Article

La Prédication et l’enseignement de la Parole

L’auteur de ce cours, Ernest Pettry, démontre la communication efficace de la Parole de Dieu par l’intermédiaire de la prédication et de l’enseignement. Ces deux méthodes bibliques se ressemblent sur bien des points. Pourtant, au cours de l’histoire de l’Église chrétienne, chacune a développé certaines caractéristiques distinctives qui lui ont permis d’établir un contraste avec l’autre. Les deux méthodes utilisées ensemble vous équipent en vue de l’évangélisation des non-croyants ; elles vous permettent aussi de pourvoir à la croissance spirituelle, au développement de ceux auprès desquels vous exercez votre ministère.

Leçon 6: La méthode de la predication

Dans la leçon 5, nous avons examiné quatre thèmes majeurs ainsi que la raison de leur importance. Ils offrent tous, nous l’avons vu, une documentation fort riche pour celui qui cherche à développer consciencieusement un message. Nous allons maintenant nous tourner vers la méthode de la prédication.

Vous apprendrez comment préparer et prêcher un message. Chacune de vos prédications devra répondre à un but fixé d’avance, et vous verrez aussi comment réunir puis organiser votre documentation, celle-ci étant basée sur les Écritures. Vous apprendrez enfin à communiquer de manière efficace ce que vous tenez à dire. En plus des techniques liées à la construction d’un message, vous étudierez la façon d’évaluer vos sermons afin

de déterminer si vous avez atteint votre objectif. Vous devrez enfin savoir discerner si, par votre prédication, vous êtes capable de fournir à vos auditeurs un régime spirituel équilibré qui les aidera à croître, à grandir dans la foi.

En découvrant tout ce qui touche à la préparation et à la prédication d’un message, ne perdez jamais de vue le fait que la puissance qui conduit au salut ne réside ni dans le prédicateur, ni dans la méthode employée. La puissance du salut, c’est l’Évangile de Jésus-Christ. L’apôtre Paul nous présente cette vérité : « car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le Salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. . . » (Romains 1.16). Vous n’avez pas à éprouver la moindre honte, face à l’Évangile ! Ce dernier est le message de Dieu, appuyé par sa puissance et offrant des résultats certains. Prêchez-le avec assurance et vous verrez ce que Dieu est capable d’accomplir !

CHOISIR UN OBJECTIF
Objectif 1. Expliquer pourquoi il est fondamental de « déterminer un objectif » lorsqu’on veut se montrer efficace, dans le ministère de la prédication.

Vous ne pouvez organiser un voyage avant de savoir où vous désirez aller. Au moment où vous avez fait votre choix, vous pouvez prévoir comment vous rendre à cet endroit-là. De la même manière, lorsque vous prêchez, vous devez vous fixer un objectif pour chacun de vos messages, et travailler ensuite de manière à l’atteindre. Quoi que vous espériez obtenir, par votre prédication, vous devez vous fixer un but précis. Et pour cela, vous devez considérer deux choses.

Premièrement, il est nécessaire que vous connaissiez les besoins des gens. Jésus savait quels étaient les problèmes communs à tous les hommes (Matthieu 6.31-32), mais il connaissait aussi les besoins de chaque individu (Jean 1.43- 50). La nécessité d’être aimé, sauvé, désiré, utile ne sont que quelques-uns des exemples communs à chacun. Les besoins individuels ne doivent pas être ignorés cependant ! Jésus a su nous le montrer. Il s’occupa personnellement de bon nombre d’hommes, de femmes qui avaient tous un besoin bien précis (Matthieu 9.27-31 ; 12.9-14 ; Marc 1.40-45, Jean 3.1-14, 4.1-26).

Souvent quand je prépare un message je visualise plusieurs gens représentant plusieurs groupes d’âge, d’états civil et de professions assis autour de moi. Je réfléchis à leurs situations individuelles et je me pose la question à savoir ce qu’il y a dans le message qui répondrait aux questions de chaque individu.

Je demande au Seigneur de m’aider à connaître les besoins des gens. Un bon prédicateur ne s’isole pas de la vie des gens dans son auditoire.

Deuxièmement, il est nécessaire de répondre aux besoins des gens. En parlant des malades pour lesquels le médecin était nécessaire, Jésus faisait allusion aux problèmes humains (Marc 2.17). Lorsque vous prêchez dans le but de répondre à un besoin particulier, non seulement ce dernier trouvera-t-il une réponse, mais il est très probable que d’autres personnes seront aussi aidées. Le chasseur qui veut abattre une caille vise un oiseau en particulier et non toute la compagnie. il en est de même lorsque nous prêchons. Vous aiderez en définitive plus de gens si vous choisissez un but précis pour chacun de vos messages, et si vous atteignez ce but.

Quand vous avez porté votre choix sur une nécessité particulière, posez-vous la question suivante : sur quel sujet vais-je prêcher pour répondre à ce besoin ? N’oubliez pas que le Saint-Esprit vous guidera tandis que vous chercherez, par votre ministère, à aider ceux qui ont des problèmes. Si vous vous appuyez sur lui, placez en lui votre confiance et suivez ses ordres, Il vous donnera le message capable de satisfaire ceux auxquels vous vous adressez (1 Corinthiens 2.10-12).

Ceux qui ont souvent l’occasion de prêcher découvrent parfois qu’un texte de l’Écriture s’imprime en leur cœur tandis qu’ils sont en prière, apportant à Dieu les besoins des hommes, et que le Saint-Esprit s’approche d’eux pour les aider. Ce verset vient alors déterminer la portée et le thème de leur message. Celui-ci, ainsi que nous le verrons plus loin, au cours de la leçon, est l’expression fidèle de l’Écriture ; il s’adresse, par la puissance du Saint-Esprit, aux besoins des auditeurs. D’autres fois, alors que nous sommes occupés à lire et à étudier la Parole de Dieu, un texte semble soudain jaillir de la page en venant presque exiger que nous en fassions le sujet d’une prédication. Quelle que soit la manière dont le texte vous est donné, vous verrez qu’il déterminera la nature, le cours et le but de votre message.

Il arrive aussi que le problème se présente d’abord et que vous sondiez ensuite les Écritures pour y trouver une solution. Ou encore, en d’autres circonstances, vous découvrirez, dans la Parole de Dieu, la réponse à certains besoins. Quel que soit le cas, vous devez déterminer un objectif pour chacun de vos messages ; préparez ensuite ces derniers et prêchez-les de façon à répondre aux besoins représentés par votre objectif. Répétons- le : si la réponse à un besoin doit être trouvée, il convient que notre prédication ait un but, un objectif précis. Les paroles d’Alexander Pope, au sujet de l’art d’écrire, peuvent aussi, dans ce cas particulier, s’appliquer à la prédication :

En toute œuvre, considère le but de l’auteur, nul n’étant capable d’embrasser plus qu’il ne le projetait.

L’objectif de votre message doit être tellement claire dans votre esprit que vous seriez en mesure de le formuler en sept à dix mots.

AMASSER UNE DOCUMENTATION

Qu’est-ce que la Bible dit ?
Objectif 2. Dire pourquoi il est nécessaire d’amasser de la documentation, dans la préparation d’un message.

Lorsqu’on est conscient d’un certain besoin et que l’on a décidé du but à atteindre, il devient essentiel de répondre à la question suivante : Que dit la Bible à ce sujet ? En cherchant votre réponse, veillez à ne jamais tordre un texte ou le forcer à dire une chose qui lui est étrangère. Par exemple, lorsque nous lisons ce qu’affirme l’apôtre Paul avec assurance, dans Actes 27.34. « il ne se perdra pas un cheveu de la tête d’aucun de vous », nous n’avons pas là une solution au problème de la calvitie ! Il s’agit cependant d’une déclaration ferme et très descriptive au sujet de la protection illimitée de Dieu. Vous vous souvenez, pour l’avoir vu à la leçon 3, que le contexte détermine la signification d’un verset. Nous avons appris également que l’on doit attribuer à un passage son sens direct et simple, à moins qu’il ne puisse être pris dans un sens littéral. Si, par conséquent, vous choisissez un passage de l’Écriture et ne vous en éloignez pas, vous éviterez le risque de le tordre. En basant chacun de vos messages sur des déclarations simples et directes de la Bible, vous prêcherez avec autorité, et l’on recevra votre prédication comme étant véritablement « la Parole du Seigneur ». En sondant les Écritures, cherchez à trouver ce qu’elles disent réellement. Vous pourrez ensuite proclamer le message de Dieu avec confiance, certain que le Seigneur répondra aux besoins de ceux auprès desquels vous exercez votre ministère.

Qu’ai-je expérimenté ou observé moi-même ?

Il est plus facile de comparer un sermon à un fruit cultivé qu’à une machine. Il ne s’édifie pas comme un bâtiment mais on le reçoit pour ce qu’il est : un message. Cependant, il est certain que, dans un sens, tout sermon est fabriqué, construit. Et ce sont la pensée, la méditation et l’étude qui font partie du processus. Posez-vous alors la question suivante : Qu‘ai-je pu observer ou expérimenter et qui pourrait donner davantage de sens au texte biblique ? Dans ce passage de l’Écriture, quelles sont les vérités dont j’ai moi-même fait l’expérience ou que j’ai eu l’occasion de remarquer dans la vie d’un autre ? Veillez cependant, lorsque vous prêchez, à ne jamais citer une expérience à caractère personnel qui pourrait embarrasser ou blesser quelqu’un. Pesez avec soin chacune de vos paroles en essayant de prévoir la façon dont elles seront reçues. Répétons-le : il n’est pas nécessaire de faire allusion à vos propres expériences devant un auditoire, bien qu’elles puissent être utiles en certaines circonstances. Récits et illustrations donnent plus de force et de sens à un texte si vous les avez vous-même vécus et si vous avez su tirer profit de la vérité dont ils sont l’image.

Quelles sont mes connaissances ?

Demandez-vous ceci : Qu’ai-je déjà lu, entendu, vu ou pensé à ce sujet ? Temps, prière et méditation deviennent alors indispensables, à ce moment-là. Fouillez votre mémoire pour y découvrir tout ce qui pourrait être utile, significatif. Permettez au texte d’agir comme un aimant, attirant le moindre détail, la moindre information au sujet de la vérité qui s’y trouve présentée. Des années d’expérience viendront ensuite enrichir votre trésor d’information. En vous servant d’abord de ce dont vous disposez, vous ne tarderez pas à noter tout ce qui se présente à vous. Jésus, ne l’oubliez pas, utilisait les détails les plus simples du monde naturel lorsqu’Il voulait illustrer une vérité spirituelle. Servez-vous donc de ce que vous possédez déjà et tirez-en les détails nécessaires à votre prédication.

En plus des choses que vous aurez vous-même expérimentées, étudiées et observées, vous utiliserez la documentation qui se trouve amassée dans votre fichier. Nous l’avons vu à la leçon 3. Cette collection de données précises est une chose que vous pouvez prévoir à l’avance afin d’augmenter les réserves de documentation qui seront ensuite utilisées dans vos messages.

COMMENT ARRANGER LA DOCUMENTATION
Prêcher selon un plan précis
Objectif 3. Justifier la nécessité de disposer une telle documentation selon un ordre précis.

Pour bien prêcher, il faut avoir un plan. Une ou deux fois par année, il serait bon que vous jetiez un coup d’œil en arrière afin d’examiner le chemin parcouru, et que vous déterminiez également où vous avez l’intention d’aboutir, avec votre prédication. Évitez de prêcher sur les mêmes textes ou les mêmes sujets. Comme Paul, annoncez tout le conseil de Dieu (Actes 20.26-27). Étudiez avec soin les divers modèles de vos messages afin de voir si vous avez négligé quelque grande vérité ou certains passages de l’Écriture.

Pourquoi ne pas faire le projet de donner une série de messages sur les Dix Commandements, sur le pèlerinage d’Israël, les paraboles de Matthieu, les miracles dont il est question dans l’Évangile de Jean ou encore sur les grands discours intitulés « Je suis », toujours dans l’Évangile de Jean ? D’autres séries vous viendront d’elles-mêmes à l’esprit tandis que vous poursuivrez votre ministère de prédicateur. Veillez avant tout à éviter une sélection au petit bonheur, sous l’impulsion du moment. Vos auditeurs, comme vous-même d’ailleurs, bénéficieront davantage d’un programme bien établi et soigneusement préparé.

La préparation systématique est non seulement indispensable dans l’ensemble de votre ministère de prédicateur, mais elle est également importante pour chacun de vos messages. Il est impossible de semer, d’arroser et de récolter un excellent message au cours d’une seule semaine. La construction d’un sermon est un processus qui touche à tous les aspects de la vie du prédicateur. Ce processus couvre par conséquent une vie entière.

Tout sermon représente un pont qui vous permet d’amener vos auditeurs de l’endroit où ils se trouvent à celui où ils devraient être. Un bon plan et une documentation suffisante vous aideront à construire ce pont Un programme ordonné, tourné vers l’avenir, permettra à votre prédication d’aider vos auditeurs qui se mettront à grandir et à se développer spirituellement. En outre, lorsque vous vous mettrez à parcourir les grands thèmes de la Bible, chacun de vos messages deviendra pour votre congrégation un défi, tout sermon pouvant et devant avoir la vitalité et la nouveauté que le Saint-Esprit départit alors qu’Il nous entraîne toujours plus loin dans la connaissance de Dieu. L’Esprit nous conduira également à appliquer la vérité de la Parole à notre propre vie. Un plan ordonné, porté vers l’avant, comme nous l’avons dit, vous donnera de prêcher des messages intéressants, faciles à comprendre et dont on se souviendra aisément. Les membres de votre congrégation pourront méditer les vérités énoncées longtemps après que l’écho de votre voix se sera tu.

Déterminer la vérité centrale

Chacun de vos messages devrait présenter une vérité centrale tirée du verset de l’Écriture sur lequel il est basé. Cette vérité sera alors au cœur de ce que vous tenez à dire. Il est important de la relever en une phrase précise. Si, pour vous, le message reste quelque peu obscur, il ne sera pas très clair non plus pour ceux qui vous écoutent ! Par contre, si vous pouvez le résumer en une seule phrase, vous aurez plus de facilité à le présenter sans vous égarer ou passer d’une chose à une autre. A ce moment-là, tout auditeur attentif sera capable, lui aussi, de le résumer en une phrase distincte. Vous trouverez peut-être difficile de le faire, mais vous en découvrirez l’utilité tandis que vous prêchez.

Après avoir déterminé ce que serait la vérité centrale, tous vos efforts, vos arguments, vos illustrations ainsi que tout les éléments destinés à appuyer votre thème devront s’harmoniser pour l’étayer. Ne permettez à aucune idée secondaire de porter votre attention ailleurs. Suivez et développez cette seule vérité centrale. Priez à ce sujet ; faites d’elle l’objet de votre méditation jusqu’à ce qu’elle fasse vraiment partie de vous-même. Au moment d’établir votre plan, vous saurez alors exactement où vous désirez en venir. Votre but apparaîtra clair comme le jour.

Des idées soigneusement organisées

Vous êtes maintenant arrivé au point où il devient nécessaire de donner à tous les éléments réunis une structure bien ordonnée. Le plan est la manière efficace de les disposer et de les organiser.

Dans la prédication, nous comparerons le rôle du plan à celui de la colonne vertébrale au sein du corps, à celui de la charpente, dans une maison, ou enfin à celui des poutrelles d’acier, dans un gratte-ciel. Le plan est absolument vital, indispensable ! Nous allons donc examiner l’organisation d’un message et le développement d’un système qui vous sera très utile dans ce domaine.

Une homélie est une forme très simple de prédication, une allocution familière qui consiste habituellement à commenter, verset par verset ou même mot par mot, un passage de l’Écriture. Il existe trois formes d’homélies : 1) le commentaire où un passage de l’Écriture est examiné, verset par verset, 2) l’allocution basée sur un certain sujet ou thème, et 3) le mélange des deux premières méthodes. L’homélie d’un style plus avancé présente simplement une introduction, un commentaire suivi d’une conclusion. C’est sur cette forme-là que nous allons nous pencher. Le message comprend alors, en plus du verset, de rayons. Comme ceux-ci vont et viennent à partir du moyeu, ainsi l’autorité sur laquelle on s’appuie, dans chacune des divisions, comprend, en plus du verset de l’Écriture et de la vérité centrale, l’introduction, le fond et la conclusion.

1. L’introduction. Ce que représente la porte d’entrée,
dans une maison, l’introduction l’est à la prédication. Son but principal consiste à obtenir l’attention et à créer l’intérêt des auditeurs. Elle peut découler du contexte, du cadre biblique, des circonstances, des événements courants, etc. Préparez-la avec soin puis relevez-la par écrit Ceci vous permettra de commencer dans de bonnes conditions. Veillez à ce qu’elle reste courte ; elle ne doit pas durer plus de deux ou trois minutes. Il faut en outre qu’elle ait un rapport avec le fond de votre message. Si c’est le cas, il deviendra facile d’écrire une phrase finale qui établira sans difficulté un pont entre la pensée de l’introduction et le corps du sermon.

2. Le fond du message. Le fond d’une homélie est un commentaire du texte biblique choisi, verset par verset. Étudiez avec beaucoup d’attention les versets de votre texte afin qu’apparaisse une certaine disposition évidente, particulièrement lorsque le passage est long. Limitez votre développement à trois ou quatre divisions principales. Il vous sera alors plus facile de le prêcher. Voici un exemple dans la façon de former les divisions de votre fond, à partir d’un passage biblique : 1) Citez un verset ou deux afin d’en exprimer le contenu ; expliquez ce qu’ils veulent dire. 2) Tirez une application de ce qui vient d’être déclaré : montrez de quelle manière le verset est en relation avec la vie, avec les auditeurs, etc. 3) illustrez la vérité énoncée et tirez-en une application à partir de la nature, de la Bible, de votre observation ou expérience personnelle. 4) Résumez le tout en une seule phrase. Passez ensuite au verset suivant, ou aux versets, Si vous en avez choisi plusieurs, et répétez le même processus.

En vous préparant à prêcher un message, n’oubliez pas que la vérité centrale peut être comparée au moyeu d’une roue.
Les différentes divisions du fond de votre message deviennent alors les rayons. Comme ceux-ci vont et viennent à partir du moyeu, ainsi l’autorité sur laquelle on s’appuie, dans chacune des divisions, prend sa source à la vérité centrale. Ajoutons d’autre part que la vérité dont il est question dans chaque point est prouvée par le vérité centrale. Toutes les divisions du corps

page14image243589536 page14image243589824

Prochaine leçon