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Une vie Féconde: Une Étude du Caractère Chrétien

Un beau et bon caractère ne se produit pas tout seul, par hasard. Le caractère chrétien se développe au fur et à mesure que le Saint-Esprit en produit les fruits dans la vie du croyant. Le fruit de l’Esprit, tel qu’il est décrit dans Galates 5.22,23, est le résultat de la présence du Saint-Esprit dans nos vies. L’auteur propose une étude pratique tirée de Galates 5 ainsi que d’autres passages de l’Écriture qui traitent le même sujet. Ce cours souligne l’importance du développement des qualités telles que l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi et leurs effets bénéfiques dans les relations et le service du chrétien.

Leçon 4: La Paix: Le Fruit de La Confiance

L’histoire de l’humanité est jalonnée de guerres. Notre vingtième siècle a connu deux guerres mondiales et de nombreux autres conflits locaux. Et aujourd’hui, il y a des guerres froides et chaudes, des batailles de mots, des combats impliquant des armements massifs, des rumeurs de guerres, une croissance des systèmes de défense à grande échelle, et d’autres menaces de guerres mondiales. Notre Seigneur nous a avertis que dans les derniers jours il n’y aurait pas de paix, mais au contraire des guerres et des rumeurs de guerres (Matthieu 24). C’est là un des signes qu’Il va bientôt venir enlever Son Eglise, juger les nations et établir Son glorieux royaume de paix et de justice.

Les rapports médicaux nous confirment que la paix n’existe pas. Les médecins attribuent, en effet, 75 pour cent de toutes les maladies à l’agitation intérieure, à la haine, à la crainte, à l’anxiété ou au stress. Nous ne vivons pas dans un monde de paix ; pourtant le croyant rempli de l’Esprit peut expérimenter la paix, parce que sa confiance n’est pas placée en ce monde􀁿mais en Jésus. Dans Jean 14.27, Jésus déclare à Ses disciples : « Je
vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble pas et ne s’alarme pas ».

Dans cette leçon, nous allons étudier l’origine de cette paix qui est produite en nous par l’Esprit Saint. Vous allez découvrir qu’il est possible de connaître la paix et la sérénité au sein même des plus violents orages de la vie. L’amour de Dieu apporte une paix parfaite à ceux qui mettent leur confiance en Lui. Vous pouvez expérimenter cette paix qui est encore une autre dimension du fruit de l’Esprit.

DEFINITION DE LA PAIX

Les définitions bibliques

Lorsque nous parlons de paix en tant que fruit de l’Esprit, nous ne parlons pas du bien-être momentané que nous procure un moment de repos au bord d’un lac entouré de montagnes, au bord de la mer ou même ailleurs. Nous ne parlons pas des moments de détente que nous procurent nos loisirs qui nous font momentanément oublier nos problèmes. Nous ne parlons pas non plus de la paix recherchée auprès d’un psychologue ou dans la drogue et les tranquillisants. Nous parlons de la paix qui se produit en vous lorsque l’Esprit Saint habite en vous. Vous pouvez expérimenter cette paix dans la cuisine de votre maison, dans une salle d’hôpital, dans un bureau en plein travail ou encore au milieu du vacarme que font les machines d’une usine !
La paix du Saint-Esprit se développe à l’intérieur de vous, elle ne dépend donc pas de ce qui se passe autour de vous.

La paix du Saint-Esprit se manifeste sous la forme d’un état ou d’une condition de tranquillité (grand calme) ou de quiétude ; elle est synonyme d’unité et d’harmonie mais aussi de sécurité ou de confiance. Dieu est notre abri, notre refuge, qui nous protège de toutes les attaques de Satan, et nous pouvons trouver une paix parfaite et un repos absolu en Lui. C’est là le message du Psaume 91. Tout cela est possible par le Saint-Esprit. La paix
comme fruit de l’Esprit est une paix abondante ! Elle découle librement du Saint-Esprit dont la source est inépuisable, à condition bien sûr que vous vous soumettiez pleinement à Son contrôle.

Stanley Horton (1976, 178) déclare : « Seul le Saint-Esprit peut procurer une paix véritable. Non seulement cette paix rendelle notre esprit tranquille, mais elle nous apporte encore plus. Elle nous fait prendre conscience que nous avons une relation juste avec Dieu, un sens de bien-être spirituel. C’est aussi l’assurance que nous pouvons faire confiance à Dieu qui pourvoira à tous nos besoins « selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Philippiens 4.19). Cette paix, avec l’amour et la joie, aide l’Esprit à faire mûrir en nous le reste du fruit ».

Le royaume de Dieu est un royaume de paix, mais il n’est pas instauré avec force et puissance􀁿il est accepté par la foi et l’amour. A Gethsémané, lorsque Pierre utilisa une épée pour défendre Jésus, le Seigneur le reprit en disant : « Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26.52).

Un jour, lorsque quelqu’un demanda à Jésus quand Il établirait Son royaume, Celui-ci répondit que « le royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Luc 17.21). Cette pensée est développée plus en détail par l’apôtre Paul dans Romains 14.17􀁿« Car le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit ».

D’après Stanley Horton, Paul voulait dire par là que les choses qui montrent que nous vivons bien selon Dieu ou selon les règles de Son royaume􀁿les choses qui montrent que Dieu est réellement le Maître et Seigneur de nos vies􀁿ne sont pas ce que nous mangeons et buvons. Ce sont la justice, la paix et la joie dans le Saint-Esprit (1976, 194).

Lorsque le royaume de Dieu sera établi dans toute son autorité et toute sa puissance, Dieu règnera sur la terre après que tous Ses ennemis auront été vaincus. Parce qu’alors il n’y aura plus d’influence mauvaise dans le monde, viendra s’établir un Royaume de paix. (Voir Daniel 2.44. 7.14 ; Zacharie 9.10 ; 1 Corinthiens 15.24-25).

Paul a écrit le cinquième chapitre de l’épître aux Galates parce que ceux-ci étaient en conflit les uns avec les autres concernant certains enseignements. Au lieu de produire le fruit de l’Esprit, ils manifestaient les oeuvres de la chair : la haine, la discorde, la jalousie, les fureurs, l’égoïsme, les divisions et autres choses semblables. Il est évident que le fruit de l’amour et de la paix faisait défaut aux Galates ; ce fruit qui apporte l’unité, l’harmonie, la tranquillité et, par-dessus tout, un esprit paisible.

L’usage biblique

Les principales activités de l’Esprit Saint dans la production du fruit de l’Esprit sont étroitement liées à la paix. Examinez les références suivantes :

La grâce et la paix. « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient » (Apocalypse 1.4). La grâce, c’est la bienveillance de Dieu à notre égard. Elle nous est offerte comme étant une faveur de la part de Dieu. Elle nous rend aussi capables de faire la volonté de Dieu alors que, au moyen de la foi, nous nous engageons à Lui obéir. La paix est la preuve et l’assurance de la grâce de Dieu qui nous est offerte. Par l’action de la grâce dans nos vies, les problèmes qui nous ont séparés de Dieu sont résolus. Au travers de notre nouvelle relation avec Lui, engendrée par le changement de notre nature, nous faisons l’expérience de Sa paix divine. La grâce nous mène à la paix􀁿sans la grâce, la paix n’existe pas.

L’amour et la paix. « Ayez une même pensée, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous » (2 Corinthiens 13.11). Le Dieu d’amour est, comme conséquence de l’amour, un Dieu de paix. Il est l’auteur de la paix et Il aime l’entente ou la tranquillité. Il ordonne que nous L’aimions et que nous soyons réconciliés avec Lui. Il veut également que nous nous aimions et que nous soyons en paix les uns avec les autres. Dans Galates 5, nous voyons que les chrétiens à qui Paul écrivait manquaient d’amour entre eux, parce que la paix n’existait pas au milieu d’eux. Dieu est avec ceux qui vivent dans l’amour et la paix􀁿Il demeure avec eux durant cette vie terrestre et eux demeureront avec Lui pendant l’éternité.

La sainteté et la paix. « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers ; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Thessaloniciens 5.23). On retrouve à nouveau cette relation entre la sainteté et la paix dans Hébreux 12.14 : « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur ».

Dieu est l’auteur de la paix et Il aime les pacifiques. Et c’est par le moyen de la paix et de l’unité que le croyant peut parvenir le mieux à la sainteté et garder la foi jusqu’au retour du Seigneur. Un commentateur biblique ajoute que nous-mêmes devrions prier afin que Dieu achève Son oeuvre en nous et qu’Il nous garde purs, affranchis de tout péché afin que nous soyons présentés sans tache devant Son trône. Il est frappant de constater que le mot hébreu shalom, signifiant « paix », se rapporte aussi à l’intégralité ou état complet. Si nous vivons en paix, le Dieu de paix oeuvre en nous, nous amenant à l’intégralité et l’état complet qui sera pleinement accompli dans la gloire. La sainteté est, par conséquent, le résultat de notre relation continue avec Dieu.

La justice et la paix. « Le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de la paix » (Jacques 3.18). Ce verset indique que le fruit de la justice (ou sainteté) est semé dans la paix. Le sol dans lequel oeuvre le Saint-Esprit pour produire du fruit est celui de la paix. Dans la parabole de Matthieu 13.1-8, quatre sortes de terrains sont mentionnés, mais un seul se révélait être parfait pour la production du fruit. La semence était du meilleur choix. Elle portait le sceau du ciel comme garantie, mais le sol était mauvais. Notre Evangile est l’Evangile de paix. Ceux qui le proclament devraient avoir la paix dans leurs coeurs ; de leurs bouches devraient sortir des paroles de paix ; et leurs actions devraient promouvoir la paix.

La justice, la joie et la paix. « Car le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit » (Romains 14.17). Nous avons déjà mentionné ce verset précédemment dans la leçon. La sainteté, la joie et la paix sont tous trois des caractéristiques du croyant rempli de l’Esprit􀁿ceux qui font partie du royaume de Dieu. Un auteur suggère que ces traits représentent la nature même du véritable christianisme : nous devons agir avec justice à l’égard de Dieu􀁿apparaître devant Lui justifiés par la mort de Christ et sanctifiés par l’Esprit. Nous devons exercer la paix à l’égard de nos frères et soeurs en Christ􀁿vivre en paix avec tous les hommes et les aimer. En ce qui nous concerne, notre souci majeur est d’éprouver la joie que produit en nous le Saint-Esprit. C’est la joie que transmet l’Esprit dans le coeur des croyants, afin que nous
fassions du Seigneur nos délices. Ce sont au travers de toutes ces choses que nous servons Christ. Lorsque le fondement s’établit dans la justice, nous pouvons nous attendre à voir apparaître en nous la paix et la joie.

La confiance et la paix. « A celui qui est ferme dans ses dispositions, tu assures la paix, la paix, parce qu’il se confie en toi » (Esaïe 26.3). De même qu’un bébé dort paisiblement dans les bras de sa maman, dans une confiance absolue, nous pouvons connaître la paix en plaçant notre confiance en Dieu. Cette paix divine est donnée à celui qui garde ses pensées fixées sur Dieu, dans la confiance, et qui se laisse diriger par Lui. Ce verset montre que c’est dans notre intérêt de maintenir notre esprit axé sur Dieu avec une pleine confiance, car il en résulte une paix constante qui nous gardera en sécurité en Lui en tous temps.

La vie et la paix. « Avoir les tendances de la chair, c’est la mort ; avoir celles de l’Esprit, c’est la vie et la paix » (Romains 8.6). La personne qui refuse de se soumettre à la loi de Dieu n’a rien d’autre à espérer que la mort. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ne ressente pas de paix intérieure. Mais celui qui se soumet au contrôle de l’Esprit peut être tranquille ; il connaît une paix continuelle parce que le Prince de la Paix contrôle sa vie, et il attend, dans l’espérance, la vie éternelle avec son Sauveur.

DESCRIPTION DE LA PAIX

La paix avec Dieu

Nous trouvons la paix avec Dieu lors de notre conversion. Etant donné que le péché est une violation de la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans Sa loi, il y a inimitié entre le pécheur impénitent et Dieu. Quand un pécheur remet sa vie à Jésus-Christ par la foi et L’accepte comme son Seigneur et seul Sauveur personnel, la séparation d’avec Dieu prend fin et, a lieu la paix. Romains 5.1-2 déclare : « Etant donc justifiés par la foi,
nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ; c’est à lui, que nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes ». Ce point est davantage approfondi dans 2 Corinthiens 5.18-20 où l’apôtre Paul explique le ministère de la réconciliation, c’est-à-dire le rétablissement des liens.

Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous.

Non seulement sommes-nous appelés à faire la paix avec Dieu par Jésus-Christ, mais également à être de ceux qui procurent la paix, réconciliant les autres avec Dieu, afin qu’eux aussi puissent avoir la paix avec Lui.

Jésus est mort pour nous donner cette paix : « Mais il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (Esaïe 53.5). Il a donc rétabli la paix entre l’homme et Dieu. C’est là le message d’Ephésiens 2.13-17 :

Mais maintenant, en Christ-Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ. Car c’est lui notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, en détruisant le mur de séparation, l’inimitié. Il a dans sa chair annulé la loi avec ses commandements et leurs dispositions, pour créer en sa personne, avec les deux, un seul homme nouveau en faisant la paix, et pour les réconcilier avec Dieu tous deux en un corps par sa croix, en faisant mourir par elle l’inimitié. Il est venu annoncer comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches.

La paix de Dieu

« Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos c􀂰urs » (Colossiens 3.15). C’est la paix intérieure que Jésus nous a donnée au travers du Saint-Esprit (Jean 14.26-27). La paix intérieure remplace la colère, la culpabilité et l’inquiétude. La paix de Dieu n’est possible que si l’on a d’abord expérimenté la paix avec Dieu.

La paix de Dieu peut être une indication du chemin à suivre lors d’une situation bien particulière : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos c􀂰urs et vos pensées en Christ- Jésus » (Philippiens 4.7). Parfois nous ne savons pas quelle direction prendre. Nos pensées sont alors comme les eaux agitées d’un lac dont on ne voit pas le fond. Mais arrive un moment où la surface et le fond sont tout à fait calmes, et c’est alors que tout nous apparaît clairement. Et il en est de même lorsque la paix du Saint- Esprit agit en nous, nous donnant l’assurance que nous prenons les bonnes décisions. Cette paix si merveilleuse dont nous ne pouvons pas même saisir la profondeur est notre protection lors de chaque
décision à prendre. Si toutes nos pensées sont tournées vers Lui, le Dieu de paix, nous connaîtrons la paix de Dieu. « Ses dispositions sont fermes. Toi, Seigneur, tu le gardes en paix, car il te fait confiance » (Esaïe 26.3, FC).

La paix avec les hommes

« S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » (Romains 12.18). La paix que procure l’Esprit Saint est tout d’abord dirigée vers le haut, vers Dieu ; ensuite intérieurement, vers nous-mêmes; et enfin, vers l’extérieur, vers nos semblables. Nous avons besoin de « rechercher la paix et de la poursuivre » (1 Pierre 3.11). Deux verbes, rechercher et poursuivre sont utilisés dans ce verset, l’un renforçant l’autre. Cela montre que nous avons un grand rôle à jouer dans notre recherche de la paix. Il vaut mieux, en effet, creuser un autre puits comme Isaac l’a fait (Genèse 26.19-22) que d’être en guerre.

Si vous êtes un homme ou une femme de paix, vous constaterez que vous n’êtes pas libre d’agir comme il vous plaît. La paix avec les autres exigera peut-être de votre part de la compréhension ou de la bonne volonté à changer d’idées ou de conduite là où il y a un désaccord. Il arrive souvent que la situation ou les circonstances ne favorisent pas les bonnes relations lorsque par exemple, une personne n’en fait qu’à sa tête. Les chrétiens mûrs apprennent à respecter et accepter les différences des autres, surtout ceux qui appartiennent au corps de Christ. Ephésiens 4.2-4 met l’accent sur
ce point : « Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit ».

Un lien est un noeud, une attache, une chaîne, une fusion. Nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons, sans tenir compte des autres membres du corps de Christ. « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Philippiens 2.4). « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui » (1 Corinthiens 10.24). Le chrétien qui dit ce qu’il veut, va où il veut, se comporte comme il veut, sans tenir aucun compte de l’appel divin qu’il a reçut et des membres du corps de Christ, ne trouvera jamais la paix, parce qu’il perturbe l’unité du
corps de Christ. « Ainsi le corps n’est pas formé d’un seul membre, mais de plusieurs » (1 Corinthiens 12.14). Quelquefois, la paix exige qu’il se dise non à lui-même et ceci dans l’intérêt des autres.

La paix avec les hommes exige aussi que quelquefois vous soyez de ceux qui procurent la paix. Dans Son sermon sur la montagne, Jésus a déclaré : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5.9). Il est fréquent d’entendre dire de quelqu’un que c’est un agitateur, mais entendez-vous souvent dire d’un membre du corps de Christ qu’il procure la paix? Ce n’est pas parce que nous sommes chrétiens que nous serons toujours en harmonie les uns avec les autres. Lorsque des conflits surgissent au sein du corps de Christ, c’est le rôle de celui qui procure la paix de trouver une solution raisonnable et de ramener l’unité, la paix et la communion fraternelle entre les personnes concernées.

ILLUSTRATION DE LA PAIX

Les exemples de l’Ancien Testament

Abraham était un homme qui aimait la paix. Genèse 13 nous raconte la querelle qui eut lieu entre les bergers d’Abraham et ceux de Loth, parce qu’il n’y avait pas assez de place pour tous leurs troupeaux, leur bétail et leurs tentes. Pour mettre fin à cette querelle, Abraham mit de côté ses droits comme beau-père et oncle et dit à Loth de choisir le pays qu’il voulait. Il en découla que le choix de Loth fut bénéfique pour Abraham, et que Loth
endura bien des souffrances à cause de son propre choix. Ceux qui sont prêts à abandonner leurs propres droits afin d’être de ceux qui procurent la paix suivent en fait le principe illustré par Abraham, et il en résulte la bénédiction.

Isaac est une autre illustration de quelqu’un ayant recherché la paix. Genèse 26 nous dit qu’après la mort de son père Abraham, Isaac creusa de nouveau les puits d’eau qu’on avait creusés du temps d’Abraham, et que ses ennemis avaient comblés avec de la terre. Ses serviteurs creusèrent aussi un nouveau puits mais ses ennemis s’y opposèrent en disant que l’eau leur appartenait. Les serviteurs d’Isaac creusèrent alors un deuxième puits et ses ennemis furent contre encore une fois. Que fit alors Isaac ? Ce dernier alla plus loin et creusa simplement un troisième puits. Et cette fois-ci, ses ennemis le laissèrent tranquille. Que se passa-t-il peu après cela ? Dieu apparut à Isaac et lui renouvela Ses promesses. Isaac apprit qu’il est plus important d’être en paix que de faire sa propre volonté.

Daniel, le prophète, fut jeté dans la fosse aux lions, pourtant il put dormir paisiblement toute la nuit, sans aucune crainte, parce qu’il faisait confiance à Dieu. Daniel avait appris que s’il faisait confiance à Dieu en toutes circonstances, il aurait la paix. Le Psaume 91.15 nous donne cette assurance lorsque nous sommes dans l’angoisse : « Je serai moi-même avec lui dans la détresse, je le délivrerai et le glorifierai ». Si nous, nous croyons
en cette promesse, nous pourrons expérimenter la paix que reçut Daniel, même lors de souffrances intenses ou de grandes difficultés.

Les tribus d’Israël furent bénies par la paix (Nombres 6.24- 26). Pourtant, il y eut des moments pendant la conquête du pays promis où des divisions et des dissensions surgirent au milieu d’eux. A chaque fois que le peuple d’Israël vivait dans la paix, il avançait à grands pas. Néanmoins, lorsque les dissensions survenaient, les Israélites se détruisaient entre eux. Le principe à retenir ici est que s’il y a des divisions et des dissensions au milieu du peuple, il y a de fortes chances pour que cela l’empêche d’avancer.

Les exemples du Nouveau Testament

Notre Seigneur Jésus est appelé prophétiquement le Prince de la Paix (Esaïe 9.6). Il est également appelé l’Agneau de Dieu (Jean 1.29). L’agneau projette une image de paix. En vérité, Jésus est l’Agneau immolé dès la création du monde (Apocalypse 13.8). Le premier message annoncé après la
naissance de Jésus fut un message de paix (Luc 2.14). Quand Celui-ci envoya Ses premiers disciples, Il leur dit de proclamer la paix (Luc 10.5). Jésus Lui-même est notre paix, et annonça la paix (Ephésiens 2.14, 17). Sur la croix, c’est Lui qui fut notre médiateur entre Dieu et l’homme, établissant la paix (1 Timothée 2.5). La paix fut l’héritage royal de Jésus envers les Siens (Jean 14.27). Sur cette terre, Il n’eut ni berceau, ni bateau, ni âne, ni même de tombe, mais Il avait de la paix à nous donner. Ses disciples reçurent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte parce qu’ils étaient réunis tous ensemble dans la paix, l’unité et la soumission au contrôle souverain de l’Esprit (Actes 1.14).

L’Eglise primitive illustre très bien que la croissance est souvent l’une des conséquences bénies de la paix. Il est vrai que parfois l’Eglise se multiplie en temps d’affliction, mais les temps de paix lui donnent l’occasion de reprendre des forces et de s’étendre. L’Eglise primitive fit bon usage de ses temps de paix et de tranquillité : « L’Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle s’édifiait, marchait dans la crainte du
Seigneur et progressait par l’assistance du Saint-Esprit » (Actes 9.31). La paix unit et renforce􀁿elle crée un lien puissant entre les croyants, qui ne peut être brisé aussi longtemps que règne cette paix. Ecclésiaste 4.12 affirme : « La corde à trois brins ne se rompt pas vite ». Mais ces brins doivent être solidement unis entre eux pour former une corde. C’est dans ce sens qu’agit la paix de l’Esprit, assurant une force spirituelle. Esaïe 30.15 le dit
bien : « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force ».

Les sept églises d’Asie reçurent un message de Jésus qui commençait par une bénédiction de grâce et de paix sur tous les fidèles de ces églises (Apocalypse 1.4). Comme nous l’avons dit précédemment, la grâce et la paix sont fondamentales pour l’Eglise : la grâce est la bienveillance du Père à notre égard accompagnée de Son 􀂰uvre transformatrice en nous ; la paix est la preuve ou l’assurance que cette grâce nous a bien été accordée. Sans la grâce de Dieu il ne peut y avoir de paix véritable, et la grâce engendre la paix.

La paix comme un fleuve

Dans le livre d’Esaïe, nous trouvons à deux reprises la comparaison de la paix à un fleuve :

Oh ! si tu étais attentif à mes commandements ! Ta paix serait comme un fleuve (Esaïe 48.18).

Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve (Esaïe 66.12).

Dans ces deux passages, le Seigneur compare Lui-même Sa paix à un fleuve qui peut bénir Son peuple et leur pays. Nous pouvons tirer plusieurs leçons de cette comparaison :

1. Un fleuve est synonyme de propagation, d’étendue. Le but de Dieu est que Sa paix se répande partout.

2. Un fleuve est synonyme de puissance. Les grandes centrales électriques sont utilisées pour maîtriser la formidable énergie des fleuves pour bien des raisons. Il y a une grande puissance dans la paix de Dieu.

3. Un fleuve est synonyme de plénitude. Un fleuve possède une réserve d’eau abondante. Lorsque Dieu compare Sa paix à un fleuve, Il sous-entend certainement l’abondance, la surabondance.

4. Un fleuve est synonyme de vie. Les villes sont bâties près des fleuves, car ceux-ci signifient apport de nourriture, d’eau, irrigation, agriculture, navigation. Il y a aussi de la vie dans le fleuve.

5. Un fleuve est synonyme de progression. Ses eaux sont toujours en mouvement vers l’avant, franchissant tous les obstacles qu’elles peuvent rencontrer.

Jésus a dit que le Saint-Esprit à l’intérieur du croyant serait comme des fleuves d’eau vive coulant de Son sein (Jean 7.38- 39). L’Esprit produit en nous le fruit de la paix, apportant plénitude, vie, puissance, force et victoire !

Dans cette première partie du cours, nous avons examiné trois aspects du fruit de l’Esprit : l’amour, la joie et la paix. Ces aspects du fruit spirituel sont liés au monde d’en haut et dirigés vers Dieu. Dans la prochaine partie, nous allons étudier la patience, la bonté et la bienveillance qui eux sont liés au monde extérieur, vers nos semblables. Que le Seigneur vous bénisse et accroisse votre compréhension alors que vous poursuivez votre étude.

Prochaine leçon