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La Prédication et l’enseignement de la Parole

L’auteur de ce cours, Ernest Pettry, démontre la communication efficace de la Parole de Dieu par l’intermédiaire de la prédication et de l’enseignement. Ces deux méthodes bibliques se ressemblent sur bien des points. Pourtant, au cours de l’histoire de l’Église chrétienne, chacune a développé certaines caractéristiques distinctives qui lui ont permis d’établir un contraste avec l’autre. Les deux méthodes utilisées ensemble vous équipent en vue de l’évangélisation des non-croyants ; elles vous permettent aussi de pourvoir à la croissance spirituelle, au développement de ceux auprès desquels vous exercez votre ministère.

Leçon 10: Vers un ministère équilibré

Vous avez examiné les instruments et les techniques dont le conducteur spirituel bien informé devait se servir en se préparant, sur le plan pratique, à exercer sa tâche. En vous efforçant d’appliquer de tels principes de manière consistante, vous serez capable de prêcher et d’enseigner avec talent et confiance.

Peut-être vous êtes-vous trouvé les yeux fixés avec angoisse sur une bête de somme qui grimpait le long d’un sentier escarpé et dangereux, alors que sa charge glissait d’un côté et de l’autre. Je pense aussi à un bateau se retournant sous le poids des passagers amassés du même côté. De telles situations, prises dans la vie réelle, prouvent l’importance de l’équilibre. Le ministère exige cette sorte d’équilibre, et c’est là le sujet de notre dernière leçon.

La prédication, l’enseignement sont deux moyens choisis
par Dieu pour apporter la vérité à ceux qui en ont besoin. Il est possible que vous deveniez très habile et appreniez à exercer l’un et l’autre avec compétence. Veillez cependant à ne jamais oublier que votre source est en Dieu ; lui seul peut vous permettre de réussir. Je lui demande de vous aider à vous appuyer jour après jour sur lui, à croître à son image en apprenant à demeurer en sa présence. Votre succès sera alors assure.

UN APPEL A L’ÉQUILIBRE
Objectif 1. Examiner la signification de l’équilibre dans le ministère de la prédication et de l’enseignement.

Si vous désirez servir avec efficacité, par l’intermédiaire de la prédication et de l’enseignement, votre ministère doit jouir d’un équilibre certain. Le déséquilibre présente un danger constant. Il peut se manifester dans votre message, dans vos méthodes ou, pire encore, dans les deux.

Pensez à la situation familiale suivante. Une mère a deux
fils, l’un de trois ans et l’autre de treize. Le plus jeune a bon appétit mais il aime surtout les douceurs, les aliments légers ; son frère, lui, avale tout ce qu’il peut trouver ! Il apprécie la viande, même Si elle est coriace. La mère, qui éprouve le même amour pour ses deux enfants, cherche à varier autant que possible ses menus quotidiens afin que les garçons soient à la fois attirés par ses plats et suffisamment nourris, étant l’un et l’autre en pleine croissance.

Comme serviteur de Dieu, vous vous trouvez confronté à
la même situation, sur le plan spirituel. Certains croyants sont parvenus à un stade de maturité tandis que d’autres, venant tout juste de faire l’expérience de la nouvelle naissance, s’engagent petit à petit dans la vie chrétienne. Vous devez par conséquent chercher à présenter des vérités que les « bébés » en Christ puissent accepter (1 Pierre 2.2) et, en même temps, partager des vérités et des principes spirituels qui soient une nourriture pour les croyants plus mûrs (Hébreux 5.11-14). La tâche peut vous paraître bien ardue mais, Si vous cherchez le Seigneur et lui réclamez les sujets qui conviennent, Il vous donnera ce qui est nécessaire aux besoins de son peuple.

Supposons qu’un dimanche matin vous entriez dans une Église d’environ 300 membres. Le pasteur prêche un excellent message d’évangélisation, et des âmes sont sauvées. Le mercredi soir, vous vous rendez à ce que vous croyez être « l’étude biblique », et vous entendez un nouveau message évangélique suivi d’un appel. Vous apprenez alors que toutes les rencontres sont sur le même modèle, dans cette Église. Toujours impressionné, vous faites remarquer à l’un des membres le nombre important de ceux qui ont accepté Christ. Ce chrétien vous répond : « Oui, nous avons beaucoup, beaucoup de décisions, mais les gens ne semblent pas se fixer ici ou s’attacher à notre Église. Ils s’en vont ailleurs. » Quel est, selon vous, le problème de cette communauté ? Notez la réponse dans votre cahier.

Lorsque les gens ne sont pas nourris spirituellement, ils ne tardent pas à manifester des signes d’inanition. A ce moment- là, soit ils cherchent une nouvelle Église, soit ils abandonnent graduellement les réunions et deviennent, spirituellement parlant, des victimes inutiles. Leur pasteur aurait dû varier son message et ses méthodes, c’est-à-dire passer de l’évangélisation à la prédication, à l’exposé biblique capable d’apporter un enseignement doctrinal de valeur dont le succès serait certain.

En exerçant votre ministère, veillez donc à établir un équilibre entre la prédication et l’enseignement. Paul conseillait à Timothée de s’attacher à ces deux faces du ministère : « Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement » (1 Timothée 4.13). Une méthode qui convient parfaitement est celle de l’exposé, dans la prédication. Ce genre de message est basé sur un passage de l’Écriture assez long et que l’on interprète ensuite en relation avec un thème ou une idée centrale. La majeure partie de ce qui fait le fond du message vient directement de l’Écriture. Le but est d’exposer la signification du texte et de montrer quelle est la relation entre la vérité scripturaire et la situation actuelle des auditeurs.

Cette façon d’aborder le sujet nous donne l’avantage d’un enseignement systématique dont nous pouvons nous servir pour l’évangélisation et pour une prédication dont le style permet d’instruire les chrétiens, de favoriser leur croissance. Ce genre de message est utilisé avec succès par bon nombre de prédicateurs de marque.

Vous découvrirez également que la manière dont vous traitez votre message, en prêchant ou en enseignant, se trouve affecté par ceux qui vous écoutent. Si vous vous trouvez par exemple dans une école maternelle, en première ou en seconde année, vous découvrirez que les enfants ne peuvent rester attentifs très longtemps. Pour les garder en éveil, l’institutrice doit utiliser un langage animé, une abondante variété d’aides visuelles, tout en évitant de s’attarder sur un seul sujet. Les tout petits, ces bébés dirons-nous, n’en sont qu’aux premiers pas de l’étude. Par contre, dans un collège, vous pourrez observer que les élèves accordent une grande attention au cours qui leur est donné pendant parfois une heure et demie.

Dans les cultes ou les réunions, vous remarquerez ce même phénomène se répéter tandis que vous cherchez à communiquer avec votre auditoire. Vous verrez, par exemple, les bébés en Christ s’agiter, mal à l’aise semble-t-il, en adoptant même un air détaché alors que vous vous étendez sur des questions de doctrine. Leur attitude doit être pour vous une indication ; ou bien le sujet choisi est trop compliqué, ou vous devez modifier la manière de le présenter. Il devient alors nécessaire d’utiliser une méthode où ils feront davantage usage de leurs sens. Au cours d’une série de réunions d’évangélisation, vous noterez peut-être l’avidité des chrétiens « adultes » qui réclament une nourriture plus substantielle. Vous répondrez à ce besoin en vous efforçant d’établir un équilibre dans votre ministère. Lorsque vous parviendrez à prendre conscience de ce qu’il faut â chacun de vos membres, tout en sachant demeurer sensible aux directions du Saint-Esprit, vous serez capable de donner à votre auditoire ce qui lui est nécessaire.

Dans votre ministère, efforcez-vous d’établir un équilibre entre la prédication et l’enseignement. En puisant dans les richesses abondantes de la Parole de Dieu, vous tirerez de ce trésor des choses anciennes et des éléments nouveaux qui, tous, seront en bénédiction à vos auditeurs ; ceux-ci croîtront et atteindront une envergure spirituelle où il leur sera possible d’apprécier la qualité exceptionnelle des choses de Dieu.

La prédication et l’enseignement, nous l’avons vu, sont deux moyens de communiquer la vérité. Certaines personnes font une distinction entre les deux. Elles croient que la prédication fait appel aux émotions tandis que l’enseignement s’adresse à l’intelligence. Une telle distinction est toutefois purement subjective car, à un point donné, chacune comprend certains éléments de l’autre. La première a autant d’importance que la seconde ; la vérité doit être pleinement comprise tout en étant ressentie en profondeur. Voici comment Paul fait allusion à l’expérience des chrétiens de Rome : « Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine qui vous a été transmise » (Romains 6.17).

La vérité touche à chacun des aspects de l’individu. Elle atteint premièrement l’intelligence, stimule les sentiments, les émotions, et pousse enfin la volonté à l’action. Une vérité qui affecte ainsi la personnalité tout entière, sans s’arrêter uniquement à l’un de ses aspects, a beaucoup plus de chance de produire une action durable et fructueuse.

Un équilibre entre la prédication et l’enseignement suscitera aussi un équilibre entre l’évangélisation et l’instruction. Certains ne voient que la nécessité d’évangéliser alors que d’autres estiment qu’il faut avant tout former des disciples ; les deux sont pourtant indispensables et ne doivent en aucun cas être négligés. Répétons-le : un équilibre s’impose. On rencontre parfois des gens qui prétendent n’avoir qu’un ministère d’évangéliste et sont incapables d’enseigner. En d’autres occasions, on sera
en présence de quelqu’un qui estimera pouvoir uniquement former des disciples et non amener des âmes au Seigneur. Il est possible d’accomplir les deux tâches, et nous devons y parvenir. Le Seigneur nous a donné l’ordre de prêcher l’Évangile à toute créature (Marc 16.15) et, d’aller et faire des disciples au sein de toutes les nations (Matthieu 28.19-20). Notre tâche doit être déterminée par ce que le Maître attend de nous et non par ce qui nous convient le mieux.

S’il y a équilibre entre la prédication et l’enseignement, il y aura aussi équilibre dans notre culte, dans notre adoration. En parlant à la Samaritaine des adorateurs que cherchait son Père, Jésus dit ceci : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.24). Si l’on prêche
et l’on enseigne la Parole sans être revêtu du Saint-Esprit, on aboutit à un simple formalisme. Et là où l’on met l’accent sur une expérience subjective, dans l’Esprit, sans tenir compte de la Parole, on aboutit au fanatisme. L’adoration véritable est due à un équilibre parfait entre ce que produisent la Parole et l’Esprit.

Lisez Actes 2.42-47. Nous voyons là que l’élément d’évangélisation était apparent dans la communauté chrétienne alors que des gens en grand nombre étaient touchés par le témoignage de ceux qui croyaient en Jésus. Nous remarquons ensuite de quelle manière les nouveaux convertis étaient attachés à l’enseignement des apôtres ; c’est ainsi que des disciples commencèrent à se former. Un troisième élément, dans ce cadre unique, était également important : c’était celui des relations dont les croyants jouissaient entre eux. Ces gens mangeaient ensemble ; ils priaient, louaient Dieu ensemble, et ils partageaient même leurs biens terrestres, ce qui créait un merveilleux esprit d’unité. Si ces trois éléments sont présents dans votre congrégation, offrant un équilibre réel, vous obtiendrez des résultats positifs
; par contre, Si un équilibre n’est pas maintenu, vos gens en souffriront.

Certains groupes de croyants ont tendance à s’attacher à un seul des éléments cités plus haut. Observons ce qui se produit alors. Ceux parmi lesquels on insiste sur l’enseignement de la Bible au détriment de l’évangélisation et de la communion fraternelle deviennent froids et purement intellectuels. Ceux pour qui seule la communion fraternelle compte, alors que l’évangélisation et l’enseignement de la Bible sont négligés, deviennent superficiels, livrés à leurs émotions. Quant au dernier groupe, où l’évangélisation a la première place, au détriment de la communion fraternelle et de l’enseignement, il est composé de croyants solitaires et affamés spirituellement.

D’autres communautés chrétiennes encore portent leur attention sur deux des éléments dont nous venons de parler. Là où l’on insiste sur l’enseignement de la Bible et la communion fraternelle sans s ‘intéresser à l’évangélisation, on souffre bientôt d’un manque de vitalité. Les croyants se caractérisent par un sentiment de propre satisfaction, de complaisance et de mort. Le groupe qui donne toute l’importance à la communion fraternelle et à l’évangélisation, mais néglige l’enseignement de la Bible, est souvent troublé par l’introduction de fausses doctrines et par des divisions. Enfin, ceux qui s’attachent uniquement à

l’enseignement de la Bible et à l’évangélisation deviennent des chrétiens versés dans l’étude de la Parole et dans l’art de la partager, mais ne développent jamais de relations intéressantes avec d’autres croyants.

Là où nous avons l’évangélisation, l’enseignement qui conduit à une vie de disciple et enfin des relations enrichissantes, nous possédons les éléments nécessaires à l’épanouissement d’une réelle maturité spirituelle. Si nous gardons l’équilibre qui convient, nous pouvons nous attendre à voir se développer une congrégation saine et vigoureuse.

Pour maintenir un ministère bien équilibré, il vous faudra rester constamment en éveil. Évitez tout extrême, que ce soit dans l’emploi d’une méthode ou le choix d’un message. Vous vous apercevrez en effet que, Si l’on donne trop d’importance à une chose, on en néglige quelque peu une autre. En restant vigilant, vous maintiendrez l’équilibre. Évangélisation, communion fraternelle, enseignement. Si ces trois éléments s’équilibrent entre eux, vous obtiendrez des résultats positifs.

Luc nous dit de Jésus qu’il « croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2.52). Nous avons là véritablement un exemple de croissance équilibrée car, en termes pratiques, cela signifie que Jésus se développait intellectuellement, physiquement, spirituellement et enfin sur le plan social. De la même manière, grâce à une juste proportion entre notre prédication et notre enseignement, nos chrétiens, s’ils peuvent en outre voir se créer entre eux des liens solides, se développeront sur le plan spirituel, deviendront des témoins puissants, jouiront d’une communion authentique ; nous aurons alors le sentiment d’avoir accompli quelque chose par notre ministère.

Si vous cherchez à acquérir un ministère bien équilibré, la Bible est votre aide la plus efficace. Étudiez-la systématiquement. Suivez avec diligence tout ce qu’elle vous dit, en examinant votre message et vos méthodes à sa lumière.

Relevez chacun des sujets ou des passages bibliques sur lesquels vous avez prêché. Relisez-les au moins une fois par année. Cela vous permettra de vous assurer que vous étudiez et annoncez bien toute la vérité contenue dans la Bible. Évitez les sujets favoris ou les thèmes qui deviendront une vraie marotte ! Si vous aimez un peu de variété dans vos menus, n’oubliez pas que vos auditeurs en ont besoin, eux aussi, dans le message que vous prêchez et enseignez.

Demandez au Seigneur de vous aider tandis que vous vous efforcez d’annoncer le message de la Parole dans sa totalité. il vous permettra de maintenir un ministère bien équilibré, que ce soit dans la prédication ou l’enseignement.

« JE VOUS EN SUPPLIE. . . »
Objectif 2. Dire quelles sont les caractéristiques d’un ministère spirituel fructueux.

Phillips Brooks, dont nous avons relevé précédemment la définition de la prédication, était un prédicateur érudit et de talent. Des milliers furent amenés à Christ par l’intermédiaire de son ministère. Certains se sont souvent posé la question de son succès. L’un de ses amis découvrit le secret au cours d’un voyage qu’ils faisaient tous deux en mer. Pendant plusieurs heures, cet homme ne put trouver le prédicateur nulle part. Après l’avoir cherché à différents endroits, il retourna à la cabine qu’ils partageaient et en ouvrit la porte. Là, à genoux, les mains levées vers le ciel, Phillips Brooks priait en répétant : « ô Dieu, revêts- moi de ta puissance ! » Le voyageur referma la porte sur cette scène empreinte de dignité, et il sut désormais d’où provenait la force que son ami manifestait en Dieu et devant les hommes.

Lorsque vous exercez votre ministère, aucun talent ni aucune formation ne peuvent remplacer la puissance spirituelle, dans votre vie. Sans cette force-là, la prédication devient un simple sermon, et l’enseignement ressemble à un cours. Dépourvus de la puissance de l’Esprit qui donne la vie, l’un et l’autre sont morts (2 Corinthiens 3.6). Ne vous contentez par conséquent pas de prêcher des sermons et de donner des cours. Tenez-vous devant Dieu dans la prière jusqu’à ce que la Parole devienne comme un feu qui consumera vos os ; attendez le moment où vous pourrez réellement parler comme un oracle de Dieu. Suivez l’exemple de Paul, dans son ministère :

Quand je suis allé chez vous, frères, pour vous annoncer la vérité secrète de Dieu, je n’ai pas employé un langage compliqué ou une science remarquable. Car j’avais décidé de ne rien savoir d’autre, durant mon séjour parmi vous, que Jésus-Christ et, plus précisément, Jésus-Christ cloué sur la croix. C’est pourquoi je me suis présenté à vous faible et tout tremblant de crainte ; mon enseignement et ma prédication n’ont pas été donnés avec les paroles habiles de la sagesse humaine, mais avec la manifestation convaincante de la puissance de l’Esprit divin. Ainsi, votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Corinthiens 2.1-5, BNA)

En déclarant la Parole de Dieu selon la puissance de l’Esprit, vous aurez un ministère à l’image de celui dont l’exemple nous est donné dans le Nouveau Testament Demeurez devant le Seigneur jusqu’à ce que le Saint-Esprit vienne sur vous, comme il le fit en revêtant les croyants de cette époque-là (Actes 2.1- 4). L’onction qui accompagne le ministère ne peut venir que de Dieu. Rien ne peut lui être substitué. Les gens ne seront d’ailleurs touchés que par un message prêché sous l’onction de l’Esprit. Ne l’oubliez pas : Les hommes recherchent les méthodes les plus satisfaisantes mais Dieu, lui, cherche des hommes et des femmes qui soient réellement meilleurs. Il désire que ceux qui proclament son message s’appuient entièrement sur lui, et que ceux qu’Il oint soient encouragés à demeurer fervents d’esprit tandis qu’ils le servent (Romains 12.11).

Un chrétien écrivit un jour à une société missionnaire américaine en ces termes : « Envoyez-nous des gens au cœur brûlant qui nous parleront de l’amour de Dieu. » En plus de la puissance de l’Esprit, il vous faut, en effet, un cœur brûlant, Si vous voulez prêcher et enseigner l’Évangile. La manière dont Jésus aida les deux disciples, sur le chemin d’Emmaüs, nous suggère la façon d’engendrer l’enthousiasme (Luc 24.13-35). Jésus rejoignit ces hommes sans être reconnu d’eux, et Il écouta leur récit alors qu’ils lui parlaient de la crucifixion et du tombeau vide. À partir de Moïse et des prophètes, Il leur expliqua ensuite ce qu’il était dit de Lui dans les Écritures. Un peu plus tard, ces hommes reconnurent leur Maître alors qu’Il rompait le pain après l’avoir béni, mais Jésus disparut aussitôt. Que se dirent-ils alors l’un à l’autre ? « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous lorsqu’Il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » (v. 32). Votre cœur brûlera également tandis que le

Seigneur s’adressera à vous et vous révélera sa Parole. Aspirez à une telle expérience ! Lorsque vous priez, attendez que Dieu vous parle. Ce qu’Il vous dira allumera un feu en votre esprit et, lorsque vous vous lèverez pour prêcher, personne ne doutera de votre puissance dont la source sera reconnue. Vos auditeurs réaliseront que vous vous êtes tenu en la présence de Jésus, et ils répondront au message que votre Maître vous aura donné à leur intention.

Il y a quelques années, un serviteur de Dieu se mit à compter de moins en moins sur le Seigneur pour s’appuyer uniquement sur ses propres talents, sur ses capacités et sa formation. Comme il passait très peu de temps à genoux, son ministère ne tarda pas à perdre de sa chaleur et de sa vitalité. Réalisant qu’un changement devait se produire, certains de ses anciens, fort soucieux, placèrent un mot sur l’estrade où le pasteur ne pouvait manquer de le voir. Le problème y était énoncé clairement : « Frère, nous aimerions voir Jésus » (lire Jean 12.21). Le pasteur, après avoir lu ce billet, s’effondra, en proie à une réelle contrition. Il se rendit dans un endroit tranquille où il décida de prier jusqu’à ce que la puissance de Dieu se manifeste à nouveau dans sa vie. Lorsqu’il ressortit de cette pièce, il était redevenu un homme sage, décidé à ne jamais remonter sur l’estrade en s’appuyant sur ses capacités personnelles. Et, comme on peut s’y attendre, il retrouva le feu, la passion, la vision qui étaient autrefois son partage. Les membres de sa congrégation, reconnaissants, placèrent un autre billet sur la chaire : « les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur » (Jean 20.20). Dans votre ministère, ni les talents ni la formation ne peuvent remplacer une vie empreinte de puissance spirituelle.

Ma prière est que vous prêchiez et enseigniez avec puissance et passion. Je demande aussi à Dieu de vous aider à toujours comprendre que votre tâche, dans le ministère, est un don de Lui, et à ne jamais perdre la fraîcheur, la vigueur et l’esprit décisif qui étaient vôtres au moment où vous avez répondu à son appel en ces mots : « Me voici, envoie-moi ! »