Leçon 10: Porter Du Fruit: Aucune loi ne s’y Oppose
Au début de ce cours, nous avons parlé de l’analogie de la vigne donnée par Jésus. Dans cette analogie, Dieu le Père est le vigneron, Jésus est le cep et nous, qui demeurons en Lui, sommes les sarments. Le sarment reçoit la vie du cep aussi longtemps qu’il reste attaché à celui-ci. Le sarment doit puiser de cette source vitale pour croître et porter du fruit. Et lorsque cela est nécessaire, le vigneron émonde le sarment afin qu’il porte
davantage de fruit. Le sarment qui ne reste pas attaché au cep est retranché et ensuite brûlé.
Cela fait partie du plan de Dieu que nous soyons des chrétiens féconds. En d’autres termes, Il veut que nous manifestions dans notre vie quotidienne le caractère de Christ, comme un sarment reflète ce qui caractérise le cep auquel il est attaché. Il rend cela possible en nous donnant Son Esprit Saint qui demeure en nous et produit dans nos vies les éléments qui constituent ce qui, dans Galates 5.22-23, est appelé le fruit de l’Esprit.
Dans cette dernière leçon, nous allons revenir sur les neuf aspects du fruit de l’Esprit et considérer la relation qu’il peut y avoir entre ce fruit, la liberté chrétienne et la Loi de l’Ancien Testament. Il existe, en effet, des lois contre bien des choses, mais aucune ne s’oppose à la fructification ou à la ressemblance à l’image de Christ. Que le Saint-Esprit uvre dans votre vie, afin qu’elle soit semblable à un sarment en bonne santé, portant beaucoup de fruit.
LA LOI ET LA LIBERTE CHRETIENNE
Etre libre de l’esclavage
Mais le fruit de l’Esprit est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi ; la loi n’est pas contre de telles choses (Galates 5.22-23).
Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous avons des lois ? Que serait votre localité s’il n’y avait pas de lois ? Si elles n’existaient pas, chacun ferait ce que bon lui semblerait. Cela ne présenterait peut-être aucun problème, aussi longtemps, en tout cas, que les choix d’une personne n’iraient pas à l’encontre des choix d’une autre. Mais chaque citoyen se conduirait-il de telle sorte qu’aucun conflit jamais n’éclate ? Que se passerait-il si quelqu’un décidait de conduire sa voiture sur le côté gauche de la chaussée, et qu’un autre décide qu’il vaut mieux conduire à droite ? S’ils venaient à se rencontrer sur cette route, il y aurait bientôt un grave problème, n’est-ce pas ? Et ils devraient en subir les conséquences.
Nous avons des lois contre le mensonge, le vol, le meurtre, les infractions au code de la route, l’abus des droits d’autrui et bien d’autres choses mauvaises que nous trouvons dans la société. Mais il n’existe aucune loi s’opposant au fruit de l’Esprit ! C’est là la clé pour être vraiment libre de l’esclavage.
L’apôtre Paul écrivit sa lettre aux Galates parce que certaines fausses doctrines circulaient au sein de cette église. Certains enseignaient qu’après avoir reçu le salut, chaque personne devait continuer à se conformer aux règles de la Loi de l’Ancien Testament. Paul voulait corriger cet enseignement. Il voulait que les Galates sachent que leur salut dépendait de leur foi en l’uvre expiatoire de Jésus-Christ et qu’il représentait le don gratuit de la grâce divine. Ils ne pouvaient pas recevoir le salut par les uvres, et n’avait pas besoin d’accomplir certaines uvres pour garder celui-ci.
La Loi de l’Ancien Testament ne pouvait pas empêcher les hommes de faire ce qui est mal, mais elle leur fit connaître ce qui n’allait pas. La décision d’obéir ou non à la Loi était la responsabilité de tous ceux qui la recevaient. Si quelqu’un choisissait d’y désobéir, il pouvait s’attendre à certaines conséquences.
Si vous avez lu l’histoire de la nation d’Israël dans l’Ancien Testament, vous savez alors que le peuple choisi par Dieu désobéit bien souvent à la Loi, et eut à en subir les douloureuses conséquences. Dieu savait que les hommes, de leurs propres forces, seraient incapables de mettre en pratique la Loi dans sa totalité. C’est pourquoi Il leur donna les sacrifices comme moyen d’expiation pour le péché. Mais lorsque Jésus s’offrit Lui-même en sacrifice pour expier nos péchés une fois pour toutes, la Loi trouva là son accomplissement. La Loi de l’Ancien Testament était l’Ancienne Alliance, mais le sacrifice de Christ pour nous ouvrit en grand les portes de la Nouvelle Alliance entre Dieu et l’homme. Celle-ci nous assure le pardon des péchés par la grâce de Dieu au moyen de la foi en Jésus-Christ. C’est un don absolument gratuit. Et désormais les hommes ne sont plus prisonniers et esclaves de cette Loi ancienne. Par Jésus-Christ, nous sommes libres et affranchis de celle-ci. (Voir Jérémie 31.31-34).
Qu’est-ce que tout cela signifie ? Cela signifie-t-il que les hommes peuvent vivre comme ils l’entendent parce qu’ils sont libres de la Loi ? Certainement pas ! Cela veut dire que dorénavant, l’Esprit de Christ habite en eux et que leur nature spirituelle toute nouvelle exerce son contrôle. En effet, cette nouvelle nature ne se soucie pas de satisfaire les désirs mauvais et égoïstes de la chair ; elle cherche, au contraire, à être agréable à Dieu. Cette nouvelle nature donne au croyant les moyens d’obéir à Dieu et de vivre une vie qui Lui plaise.
Si vous avez bien lu les six chapitres de l’épître aux Galates, vous avez peut-être remarqué que Paul met l’accent, tout au long de cette lettre, sur le fait que nous sommes justifiés devant Dieu par notre foi en Jésus-Christ, indépendamment des uvres de la Loi. Le Saint-Esprit qui réside en nous est le principe même de la nouvelle vie en Christ.
F.F. Bruce a dit : « La liberté à l’égard de la loi ne supprime certainement pas les obligations de conduite morale qui nous incombent. Mais il en résulte que ces obligations sont favorisées (stimulées, encouragées), non pas par les exigences de la loi, mais par l’action de l’Esprit agissant librement. . . La liberté de l’Esprit fut l’antidote approprié face à l’esclavage légal et à la licence sans frein » (1982, p. 239-240).
Résumons-en la signification :
1. La personne qui est sauvée par la foi en Jésus-Christ n’est désormais plus sous l’esclavage de la Loi de l’Ancien Testament.
2. Au moment du salut, le Saint-Esprit fait Sa demeure dans le cur du croyant et celui-ci reçoit une nouvelle nature spirituelle.
3. Tant qu’il se soumet au contrôle de l’Esprit Saint, le croyant vit une vie chrétienne victorieuse.
4. La conduite du croyant est dorénavant déterminée par son degré d’abandon au contrôle de l’Esprit. Il n’est désormais ni esclave de la Loi, ni esclave de son ancienne nature et de ses désirs.
Illustrons maintenant ce concept par un schéma :
La loi de liberté
Galates 5 nous donne un résumé de l’enseignement de Paul concernant la Loi et la liberté. Au verset 1, Paul met de nouveau en garde les Galates face au risque de se trouver, une fois de plus, asservi à la Loi. Il compare l’observation des rituels et des ordonnances de la Loi à une servitude, un esclavage pénible. Si quelqu’un retourne en arrière pour observer la Loi, il se trouve dans l’obligation de s’y tenir dans sa totalité. Si l’un des commandements de la Loi est transgressé, c’est comme si toute la Loi l’avait été. Mais les chrétiens, par la foi en Christ, sont sous la Nouvelle Alliance, et nous ne sommes donc pas tenus d’observer tous ces rituels ni les jours particuliers associés à l’époque de la Loi. La Nouvelle Alliance, rendue possible par le sang de Jésus- Christ, est une alliance de liberté, de justice et de vie. Dans Galates 6.2, l’Evangile est appelé « la loi de Christ », mais c’est une loi de liberté pour servir Dieu et ne pas pécher. Parce qu’avec notre liberté spirituelle vient aussi la responsabilité de vivre dans la droitureet ce n’est que par la puissance du Saint-Esprit en nous que nous pouvons vivre d’une manière juste.
Les chrétiens de Galatie essayaient de satisfaire la Loi et Christ en même temps. C’est ce dont parle Paul dans cette épître. Et dans une autre lettre adressée à l’église de Rome, il parle du même sujet :
De même, mes frères, vous aussi vous êtes morts à l’égard de la loi, par le corps du Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous étions sous l’emprise de la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres et nous faisaient porter du fruit pour la mort. Mais maintenant, nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit et non plus sous le régime ancien de la lettre (Romains 7.4-6).
Ainsi, pas à pas, Paul enseigne les Galates concernant la vie dans l’Esprit. Il mentionne tout d’abord qu’il faut être né de l’Esprit, ce qui est la vérité fondamentale (4.29) ; puis il parle de la vie dans l’Esprit (5.16), pour finalement exhorter les Galates concernant leur marche selon l’Esprit (5.25).
L’apogée dans cette épître vient quand Paul met en contraste la vie selon la chair (Galates 5.19-21) et la vie selon l’Esprit. Revenez sur les deux listes que vous avez établies dans la leçon 1 et comparez-les à nouveau. Paul ne dit pas dans son enseignement qu’une guerre continuelle fait rage en nous, nous rendant incapables de vivre dans la justice. Il décrit simplement les conséquences d’une vie passée à rechercher la perfection par ses propres efforts, d’une vie passée dans le légalisme. Ceux qui appartiennent à Christ, nous dit Paul, ont crucifié la nature pécheresse avec ses passions et ses désirs. I1s vivent désormais sous la direction du Saint-Esprit : ils sont nés de l’Esprit, ils vivent par l’Esprit et ils marchent selon l’Esprit. C’est la loi de liberté.
LE FRUIT PASSE EN REVUE
Un développement progressif
Dans son commentaire sur l’épître aux Galates, Merrill C. Tenney déclare : « Le but évident de cette épître n’était pas de préparer les Galates à passer un examen, mais plutôt à vivre une vie » (1979, p.208). Nous pouvons dire la même chose de ce cours sur le fruit de l’Esprit. L’objectif le plus important de ce cours est, en effet, que vous désiriez, par la suite, que le fruit de l’Esprit se manifeste dans votre vie de façon abondante. Souvenez-vous que le fruit de l’Esprit est le développement progressif de la vie et de la nature de Jésus-Christ dans le croyant.
Notre but est d’être semblable à Jésus. C.S. Lewis déclare : « Notre modèle est le Jésus, non seulement du Calvaire, mais aussi de l’atelier de charpentier, des routes, des foules, le Jésus des exigences impérieuses et des oppositions les plus dures, du manque de tranquillité et d’intimité, des interruptions. Car cela. . . c’est la vie divine oeuvrant sous des conditions humaines » (1976, p.11).
Il est quelquefois plus facile de fléchir un genou près de l’autel et de s’engager à suivre Jésus que de mettre cet engagement en pratique. Peut-on voir en vous les traits de caractère de Jésus quand vous êtes à l’atelier ? sur la route ? parmi les foules ? La vie de Christ se manifeste-t-elle en vous
lorsque vous êtes soumis à des exigences déraisonnables, quand on s’oppose à vous et quand des épreuves s’abattent sur vous ? Manifestez-vous une vie ressemblant à celle de Christ au beau milieu de la confusion et des interruptions ? N’oubliez jamais que nous avons un puissant Aide à nos côtés dans chaque situation. En marchant selon l’Esprit, Il nous aidera à vivre comme Jésus a vécu, et la beauté de Jésus sera vue en nous.
Les thèmes principaux
Pour conclure, repassons en revue les neuf aspects du fruit de l’Esprit et prêtons attention une fois encore aux thèmes principaux de ce cours.
1. L’amour. Le premier aspect du fruit de l’Esprit c’est l’amour agape ; un amour désintéressé, profond et constant qui trouve sa plus grande expression dans l’amour de Dieu et dans l’amour que Jésus manifesta sur la croix. C’est l’amour décrit dans 1 Corinthiens 13 comme étant patient, plein de bonté et généreux. Il ne se vante pas, ne s’enfle pas d’orgueil, ne fait rien de malhonnête, ne cherche pas son intérêt et ne s’irrite pas. Il ne
médite pas le mal, ne se réjouit pas de l’injustice mais se réjouit de la vérité. Pouvez-vous voir à quel point les définitions que nous avons donné pour les autres aspects du fruit de l’Esprit s’appliquent aussi à l’amour ? C’est le trait distinctif de Christ à partir duquel découlent tous les autres.
2. La joie. Cet aspect du fruit de l’Esprit est une grâce divine qui se manifeste par une attitude de gaieté, de délectation paisible et de grand contentement puisant son origine dans la vie de l’Esprit. C’est une conséquence de la foi en Dieu qui n’est pas affectée par les circonstances de la vie. Cette joie vient du salut, de la prise de conscience que Dieu est puissant pour nous aider et agir en notre faveur, et des bénédictions issues d’une marche quotidienne avec Dieu, de la communion que nous avons avec Lui par Sa Parole et la prière. La joie du Seigneur nous donne de la force dans les moments difficiles.
3. La paix. La paix que donne l’Esprit Saint comprend la tranquillité, la quiétude, l’unité, l’harmonie, la sécurité, la confiance. Dieu est notre abri et notre refuge. Elle procure un sentiment de bien-être spirituel, qui vient de la connaissance que nous sommes en règle avec Dieu. C’est aussi l’assurance que nous pouvons nous confier à Dieu pour subvenir à tous nos besoins. Nous faisons l’expérience de la paix avec Dieu lors de notre salut. La paix de Dieu, elle, est une paix intérieure qui remplace la colère, la culpabilité et l’inquiétude. La Bible nous exhorte à vivre en paix avec tous les hommes, à rechercher la paix et à la poursuivre. La paix avec les hommes peut exiger aussi que nous soyons des pacifiques.
4. La patience. Cet aspect du fruit de l’Esprit parle d’endurance à toute épreuve, d’une disposition à toujours être de bonne humeur, à faire preuve de retenue. La patience c’est la persévérance ou l’endurance qui n’abandonne pas lors de circonstances difficiles ou ne s’effondre pas à la suite d’épreuves répétées. Elle fait partie des attributs divins comme cela est décrit dans Exode 34.6Il est compatissant et Il fait grâce ; Il est lent à la colère et riche en bienveillance et en fidélité ; Il pardonne la faute, le crime et le péché. Etre patient c’est aussi être tout cela.
5. La bonté. Celui qui fait preuve de bonté possède une disposition gracieuse dans le caractère et les attitudes qui vient d’une pureté intérieure et qui renferme la tendresse, la compassion et la douceur. Cette personne possède l’empressement à faire ce qui est bien. La bonté est étroitement liée à la bienveillance qui est la manifestation extérieure de cette qualité intérieure qu’est la bonté.
6. La bienveillance. Cet aspect est la pratique ou l’expression de la bonté, c’est-à-dire l’accomplissement de ce qui est bon. Elle a trait au service ou au ministère auprès des autres et à un esprit de générosité. La bienveillance peut tout à la fois manifester la bonté et la force, et peut même inclure la
réprimande et la discipline dans le but de conduire à la repentance et au pardon.
7. La fidélité. C’est l’attribut d’une personne ayant la foi. Elle est liée à la confiance, à l’intégrité, à la loyauté, à la fiabilité, à l’honnêteté et à la sincérité. La fidélité est fondée sur la confiance que nous avons en Jésus de nous sauver et sur notre entière consécration à Son égard, en tant que notre Sauveur et Seigneur. La personne fidèle est fiableon peut être sûr qu’elle fera ce qui est bien et qu’elle tiendra ses promesses. Elle est fidèle en matière d’intendanceon peut être certain qu’elle accomplira l’oeuvre de Dieu en conformité avec Sa volonté. Une telle personne reconnaît que son temps, ses talents et ses biens appartiennent tous au Seigneur et elle est digne de confiance dans la gestion de ces choses.
8. La douceur. Les trois idées essentielles qui ressortent de la douceur sont : 1) la soumission à la volonté de Dieu ; 2) l’aptitude à apprendre ; et 3) la prévenance. La douceur c’est aussi savoir contrôler la colèresavoir quand il faut l’être ou pas. Les analogies de Christ comme l’Agneau de Dieu, du Saint- Esprit comme une colombe et des croyants comme des brebis illustrent bien l’importance que revêtent les caractéristiques qui indiquent la douceur dans la vie chrétienne.
9. La maîtrise de soi. Le dernier aspect du fruit de l’Esprit est la maîtrise de soi, c’est-à-dire le contrôle qu’une personne exerce sur elle-même. Le dur entraînement et la discipline auxquels se soumettent les athlètes qui luttent pour remporter un prix en est l’illustration. La maîtrise de soi, c’est entre autres le contrôle des passions sensuelles et la modération dans les habitudes quotidiennes, par opposition aux excès de complaisance. Le chrétien est exhorté à vivre une vie équilibrée, loin des excès. La maîtrise de soi c’est le contrôle de la langue, des désirs sexuels, de l’usage du temps, le contrôle des pensées et la tempérance en ce qui concerne le manger et le boire. La maîtrise de soi est rendue possible par la nouvelle nature en nous qui laisse au Saint-Esprit le soin de contrôler nos vies. La maîtrise de soi est essentielle à une vie sainte. C’est, en fait, savoir vivre sous la maîtrise que l’Esprit veut exercer sur nos vies ; c’est l’abandon volontaire du contrôle de nos vies au Saint-Esprit.