Leçon 6 : L’Église s’étend

Dans la leçon 5, nous avons étudié le livre des Actes et les deux épîtres associées à la période primitive de l’Eglise : celle de Jacques et celle de Paul aux Galates. Ceci nous a aidés à discerner les progrès du message de l’Evangile dans tout l’empire romain, et nous avons également vu comment les Gentils, comme les Juifs, sont devenus membres de l’Eglise. Nous sommes parvenus à mieux comprendre le message d’une vie chrétienne logique, tel qu’il est présenté par Jacques aux premiers chrétiens d’origine juive, et la vérité concernant le fondement du salut, telle que Paul l’expliquait aux Galates.

Dans cette leçon, nous considèrerons les lettres associées à la période de l’Eglise au fil des années qui ont suivi la conférence de Jérusalem, au moment même où Paul s’est lancé dans son second et son troisième voyages missionnaires. Nous examinerons le contexte de ces épîtres et nous verrons comment, par leur intermédiaire, Paul a répondu aux besoins des nouvelles congrégations qui s’étaient formées alors que l’Eglise s’étendait à la Macédoine, à l’Achaïe et enfin à l’ Italie.

En étudiant ces quelques lettres, nous nous apercevrons que ces premiers chrétiens rencontraient des difficultés semblables aux nôtres. Certains ne savaient plus quoi croire sur le retour de Christ. D’autres étaient déchirés par les divisions qui se manifestaient en leur sein. D’autres encore avaient besoin de mûrir dans leur foi chrétienne et de mieux comprendre ce que signifiait croire en Christ. Nous verrons comment Dieu a dirigé et instruit ces croyants aux besoins variés au travers des lettres de Paul.

1 ET 2 THESSALONICIENS : LETTRES DESTINEES A LA MACEDOINE
Objectif 1. Savoir reconnaître le contexte historique et le contenu des deux épîtres aux Thessaloniciens.

La province de la Macédoine comprenait les villes de Philippes et de Thessalonique. Cette dernière était un port maritime et un centre commercial. A l’époque de Paul, sa population était d’environ 200 000 habitants.

Contexte historique

Quelque temps après la conférence de Jérusalem, Paul, emmenant Silas avec lui (Actes 15.36-40), a entrepris son second voyage missionnaire. Il furent rejoints à Lystre par Timothée (Actes 16.1-3), et Luc voyagea avec eux de Troas à Philippes, où il resta semble-t-il (Actes 16.10-40).

Paul a d’abord exercé son ministère à Philippes, puis il est parti à Thessalonique où de nombreuses personnes se sont converties. Parmi elles se trouvaient des Juifs, plusieurs femmes de distinction et beaucoup de Grecs. A la suite de difficultés, Paul a été obligé de quitter Thessalonique pendant la nuit. Il est resté quelque temps à Bérée et a finalement atteint Athènes (Actes 17.10-15). Timothée est resté à Bérée et a rejoint Paul à Athènes un peu plus tard. De là, Paul l’a envoyé chez les Thessaloniciens (1 Thessaloniciens 3.1-5). A son tour, Paul a quitté Athènes et a continué vers Corinthe où il a exercé son ministère pendant plus d’un an et demi (Actes 18.11).

Pendant que l’apôtre se trouvait à Corinthe, Timothée arriva, porteur de nouvelles concernant l’église de Thessalonique (1 Thessaloniciens 3.6). C’est alors que l’apôtre écrivit l’épître aux Thessaloniciens. Il reçut d’autres nouvelles encore un peu plus tard, et il composa sa seconde lettre (2 Thessaloniciens 2.2 ; 3.11).

Contenu et plan des deux épîtres

Dans ses lettres aux Thessaloniciens, Paul répondait au rapport qui lui avait été fait à leur sujet. Ces croyants traversaient une période de persécution, et ils étaient dans le trouble en ce qui concerne le retour de Christ ; la première comme la seconde lettre fait en effet allusion à ces deux choses.

Si les thèmes des deux épîtres se ressemblent, on note cependant des différences dans leur contenu. La première fait état de la relation entre Paul et les Thessaloniciens, alors que la seconde n’y fait que peu référence. La première explique quel sera le sort de ceux qui sont morts en Christ ; la seconde, elle, décrit « l’homme impie » qui apparaîtrait avant le jour du Seigneur. La première épître contient un avertissement général qui s’adresse à ceux qui vivent dans le désordre, alors que la seconde nous dit d’avertir de tels hommes mais aussi de les éviter. Ensemble, ces deux lettres offrent un enseignement dont avaient besoin ces croyants qui se faisaient des idées fausses concernant le retour du Seigneur et qui avaient récemment abandonné le paganisme (1 Thessaloniciens 1.9). Ce sont les premières lettres dans lesquelles Paul parle de la fin des temps. Lisez-les en utilisant les plans suivants :

 

1 THESSALONICIENS : L’ESPOIR DU RETOUR DE CHRIST

I. Salutations et remerciements. Lisez 1.1-10. II. Rappel du ministère de Paul. Lisez 2.1-16.

III. Paul désire se rendre auprès des Thessaloniciens.

Lisez 2.17-3.5.

IV. Compte rendu de Timothée. Lisez 3.6-13.

V. Instructions relatives à la vie chrétienne. Lisez 4.1-12.

VI. Vérités concernant le retour du Seigneur.

Lisez 4.13-5.11.
VII. Exhortations finales. Lisez 5.12-28.

1 ET 2 CORINTHIENS : LETTRES DESTINEES A L’ACHAIE

Objectif 2. Choisir les faits concernant le contexte historique et le contenu des deux épîtres aux Corinthiens.

Les villes de Corinthe et d’Athènes étaient situées en Achaïe. Corinthe avait été détruite en l’an 146 avant J.-C., mais elle avait été reconstruite par les Romains en l’an 44 avant J.-C. Elle est alors devenue la capitale de la province de l’Achaïe et, à l’époque du Nouveau Testament, c’était une cité prospère et riche. L’idolâtrie et l’immoralité y régnaient malheureusement, car ses habitants adoraient de nombreuses divinités et avaient la réputation de vivre une vie corrompue.

Contexte et contenu de 1 Corinthiens

Ainsi que nous l’avons déjà dit, Paul a exercé son ministère à Corinthe pendant plus d’un an et demi (Actes 18.1 à 18). C’est à ce moment-là que l’église corinthienne a vu le jour. L’apôtre est ensuite retourné à Antioche ; de là, il a entrepris son troisième voyage missionnaire (Actes 18.23).

Le troisième voyage missionnaire de Paul l’a amené à Ephèse, où il passa plus de deux ans (Actes 19.8-10). Durant son séjour dans cette ville, il reçut des nouvelles des gens de Corinthe (1 Corinthiens 1.11 ; 5.1 ; 11.18) et une lettre d’eux contenant plusieurs questions (1 Corinthiens 7.1, 25 ; 8.1 ; 12.1 ; 16.1, 12). Peut-être avait-il écrit un premier message en réponse à ce qui lui était annoncé (1 Corinthiens 5.9). Les comptes rendus et la lettre qu’il avait reçus montraient que les Corinthiens avaient besoin d’un enseignement solide sur les principes d’une vie morale et d’autres valeurs chrétiennes importantes. Paul a alors écrit sa première épître aux Corinthiens, répondant ainsi aux problèmes qui lui étaient posés et expliquant le principe spirituel auquel chacun était lié.

Le contenu de cette première lettre peut se diviser en deux parties fondamentales. Dans la première, qui comprend les chapitres 1 à 6, Paul traite des problèmes qui lui avaient été rapportés par les « gens de Chloé » (1 Corinthiens 1.11). Dans la seconde partie, c’est-à-dire dans les chapitres 7 à 16, il répond aux diverses questions posées par les Corinthiens eux-mêmes. Cette lettre prend un ton dénué de formalité ; elle ressemble à une conversation entre l’apôtre et les Corinthiens. Paul pose des questions (1.20 ; 4.7). Il supplie (4.14-16). Il avertit (4.18-21). Il reprend (5.2, 6). Il instruit (12.1-6). Dans tout cela, il insiste sur le fait que Christ doit être le Seigneur de chacun des aspects de la vie privée et publique du chrétien.

1 CORINTHIENS : PRINCIPES DE LA CONDUITE CHRETIENNE

I. Introduction. Lisez 1.1-9.

II. Solution au problème des divisions. Lisez 1.10-4.21.

III. Le besoin de discipline. Lisez 5.1-6.20.

IV. Conseils relatifs au mariage. Lisez 7.1-41.

V. Le bon usage de la liberté. Lisez 8.1-10.33.

VI. Comportement à adopter lors du culte en commun.

Lisez 11.1-14.40.
VII. L’Evangile et sa puissance. Lisez 15.1-58. VIII. Remarques finales. Lisez 16.1-24.

L’Eglise est l’édifice de Dieu. (3)

Les saints jugeront un jour les anges et le monde. (6)

Les corps des croyants sont membres de Christ. (6)

La sainte cène est une déclaration de la mort du Seigneur. (11)

Le corps de Christ est un, mais il compte diverses parties. (12)

1) Divisions dans l’Eglise

2) Conduite inappropriée lors de la sainte cène

3) Poursuitesen justice entre croyants

4) Immoralité sexuelle

Contexte et contenu de la second épître aux Corinthiens

Pendant qu’il était encore à Ephèse, il est possible que Paul ait rendu visite aux Corinthiens afin de s’occuper personnellement des problèmes traités dans sa première épître. Il semble faire allusion à une telle visite dans 2 Corinthiens 2.1 ; 12.14, 21 ; et 13.1-2. Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il n’ait pas été très bien reçu. L’église était toujours déchirée entre plusieurs factions rivales, et la forte opposition à l’égard de Paul s’exprimait au travers de ceux qui prétendaient « être de Christ » ou encore « apôtres de Christ » (2 Corinthiens 10.7, 11.13). La lettre dont il est question dans 2 Corinthiens 2.3-4, 9 et 7.8-12 est peut-être celle que Paul a rédigée à la suite de sa seconde visite.

Paul a quitté Ephèse après avoir chargé Tite de le précéder afin de lui apprendre ce qui se passait à Corinthe. Il s’est ensuite rendu à Troas. Là, ne pouvant trouver Tite comme il l’espérait, il continua vers la Macédoine, fort inquiet au sujet des Corinthiens. Tite le rejoignit, chargé d’un nouveau rapport. Celui-ci indiquait un changement dans la bonne direction à Corinthe (2 Corinthiens 7.6-16), quand bien même quelques-uns restaient opposés à l’apôtre. Ces nouvelles forment l’arrière-plan de la seconde épître aux Corinthiens. Paul explique sa situation (1.3-2.4), demande à ces gens de se réconcilier avec lui (6.11-13) et se réjouit du bon rapport qui lui a été fait (7.6-7) ; il défend enfin son apostolat (10.1-13.10). Dans sa lettre, il mentionne aussi la collecte en faveur des frères nécessiteux, collecte à laquelle les gens de Corinthe ont participé (8.1-9.15).

Cette lettre est sans doute la plus personnelle de toute la correspondance de Paul. En butte à une opposition malveillante, l’apôtre estimait nécessaire de se défendre et de défendre aussi son ministère. Il voulait éviter d’autre part que l’Evangile n’en soit discrédité. Le motif exact des accusations portées contre lui ne nous est pas répété dans sa lettre. Nous pouvons cependant le deviner en étudiant la réponse de l’apôtre dans laquelle Paul utilise les termes suivants : « comme plusieurs » (2 Corinthiens 2.17), « comme quelques-uns » (3.1 ; 10.2), « dit-on » (10.10), « cet homme-là » (10.11), et enfin « ces hommes-là », (11.13) en faisant référence à ceux qui s’opposaient à lui.

« Paul est fier et vantard ».
« Paul n’a aucune autorité et aucune lettrederecommandation».
« Si Paul était véritablement un 3) 11.7-15 apôtre, l’église le soutiendrait ».
« L’apostolat de Paul est inférieur aux autres ».

Lisez maintenant l’épître tout entière en vous appuyant sur le plan suivant :

2 CORINTHIENS : LA DEFENSE D’UN VRAI MINISTERE

I. Salutations. Lisez 1.1-2.
II. Raisons du ministère de Paul. Lisez 1.3-2.13.
III. Caractère du ministère de Paul. Lisez 2.14-7.16.
IV. Collecte en faveur des frères nécessiteux. Lisez 8.1-9.15.
V. Authenticité de l’apostolat de Paul. Lisez 10.1-13.10. VI. Conclusion. Lisez 13.11-14.

La seconde épître aux Corinthiens montre que Paul avait jugé nécessaire de défendre son ministère, car . . .

Les deux épîtres aux Corinthiens révèlent comment Paul traitait avec des gens à la fois hostiles et dépourvus de maturité. Ces individus étaient constamment prêts à douter de son caractère et à mépriser son travail parmi eux. Malgré leur attitude et leur manque de spiritualité, l’apôtre a cependant continué à s’occuper d’eux, exprimant ainsi l’amour profond et le souci qu’il éprouvait à leur égard (2 Corinthiens 12.14-15).

Les épîtres aux Corinthiens révèlent que les premiers chrétiens rencontraient de sérieux problèmes. L’existence de ces derniers n’a rien d’extraordinaire en soit. Par contre, ce qui est remarquable, c’est que l’Eglise ait été capable non seulement d’échapper aux difficultés, mais encore de s’accroître progressivement malgré les écueils. Un tel fait rend témoignage de la vérité selon laquelle l’Eglise n’est pas simplement une organisation humaine ; elle est, de toute évidence, le corps surnaturel de Christ, créé, soutenu et entraîné vers l’avant par Dieu lui-même en la personne du Saint-Esprit.

ROMAINS : LETTRE ADRESSEE AUX CHRETIENS DE ROME
Objectif 3. Savoir décrire l’enseignement et le contexte historique de l’épître aux Romains.

L’apôtre Paul dédie sa lettre à tous les chrétiens de Rome, la grande capitale de l’empire romain. Cette lettre est peut-être l’Ïuvre la plus importante de l’apôtre, car il y explique de façon exhaustive la méthode utilisée par Dieu pour le salut de tous les hommes. C’est une lettre riche dans son enseignement et claire dans son application. Elle est donc digne d’une attention particulière.

Contexte historique

Après avoir entendu l’excellent compte rendu de Tite au sujet des Corinthiens, Paul leur a envoyé sa seconde épître, puis il a repris son troisième voyage missionnaire en direction du sud. Il est très probable qu’il ait à nouveau visité Corinthe d’où il a écrit aux Romains, ayant déjà projeté de se rendre dans cette ville (Actes 19.21).C’est par l’intermédiaire de PhÏbé, diaconesse de l’église de Cenchrées, tout près de Corinthe (Romains 16.1-2), qu’il a envoyé sa lettre. A cette époque-là, l’église de Rome existait déjà depuis un certain temps, et sa réputation s’étendait au-delà de ses murs (Romains 1.8). Elle avait probablement été fondée par des chrétiens qui étaient allés s’établir dans la ville. Paul connaissait le nom de plusieurs d’entre eux, et certains étaient même des parents (Romains 16.3-15).

D’après le contenu de l’épître aux Romains, il semble que Paul avait plusieurs raisons d’écrire cette lettre. Il espérait que les chrétiens de Rome l’aideraient à réaliser sa mission en Espagne (Romains 15.23-24). Son souci était en outre de les voir comprendre toute la signification de l’Evangile afin de ne pas se laisser égarer par de faux docteurs (16.17-19). Cette préoccupation l’a poussé à leur présenter le message de Christ, puisqu’il ne pouvait pas les instruire en personne.

Contenu et plan

L’épître aux Romains est une présentation rationnelle de ce qui est au cÏur de l’enseignement de Paul concernant l’Evangile. Elle est à cet égard fort différente des autres épîtres écrites dans le but de corriger des erreurs précises dans le domaine de la conduite ou de la doctrine. Elle donne par exemple la solution éternelle au problème universel du péché : celle de la justice de Dieu révélée en Christ. Ses arguments sont persuasifs, son style vigoureux et logique. Nous y trouvons plusieurs des vérités les plus importantes concernant le salut, y compris celle relative à la justification (exposée dans les chapitres 3.21-5.21) et à la sanctification (exposée dans les chapitres 6.1-8.39). Le thème de l’épître peut être relevé au verset 16 du premier chapitre :

« Car je n’ai pas honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec ».

Paul suit ce même thème tout au long de sa lettre, en expliquant petit à petit les vérités associées à la justice de Dieu.

ROMAINS : REVELATION DE LA JUSTICE DE DIEU I. Le besoin de la justice de Dieu. Lisez 1.1-3.20.
II. Offre de la justice de Dieu. Lisez 3.21-5.21.
III. Résultats de la justice de Dieu. Lisez 6.1-8.39.
IV. Triomphe de la justice de Dieu. Lisez 9.1-11.36.
V. Application de la justice de Dieu. Lisez 12.1-16.27.

 

Prochaine leçon