation devait-elle choquer ces êtres iniques, tout juste capables de servir Dieu en paroles ! Ils veillaient certes à ne jamais commettre aucun acte coupable mais leur cœur était éloigné de lui car ils enfreignaient l’esprit de la loi (Matthieu 15.1-9). Il arrive que les gens fassent mine de rendre un culte à Dieu, habitude déplorable, alors que leur cœur est en état de rébellion contre lui. Le Seigneur ne peut accepter une telle conduite ; il est indispensable de s’en débarrasser. Ésaïe enseignait, lui aussi, les mêmes vérités aux gens de son époque (voir Ésaïe 1). Des instructions de ce genre donnent à l’interprétation des commandements son caractère pratique. Elles peuvent nous aider à discerner ce que Dieu a en vue pour la vie

 

Dans chacun des exemples dont nous venons de parler, Jésus permet à ses auditeurs de comprendre que l’amour ne doit pas se limiter à ceux que nous aimons ou qui nous aiment. Le Seigneur interprète plutôt ce commandement d’aimer Dieu et notre prochain de façon à ce que ceux qui l’écoutent découvrent leur prochain en quiconque est en contact avec eux. Pour tous ceux qui refusent de considérer ainsi leurs voisins, les Samaritains, ou n’importe quelle autre nation parmi les Gentils, la parabole devient un exposé clair de ce que ces gens savent déjà et leur en montre l’application. Ainsi, l’enseignement de Jésus concernant les commandements (connaissance factuelle) révèle-t-il, après avoir été expliqué, que Si l’on désire sincèrement faire le bien en aimant Dieu, on parviendra aussi à aimer son prochain, et l’on saura se montrer amical, obligeant envers toute personne ayant besoin d’aide, sans tenir aucun compte de ce qu’elle pourrait être.

Observez la manière dont Jésus utilise cet aspect de l’enseignement en rejoignant ses deux disciples découragés sur le chemin d’Emmaüs. Après avoir assisté à la crucifixion de leur Maître, ces hommes avaient perdu tout espoir de voir en lui le Messie. Marchant maintenant à ses côtés, ils se faisaient expliquer les Écritures. Jésus commença à partir des écrits de Moise, puis il alla jusqu’aux prophètes en démontrant que le Messie était appelé à souffrir et à ressusciter (Luc 24.13-35). Il interprétait là des événements récents à la lumière des Écritures. Il les plaçait sous leur vrai jour et révélait leur signification de façon toute nouvelle. Voyez enfin la réaction des deux disciples en écoutant leur Maître (v. 32) ; leur cœur brûlait au- dedans d’eux tandis que Jésus leur parlait, en cours de route, et leur ouvrait la Parole de Dieu (leur permettant ainsi de la comprendre).

Le mot disciple implique que nous sommes en présence de quelqu’un qui croit en Christ (Actes 11.26) ; les récits du Nouveau Testament le confirment d’ailleurs. Le disciple est également quelqu’un qui apprend, qui s’instruit dans les choses de Christ après s’être totalement consacré à une vie de sacrifice pour sa cause (Luc 14.26-27, 33). il répond à la suprême responsabilité qui incombe à sa charge ; il part à la conquête des autres afin d’en faire également des disciples (Matthieu 28.19). Pour qu’un nouveau converti puisse développer de telles aptitudes, il faut que la signification de l’expérience de son salut lui soit expliquée. On doit lui enseigner ce qu’il sera appelé à faire.

Pensez à Philippe. Nous le voyons d’abord annoncer l’Évangile à un Éthiopien qui croit (Actes 8.35). Puis il explique à cet homme la signification du baptême et, dés que l’on rencontre de l’eau, l’Éthiopien est baptisé (Actes 8.36-38). Tout ceci est absolument logique et répond aux ordres de Jésus qui nous demande de faire des disciples, de les baptiser dans l’eau et de leur enseigner à obéir à tout ce qu’il nous a prescrit (Matthieu 28.19-20). Cette même ligne de conduite est adoptée par Philippe à Samarie (Actes 8.5-17), par Ananias lorsqu’il s’occupe de Saul

La signification de l’enseignement 197 (Actes 9.5, 17-19) et enfin par Paul dans la ville de Philippes (Actes 16.30-34).

Un grand nombre de personnes ayant été sauvées et ajoutées à l’Église d’Antioche, Barnabas fut envoyé de Jérusalem pour les encourager et les fortifier. Il en résulta que d’autres encore reçurent Christ comme leur Seigneur. Barnabas, désireux de conserver les fruits d’une telle moisson spirituelle, se rendit
à Tarse pour y chercher Saul et, ensemble, les deux hommes enseignèrent beaucoup de gens (Actes 11.19-26). Il est tout à fait significatif de constater que c’est à Antioche, où le ministère de l’évangélisation et celui de l’enseignement, tous deux efficaces, furent combinés, que l’on donna pour la première fois aux disciples de Christ le nom de « chrétiens ». Ces hommes, ces femmes n’avaient pas seulement reçu l’enseignement du Seigneur mais ils en avaient saisi les implications dans la vie d’un disciple. Le modèle du Nouveau Testament est clair : l’Évangile étant prêché, les gens viennent au salut et ils sont enseignés quant à la manière de vivre la vie chrétienne comme de vrais disciples du Seigneur Jésus.

Produire un changement

Enseigner, c’est causer un changement, dans l’attitude et dans les actes. Tel est en tout cas le but de l’enseignement biblique. Lorsque l’on communique de cette manière les ordres que nous a laissés Jésus, on parvient à une transformation, et l’on voit alors le cours de la vie se modifier à son tour. On devrait ensuite assister à une croissance conduisant à la maturité. Les disciples du Nouveau Testament étaient tous des hommes qui se laissaient instruire, tout en suivant Christ. Ils apprenaient à l’écoute de son message et en imitant son exemple. Voilà l’objectif que Jésus leur avait proposé en leur demandant d’aller partout enseigner l’Évangile (Matthieu 28.19-20).

Enseigner la Bible ne consiste pas simplement à établir des faits et à interpréter les Écritures. Il faut encore permettre aux choses que l’on a étudiées de trouver une application dans la vie quotidienne. La vérité doit ainsi être mise en pratique. Jésus nous le dit de cette manière : « Si vous obéissez fidèlement à mon enseignement, vous serez vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jean 8.31- 32, BNA). C’est ainsi que la vérité, lorsqu’elle est connue et mise en pratique, produit une libération.

Ajoutons toutefois qu’il ne suffit pas d’observer extérieurement les règles étudiées (ou de faire ce que prescrit la loi). Jésus adressait les critiques les plus lourdes de sens aux Pharisiens qui veillaient à respecter religieusement les rites
et la tradition mais qui ne se préoccupaient guère de la pureté intérieure. Jésus condamnait leur manque de vie spirituelle. pour lui, le bien doit être accompli dans le but de plaire à Dieu et non pour impressionner les autres. Il se soucie premièrement de ce que nous sommes et, ensuite, il considère nos actes (notre conduite, résultat d’un changement spirituel intérieur).

Un jour, tandis qu’il apportait une conclusion à l’enseignement qu’il venait de donner, Jésus souligna à quel point il est important d’agir selon ce que l’on a entendu. Il compara ensuite ceux qui se contentent d’écouter la Parole sans la mettre en pratique à un homme qui a bâti sa maison sur le sable. Ceux qui, au contraire, agissent différemment après avoir entendu cette même Parole, sont comparés à l’homme qui a bâti sa maison sur le roc. Seuls ceux qui, après avoir entendu, reflètent, par leurs actes, une transformation intérieure, peuvent survivre, déclara Jésus (Matthieu 7.24-27).

Paul encourageait Timothée à enseigner la parole, à vivre
par elle tout en permettant aux autres de constater sa croissance spirituelle. Il lui adressait en même temps un avertissement en lui conseillant de veiller sur lui-même et sur son enseignement afin de se sauver, lui, et ceux qui l’écoutaient (1 Timothée 4.11-16).

La signification de l’enseignement 201

Paul croyait fermement que le résultat final de l’enseignement devait être des vies transformées. Notez, dans Romains 2, aux versets 18 et suivants, son allusion à la connaissance des Juifs qui n’ignoraient rien de l’Écriture. Si ces gens savaient, d’après la loi, ce que Dieu attendait d’eux, ils étaient condamnés parce qu’ils refusaient de vivre selon les exigences de la loi. Il ne suffit pas de connaître les Écritures et de les interpréter comme il convient. Encore faut-il se laisser transformer par la Parole. C’est alors seulement que nous pourrons, par notre exemple et nos propres arguments, enseigner aux autres à être des disciples de Christ.

POUR QUELLES RAISONS ENSEIGNE-T-ON ?
Obéir à un commandement de l’Écriture
Objectif 3. Savoir distinguer sur quelle autorité s’appuie le ministère de l’enseignement, dans le Nouveau Testament.

Le commandement que nous donne Jésus est fondamental lorsqu’on considère le ministère de l’enseignement. Christ ordonna en effet à ses disciples : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les. . . et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu 28.19-20).

Paul, lui, demandait à Timothée d’exhorter avec toute patience et en instruisant (2 Timothée 4.2). Il lui disait également : « Ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2.2). Il recommandait aux Colossiens de s’instruire réciproquement (Colossiens 3.16), et il invitait les Galates à partager leurs biens avec ceux qui les enseignaient (Galates 6.6).

Le Nouveau Testament cite soit ceux qui enseignent (en les nommant « docteurs », dans différentes versions), soit l’enseignement lui-même lorsqu’il établit les trois listes des différents ministères. Paul écrit par exemple aux Romains : « que celui qui enseigne s’attache à l’enseignement » (Romains 12.6-7). En parlant de ceux qui enseignent, dans son Épître aux Éphésiens, il dit aussi : « C’est lui qui a donné les uns comme apôtres. . . les autres comme pasteurs et docteurs » (Éphésiens 4.11). L’enseignement a également une place importante dans une autre liste : « Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs » (1 Corinthiens 12.28).

Entraîner les convertis vers la maturité

Les nouveaux convertis font leur entrée au sein de la
famille de Dieu à l’état de bébés. On peut les comparer à des nourrissons, à ce stade de leur expérience chrétienne. Semblables aux enfants, qui sont appelés à grandir, ils sont destinés à la maturité spirituelle, but de tout croyant (1 Pierre 2.2). C’est en effet avec des chrétiens mûrs que Dieu se propose de développer une Eglise, un corps capable de servir, d’aider les autres (Éphésiens 4.13-16). Pour vous qui exercez un ministère, vous savez que de tels résultats ne s’obtiennent pas automatiquement, dans l’Église. Ils sont le résultat de la prédication, de l’enseignement, ainsi que d’une relation spirituelle vitale avec le Seigneur. Les leçons que l’on a apprises ont été appliquées, mises à l’épreuve et prouvées sur les places du marché de l’existence, et c’est alors qu’elles ont produit une spiritualité de grande envergure.

Le processus du développement spirituel peut être comparé à la construction d’un temple sacré où une grande variété de pierres assemblées les unes aux autres forment la demeure de Dieu (Éphésiens 2.19-22 ; 1 Pierre 2.5). L’enseignement devient alors le moyen important par lequel les croyants, qui sont des pierres vivantes, seront aidés à se développer afin d’entrer dans l’accomplissement du plan de Dieu en mûrissant spirituellement.

Paul considérait la maturité comme le but de tout croyant, et il multipliait les efforts afin de permettre aux chrétiens de grandir (Colossiens 1.2829). Il encourageait les convertis à se montrer fermes, tels des chrétiens mûrs, en obéissant de façon absolue à la volonté de Dieu (Colossiens 4.12). Quant à Pierre, il exhortait

les croyants à croître et à s’affermir dans la connaissance du Seigneur (2 Pierre 3.18). Les chrétiens hébraïques, eux, étaient invités à abandonner les éléments de la parole de Christ pour tendre à la maturité spirituelle (Hébreux 6.1).

L’enseignement biblique est d’une extrême importance lorsqu’on examine le problème de la maturité chrétienne. Vous remarquerez que le but des dons du ministère, parmi lesquels l’enseignement est cité, est de préparer tous les croyants en vue des œuvres et du service qui leur sont réservés, et cela afin que ces hommes, ces femmes s’édifient dans la foi en croissant de mieux en mieux à l’image de Christ (Éphésiens 4.11-13 ; 2 Corinthiens 3.18 ; Romains 8.29). Atteindre à la stature parfaite de Christ : quelle noble ambition ! Elle est cependant à portée de quiconque entend la Parole et la prend au sérieux. Un tel processus n’est cependant pas automatique. La croissance et le développement spirituels exigent de chacun d’entre nous, comme de Paul d’ailleurs, une vraie consécration et un engagement total (Philippiens 3.10-17).

La croissance du chrétien ressemble beaucoup à celle des enfants. Au moment de sa naissance, le bébé est incapable de quoi que ce soit. Sa vie dépend entièrement des soins attentifs de quelqu’un. Cependant, alors que les mois, les années s’écoulent, il se met à s’occuper de sa personne. Plus tard, il parvient à se débrouiller seul et peut même aider les autres. Arrivé à une pleine maturité, il est alors capable d’assumer la responsabilité de sa propre famille. De la même façon, dans l’Église, les nouveau-nés en Christ ont besoin de tendres soins et du ministère de la Parole. Au début, leur régime sera extrêmement simple (1 Pierre 2.2). Plus tard, en exerçant leur vie spirituelle par l’application de la Parole de Dieu à leur existence quotidienne, ils se développeront et deviendront des chrétiens adultes, pleins de force (Hébreux 5.14). Ils seront alors capables de veiller sur eux-mêmes ; étant mûrs, ils pourront aussi assumer des responsabilités et s’occuper des autres (Éphésiens 4.12). Nous voyons également qu’ils ont désormais un régime différent, composé de nourriture solide (comparez 1 Corinthiens 3.2 à

Hébreux 5.14). Le fait qu’ils soient au service des autres est une preuve de leur maturité. L’enseignement est donc un moyen important, donné par Dieu à l’Église et permettant d’aider les bébés en Christ à discerner quelles sont leurs responsabilités, s’ils veulent être des disciples, et ce qu’exige une croissance spirituelle conduisant à la maturité.

Le ministère de l’enseignement poursuit deux objectifs principaux qui sont les suivants : 1) instruire les nouveaux convertis afin de les aider à mûrir dans la foi chrétienne, et 2) instruire les croyants déjà mûrs en leur communiquant les qualités nécessaires à un service fructueux. Il est indispensable de donner ici un mot d’avertissement. Être ne suffit pas, faire non plus ; il faut avant tout trouver l’équilibre. Celui qui se montre mûr fera le bien parce que son cœur est bon. La parole de Dieu contribue à établir l’équilibre dont nous venons de parler.

Cette même Parole donne à celui qui enseigne tout ce dont il a besoin pour instruire, convaincre, corriger. En l’utilisant de cette manière, la personne peut communiquer aux croyants les compétences indispensables à une vie de service. C’est dans ce but que Dieu a placé, au sein de l’Église, ceux qui sont ainsi chargés d’enseigner.

QUELQUES EXEMPLES D’ENSEIGNEMENT

Dans l’Ancien Testament croyants Testament

Moise fut le premier maître remarquable de l’Ancien Testament. Dieu lui donna la loi et il se chargea de l’enseigner au peuple d’Israël (Deutéronome 4.14). Il exhorta les parents à instruire jour après jour leurs enfants, quelles que fussent les circonstances (Deutéronome 6.7). En fait, la vie personnelle, religieuse et nationale des Israëlites était basée sur la loi de Moise. Cette loi représentait l’autorité suprême en matière de cérémonies religieuses, de règles morales, de justice sociale, d’administration civile et d’affaires étrangères. Au cours des années qui suivirent, les sacrificateurs et les Lévites contribuèrent à l’enseigner (Néhémie 8).

C’est avec une grande patience et beaucoup de talent que Moïse enseigna à Israël les commandements de Dieu. Il communiqua premièrement à ce peuple la connaissance puis il en expliqua la signification dans la vie personnelle de chacun, ainsi que dans la vie sociale et nationale. Il permit aux Israélites de comprendre quelle était la valeur de l’obéissance Deutéronome 7.12-26 ; 28.1-14) et les conséquences de l’insoumission Deutéronome 28.15-68) ; il leur montra enfin à quelles conditions était liée toute restauration spirituelle Deutéronome 30). Ses années d’enseignement furent richement récompensées car Israël continua à servir fidèlement l’Éternel longtemps après sa mort (Josué 24.31). Ceci nous montre les résultats pratiques de sa tâche qui produisit de profonds changements dans l’attitude et la conduite d’une nation tout entière : celle d’Israël.

Les grands réveils nationaux, au cours des années ultérieures de l’histoire d’Israël, sont centrés sur un retour à l’enseignement de la loi. Samuel, le roi Josaphat, Esdras et Néhémie—pour ne citer que leurs exemples—aidèrent tous le peuple à revenir à Dieu en lui enseignant la loi (1 Samuel 12.1-25 ; 2 Chroniques 17.7 ; Esdras 7.10 ; Néhémie 8.1-8).

Dans le Nouveau Testament

Jésus était maître dans l’art d’enseigner. Malgré le ministère particulier de la prédication, pour lequel Il était oint, on se souvient de lui comme d’un grand Maître. Les paroles qu’Il enseigna sont relevées avec précision dans les Évangiles, et un excellent exemple de son ministère nous est donné dans Matthieu 5 à 7. Après avoir établi un modèle d’enseignement, Jésus ordonna à ses disciples d’« enseigner toutes les nations » et de communiquer sa doctrine à ceux qui se décideraient à le suivre (Matthieu 28.19-20).

L’Église du Nouveau Testament suivit l’exemple du Seigneur et se soumit à son commandement d’enseigner. Ceux qui étaient à sa tête instruisirent les nouveaux convertis, faisant des disciples de tous ceux qui venaient s’ajouter à la communauté. Après avoir prêché en tous lieux, ils se rendirent également partout en enseignant la Parole. La plus grande partie du Nouveau Testament correspond en fait à ce que l’on enseignait dans l’Église primitive sous forme de correspondance adressée soit à des communautés, soit à des particuliers.

Des écrits anciens nous apprennent que les chrétiens du premier siècle considéraient ces pierres du fondement chrétien comme un catéchisme. Un catéchisme est composé des points élémentaires de la doctrine chrétienne enseignés à un nouveau chrétien pour le préparer au baptême. Personne ne peut suggérer que ces pierres forment tout l’enseignement initial important destiné au chrétien. Et pourtant, elles représentent le fondement. Vous pouvez voir que ces pierres sont divisées en trois groupes de deux. Le fondement est posé afin de devenir chrétien. Les deux pierres suivantes sont les exemples des pratiques dans la vie chrétienne. Les doctrines concernant l’avenir composent le troisième groupe. Nous les étudierons dans cet ordre.

Avant de les quitter, Jésus prépara ses disciples à recevoir des instructions supplémentaires qui leur seraient adressées par le Saint-Esprit (Jean 16.12-15). Ces hommes étaient incapables de recevoir tout ce que leur Maître avait à leur dire, et c’est pourquoi l’Esprit leur serait donné afin de les enseigner, de les diriger, de les guider dans toute la vérité (Jean 14.26). Les apôtres apportèrent ensuite un complément d’enseignement basé sur les paroles de Jésus. Des doctrines comme celle de la justification, mentionnée par Jésus, (Luc 18.14), furent développées puis expliquées (Romains 3’ :2 1 à 5.2). Paul fait continuellement appel à « la Parole du Seigneur », dans ses écrits, désignant ainsi l’enseignement de Jésus qui lui a été donné par révélation (1 Corinthiens 11.23 ; 1 Thessaloniciens 4.15 ; Galates 1.11-12). Ainsi, des doctrines cachées pendant des siècles furent révélées et conservées par écrit (Colossiens 1.26 ; i Corinthiens 4.1 ; Éphésiens 3.3-5).

Les Épîtres du Nouveau Testament expliquent les raisons de la mort de Christ, ce qui fut accompli par elle et quelle en est
la signification pour l’univers tout entier (2 Corinthiens 5.18 ; 2 Timothée 1.10 ; Tite 1.2-3 ; Hébreux 2.14). Le contenu de ces lettres suit sans aucun doute étroitement ce que les apôtres exposèrent de vive voix dans les Églises.

L’ensemble complet de la doctrine chrétienne nous est donné dans les épîtres du Nouveau Testament. Ces dernières sont au nombre de 21 ; elles s’adressent à des particuliers et à des Églises. On a d’abord la lettre aux Romains, et l’on termine par celle que reçut Jude. L’Apocalypse, écrite par Jean aux Églises d’Asie, est de nature prophétique. Ces lettres, répétons-le, constituent l’ensemble de la doctrine du Nouveau Testament, doctrine destinée à l’Église primitive comme aux croyants d’aujourd’hui. Ces Écritures, divinement inspirées, furent données pour guider l’Église (2 Pierre 1.20-21). Elles avaient également pour but d’instruire les croyants en leur montrant comment vivre la vie chrétienne et croître jusqu’à la pleine maturité (2 Timothée 3.16-17).

Prochaine leçon