Leçon 4: COMPRENEZ L‘EXPERIENCE DE LA CONVERSION

« C’est du ciel que naît l’homme », déclare un proverbe chinois. Ce brin de philosophie orientale s’harmonise avec l’enseignement biblique de la création de l’homme. « Le ciel », explique le Chinois, « représente l’Etre suprême. »

Moïse a pu écrire que Dieu, l’Etre suprême, « créa l’homme à son image : Il le créa à l’image de Dieu, Homme et femme il les créa » (Genèse 1.27). L’Eternel Dieu a créé l’humanité à sa propre image dans le but d’être adoré et servi par des hommes et des femmes qui trouvent en lui un bonheur éternel. Malheureusement, le jour vint où l’homme succomba au péché par sa désobéissance, ce qui le sépara de Dieu, lui valut la mort spirituelle et une image désormais ternie. Dieu avait cependant prévu une unique méthode de restauration.

Le proverbe chinois peut être adapté si l’on veut illustrer cette restauration par le moyen de la nouvelle naissance. Sur le plan spirituel, il fallait que l’homme coupable revienne à la vie, et c’est en « naissant spirituellement » (Jean 3.6) que l’on goûte à une vie nouvelle en Christ. Nous considérons cela comme « naître de nouveau » ou encore « naître d’en haut ». Nous espérons que cette leçon vous aidera à vous faire une idée plus complète de l’expérience de la conversion, et qu’il vous sera ensuite possible d’expliquer ces choses à d’autres.

CE QU’EST LA CONVERSION

Une nouvelle naissance spirituelle

Au début de son ministère, Jésus monta à Jérusalem durant les fêtes de la Pâque. Il accomplit là plusieurs miracles parmi les gens qui s’étaient rassemblés, ce qui en attira beaucoup à lui. L’apôtre Jean relate un entretien entre Jésus et l’un des principaux chefs des Juifs (Jean 3.1-2). Voici de quelle manière je me représente la scène.

Jésus avait été très occupé, tout au long de la journée, avec ceux qu’il s’était efforcé d’aider, et il se sentait las ; il s’apprêtait à se retirer pour aller dormir. Tout à coup, quelqu’un frappa à sa porte. C’était Nicodème, un maître en Israël, un Pharisien, membre du conseil des Juifs.

« Rabbi », lui dit le visiteur, « puis-je te voir seul ? »

« Pourquoi pas ? » répondit Jésus. « Montons sur le toit plat où nous pourrons parler ensemble, veux-tu ? La nuit est belle. »

Et dans le calme de ces heures nocturnes, les deux hommes purent s’entretenir en privé. Nicodème avait peut-être choisi ce moment de la journée parce qu’il voulait avoir l’occasion de parler à Jésus sans les habituelles interruptions.

« Rabbi, nous savons que tu es un docteur envoyé par Dieu. Nul ne peut accomplir les miracles que tu fais si Dieu n’est avec lui. »

Dans ce face à face, les deux hommes s’étudient l’un l’autre. Jésus, le jeune maître de trente ans, et Nicodème, son aîné, qui enseigne la foi juive. Nicodème avait des principes moraux de grande valeur, mais Jésus ne lui adresse aucun compliment. Il se sert au contraire de la méthode d’évangélisation dite « de choc ». Il fait respectueusement tressauter Nicodème en lui disant au fond ceci : « Croyez-moi, mon ami, vous êtes un homme droit, mais il faut que vous repartiez à zéro. Vous devez naître de nouveau.

« Que voulez-vous dire ? Naître de nouveau ? Comment un homme de mon âge pourrait-il naître une seconde fois ? » demande Nicodème avec curiosité.

Jésus, connaissant son intelligence, lui jette un défi. « Cela peut vous surprendre, Nicodème, mais nul ne peut avoir accès au ciel sans être né du Saint-Esprit. »

Le vieux professeur poursuit son interrogatoire. « Comment une chose pareille peut-elle se produire ? J’ai de la peine à comprendre. »

Près de trois ans s’écoulent. Les soldats romains crucifient Jésus en le clouant à une croix rugueuse qui est ensuite dressée aux yeux de tous. C’est là que Jésus répand son sang et meurt pour le péché du monde.

Qui va s’occuper du cadavre ? Nicodème, disciple de Jésus mais en secret, s’avance maintenant d’une manière presque audacieuse, prêt à s’identifier avec le Fils de l’homme. Aidé de Joseph d’Arimathée, il prépare le corps de Jésus avant de le déposer dans un tombeau neuf (Jean 19.38-42).

L’histoire de Nicodème nous apprend que les gens les meilleurs doivent, eux aussi, faire l’expérience d’une nouvelle naissance spirituelle. Un excellent milieu familial, une solide instruction et même un code moral élevé ne suffisent pas à nous procurer le salut. Le zèle religieux ne peut sauver aucune âme non plus. « Il faut que vous naissiez de nouveau », nous dit Jésus (Jean 3.7).

Un demi-tour complet

La conversion peut aussi être comparée à un demi-tour. C’est un acte au cours duquel on se détourne « de ses iniquités » (Actes 3.26), par la repentance, pour se tourner vers le Seigneur (Actes 9.35 ; 11.21). Vous pouvez également dire qu’il s’agit d’un « tournant, au carrefour de votre vie », d’un « tour de 180 degrés » ou encore d’un « volte-face ». En d’autres termes, nous avons ‘à une décision où l’on s’engage de tout son cÏur à suivre
Christ. Voici en quels termes Pierre prêchait à ce sujet : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3.19). Ce demi-tour exige un changement de cÏur, de mobiles, d’attitudes, aboutissant finalement à un changement dans tous nos actes.

La conversion est, par conséquent, une décision positive qui permet de se tourner vers Christ dans la repentance et dans la foi.

La repentance peut être considérée comme un acte au cours duquel on se détourne du péché. La foi, c’est l’acte permettant de se tourner vers Dieu. Elles sont toutes deux nécessaires pour que la conversion soit réelle.

La conversion est, bien entendu, une question personnelle. Cependant, le Saint-Esprit étant à l’Ïuvre dans de nombreux cÏÏurs. il est possible de voir plusieurs hommes et femmes se convertir en même temps. Les conversions simultanées peuvent se produire par exemple lorsqu’on a deux ou trois membres d’une même famille ou d’un même cercle d’amis qui décident de se tourner vers le Seigneur. Chacun d’entre eux est sauvé individuellement ; il l’est aussi conjointement avec les autres, en vue de leur encouragement mutuel.

L’apôtre Pierre s’était rendu dans une localité appelée Lydda où il voulait visiter un groupe de croyants. Là. il fit la rencontre d’un homme, Enée, paralysé et couché sur un lit depuis huit ans.

Pierre lui dit : Enée, Jésus-Christ te guérit ; lève-toi et toimême arrange (ton lit). Et aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydda et (de la plaine) de Saron le virent et se convertirent au Seigneur (Actes 9.34-35).

Grâce à cette guérison remarquable, beaucoup se tournèrent vers Dieu. Leur conversion fut simultanée.

Une régénération

Une compréhension claire de la conversion aide le gagneur d’âmes dans cette tâche qui est la sienne : s’efforcer de conduire des gens à Christ. Vous avez appris que la conversion est une seconde naissance spirituelle, la décision d’accepter Christ en se tournant vers lui dans la repentance et la foi. Selon un troisième sens, c’est aussi un acte de régénération.

La régénération. Il s’agit là d’un renouveau spirituel au contact du Saint-Esprit dont l’Ïuvre est si précieuse à notre cÏur. Voici ce que Paul écrivait à Tite, jeune pasteur dans l’île de Crète : « Il nous a sauvés—non parce que nous aurions fait des Ïuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde—par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit » (Tite 3.5).

La régénération est, par conséquent, cette « vie nouvelle » qui est nôtre, en Christ. En lisant votre Bible, vous découvrirez quelques-uns de ses aspects « nouveaux ». Dés l’instant où l’on s’unit à Christ, on devient « un être nouveau », « une nouvelle créature » (2 Corinthiens 5.17). En s’adressant à Israël, Dieu disait déjà : « Je vous donnerai un cÏur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cÏur de pierre et je vous donnerai un cÏur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous… » (Ezéchiel 36.26-27).

Le célèbre docteur, Christian Barnard, chirurgien de l’Afrique du Sud, fit sensation dans le monde entier lorsque, accompagné de son équipe de médecins, il remplaça le cÏur malade d’un homme par celui qu’il venait de prélever sur la victime d’un accident. Dans les milieux médicaux, cette
opération fut considérée comme un miracle. Un miracle plus grand encore se produit lorsque Dieu remplace notre « cÏur de pierre » par un cÏur qui lui est soumis. Ce miracle, c’est celui de la régénération !

CE QUE LA CONVERSION N’EST PAS

Dans l’évangélisation par le témoignage personnel, vous rencontrerez bon nombre de gens qui se font de la conversion des idées totalement fausses. Pour eux, se convertir, c’est se réformer soi-même, acquérir certains mérites, se montrer religieux ou même appartenir à une église. Examinons chacune de ces notions.

Se réformer soi-même

Se réformer, c’est simplement chercher à s’améliorer en renonçant à divers actes coupables pour faire le bien. Tout cela peut paraître très recommandable, mais le problème fondamental du péché et de la nature déchue ne se trouve nullement résolu.

Malgré nos intentions les meilleures, nous ne pouvons atteindre, par nos efforts personnels, la justice et la sainteté prescrites par Dieu. La Bible nous l’affirme : « Nous sommes tous devenus comme (un objet) impur, Et tous nos actes de justice sont comme un vêtement pollué. Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos fautes nous emportent comme le vent » (Esaïe 64.5).

Celui qui cherche à se réformer peut être comparé à quelqu’un qui, après avoir choisi une orange encore verte, s’en va l’attacher à un oranger, persuadé qu’elle mûrira et parviendra à maturité. Nous savons tous que l’orange ne peut se développer à sa propre grosseur et devenir très douce que dans la mesure où elle tire de l’arbre la vie dont elle a besoin. Aucune réforme ne nous est nécessaire ; c’ est une régénération qu’il nous faut.

Acquérir certains mérites

Une Asiatique très attachée à sa religion, et végétarienne depuis toujours, avait fait voeu de ne jamais goûter à un morceau de viande. Elle espérait ainsi acquérir suffisamment de mérites par ses bonnes Ïuvres pour échapper au châtiment.

Quatre de ses enfants acceptèrent Christ. Constatant qu’ils avaient cessé d’observer les rites qui, elle le croyait, seraient importants pour elle si elle venait à mourir, elle entra dans une grande colère. En vain chercha-t-elle à redoubler d’effort pour les faire changer d’idée ; non seulement ils refusaient de renoncer à leur foi nouvelle, mais ils semblaient l’aimer encore davantage et la traitaient mieux que jamais.

Le jour vint où cette mère se tourna vers le Seigneur et fit l’expérience du pardon et de la paix du cÏur dont nous jouissons uniquement en connaissant Jésus. Elle comprit que son bonheur n’avait aucun rapport avec l’une ou l’autre de ses bonnes Ïuvres ; elle pouvait y goûter parce que Christ, dans sa
miséricorde, l’avait sauvée et lui donnait l’assurance du ciel (Tite 3.5-6).

Le cÏur reste en proie à un sentiment d’insatisfaction lorsqu’on s’efforce de travailler uniquement pour mériter son salut, pour obtenir en quelque sorte des points spirituels en faisant des voeux religieux, en observant les jours sacrés, en allant en pèlerinage, en répétant de nombreuses prières et même en se montrant généreux envers des causes qui en valent la peine.

Le salut offert par Christ ne peut se mériter ; il ne se gagne pas non plus. Jésus en a payé le prix, et c’est pourquoi il nous l’offre gratuitement. Il nous suffit de l’accepter comme un don.

Avoir du zèle religieux

Il s’agit là d’une tendance naturelle qu’il est facile d’exploiter à mauvaise fin. C’est la raison pour laquelle on rencontre des gens plongés dans une superstition profonde ou qui adorent des images ou des idoles. D’autres manifestent leur dévotion en se rendant à la mosquée. L’apôtre Paul est un
exemple de ceux qui sont tenus éloignés de la vérité par leur ferveur religieuse. Comme lui, ils peuvent cependant faire l’expérience du salut par la foi en Jésus-Christ (Actes 22.1-14).

Le zèle religieux ne peut conduire à la nouvelle naissance car celle-ci est due à l’Ïuvre unique de l’Esprit de Dieu. Nous devons prier et compter sur le Saint-Esprit qui, seul, peut aider les gens à le comprendre tandis que nous leur enseignons la voie du salut telle qu’elle nous est révélée dans la Parole de Dieu. Peut-être notre propre témoignage pourra-t-il en aider certains sur ce point-là.

Appartenir à une église

Adoptez une attitude approbative lorsque quelqu’un vous dit qu’il appartient à une certaine dénomination ou qu’il fréquente telle église. Ne dénigrez jamais personne, mais montrez simplement et avec beaucoup de tact à votre interlocuteur qu’il est nécessaire de « naître d’en-haut », en plaçant sa confiance dans le Seigneur Jésus-Christ et non dans une église. ou dans un chef religieux comme un prêtre, un père, un pasteur ou un rabbin.

RESULTATS DE LA CONVERSION

Nous avons vu ce que la conversion n‘était pas, et nous allons maintenant en considérer plusieurs preuves ou résultats, en constatant ainsi ce qu’elle est. Se convertir, c’est « naître de l’Esprit » (Jean 3.8), et entrer dans une vie nouvelle.

Une transformation se manifeste

Pour James, la journée s’ouvrit sur cette question : « Mon ami, où vas-tu passer l’éternité ? » Son réveil-matin sous forme de transistor était branché sur ce genre de programme, mais, contrarié, James l’éteignit brusquement.

James, professeur de danse plein de talent, avait de plus en plus de succès dans le monde du spectacle ; il ne tenait nullement à voir ses ambitions contrecarrées ! Il était cependant plus facile d’éteindre la radio que d’oublier la question alarmante : « Où vas-tu passer l’éternité ? » Cette voix, James semblait l’entendre constamment. Il ne pouvait y échapper.

Finalement, en désespoir de cause, il invoqua le nom du Seigneur, désireux de connaître le salut. S’abandonnant complètement à Christ, il fit bientôt l’expérience d’une transformation radicale dans sa vie. Les valeurs auxquelles il était attaché perdirent leur attrait, d’autres les ayant remplacées.
Il ne se sentait plus dominé par le souci d’une carrière mondaine réussie et trouvait au contraire joie et accomplissement au service de Christ. Aujourd’hui, James est un gagneur d’âmes. Il exerce un ministère pastoral qui lui permet de former des croyants laïques à l’évangélisation.

Jésus appela un jour un petit enfant qu’il plaça au milieu de ses disciples en disant : « En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Matthieu 18.3).

Lorsqu’une personne se tourne vers Christ, un changement important se produit ! Jésus lui-même occupe la place centrale dans la vie du croyant. L’ancienne façon de vivre est remplacée par quelque chose de nouveau où la présence du Saint-Esprit est révélée dans le cÏur et l’existence de la personne. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles »
(2 Corinthiens 5.17).

On est purifié

Nous avons cité précédemment Tite 3.5 où il nous est dit que Dieu nous a sauvés « par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit ». Le salut est accompagné d’une purification ! Nous ne voulons pas parler ici du baptême d’eau, quoique l’image de la conversion soit celle d’un baptême. « Car cest dans une seul Esprit que nous tous, pour être un seul corps, avons été baptisés » (1 Corinthiens 12.13). Naître de nouveau, naître au sein de la famille de Dieu, c’est justement cette expérience-là !

Un chrétien chinois qui avait accepté Christ dans un acte de repentance et de foi pouvait s’exclamer avec joie : « Je me sens propre à l’intérieur ! » Il avait goûté à la purification que donne la nouvelle naissance, et au renouveau du Saint-Esprit.

De nouveaux liens se créent

En naissant de nouveau, nous entrons dans une famille qui est celle de Dieu. Les autres croyants deviennent nos frères et sÏurs en Christ. Au moment de votre conversion, il ne vous a pas été donné un autre nom, mais vous êtes cependant connu désormais pour être un chrétien, une chrétienne, un disciple de Christ.

 

Prochaine leçon