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Une vie Féconde: Une Étude du Caractère Chrétien

Un beau et bon caractère ne se produit pas tout seul, par hasard. Le caractère chrétien se développe au fur et à mesure que le Saint-Esprit en produit les fruits dans la vie du croyant. Le fruit de l’Esprit, tel qu’il est décrit dans Galates 5.22,23, est le résultat de la présence du Saint-Esprit dans nos vies. L’auteur propose une étude pratique tirée de Galates 5 ainsi que d’autres passages de l’Écriture qui traitent le même sujet. Ce cours souligne l’importance du développement des qualités telles que l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi et leurs effets bénéfiques dans les relations et le service du chrétien.

Leçon 2: L’Amour: Le Fruit par Excellence

« Mais le fruit de l’Esprit est : amour. . . » (Galates 5.22). L’auteur inspiré de cette épître commence sa description du fruit de l’Esprit par l’amour. Celui-ci devait nécessairement venir en premier lieu, car sans l’amour aucun autre fruit n’est possible.

L’amour dans son concept le plus élevé, se trouve concrétisé et personnifié en Dieu. La plus brève et la plus belle définition de l’amour se résume en quatre lettres : Dieu, car Dieu est amour. En effet, l’amour de Dieu fut révélé à l’humanité par Son Fils Jésus-Christ : « Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous: lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5.8). « Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13.1).

Quelles sont ces personnes que Jésus aimait tellement qu’Il accepta de donner volontairement Sa propre vie pour elles ? Des gens parfaits ? Certainement pas ! L’un de Ses disciples le renia, un autre douta de Lui, trois de Ses plus intimes amis s’endormirent alors qu’Il agonisait sur le mont Gethsémané. Deux d’entre eux recherchèrent les places les plus élevées dans Son royaume, l’un des disciples devint un traître. Et même lorsque Jésus ressuscita d’entre les morts, certains n’y crurent pas. Pourtant, Jésus les aima de façon inconditionnelle, jusqu’à l’extrême. Il fut abandonné, trahi, déçu et rejeté ; et pourtant, Il les aimait !

Jésus veut que nous aimions les autres comme Il nous aime. « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 15.12). Notre amour humain si limité ne nous permet pas d’aimer ainsi. Mais lorsque l’Esprit Saint développe en nous le caractère de Christ, nous apprenons à aimer comme Lui-même a aimé.

DEFINITION DE L’AMOUR

Les différentes sortes d’amour

L’amour est la dimension par excellence du fruit de l’Esprit ! Jésus n’a laissé aucun doute à ce sujet lorsqu’Il déclara : « Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.34-35).

De quelle sorte d’amour Jésus parlait-Il ? Il existe au moins trois sortes d’amour que nous allons examiner brièvement :

1. L’amour agape. Agape est un mot grec signifiant « amour désintéressé ; un amour profond et constant » tel que l’amour de Dieu pour l’humanité. Il est parlé de cet amour divin dans Jean 3.16 : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ». Cet amour parfait et sans égal englobe nos pensées, nos émotions, nos sentiments, notre intellect􀁿notre être
tout entier. C’est là le genre d’amour que l’Esprit Saint désire manifester dans nos vies lorsque nous nous abandonnons entièrement à Dieu. C’est un amour qui nous amène à L’aimer et à obéir à Sa Parole. Cet amour béni vient de Dieu et nous Lui retournons ce même amour au travers de la louange, de l’adoration, de l’obéissance qui vient de nos c􀂰urs ; au travers d’un service fidèle. « Pour nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4.19). C’est cette sorte d’amour que Jésus manifesta tout au long de Sa vie, depuis l’étable jusqu’à la croix. C’est l’amour agape􀁿l’amour décrit dans 1 Corinthiens 13.

2. L’amour philia (fraternel). Dans 2 Pierre 1.7, nous voyons qu’il existe une deuxième sorte d’amour appelé amour fraternel ou fraternité. Autrement dit, cette sorte d’amour correspond à l’amitié, un amour humain, donc limité. Nous aimons si nous sommes aimés. Luc 6.32 déclare : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment ». L’amour fraternel et l’amitié jouent un rôle essentiel dans les relations humaines, néanmoins ils sont inférieurs à l’amour agape parce qu’ils dépendent d’une relation réciproque ; à savoir, nous sommes amicaux et affectueux envers ceux qui manifestent à notre égard les mêmes sentiments.

3. L’amour éros (physique). Il existe un autre aspect de l’amour humain qui n’est pas mentionné dans la Bible, mais qui y est fortement sous-entendu ; il s’agit d’éros. C’est l’amour physique, celui qui découle de nos sens, de nos instincts, de nos passions. C’est un aspect important de l’amour qui existe entre un époux et sa femme. Mais parce qu’il est basé sur ce que l’on voit et ressent, éros peut être égoïste, temporaire et superficiel. Sous sa
forme négative, il se transforme en luxure et lubricité. C’est un amour inférieur aux autres parce qu’il en est souvent fait abus.

Le plus grand de tous, c’est agape􀁿l’amour de Dieu tel qu’il fut manifesté dans la vie de Jésus. Cet amour a trois dimensions :

1. La dimension verticale􀁿l’amour envers Dieu.

2. La dimension horizontale􀁿l’amour envers nos semblables.

3. La dimension intérieure􀁿l’amour envers nous-mêmes.

Dans Luc 10.27, il est écrit : « Tu aimeras le Seigneur , ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même ». C’est cela l’amour agape !

L’amour envers Dieu􀁿la dimension verticale

Aimer Dieu est notre plus grand devoir et privilège. Mais de quelle manière aimer Dieu ? De tout notre c􀂰ur, de toute notre âme, force et pensée ! Le mot coeur, tel qu’il est utilisé dans la Bible, n’a rien à voir avec l’organe physique qui pompe le sang pour le faire circuler partout dans le corps. Ici, il est question de notre être intérieur, impliquant notre âme et notre esprit. Nous devons aimer Dieu jusqu’à la dernière extrémité de nos capacités
qu’il s’agisse de notre intellect, de notre volonté, de notre force, de nos pensées ou de nos émotions.

Lorsque nous aimons Dieu d’un amour agape, qui représente l’un des aspects du fruit de l’Esprit, nous aimons également tout ce qui est à Lui et tout ce qu’Il aime. Nous aimons Sa Parole, Ses enfants, Son oeuvre et Son Eglise. Nous avons de l’amour pour les brebis perdues et sommes prêts à souffrir pour elles. « Car il vous a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui » (Philippiens 1.29). Lorsque nous
souffrons pour Christ, nous acceptons volontairement d’être persécutés afin de Le glorifier et de révéler Son amour aux pécheurs. Quand nous souffrons avec Christ, nous ressentons ce qu’Il a ressenti vis-à-vis du péché et du pécheur, comme cela est décrit dans Matthieu 9.36 : « A la vue des foules, il en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de berger ».

C’est à partir de l’exemple de Jésus que nous apprenons l’amour agape. Car c’est la sorte d’amour que Jésus a vécu et enseigné. N’est-ce pas Jésus qui a dit : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui » (Jean 14.21) ? Il nous est difficile de bien saisir l’ampleur de l’amour que Jésus a pour nous. Et c’est de cela dont parle l’apôtre Paul dans Ephésiens 3.14, 17-21 :

C’est pourquoi, je fléchis les genoux devant le Père, afin que le Christ habite dans vos c􀂰urs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu.

C’est la prière de Paul pour les chrétiens d’Ephèse. Ces saints étaient déjà imprégnés de la Parole de Dieu, dans les grandes vérités que Paul avait enseignées, mais grâce à l’amour, ils pourraient en apprendre davantage. Ici nous voyons que l’amour engendre l’amour : enracinés dans l’amour, pour comprendre l’amour, pour connaître l’amour !

Est-ce que vos sentiments envers Dieu reflètent l’amour agape ? Le test de cet amour, c’est l’obéissance. Jésus a dit : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jean 14.15). « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime » (Jean 14.21). « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. . . Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes paroles » (Jean 14.23-24). Dans ce même chapitre, Jésus annonce la venue du Saint-Esprit pour nous enseigner toutes choses et nous rappeler Ses instructions et commandements. Le Saint-Esprit nous révèle l’amour de Dieu afin que nous puissions mieux Le connaître. Et Le connaître davantage, c’est L’aimer davantage. Par le Saint-Esprit nous sommes ancrés et affermis
dans l’amour, car nous recevons la capacité de nous soumettre davantage à Lui tandis qu’Il produit en nous la ressemblance à Christ. Notre sensibilité à Ses directives est une marque d’obéissance qui plaît à Dieu.

L’amour envers mon prochain􀁿la dimension horizontale

Nous ne saurions aimer notre prochain d’un amour agape si tout d’abord, nous n’aimons pas Dieu. C’est l’Esprit Saint produisant le fruit de l’Esprit en nous qui nous rend capables d’accomplir le deuxième grand commandement de la Loi : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19.18). L’apôtre Jean mit en valeur l’importance de l’amour agape envers nos semblables :

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. . . Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. . . Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur, car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas (1 Jean 4.7-8, 12, 20).

Lorsque Jésus exhorta un docteur de la Loi à aimer Dieu et son prochain en disant : « Fais cela et tu vivras », le docteur L’interrogea : « Et qui est mon prochain ? » Vous trouverez la réponse de Jésus dans Luc 10.30-37.

L’amour envers moi-même􀁿la dimension intérieure

Cela peut sembler étrange de suggérer que l’amour agape inclut l’amour de soi. Mais laissez-moi vous rappeler qu’aimer avec l’amour agape, c’est aimer comme Christ a aimé. En d’autres termes, vous devez vous voir vous-même comme Lui vous voit􀁿c’est-à-dire comme un pécheur sauvé par grâce, comme un être humain fait à Son image, créé pour Lui rendre gloire. Ce n’est pas un amour égoïste, intéressé, mais un amour qui se donne et qui reconnaît que le plus grand bonheur et accomplissement personnel ne se trouvent qu’au travers de l’obéissance et de la consécration à Jésus-Christ.

Lorsque Jésus déclara que nous devrions aimer notre prochain comme nous nous aimons nous-mêmes, de manière indirecte, Il voulait dire par là qu’il est normal que nous cherchions à satisfaire nos besoins humains : la nourriture, un toit, un conjoint, l’allégement de nos douleurs et toutes les autres nécessités de la vie. Si je me fais une coupure au doigt, ma tendance naturelle est d’en prendre soin afin de faire cesser la douleur. Ainsi, l’amour agape nous amène à nous préoccuper de notre propre nature spirituelle, à rechercher premièrement le royaume de Dieu et Sa justice, parce que nous reconnaissons que notre vie éternelle est bien plus importante que notre vie sur terre. Le chrétien qui s’aime lui-même de l’amour agape ne se préoccupera pas uniquement de ses besoins personnels comme sa santé physique, son éducation, sa carrière, ses amis et autres choses semblables ; mais il permettra aussi au Saint-Esprit de développer sa nature spirituelle au travers de l’étude de la Parole de Dieu, de la prière et de la communion avec d’autres croyants. Il désirera voir le fruit de l’Esprit se manifester dans sa vie, le rendant chaque jour davantage semblable à l’image de Christ.

Certaines personnes ont du mal à s’aimer à cause d’erreurs commises dans le passé. Elles s’accusent et se culpabilisent. Mais l’amour agape qui vient de Christ assure un pardon absolu pour chaque péché commis. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus, qui marchent non selon la chair mais selon l’Esprit. En effet, la loi de l’Esprit de vie en Christ-Jésus m’a libéré de la loi du péché et de la mort » (Romains 8.1-2). Quel grand réconfort ! Nous pouvons nous voir comme Christ nous voit, lavés de tout péché, purifiés par Son précieux sang, revêtus d’une nouvelle nature grâce à Son Esprit. Nous pouvons, dès lors, aimer ce que nous sommes devenus par Sa grâce et transmettre aux autres cet amour.

Ces trois dimensions de l’amour sont dépendantes les unes des autres. Vous ne pouvez pas aimer votre prochain si vous n’aimez pas Dieu. Si vous méprisez votre prochain, vous n’aimez pas Dieu. De même que si vous vous haïssez, vous ne pouvez pas répondre aux besoins de votre semblable, tout simplement parce que vous ne saurez pas comment répondre d’abord à vos propres besoins.

Si nous ne laissons pas le Saint-Esprit nous enseigner l’amour agape, nous risquons d’aimer de mauvaises choses. Dans Ephésiens 5.10, il est dit : « Examinez ce qui est agréable au Seigneur ». Comment pouvons-nous faire cela ? Grâce à l’Esprit Saint, bien sûr ! Sans Lui, une personne aimera la gloire des hommes plus que celle de Dieu (Jean 12.43) ; une autre aimera les places d’honneur les plus en vue (Luc 11.43) ; une autre encore aimera les ténèbres plus que la lumière (Jean 3.19) ; ou bien sa famille plus que Jésus\ (Matthieu 10.37). La personne qui donne à Jésus la première place
dans sa vie découvrira qu’au travers de l’amour agape, son amour pour sa famille devient plus grand.

DESCRIPTION DE L’AMOUR

L’amour et les dons spirituels

1 Corinthiens 13 nous en apprend davantage sur l’amour en tant que fruit de l’Esprit. Ce chapitre, véritable exposé sur l’amour, est sans égal, car il définit à la fois ce qu’est l’amour et ce qu’il n’est pas.

Il n’est pas étonnant que ce chapitre décrivant le fruit de l’Esprit se situe entre les deux principaux chapitres qui traitent de la question des dons spirituels, à savoir 1 Corinthiens 12 et 14. L’apôtre Paul voulait mettre l’accent sur le fait qu’un équilibre doit exister entre notre service chrétien (les dons) et notre vie chrétienne (le fruit). Ainsi, dans 1 Corinthiens 14.1, Paul nous encourage à rechercher les dons de l’Esprit sans ignorer toutefois la primauté du fruit de l’Esprit : « Recherchez l’amour. Aspirez aussi aux dons spirituels… » Et parce que les dons sont liés au service et le fruit à la vie spirituelle, il est clair que l’un ne peut remplacer l’autre. Il arrive parfois que des enfants de Dieu affichent des dons merveilleux, tout en omettant
de manifester le fruit de l’Esprit. Ainsi, puisqu’ils ne vivent pas une vie semblable à celle de Christ, ils auront tendance à mettre en doute la manifestation des dons de l’Esprit.

D’autres font le contraire : ils essaient de vivre une vie pure et sans tache devant l’église et le monde pour ressembler toujours davantage à Jésus-Christ, mais ils laissent complètement de côté les dons spirituels. Ces dons se manifestent de façon surnaturelle. C’est le Saint-Esprit qui en fait don à l’Eglise pour son édification et pour glorifier Dieu. Sans la pratique de ces dons, le chrétien n’a pas la puissance nécessaire pour édifier l’église et assurer sa croissance spirituelle. Les dons et le fruit de l’Esprit doivent aller de pair, en parfait équilibre dans la vie chrétienne. Le fruit de l’Esprit produit dans un croyant devrait avoir pour résultat sa pratique des dons spirituels.

D’après Donald Gee, cet équilibre est mis en évidence par l’énumération des neuf dons spirituels dans 1 Corinthiens 12.8- 11, et par celle des neuf aspects du fruit de l’Esprit dans Galates 5.22-23. De plus, le fait que le grand chapitre sur l’amour se trouve placé entre les deux chapitres traitant des dons de l’Esprit en fait une partie intégrante du sujet (Gee, Les dons spirituels, p.66).

Pour une étude sur les dons spirituels plus approfondie, nous vous conseillons le cours de cette série intitulé Dons Spirituels de Robert L. Brandt, ainsi que le livre de Donald Gee mentionné ci-dessus.

2 Timothée 1.7 établit la relation qui doit exister entre l’amour, la puissance et l’auto-discipline. Nous ne devons pas faire preuve de timidité dans le ministère ; il nous faut au contraire dépendre de la puissance du Saint-Esprit afin qu’Il rende notre ministère efficace. De plus, nous devons oeuvrer dans l’amour. Lorsque nous voyons Dieu agir avec puissance au travers de nous, peut-être pouvons-nous être tentés de nous enfler d’orgueil. Mais l’amour authentique à l’égard de Dieu et d’autrui nous rend conscients que cette puissance divine a pour objet de glorifier Dieu et de faire de nous des serviteurs utiles aux autres.

La nature de l’amour agape

Observons brièvement la description de l’amour donnée par l’apôtre Paul. La personne qui a de l’amour agape possède les caractéristiques suivantes :

1. La personne qui a de l’amour est patiente. C’est un amour passif, un amour qui attend et endure en toute quiétude. L’amour patient ne perd jamais espoir. C’est l’amour d’une personne qui prend soin d’un malade ou d’un bien-aimé âgé avec tendresse, mois après mois ou année après année. C’est l’amour d’un époux qui s’occupe diligemment du conjoint incrédule et qui, sans perdre espoir, prie pour son salut. C’est l’amour manifesté par le père du fils prodigue, qui retourna vers son père après avoir gâché sa vie et dilapidé son héritage (Luc 15.20). L’amour agape est patient.

2. La personne qui a de l’amour est pleine de bonté. Un écrivain a défini la bonté comme étant l’amour en action. Christ passa une bonne partie de Sa vie à faire preuve de bonté. Quelqu’un a dit : « La plus grande chose qu’un homme puisse faire pour son Père Céleste, c’est d’être bon à l’égard de Ses
autres enfants ». Si vous aimez quelqu’un, vous voulez lui faire plaisir naturellement. Et vous le faites au travers d’actes de bonté. La tâche la plus ingrate, le travail le plus pénible, se transforme en une expérience agréable si elle est accomplie par amour pour quelqu’un. C’est dans la nature même de l’amour agape d’être plein de bonté.

3. La personne qui a de l’amour n’est pas envieuse. Une personne qui a de l’amour n’est pas jalouse du succès d’autrui. Elle se réjouit des bonnes choses qui peuvent arriver à ses collègues, à ses frères dans la foi, ou même à ses ennemis. Elle ne convoite pas ce qui appartient à son prochain (Exode 20.17).

4. La personne qui a de l’amour agape ne s’enfle pas d’orgueil et ne se vante pas. Henri Drummond déclare que l’humilité, c’est « mettre un sceau à ses lèvres et oublier ce que l’on a fait. Après avoir agi avec bonté, lorsque l’Amour s’est infiltré dans le monde et a accompli son oeuvre merveilleuse,
retirez-vous à nouveau dans l’ombre et n’en soufflez mot à personne » (Drummond, The Greatest Thing in the World, p. 18).

5. La personne qui possède l’amour de Christ ne fait rien de malhonnête. Quand une personne a de l’amour, elle est naturellement courtoise, aimable, et remplie d’égards envers autrui. Elle n’essaie pas d’attirer l’attention sur elle-même.

6. La personne qui a de l’amour ne cherche pas son intérêt. Elle n’est pas égoïste, mais , au contraire, abandonne ses droits avec joie. Jésus a dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20.35). Il enseigna en effet à Ses disciples que « si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Marc 9.35).

7. La personne qui manifeste de l’amour ne s’irrite pas facilement. Drummond fait remarquer que la colère du fils aîné dans la parabole du fils prodigue (Luc 15) est engendrée par sa jalousie, son orgueil, son manque d’indulgence, sa cruauté, sa vanité, sa susceptibilité et sa détermination obstinée à amener son père à prendre position contre son frère cadet (p.23). Ces choses ne font pas partie des caractéristiques de la nature de Christ.

8. La personne qui aime ne médite pas le mal. Elle ne passe pas son temps à rechercher les erreurs des autres, et ne se laisse pas offenser facilement lorsque quelqu’un d’autre lui fait du mal. Elle ne met pas en doute les intentions des autres, mais voit toujours le meilleur en tous.

9. La personne qui aime vraiment ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit de la vérité. L’amour agape est honorable, vrai, et cherche à fuir à la moindre apparition du mal.

L’apôtre Paul termine sa description des caractéristiques de l’amour en déclarant que l’amour « pardonne tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Corinthiens 13.7).

L’apôtre Jean, dans ses vieux jours, écrivit ces paroles (1 Jean 3.16-18) :

A ceci, nous avons connu l’amour : c’est qu’il a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, qu’il voie son frère dans le besoin et qu’il lui ferme son coeur, comment l’amour de Dieu demeurera-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité.

La suprématie de l’amour

« Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande, c’est l’amour » (1 Corinthiens 13.13). L’amour est éternel􀁿« L’amour ne succombe jamais » (13.8). Un jour, la foi terminera son oeuvre en devenant réalité en la manifestation de la gloire de Dieu
(Hébreux 11.1). Il en sera de même pour l’espérance lorsque nous obtiendrons ce que nous aurons patiemment attendu.

Selon 1 Thessaloniciens 1.3, la foi nous conduit à l’action, l’amour nous incite au travail et l’espérance nous amène à la fermeté et la persévérance. Aux versets 9 et 10, nous en voyons le résultat : la foi produit la conversion, l’amour se traduit en service, et l’espérance attend le retour de Jésus. Lorsque ce jour viendra, l’amour seul restera et entrera avec nous dans l’éternité.

L’AMOUR EN ACTION

L’amour collectif

Les chrétiens de Colosses. Les Colossiens avaient le fruit de l’Esprit qui 􀂰uvrait en eux (il en est de même pour tous les chrétiens, car c’est la nature même de la vie chrétienne). Paul entendit parler de leur amour lorsqu’il était en prison, par l’intermédiaire de Epaphras, un serviteur de Dieu à Colosses. Paul fait mention de leur amour à deux reprises (Colossiens 1.3, 7-8) :

Nous rendons grâces à Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ et nous prions sans cesse pour vous ; nous avons en effet entendu parler de votre foi en Christ-Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints, à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux… Epaphras notre bien-aimé compagnon de service ; il est pour vous un fidèle ministre du Christ, et il nous a signalés de quel amour l’Esprit vous anime.

Ils possédaient un amour produit par l’Esprit ; c’est pour cela que Paul avait la certitude qu’ils aspiraient à porter toujours plus de fruit : « Marchez d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous points de vue ; portez des fruits en toute sorte d’oeuvres bonnes » (Colossiens 1.10). C’est cela « l’amour en action ».

Toutefois, bien que les Colossiens manifestaient l’amour agape, Paul leur rappela l’importance de l’amour dans toutes leurs actions :

Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’ardente compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement ; si quelqu’un a à se plaindre d’un autre, comme le Christ vous a fait grâce,
vous aussi, faites de même. Mais par-dessus tout, revêtezvous de l’amour qui est le lien de la perfection (Colossiens 3.12-14).

L’église d’Ephèse. Aucune congrégation du Nouveau Testament ne reçut davantage d’enseignement paulinien que celle d’Ephèse. En effet, pendant trois ans, l’apôtre Paul enseigna aux croyants les grandes vérités de l’Evangile (voir Actes 20.20, 27, 31). Dans chacune de ses lettres aux différentes églises, Paul fit des reproches, sauf aux Ephésiens􀁿il ne leur lança que des défis et des avertissements. Mais au fil du temps, les croyants d’Ephèse
devinrent tièdes et négligents dans leur consécration au Seigneur. C’est ainsi que dans Apocalypse 2.4, nous entendons Jésus, plein d’amour, leur adressant cette réprimande :

Mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières 􀂰uvres (v.4-5).

En s’adressant aux croyants de cette église, le Seigneur Jésus les félicita tout d’abord pour leur dur travail, pour leur bonne doctrine et leur persévérance. Mais leur dévouement pour le Seigneur n’était plus ce qu’il avait été. Ils n’aimaient plus comme autrefois ils avaient aimé. Sans l’amour, leur dur labeur, leur doctrine et leur persévérance sonnaient creux. L’amour agape est la chose la plus importante qu’une église puisse donner aux autres, surtout à ceux qui sont perdus. C’est également la chose la plus importante qu’une église puisse donner à Dieu. Sans l’amour, il ne reste que la routine, le formalisme, l’intolérance et l’indifférence.

L’amour individuel

Marie de Béthanie. Cette sainte femme aimait son Sauveur de tout son être. Sentant, peut-être, que Jésus était dans sa maison pour la dernière fois avant qu’il ne soit crucifié à la croix, elle Lui rendit gloire et honneur d’une façon très touchante. Son histoire nous est rapportée dans Jean 12.1-8. Elle ne regarda pas au coût de son parfum de grande valeur quand elle oignit les pieds de Jésus lors de cette occasion mémorable. L’amour fervent est
reconnaissant et prêt à se sacrifier. Judas, un homme au coeur froid, critiqua Marie pour son geste, mais son grand amour et sa consécration demeurent un exemple pour nous. Marie donna tout ce qu’elle possédait pour manifester son amour à son Sauveur.

L’apôtre Jean. Jean aimait Jésus d’un amour véritable. Il était toujours aux côtés de son Maître : lors de la dernière Pâque, il s’assit à côté de Jésus ; il fut le seul disciple à rester avec les femmes au pied de la croix (Jean 19.25-26). Il s’appelait souvent lui-même « le disciple que Jésus aimait » (voir Jean 13.23 ; 19.26). Il y a ici une leçon à tirer : l’amour est proche de l’être bien-aimé. Les épîtres de Jean sont des messages d’amour. Lisez, par exemple, 1 Jean 3.11-18 ; 4:7-19 ; 2 Jean, versets 1-6 ; 3 Jean, versets 1-6. Voulez-vous aimer comme Jean aimait ? Alors demeurez près de votre Sauveur, aimez-Le comme Lui vous aime, et faites tout ce qui Lui est agréable.

L’apôtre Pierre. Dans Jean 21.15-17, nous trouvons le récit d’une importante conversation entre Jésus et Pierre. A trois reprises, Jésus demande à Pierre de s’interroger sur la profondeur de son amour pour Lui, en lui posant la question suivante : « Simon, fils de Jonas m’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ? » Selon la version du Nouveau Testament Amplifié en anglais, les deux premières fois, Jésus demanda en fait :

Simon, fils de Jonas m’aimes-tu (de l’amour agape) plus que (ne le font) ceux-ci􀁿d’une consécration spirituelle, volontaire et intelligente, comme l’on aime le Père ?

Pierre répondit alors : « Oui Seigneur ; tu sais que je t’aime (de l’amour philia)􀁿que j’ai une profonde affection instinctive et personnelle pour toi, comme pour un ami intime ».

La troisième fois, Jésus entendit la réponse de Pierre et lui demanda : « M’aimes-tu􀁿d’une profonde affection personnelle, comme pour un ami intime ? »

Bien que Pierre fut attristé, il apprit certainement au travers de cela que son amour pour le Sauveur devait être d’une consécration absolue s’il voulait accomplir les instructions de Jésus : « Prends soin de mes brebis » (v. 17). En fait, Jésus disait à Pierre : l’amour vient en premier, le service seulement ensuite. Toutes les autres choses dans la vie spirituelle sont les conséquences de l’amour : la prière, l’étude de la Bible, le service chrétien, la communion fraternelle, l’adoration. Quelle est l’ampleur de votre dévouement pour votre Sauveur ? L’aimez-vous plus que toute autre chose ? Pouvez-vous dire : « Oui Seigneur, je t’aime plus que tout, d’un dévouement raisonné, volontaire, spirituel, du même amour qu’on doit aimer le Père » ? C’est ce qu’Il attend de vous.

Vers la fin de leur ministère, Pierre et Jean montrèrent à quel point ils étaient dévoués au Seigneur, lorsqu’ils défendirent courageusement leur foi devant le Sanhédrin. Dans Actes 4.13, il nous est dit que « lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, car ils se rendaient compte que c’étaient des gens du peuple sans instruction. Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus ». Le connaître, c’est aussi L’aimer. Et L’aimer, c’est Le servir !

L’amour de Jésus. Nous ne pourrions terminer cette leçon sans parler de l’amour agape parfait que Jésus manifesta tout au long de Sa vie.

Puissiez-vous être inspiré par l’amour de Jésus et désirer être semblable à Lui. Que ces dernières paroles soient un défi pour vous alors que vous les étudiez avec attention :

Contemplez l’amour de Christ et vous aimerez. Tenezvous devant ce miroir, reflétez le caractère de Christ, et vous serez transformé à Son image avec une sensibilité toujours croissante. C’est le seul chemin. Vous ne pouvez pas aimer sur commande. Vous pouvez seulement contempler l’objet de votre amour, en tomber amoureux, puis croître à sa ressemblance. Ainsi donc, fixez vos regards sur Son caractère parfait, sur Sa vie sans aucun péché. Regardez à Son grand sacrifice alors qu’Il fit don de Lui-même tout au long de Sa vie, jusqu’à la croix du calvaire, et vous L’aimerez. Et L’aimant, vous deviendrez semblable à Lui (Drummond, p.31).

Comme nous l’avons dit précédemment, l’amour agape englobe tous les autres fruits de l’Esprit mentionnés dans Galates 5.22-23. Dans les leçons suivantes, nous étudierons les huit autres aspects du fruit spirituel et nous verrons comment les mettre en pratique dans nos vies.

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