Leçon 7: ENTREZ EN CONTACT AVEC L’INCONVERTI
« Regardez un peu comme je souffle ! » s’exclame le vent. « Les branches d’arbre s’inclinent jusqu’à terre, les nuages se poursuivent àtravers le ciel, et les grands navires voguent sur les océans. Toi, soleil, tu te contentes de briller. Tu n’actionnes rien. »
« C’est bien », réplique le soleil. « Mesurons nos forces, veux-tu ? Regarde cet homme qui marche le long de la route. Celui d’entre nous qui sera le vainqueur sera celui qui l’obligera à retirer son manteau ! »
« D’accord », répond le vent sans se départir. » Je vais simplement le lui souffler ! » Et il se met aussitôt en action. Que fait l’homme ? Il boutonne son manteau. Plus le vent souffle, plus le voyageur serre son vêtement autour de lui. Finalement, le vent doit abandonner la partie.
« A mon tour maintenant », déclare le soleil en brillant joyeusement. Le promeneur ne tarde pas à déboutonner son manteau, et comme le soleil continue à lui envoyer de chauds rayons pleins d’amitié, il l’enlève pour le porter sur le bras.
Ce récit n’est qu’une simple fable, mais il ne cache pas moins une certaine vérité. Là où la force échoue, la chaleur de l’amour et une attitude empreinte de cordialité emportent la partie. Dans le travail de gagneur d’âmes, le fait de chercher à communiquer l’amour de Christ est un principe directeur.
On raconte l’histoire d’un homme qui, après s’être longtemps montré hostile au message de l’Evangile, se convertit à Christ. Tout à la joie de sa foi nouvelle, il se procura une Bible et se mit à la lire. Dès qu’il découvrait un passage s’adressant directement à son cÏur, il se précipitait sur la route, devant chez lui, et arrêtait ceux qui passaient par là. Il pointait du doigt le verset en question et le lisait, puis il demandait : « Avez-vous déjà entendu une chose pareille ? » Si un tel zèle est peut-être recommandable, il est vrai que l’on ne peut guère aborder les gens de cette manière-là.
Dans cette leçon, il va vous être montré plusieurs façons de vous adresser aux inconvertis. Demandez au Seigneur de vous diriger, et comportez-vous de la manière que vous jugez la plus utile.
CREEZ DES LIENS D’AMITIE AVEC VOTRE INTERLOCUTEUR
S’il n’existe aucune règle absolue quant à la manière d’aborder les gens, il semble cependant essentiel de gagner la confiance de ceux auxquels on désire apporter l’Evangile. C’est ce que faisait le Seigneur Jésus lui-même, puisqu’il était considéré comme « un ami des péagers et des pécheurs » (Luc 7.34). Il s’associait délibérément à ceux que méprisaient les chefs religieux d’alors. Ces hommes murmuraient contre lui : « Celui-ci accueille des pécheurs et mange avec eux. » (Luc 15.2). Jésus veillait toujours à rendre les gens conscients de leurs besoins spirituels. Il s’asseyait volontiers en leur compagnie afin de s’entretenir avec eux. Nous devons suivre son exemple et nous lier d’amitié, toutes les fois où la chose est possible, avec ceux qui ne connaissent pas le Seigneur.
Plus nous avons de contacts parmi les non-chrétiens, plus les occasions de voir certains se convertir se multiplient. Et ceci s’explique par le fait que le message de l’Evangile et l’amour de Dieu passent librement entre les croyants et les inconvertis. Là où les contacts sont peu nombreux, les conversions se font rares.
Il arrive parfois que le nouveau converti dépasse de beaucoup le chrétien de longue date, lorsqu’il s’agit d’amener des âmes au Seigneur. La fraîcheur de son enthousiasme en est l’un des facteurs, bien sûr, mais nous devons ajouter qu’il possède un cercle d’amis et de parents inconvertis tandis que les amis et connaissances du chrétien sont, pour la plupart, des croyants, comme lui.
Parents et amis Convertis Inconvertis
Parents et amis Convertis Inconvertis
Le chrétien de longue date
Le nouveau converti
Le croyant de longue date est non seulement appelé à conserver la fraîcheur de son enthousiasme pour le Seigneur, mais il doit en outre veiller à cultiver des amitiés parmi les inconvertis, ceci dans le but de pouvoir amener ces gens à Christ.
Voici un exemple. Pourquoi ne pas inviter des non-croyants chez vous, soit pour partager un repas avec eux, soit pour leur offrir une légère collation ? De telles invitations créent souvent des amitiés qui aboutissent à des conversions. Une autre idée est celle de l’aide pratique dont quelqu’un pourrait avoir besoin. Nous en parlerons davantage un peu plus loin, dans la leçon.
FAITES PREUVE DE BON SENS
La manière d’entrer en contact avec les gens susceptibles de se convertir exige une bonne dose de sens commun ! Les suggestions qui vont suivre vous aideront à obtenir plus de succès dans votre travail de gagneur d’âmes. Pour Paul, le principe directeur était « de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur » (Tite 2.10).
Pensez à votre présentation extérieure
Il est vrai que vos qualités intérieures ont beaucoup plus d’importance que votre aspect extérieur. Cependant, la manière dont vous vous présentez extérieurement est ce qui frappe immédiatement les regards. Et cet aspect-là peut déterminer la façon dont les gens se sentiront disposés a votre égard. Nous ne parlons, bien entendu, ni des traits hérités à votre naissance, ni de vêtements coûteux que vous pourriez porter ; cela n’a qu’une
importance mineure. Par contre, il existe des règles fondamentales dignes d’être étudiées.
Si vous désirez attirer l’attention sur Christ et non sur vousmême, il est essentiel que vous vous habilliez proprement et avec modestie. L’Evangile sera présenté avec dignité lorsque vous portez des vêtements frais et propres. L’hygiène personnelle est un autre facteur à considérer. Une odeur corporelle dont vous n’êtes peut-être pas conscient peut gêner les autres. Quant à la mauvaise haleine, elle est souvent coupable de bien des problèmes ; veillez à garder sur vous des pastilles rafraîchissantes.
Considérez votre comportement
« Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps » (Colossiens 4.5). Voici maintenant quelques conseils destinés à vous aider à adopter le comportement qui convient.
Montrez-vous naturel. Vous pouvez apprendre à parler des choses spirituelles d’une manière tout à fait naturelle, en les glissant dans la conversation quotidienne. L’évangélisation devrait devenir pour vous aussi naturelle que la respiration. Votre cÏur étant rempli de joie et d’amour pour Christ, vous
pourrez vous écrier, comme Pierre et Jean : « nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4.20). Employez un langage ordinaire sans chercher à impressionner les gens. Il vous suffit de leur faire comprendre que vous êtes simplement « un pécheur sauvé par grâce. »
Le ton de votre voix doit être naturel, lui aussi. Votre intérêt à l’égard d’autrui est-il réel ? Les gens sauront le discerner. Etesvous heureux, joyeux dans votre expérience chrétienne ? Ils en seront également conscients. Jésus a dit : « L’homme bon tire le bien du bon trésor de son cÏur, et le mauvais tire le mal de son mauvais trésor, car c’est de l’abondance du cÏur que la bouche parle » (Luc 6.45).
Adoptez une attitude courtoise. La courtoisie est une vertu fondamentale partout dans le monde ! Votre conversation et la manière d’aborder la personne inconvertie devraient toutes deux en être empreintes, même si votre interlocuteur se montre impoli. Ne discutez pas ; n’élevez pas la voix : vous n’accomplirez rien ainsi. Au contraire, « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun » (Colossiens 4.6). Une autre version rend ce même verset d’une autre manière encore : « Que vos paroles soient toujours agréables et pleines d’intérêt ; sachez répondre à chacun de la bonne manière » (BNA).
Faites preuve de tact ! Apprenez et observez les coutumes locales afin d’être au courant des convenances et d’éviter ainsi des situations qui pourraient paraître compromettantes ou douteuses. Dans la mesure du possible, les femmes s’entretiendront avec les femmes, et les hommes avec les hommes, ou alors on invitera une troisième personne à se joindre à la conversation. « Ce qui est bien pour vous ne doit pas être un sujet de calomnie » (Romains 14.16). Ne vous imposez pas à quelqu’un non plus. Là où l’on vous reçoit, veillez à ne pas vous attarder outre mesure ; songez à l’emploi du temps de vos hôtes.
ADOPTEZ UNE ATTITUDE AMICALE
L’attitude adoptée envers les gens peut aussi refléter ce qui se cache dans le cÏur. Le vôtre est rempli d’amour pour Christ. Permettez à cet amour de vous aider à adopter envers vos parents, amis et connaissances qui n’appartiennent pas encore à Christ, une attitude amicale et chaleureuse.
Prêtez une oreille attentive
Nous sommes parfois beaucoup trop pressés lorsque nous nous lançons dans l’évangélisation, et nous oublions la nécessité de nous taire afin d’écouter la personne susceptible de se convertir. En prenant le temps de prêter une oreille attentive à celui ou à celle qui vous ouvre son cÏur, vous faites preuve d’un intérêt réel, apte à gagner la confiance de votre interlocuteur. Ceci vous donnera également l’occasion d’apprendre plusieurs choses à son sujet, ce qui vous guidera dans toute conversation future.
Laissez-vous toucher par les problèmes qui vous sont exposés
En écoutant attentivement votre interlocuteur, vous découvrirez bien vite ses problèmes particuliers. Sympathisez avec la personne ; témoignez d’un intérêt et d’un amour authentiques. En lui permettant de partager ses difficultés avec vous, il vous sera plus facile de lui présenter Jésus comme son
Sauveur, celui qui seul peut l’aider. Paul, dans ses écrits, nous recommande de « consoler ceux qui se trouvent dans toute sorte d’afflictions » (2 Corinthiens 1.4).
Que le point d’attraction, en vous, soit le fruit de l’Esprit !
Un bel étalage où l’on peut admirer de magnifiques pêches bien mûres, des poires, des oranges, des pommes et d’autres fruits encore donne immédiatement envie de goûter à tout ce qui est ainsi disposé avec tant de soin ! Le fruit de l’Esprit, dans la vie de quelqu’un, produit le même effet. Lisez Galates 5.22-23. Laissez cet Ami précieux, le Saint-Esprit, donner à votre vie l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la
fidélité, la douceur, la maîtrise de soi, en un mot, tout ce qui permettra d’en attirer d’autres, rendant ainsi plus facile la tâche qui consiste à les amener à Christ.
ABORDEZ LES GENS DE LA BONNE FACON
Lorsque nous lisons les récits où il est question de ceux qui ont été amenés à Christ, dans le Nouveau Testament, nous parvenons à glaner diverses informations quant à la façon d’aborder les inconvertis. Un détail caractéristique est celui de la variété de ces différentes approches. Pourquoi cette variété ? Parce que les gens eux-mêmes sont différents, tout être humain étant absolument unique. Nous allons maintenant considérer les façons les plus communes d’entrer en contact avec les inconvertis.
Une approche directe
Lors de la visite de Nicodème, Jésus aborde cet homme de façon directe. Nicodème étant un chef religieux, Jésus centre très vite l’entretien sur la conversion, conséquence de la nouvelle naissance, et il affirme que chacun doit faire cette expérience (Jean 3.3, 5). Relisez ce que vous avez étudié à ce sujet au chapitre quatre. Vous souvenez-vous de la manière dont Jésus se sert ce jour-là de ce que nous avons appelé « la méthode de choc » ?
Jésus fait tressauter cet homme âgé en soulignant la nécessité d’un départ à zéro, d’une naissance venant d’en-haut dont le Saint- Esprit est l’auteur. Nicodème était peut-être un homme plein de prestige, très instruit, riche même, mais une vie de la plus haute qualité ne suffisait pourtant pas ; il devait recevoir le salut. Une approche aussi directe conduisit à sa conversion.
Un gagneur d’âmes très connu, John Vassar, se servait souvent de cette approche directe. Tout à fait courtois, il posait parfois à un étranger des questions comme celles-ci : Votre âme est-elle en paix avec Dieu ? Etes-vous sauvé ? Etes-vous prêt à rencontrer le Seigneur ? Avez-vous l‘assurance du pardon de vos péchés ? Où passerez-vous l’éternité ? Et, grâce à la qualité de sa propre vie, à la façon dont il posait la question, John Vassar n’essuyait jamais aucune rebuffade.
Une approche indirecte
L’approche directe n’est pas toujours la meilleure, et il est parfois possible de gagner quelqu’un en l’abordant indirectement. Vous êtes en conversation avec la personne et vous attendez simplement le moment favorable pour présenter discrètement les questions spirituelles. Jésus se sert de cette méthode au cours de son entretien avec Zachée. Voyez ce que nous avons dit à ce sujet au chapitre six.
Une question précise
Dans une approche de ce genre, la personne que l’on désire amener à Christ doit répondre à une question qui lui est posée. Philippe, après avoir été conduit juste au bon moment auprès du ministre éthiopien, demande à ce dernier, poussé par le Saint- Esprit : « Comprends-tu ce que tu lis ? » (Actes 8.30) Il a entendu cet homme faire la lecture d’un texte, sur un rouleau de parchemin, et il se sert alors de cette autre façon d’entrer en contact avec les gens. Relisez ce que vous avez appris au sujet de Philippe et de ses méthodes d’évangélisation, à la leçon 5.
Les questions se divisent en deux catégories. On a d’abord les questions directes qui permettent d’entrer immédiatement dans le vif du sujet et de parler du salut. On a ensuite les questions indirectes conduisant graduellement la personne vers le même sujet que l’on aborde alors de manière détournée. Voici un ou deux exemples de ce genre de questions. Avez-vous déjà songé aux choses spirituelles ? Les choses spirituelles vous intéressent-elles ? N‘avez-vous jamais éprouvé le désir de vivre une vie chrétienne authentique ? Quelles sont vos idées au sujet de Jésus-Christ ?
Vous vous apercevrez parfois que la manière dont la personne vous répond ne permet pas de poursuivre la conversation ou fait dévier cette dernière. Des réponses comme : Je suis athée, Pour moi, la Bible n’est pas la Parole de Dieu, Je pense que toutes les religions se valent, ou encore : Comment
savez-vous que Dieu existe ? peuvent entraîner le gagneur d’âmes bien au delà d’une simple exposition de l’Evangile. Sachez cependant qu’il ne vous est pas demandé de défendre la Parole mais simplement de vous en servir pour laisser ensuite au Saint-Esprit le soin de convaincre les cÏurs. Pour être un bon témoin, il n’est pas nécessaire que vous sachiez répondre à ce genre de questions. Il est d’ailleurs souvent possible de ramener la conversation sur le sujet fondamental en disant par exemple : Oui, mais aimeriez-vous savoir ce que les chrétiens croient réellement ? Ou encore : Ne vous a-t-on jamais expliqué ce que les chrétiens croient à ce sujet ? Peut-être que je pourrais vous raconter ce qui m‘est arrivé lorsque j‘ai rencontré Christ.
La chose importante est que vous essayiez de faire entendre le message de l’Evangile dans sa simplicité. Les étapes à respecter, lorsqu’on cherche à expliquer à quelqu’un la voie du salut, vous seront données dans la leçon suivante.
Réclamer une faveur
Jésus, qui désire se rendre en Gaulée avec ses disciples, se dirige vers le nord et choisit délibérément de passer par la Samarie.
Jean 4.5 à 30 nous donne le récit de son entretien avec la femme samaritaine, dans la ville de Sychar. Fatigué à la suite d’une longue marche à travers une région montagneuse, Jésus s’arrête pour se reposer au bord d’un puits, celui de Jacob ; ses disciples, eux, s’en vont acheter de la nourriture.
Il est midi. La chaleur est intense, et c’est pourquoi ceux qui viennent puiser de l’eau sont peu nombreux. Mais, parce que c’est l’heure de Dieu, une femme samaritaine s’approche. Jésus la surprend en lui réclamant une faveur. Il a soif, après avoir ainsi marché très longtemps, et il lui dit : « Donne-moi à boire. »
Une telle requête, adressée en outre à une femme, avait quelque chose d’insolite car à cette époque-là, Juifs et Samaritains n’étaient guère en bons termes. Les Juifs refusaient même de se servir de coupes et de plats ayant été utilisés par les autres. S’ils méprisaient les Samaritains, c’est parce que ces derniers appartenaient à une race mélangée. Des siècles auparavant, leurs ancêtres étaient Juifs, mais ils avaient épousé des Assyriens, un peuple ennemi (2 Rois 17.24-41). C’est donc la raison pour laquelle la femme répond au Seigneur : « Comment toi qui est Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une Samaritaine ? »
Le Maître renverse aussitôt toute barrière raciale et religieuse en disant : « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire !’, c’est toi qui lui aurais demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Après avoir suscité sa curiosité, il conduit la femme d’un point d’intérêt commun, l’eau, vers le sujet spirituel de l’eau capable de donner la vie. Au premier abord, la femme ne comprend pas. « Seigneur, » demande-t-elle avec respect, « tu n’as rien pour puiser ; d’où aurais-tu donc cette eau vive ? »
Elle pose une question, puis, sans attendre sa réponse, elle continue en faisant allusion à un ancêtre qui leur est commun : Jacob. « Es-tu plus grand que notre père Jacob ? »
Jésus répond alors à la question précédente, sans s’éloigner du sujet de l’eau, source de vie. Ecoutez les paroles magnifiques qui sortent de sa bouche !
Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jean 4.13-14).
La femme samaritaine ne pouvait qu’étancher temporairement la soif du Sauveur en lui offrant l’eau naturelle retirée du puits. Jésus, lui, allait lui donner l’eau de la vie, seule capable de la satisfaire pleinement durant l’éternité. Et plus encore, il lui ferait don d’une source qui jaillirait de son cÏur.
« Seigneur », s’écrie la femme, poussée par un désir sincère : « Donne-moi de cette eau ! Je n’aurai plus jamais soif et il ne sera plus nécessaire que je vienne si loin pour puiser de l’eau. » Dans son esprit subsistait encore une certaine confusion entre l’eau naturelle et cette eau de la vie que lui offrait Jésus. Peu importe cependant ; elle en voulait !
Alors le Seigneur créa soudain en elle cette autre soif, celle de la justice, en disant : « Va, appelle ton mari et reviens ici. »
« Je n’ai pas de mari », est obligée de confesser la Samaritaine.
« Tu as bien fait de dire : ‘Je n’ai pas de mari’, car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai. »
Jésus connaissait sa vie impie, misérable. Peut-être n’avaitelle jamais eu de mariage heureux ; les maris venaient les uns après les autres puis disparaissaient. Elle avait perdu tout sens de la vertu. Pourtant, au fond de son cÏur, elle soupirait après quelque chose de meilleur. Nous la voyons cependant continuer à éviter le sujet douloureux de sa misère et de son péché en revenant à un point religieux
« Je vois que tu es prophète », dit-elle. « Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que l’endroit où il faut adorer est à Jérusalem » (Jean 4.19-20). Il semble ici qu’elle aurait presque envie d’en venir à une dispute de mots. Le Seigneur règle la question en lui enseignant le caractère spirituel du vrai culte rendu à Dieu. L’heure et le lieu ont en fait peu d’importance. « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4.24).
A nouveau, la femme oriente la conversation dans une autre direction. « Je sais que le Messie vient—celui qu’on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout. »
Jésus la surprend en répondant : « Je le suis, moi qui te parle » (Jean 4.25-26).
Saisie à l’ouïe de telles paroles, et voyant revenir les disciples, la femme abandonne sa cruche et retourne en hâte à la ville où elle s’en va déclarer à qui veut l’entendre : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce pas le Christ ? »
Connaissant cette femme, et en même temps intéressés par ce qu’elle vient de leur apprendre, les gens de la ville se mettent en route pour aller voir Jésus. Plusieurs d’entre eux croient après avoir entendu le même message de leurs propres oreilles. Ils accueillent Jésus dans leur ville et le supplient de rester plusieurs jours avec eux. A leur tour, ils ont reconnu en lui « le Sauveur du monde » (Jean 4.39 42).
Nous nous sommes penchés longuement sur l’étude de ce cas particulier, où la tâche du gagneur d’âmes est mise en évidence, car il y a là plusieurs points utiles pour qui veut savoir comment entrer en contact avec les inconvertis. Jésus considère d’abord la Samaritaine comme une personne. Un rabbin de l’époque aurait évité de s’adresser à une femme, et celle-ci était en plus une Samaritaine ! Jésus, lui, ne permit ni aux barrières sociales ni aux barrières culturelles de lui barrer le chemin. Nous aussi, sachons reconnaître la valeur des gens et trouver le moyen de les atteindre.
Jésus conduit également son interlocutrice d’une situation connue à une chose dont elle ignore tout. Partant du puits de son ancêtre, il passe à la source spirituelle de l’eau de la vie. Il prend pour point de départ la façon limitée dont elle adore Dieu pour aller ensuite au culte du Père, par la puissance de l’Esprit. Elle reconnaît en lui un prophète, mais il l’amène à discerner le Messie, le Sauveur du monde.
En demandant une simple faveur, Jésus est parvenu non seulement à amener quelqu’un à la conversion, mais il est encore accueilli dans une ville samaritaine où plusieurs croient en lui. La bonne manière d’aborder les gens peut aboutir à des résultats positifs, plusieurs acceptant Jésus comme leur Seigneur.
Se montrer serviable
Il en est qui savent saisir toute occasion de se montrer serviables, de « donner un coup de main » comme on dit. Une telle attitude ouvre souvent la porte à des contacts spirituels. Tout acte de bonté, sur le plan pratique, favorise le partage, l’évangélisation.
Un serviteur de Dieu laïque, dans l’immense ville de Londres, visitait un jour une famille en détresse. Le père était malade ; les quatre enfants jouaient avec des débris de mobilier, et la mère n’avait plus le cÏur d’entretenir un logis devenu aussi sale et délabré.
Le chrétien fit de son mieux pour redonner un peu de joie à la famille, mais, dans son for intérieur, il savait que de bonnes paroles ne suffisaient pas. Il eut alors une idée. S’adressant à la mère, il demande : « Si je vous apporte du papier peint, seriez-vous disposée à tapisser les murs afin d’égayer un peu les pièces ? »
« Oh, oui ! Je le ferai avec plaisir », répondit-elle.
Après avoir livré le papier, le même chrétien rendit à la famille une seconde visite quelque temps plus tard. Une joyeuse surprise l’attendait ! Toutes les pièces, propres et bien ordonnées, étaient fraîchement retapissées. Le père malade avait même réparé le mobilier. Combien ces gens étaient heureux de son aide ! Il lui fut alors facile de les conduire à la connaissance du salut en Jésus-Christ.
Créer de l’intérêt
Pour créer de l’intérêt dans l’esprit de la Samaritaine, Jésus se met à parler de l’eau de la vie. Le fait d’aborder un sujet d’intérêt mutuel peut paver la route en vue d’une conversation spirituelle.
Dans Matthieu 4.18 à 20, il nous est parlé de Jésus marchant le long des rives du lac de Galilée. Là, il aperçoit deux frères : Simon Pierre et André, qui étaient pêcheurs. Les deux hommes sont en train de lancer leur filet dans l’eau du lac. Les interpellant, Jésus leur dit : « Suivez-moi et je vous ferai
pêcheurs d’hommes. » Il se sert de leur langage, celui de la pêche qui est pour eux d’un intérêt vital.
Ils laissent aussitôt les filets et ils le suivent. Les gens d’aujourd’hui sont encore prêts, eux aussi, à abandonner leurs filets, de manière figurative, parce que le Seigneur les appelle en des mots qu’ils sont capables de comprendre et qui, pour eux, ont un sens.
Un mot d’encouragement
Il est parfois possible de louer honnêtement quelqu’un en citant un trait de son caractère, un acte particulier, ce qui favorise une entrée en matière. Voici ce que nous lisons au sujet de la première rencontre de Pierre avec Christ. « Jésus le regarda et dit : Tu es Simon, fils de Jonas : tu seras appelé Céphas—ce qui se traduit : Pierre » (Jean 1.42). Pierre, à son tour, offre une réponse positive. Le Seigneur s’est emparé de son cÏur !
A la fin de la leçon 2, vous avez écrit le nom de ceux que vous souhaiteriez amener à Christ. Vous avez prié afin de savoir comment créer le contact avec eux. Nous espérons qu’au cours des dernières semaines, vous avez également cherché des occasions de leur présenter l’Evangile d’une manière appropriée.
Si aucune occasion ne s’est présentée, peut-être vous faut-il plus de temps pour apprendre à mieux connaître ces différentes personnes et gagner leur confiance. Ceci peut également devenir l’objet d’une intercession sérieuse tandis que vous continuez à les porter sur votre cÏur, conscient de leurs besoins.