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Vivant en Christ

Vous êtes sur le point d’étudier un sujet très important : le salut. Ce salut comprend tout ce qui nous a été acquis à la croix du calvaire, mais en plus de cela, il satisfait chacun de nos besoins spirituels. Ainsi, le salut comprend le pardon des péchés commis dans le passé, la délivrance de la puissance du péché dans le présent, et même la protection contre les assauts du péché dans le futur (Jude 24). Le salut est donc une attente basée sur le futur, mais aussi une source de joie présente. Pourtant, il n’en demeure pas moins que de nombreux chrétiens ne connaissent pas le salut— ou si peu—comme une joie présente et actuelle. Pour eux, ce n’est qu’une façon d’aller au ciel. Néanmoins, comme nous allons le découvrir, la Parole de Dieu montre clairement que ceux qui ont part au don du salut sont 1) éclairés, 2) deviennent participants à l’Esprit Saint, 3) goûtent la bonne Parole de Dieu, ainsi que 4) les puissances du siècle à venir (Hébreux 6.4-5). Ainsi, les chrétiens font, par là, l’expérience des arrhes ou d’un paiement comptant, sur la joie, future et illimitée, qui sera la leur au fur et à mesure de leur marche avec le Seigneur sur cette terre. Après un examen attentif de l’arrière-plan du salut, vous étudierez la série d’événements qui commence au moment où le pécheur se détourne du péché (la repentance) pour se tourner vers Dieu (la foi), faisant ainsi une volte-face dans sa manière de vivre (la conversion). Vous mesurerez aussi les résultats de la nouvelle naissance, alors que le nouveau croyant reçoit une nouvelle nature (la régénération), une nouvelle honorabilité devant Dieu (la justification), ainsi qu’une nouvelle position dans la famille de Dieu (l’adoption). Puis, finalement, vous examinerez le croyant, face à la responsabilité qui est la sienne de commencer à croître spirituellement, dés l’instant où il expérimente le salut. Car il est bien évident qu’un chrétien sans 6 Une étude sur le salut maturité ne rend pas honneur à Christ et à Sa puissance salvatrice; une telle personne manque bien sûr de développement spirituel parce qu’elle manque de nourriture spirituelle (1 Corinthiens 3.1-3 ; Hébreux 5.11-14). Vous apprendrez encore que l’ignorance et l’indifférence entravent la croissance et le développement spirituel. L’ignorance peut être surmontée en lisant la Parole de Dieu et en comprenant la valeur du salut, mais l’indifférence, elle, ne peut être vaincue que par l’Ïuvre du Saint-Esprit agissant dans votre cÏur, alors que vous vous abandonnez à Lui et que vous recevez la faim et la soif de la justice qui caractérisent un appétit spirituel en bonne santé.

Leçon 7 : Dieu déclare l’homme non-coupable : la justification

Pédro était un garçon très actif qui donnait beaucoup de fil à retordre à son institutrice à l’école. Il griffonnait sur certaines des pages blanches de son cahier, rendant ainsi la correction de ses travaux difficile. Puis, arriva le jour où eut lieu une opération « Portes ouvertes ». A cette occasion, l’institutrice exposait les Ïuvres des écoliers pour que les parents puissent les voir. C’est ainsi qu’au cours de la soirée de cette journée «Portes ouvertes », Pédro se rendit à l’école avec ses parents. Lorsque ceux-ci arrivèrent dans sa classe, Pédro eut peur d’y pénétrer. Ses parents passèrent devant lui et entrèrent dans la classe, et Pédro tendit l’oreille avec anxiété pour essayer de comprendre ce que l’institutrice leur disait. Finalement, n’y tenant plus, il entra dans la classe et regarda l’exposition des travaux d’élèves.

Quel chantier n’avait-il pas fait de son cahier ! Il se sentait terriblement coupable et plein de honte. Mais lorsqu’il regarda son cahier, il découvrit avec stupeur qu’il ne contenait que des pages propres. Toutes les mauvaises avaient disparu. Lorsque ses parents quittèrent la classe, Pédro demanda à l’institutrice, une chrétienne très dévouée, ce qui s’était passé. Celle-ci répondit : « C’est moi qui ai ôté les sales et mauvaises pages du cahier. Je l’ai fait parce que je t’aime et que je veux t’aider. Je veux avoir de toi une bonne opinion et agir à ton égard comme si tu n’avais jamais fait d’erreur ou mal agi ».

L ’ enfant fut très touché par l’ attitude d’ amour de son institutrice. Cet acte de compassion changea complètement sa vie. Cette histoire nous donne, en fait, une illustration merveilleuse de l’amour de Dieu qui pardonne Son peuple et agit à son égard comme s’il n’avait jamais péché. C’est cet aspect du salut—la justification—que nous allons étudier dans cette leçon.

LA NATURE ET LA SIGNIFICATION DE LA JUSTIFICA TION

Nous poursuivons notre étude de l’action de Dieu dans le salut, avec la justification. Cette démonstration de la grâce et de la miséricorde divine concerne notre situation devant Lui. Dans l’enchaînement des maillons constituant l’expérience du salut, la régénération et la justification doivent être étudiées ensemble. ET cela parce qu’elles arrivent au même moment. Lorsque Dieu, par Son Esprit, régénère une personne, Il la justifie aussi, la déclarant juste et libre de tout châtiment encouru pour ses péchés. Qui plus est, Il la traite comme si elle n’avait jamais péché. C’est une illustration merveilleuse de l’amour et de la grâce qui devrait inciter chacun de nous à répondre à Dieu avec un amour empreint d’adoration.

Sa nature
Objectif 1. Choisir un énoncé décrivant correctement la nature de la justification.

La question de Job: «Comment l’homme serait-il juste devant Dieu?» (Job 9.2) et celle du geôlier de Philippes: « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Actes 16.30) soulèvent l’une des plus grandes questions de la vie : Comment une personne pécheresse peut-elle se réconcilier avec Dieu, tout en étant sûre d’avoir Son approbation ? C’est dans le Nouveau Testament que nous trouvons la réponse à cette question, en particulier dans l’épître aux Romains qui présente le plan du salut d’une façon très complète. Le thème de l’épître aux Romains se trouve au chapitre 1, aux versets 16 et 17. On peut le résumer ainsi : L’Evangile est la puissance de Dieu pour le salut des hommes, car il explique comment des pécheurs peuvent être transformés, quant à leur position et leur condition, afin d’être réconciliés avec Dieu.

L’Ecriture enseigne aussi que la justice de Dieu accomplit deux choses : elle juge et elle sauve (1 Jean 1:9 ; Romains 3.24- 26). Sa justice exige un jugement, un châtiment pour le péché. Et pourtant, Il assure aux pécheurs, fautifs et coupables, un moyen par lequel ils sont déclarés « Non-coupables ! », désormais libres du jugement et du châtiment. Cette provision est faite par l’Ïuvre de propitiation que nous avons étudiée dans la leçon 1.

Ces passages de l’Ecriture, dans Romains et dans 1 Jean, nous enseignent que Dieu ne met pas de côté Ses propres standards moraux de justice lorsqu’Il justifie quelqu’un. Sa justice et Sa droiture sont maintenues. Pendant longtemps, il sembla que Dieu se désintéressait du péché (Romains 3.25). Mais l’Ïuvre de Christ au calvaire montra que ce n’était pas le cas. Il S’était contenté, avec patience, de simplement retenir Son juste châtiment et jugement, car Il savait de toute éternité ce que Son amour avait pourvu pour cela. Ainsi, au moment opportun, Christ vint faire la démonstration que par la croix, la justice de Dieu est maintenue, même si le pécheur coupable est déclaré : «Non-coupable!» Car, en Christ, le pécheur qui se repent reçoit la justice de Christ, et c’est grâce à cette dernière qu’il est déclaré juste (Romains 3.26).

Sa signification
Objectif2. Identifier la signification de la justification dans l’expérience du salut.

La signification fondamentale du mot justification se réfère à une déclaration de ce qui est juste. C’est une Ïuvre objective qui s’opère en-dehors de nous-mêmes. Elle ne s’occupe pas de notre état spirituel (que ce soit un état de maturité ou d’immaturité) ; mais elle concerne notre situation devant Dieu. La justification signifie donc que, parce que Christ est juste, Dieu nous déclare justes quand, par la foi, nous faisons l’expérience du salut au travers de l’Ïuvre expiatoire de Christ sur la croix. Grâce à Christ, nous pouvons nous tenir devant Dieu comme des justes.

Dans l’Ancien Testament, une personne qui était justifiée était déclarée « en règle » avec la loi de Dieu. Néanmoins, dans le Nouveau Testament, nous sommes au bénéfice de la justice de Christ.

Souvenez-vous que c’est à cause du péché que l’homme perdit sa véritable relation avec Dieu. Comme conséquence, il dut endurer la culpabilité, la condamnation et la séparation (Genèse 3.1-24). Et c’est la justification qui rend à l’homme sa relation véritable avec Dieu. Dans Romains 8, nous voyons ce que cette restauration comprend :

  1. Elle efface toute trace de culpabilité en mettant l’humanité au bénéfice de la justice de Christ : « Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie ! » (8.33).
  2. Elle efface toute trace de condamnation à cause du pardon des péchés : « Qui les condamnera ? » (8.34).
  3. Elle efface toute trace de séparation : « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? » (8.35).

Nous voyons, ainsi, que dans la justification, l’attitude de Dieu envers le pécheur est inversée, à cause de la relation entre le pécheur et Christ. Mais la justification comprend plus que le pardon des péchés, la disparition de la condamnation et la restauration de la relation avec Dieu: elle place aussi les transgresseurs coupables dans la position de personnes justes ! La comparaison suivante illustre très bien cet important concept. Un dirigeant pardonne un certain criminel. Il lui rend même ses droits de citoyen qu’il avait perdu lors de sa condamnation. Cependant, il ne peut pas rendre au criminel la position qu’il occupait avant dans la société, c’est-à-dire celle d’une personne n’ayant jamais enfreint la loi. En conséquence, le criminel est une personne marquée à vie. Or justement, le plus grand besoin de cette personne est de retrouver la faveur et la compagnie de la société comme s’il n’avait jamais été jugé. Car ce n’est que dans ce cas qu’il peut être à nouveau accepté par cette même société.

Par contraste, lorsque Dieu justifie un pécheur, Il déracine et efface le passé du pécheur, avec tous ses péchés et toutes ses transgressions. Qui plus est, Il traite la personne comme si elle n’avait jamais péché, et, en plus, Il la déclare juste devant Lui. Il faut quand même noter que la justification est plus qu’une simple déclaration ; elle est aussi une position que la personne justifiée reçoit sur la base du sacrifice de Christ. La justice de Christ est, en fait, appliquée ou mise au bénéfice de la personne rachetée et celle-ci est alors considérée comme juste. Quelle pensée glorieuse ! Ce n’est que de cette manière qu’un Dieu juste peut justifier les impies. Etant donné que Christ est devenu justice pour le pécheur (1 Corinthiens 1.30), celui-ci, le pécheur racheté, est placé dans la position d’une personne juste. Et cela a été rendu possible parce que Jésus prit les offenses et les transgressions du pécheur sur Lui-même au calvaire, et que celles-ci Lui furent transférées (2 Corinthiens 5.21). Quelqu’un a dit : « La justification est d’abord une soustraction— l’ annulation de nos péchés ; et ensuite une addition— l’imputation de la justice de Christ ».

Sa relation vis-à-vis de la loi
Objectif3. Distinguer des différences entre le but de la justification et celui de la loi.

Paul déclare que personne n’est justifié (déclaré juste) devant Dieu en accomplissant ce qu’exige la loi (Romains 3.20). Ce n’est pas une critique de la loi, car celle-ci est sainte, juste et bonne (Romains 7.12). Cela signifie tout simplement que la loi n’a pas été donnée dans le but de rendre justes les êtres humains, mais plutôt pour fournir un standard de justice. La loi fut donnée par Dieu à Moïse afin que la nation d’Israël pût avoir une compréhension claire du bien et du mal (Exode 20). L ’ Ancien

T estament rapporte l’ histoire désobéissances répétées à la loi.

de la nation juive et de ses

Considérons trois raisons pour lesquelles la loi ne peut pas justifier une personne. Premièrement, la loi ne peut pas nous justifier parce qu’elle n’a pas la puissance de changer la nature humaine pécheresse et faible. La loi peut détecter le péché et diagnostiquer notre condition pécheresse, mais elle ne peut pas fournir une solution qui ôtera la cause du péché. La loi est comme une règle qui mesurera la longueur de quelque chose, mais ne pourra en augmenter la longueur : « C’est par la loi que vient la connaissance du péché » (Romains 3.20). Tel un miroir, la loi peut révéler notre corruption et notre méchanceté, mais elle ne peut pas nous purifier de nos impuretés. Nous pouvons passer toute la journée à nous regarder intensément dans un miroir, mais quelle qu’en soit la durée ou l’intensité, cela ne nettoiera pas un visage sale. La loi nous montre ce qu’est le standard de justice de Dieu. Elle nous montre aussi nos incapacités et nos échecs, et comment nous échouons dans nos tentatives de nous mettre en règle avec la loi divine. Néanmoins, elle ne peut pas nous changer. De même que le sacrificateur et le lévite laissèrent à son destin l’homme qui s’était fait attaquer par des voleurs, de même la loi nous laisse-t-elle sans espoir et sans aide (Luc 10.30-37). Elle n’a aucune puissance pour nous délivrer de notre horrible situation. Seul Christ, le bon samaritain, peut faire cela !

Deuxièmement, la loi ne peut pas nous justifier parce qu’elle ne peut pas être changée. Elle mesure quel doit être le châtiment pour celui qui brise la loi, mais elle ne connaît pas la miséricorde. Pour être justifiée par la loi, il faudrait qu’une personne soit capable de garder tous les commandements de la loi sans jamais faire une seule erreur, ou commettre une seule transgression (Galates 3.10 ; Jacques 2.10). Il est bien évident que notre nature humaine ne peut pas faire une telle chose.

Troisièmement, la loi ne peut pas changer notre passé ou ôter la corruption intérieure des descendants d’ A dam. Une personne pourrait subitement se mettre à respecter la loi parfaitement. A partir de cet instant, sa vie pourrait peut-être se trouver acceptable devant Dieu, mais tout son passé ne le serait pas. Et c’est notre vie entière qui doit être mise en ordre devant Dieu. Ce n’est que le sang de Jésus qui peut laver les péchés du passé et créer une nouvelle nature intérieure en chacun de nous.

C’est pour ces raisons que Paul déclare que la loi ne peut absolument pas, et ne pourra jamais, justifier quelqu’un (Galates 2.21). Nous devons absolument réaliser que la loi ne fut

La loi était donc nécessaire afin de fournir un standard de ce qui est juste. Elle fut donnée pour révéler le péché de l’homme, sa nature pécheresse et son impuissance afin qu’il puisse être dirigé vers la grâce. En effet, bien que la loi ne puisse amener personne au salut, elle peut amener l’homme au Sauveur: « Ainsi la loi a été un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi » (Galates 3.24).

La relation entre l’observation de la loi et la justification peut être comparée à un voyage en avion. Un avion n’est qu’un moyen pour parvenir à une fin. Personne n’a l’intention de faire de l’avion sa demeure ; son objectif est plutôt d’atteindre sa destination. Et lorsque c’est fait, elle quitte l’avion. Ainsi, la loi fut donnée à Israël pour le conduire vers une destination spécifique, à savoir: avoir foi et confiance dans la grâce salvatrice de Dieu. Mais lorsque vint le Rédempteur, la nation d’Israël était si aveuglée spirituellement qu’elle a agi comme une personne qui refuse de quitter l’avion quand celui-ci parvient à destination. De nombreux juifs refusèrent de quitter leurs sièges d’avion de l’ancienne alliance (la loi), en dépit du fait que le Nouveau Testament déclare que « Christ est la fin de la loi » (Romains 10.4).

Dans Galates 3.24-25, Paul explique la relation qui existe entre l’observation de la loi et la justification. Il illustre cette relation en utilisant l’image d’un tuteur qui enseigne, forme et discipline son élève jusqu’à ce que cet enfant atteigne l’âge légal pour hériter. Ainsi, la loi fut le moyen que Dieu utilisa pour montrer à Son peuple son état désespéré, le standard divin de

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justice et son incapacité d’accomplir les exigences de la loi. Mais maintenant, depuis le calvaire, Dieu a révélé que l’homme peut être réconcilié, justifié devant Lui par la foi en Christ, car c’est Lui qui a accompli les exigences de la justice. Il a payé le châtiment pour le péché et Sa justice nous a été imputée. Christ a désormais accompli la loi, et nous sommes justifiés gratuite- ment sur la base de Sa grâce et de Sa justice (Romains 3.24).

 

Son contraste avec la régénération
Objectif 4. Etablir un contraste entre les caractéristiques de la

justification et celles de la régénération.

Vous remarquerez que certaines caractéristiques de la justification et de la régénération s’opèrent en nous, tandis que d’autres s’opèrent en-dehors de nous-mêmes. Par exemple, la justification s’effectue en-dehors de nous, devant le trône de Dieu, là où Il nous déclare justes. La justification est la décision de Dieu concernant notre position. C’est ce que Christ fait pour nous. La justification change l’état de notre relation avec Dieu.

Comme nous l’avons noté plus tôt, la justification et la régénération ont lieu au même moment. Elles représentent simplement différents aspects d’une même Ïuvre. Cependant, la régénération est l’Ïuvre que Dieu fait en nous. Elle concerne notre état et le changement de notre nature. Aussi bien la régénération que la justification sont des Ïuvres immédiates, instantanées.

L’ORIGINE DE LA JUSTIFICATION
Objectif 5. Choisir des énoncés qui décrivent l’origine biblique de la justification.

Ancrée profondément dans la nature humaine réside l’idée selon laquelle une personne doit faire quelque chose pour être digne du salut. Dans l’Eglise primitive, certains enseignants juifs et chrétiens affirmaient que les pécheurs étaient sauvés par la foi et par l’observation de la loi. Et depuis cette époque, cette idée erronée a fait son chemin dans certains domaines de l’Eglise chrétienne. Elle se manifeste sous la forme d’autochâtiments, de pèlerinages sacrés, de cérémonies, de rites religieux et de dons d’argent, tout cela dans le but de recevoir le pardon des péchés. Il en est de même dans les religions païennes ; là aussi les hommes cherchent à apaiser leurs dieux par les Ïuvres de leurs mains. Voici la raison qu’ils donnent pour justifier leurs efforts en vue de devenir dignes de salut : « Dieu n’est pas miséricordieux et les hommes ne sont pas droits et justes. Par conséquent, les hommes doivent devenir droits et justes afin que Dieu soit miséricordieux ».

Martin Luther fut troublé par cette idée erronée ; c’est pourquoi il essaya, en renonçant à lui-même, de mener à bien son propre salut. Son cri : Oh, Luther, quand deviendras-tu assez pieux pour trouver Dieu miséricordieux ? représente le cri de milliers de gens. Puis, il finit par trouver la vérité qui est la base même de l’Evangile. Dieu est miséricordieux et, par conséquent, Il veut rendre les hommes justes et droits. Ainsi, la justification ne vient pas par les Ïuvres de la loi, ou par toute autre Ïuvre humaine : « Il nous a sauvés, non parce que nous aurions fait des Ïuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde » (Tite 3.5).

L’Ecriture déclare non seulement que nous ne sommes pas justifiés par les Ïuvres, mais elle condamne même la tentative de se justifier de cette manière. C’est ce qu’enseigne clairement l’apôtre Paul dans son épître aux Galates.

L’enseignement de Paul est, de toute évidence, contre la justification par les Ïuvres. Mais certains demanderont: Jacques n’enseigne-t-il pas justement que la justification vient par les Ïuvres, et non par la foi seule ? Pour répondre à cette question, lisez attentivement Jacques 2.18-26.

Remarquez que Jacques ne condamne pas la foi salvatrice. Il ne fait qu’argumenter contre la foi purement intellectuelle qui est inactive. En effet, Jacques déclare que la foi inactive ne peut pas justifier ; et par conséquent, il insiste sur la foi active, c’est- à-dire une foi qui conduit, qui aboutit en Ïuvres. Paul insiste sur le fait que les bonnes Ïuvres ne nous justifient pas (Tite 3.5). Il affirme que c’est la foi qui sauve, en-dehors de toute Ïuvre, qui justifie (Romains 3.21-22). Quelqu’un a dit : « Nous ne sommes pas sauvés par la foi et les Ïuvres ; au contraire, nous sommes sauvés par une foi qui Ïuvre ».

Nous pouvons peut-être mieux comprendre la différence d’approche entre Paul et Jacques si nous considérons la chose contre laquelle chacun d’eux contestait. Paul se battait, de façon évidente, contre la notion selon laquelle une personne est justifiée par la foi et en plus par l’observation de la loi. D’un autre côté, Jacques luttait contre ceux qui proclamaient que les croyants étaient justifiés par grâce, et par elle seule, alors qu’ils n’étaient pas tenus d’observer les commandements de la loi et qu’ ils n’ avaient pas non plus à être châtiés pour sa non- observation. Ceux qui soutenaient cette opinion se bornaient à dire que le chrétien est libre de toute loi morale, et peut même carrément la laisser de côté ; une vue qui encourageait, bien sûr, un relâchement des mÏurs et un style de vie bas et vil.

Ainsi, Jacques et Paul ne se contredisent pas ; au contraire, ils sont plutôt comme deux soldats combattant dos à dos contre un ennemi qui les attaque des deux côtés. Paul lutte contre ceux qui s’appuient sur la loi pour être sauvés, tandis que Jacques combat ceux qui pensent que le salut leur permet d’ignorer la loi.

Paul approuve le genre de foi qui place sa confiance en Dieu seul, tandis que Jacques condamne la foi inactive qui n’est, en fait, qu’un simple assentiment intellectuel. Paul rejette les Ïuvres qui sont faites sans foi, tandis que Jacques approuve les actions qui montrent que la foi est bien réelle. La justification que prêche Paul concerne le commencement de la vie chrétienne. D’un autre côté, Jacques parle de la justification comme étant cette vie d’obéissance et de sainteté qui représente l’évidence extérieure qu’une personne est bien sauvée.

L ’ Ecriture enseigne clairement que l’ origine de la justification est le don gratuit de la grâce de Dieu. La Bible enseigne aussi que la base de notre justification, c’est l’Ïuvre expiatoire de Christ, car nous sommes « gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ- Jésus » (Romains 3.24). La grâce de Dieu et la croix de Christ représentent donc l’origine et la base de notre justification.

Le mot gratuitement dans Romains 3.24 a la signification amplifiée de « sans raison ni cause ». Ceci montre ainsi que la grâce de Dieu n’est pas donnée comme une récompense que nous aurions méritée, mais comme un don, une faveur imméritée qui ne peut être ni payée ni gagnée. De bonnes Ïuvres ou un service chrétien louable ne représentent pas un paiement pour la grâce divine. Ils représentent, par contre, l’expression normale et pratique de notre dévotion et amour envers Dieu.

Vous devriez être bien conscients des malentendus qui existent concernant la grâce. L’illustration suivante vous aidera, peut-être, à mieux comprendre la signification de la grâce. Un certain homme et un juge étaient bons amis. Un jour, cet homme fut accusé d’un délit et fut conduit au tribunal que son ami, le juge présidait. Après avoir entendu l’accusation, le juge annonça d’un air sévère le verdict : « Coupable. L’amende est de 2400 Frs ». L’homme fut très secoué de voir que son ami n’avait pas trouvé de biais pour l’acquitter, mais qu’au contraire il l’avait gratifié d’une forte amende. Pourtant, avant de quitter le tribunal, le juge remit un chèque personnel au greffier comme paiement de l’amende. Afin de maintenir l’intégrité de la loi, le juge avait prononcé le verdict nécessaire. Et néanmoins, miséricordieusement, il offrit à son ami un moyen de se sortir d’affaire.

Ainsi, la grâce ne signifie pas que Dieu est si miséricordieux qu’Il ferme les yeux sur le péché et nous permet d’éviter de recevoir un jugement juste. En tant que souverain saint et juste de l’univers, Dieu ne peut pas prendre le péché à la légère, car ceci irait à l’encontre de Sa sainteté et de Sa justice. Par contre, la grâce de Dieu se révèle dans le fait qu’au travers de l’expiation de Christ, Il paya le plein châtiment pour le péché. Il a, par conséquent, le droit de pardonner avec justice le pécheur. Son pardon repose, en effet, strictement sur la justice : « Il est fidèle et juste » (1 Jean 1.9). En pourvoyant à l’expiation, la grâce divine est démontrée, car c’est grâce à elle qu’Il justifie le païen repentant, tout en maintenant Ses saints et immuables commandements.

L’EXPERIENCE DE LA JUSTIFICATION
Des illustrations de la justification
Objectif6. Examiner les deux illustrations bibliques de la justification données par Paul dans Romains 4.

Dans Romains 4, l’apôtre Paul parle de l’expérience de deux hommes qui sont de remarquables exemples de la justification. Lisez ce chapitre rapidement puis portez particulièrement votre attention sur les versets 6 à 8.

De même, David proclame le bonheur de l’homme au compte de qui Dieu met la justice, sans Ïuvres : Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts ! Heureux l’ homme à qui le Seigneur ne compte pas son péché ! (Romains 4.6-8).

Remarquez qu’au travers de cette illustration, nous ne voyons pas la foi sans les Ïuvres, mais plutôt la foi en-dehors de toute Ïuvre. Dans cet ensemble (versets 1-9), les Ïuvres ne viennent pas en premier, mais la foi seule. « Quant à celui qui ne fait pas d’Ïuvre, mais croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est comptée comme justice » (Romains 4.5).

Cependant, ce genre de foi s’accompagne d’Ïuvres qui manifestent l’évidence de sa vitalité. Ainsi, Paul décrit la racine de la justification, c’est-à-dire la foi en-dehors de toute Ïuvre. Et comme nous l’avons vu, Jacques parle des fruits de la foi, c’est-à-dire des bonnes Ïuvres. Le fruit témoigne du genre de racine qui l’a produit. Toutefois, dans cette analogie, nous devons nous souvenir que la foi est la racine produisant les bonnes Ïuvres; ces dernières, puisque ce sont des fruits, ne produisent pas la racine qui est la foi.

Au cours de son débat autoritaire sur la justification, Paul utilise Abraham comme second exemple pour illustrer la justification par la foi à part de tout rite. Ainsi, Paul indique qu’Abraham fut justifié par la foi (Genèse 15.6) avant d’être circoncis (Genèse 17.10-14). En plus de cela, il montre qu’Abraham ne fut pas justifié en observant la loi : « En effet, ce n’est point par la loi que l’héritage du monde à été promis à Abraham ou à sa descendance, c’est par la justice de la foi » (Romains 4.13).

A partir de ces illustrations nous voyons ce qu’est le modèle divin de la justification : nous devons venir et nous présenter tels que nous sommes et recevoir ce que Dieu nous offre.

L’étendue de la justification
Objectif 7. Choisir un énoncé qui explique correctement l’étendue de la justification.

Dans la leçon 1, nous avons évalué les passages de l’Ecriture qui traitent de l’étendue de l’expiation et nous en avons conclu que celle-ci est illimitée. Mais lorsque nous parlons de l’étendue de la justification, nous constatons alors une différence. La justification, elle, est limitée à ceux qui reçoivent Christ. Chaque personne doit s’approprier l’Ïuvre de Christ (Apocalypse 3.20). Nous pouvons néanmoins dire que la mise en disponibilité de la justification est illimitée, mais que son appropriation, elle, est limitée à ceux qui profiteront de cette disponibilité.

Il y eut un jour un jeune homme qui fut accusé d’avoir commis un crime et qui fut condamné à mort. Sa mère intercéda auprès du gouverneur de l’Etat afin qu’il intervienne et accorde le pardon à son fils. Le gouverneur, après avoir attentivement examiné le cas, décida d’accorder son pardon. Ainsi, le directeur de la prison reçut la mesure de grâce et s’empressa de se rendre à la cellule du jeune homme pour l’en informer. Pourtant, le prisonnier rebelle refusa de voir quiconque, y compris le directeur de la prison, bien que ce dernier eût essayé à maintes reprises. Et c’est ainsi qu’une date pour l’exécution fut fixée. Alors qu’il était en route pour la chambre de la mort, on l’informa que le directeur avait vainement essayé de le voir pour lui offrir le pardon du gouverneur. Ce n’est qu’à ce moment, lorsqu’il était trop tard, qu’il se rendit compte de l’horreur de sa situation. Il allait mourir tout en sachant qu’il aurait pu échapper à cette situation s’il avait accepté le pardon. Il en est ainsi pour la justification : tous ceux qui s’approprient ou acceptent l’offre du salut, en croyant en ce que Christ a fait pour eux, peuvent être justifiés gratuitement.

Le moyen de la justification
Objectif 8. Expliquer l’énoncé suivant : la foi est le moyen de la justification.

Comme nous l’avons vu, ni la loi ni les bonnes Ïuvres ne justifient une personne ; par conséquent, c’est de la justice de Dieu qu’ont besoin les hommes. Cette justice divine est un don qui est offert gratuitement (Romains 3.24), mais à la condition que ce don soit accepté. Aux questions—Comment le don de justice peut-il être accepté ? et Quels sont les moyens de la justification ?—nous avons une réponse biblique très claire :

  1. « Car nous comptons que l’homme est justifié par la foi, sans les Ïuvres de la loi » (Romains 3.28).
  2. « Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu . . . par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui y croient » (Romains 3.22).
  3. « Etant donc justifiés par la foi . . . » (Romains 5.1).
  4. « C’est par la foi que Noé . . . devint héritier de la justicequi s’obtient par la foi » (Hébreux 11.7).
  5. « … afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, …avec la justice qui est obtenue par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi» (Philippiens 3.8-9).

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Par conséquent, la foi est la main qui s’avance pour saisir ce que Dieu offre. Elle n’est pas la base de la justification, mais elle en est la condition. Quelqu’un a remarqué avec justesse qu’il n’y a pas plus de mérite à avoir ce genre de foi qu’un mendiant qui tend sa main pour recevoir un don. La foi n’est jamais présentée comme le prix de la justification, mais elle est, par contre, le moyen de se l’approprier.

Etant donné que la foi est le moyen par lequel nous sommes justifiés, plusieurs fautes se dissipent. Premièrement, l’orgueil de la propre-justice et du propre-effort disparaît puisque les pécheurs sont incapables de faire ce qui est bon et juste. Tite 3.5 déclare : « Il nous a sauvés, non parce que nous aurions fait des Ïuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde ». Deuxièmement, la crainte de nous voir nous-mêmes trop faibles et trop pécheurs pour mener à bon terme notre expérience du salut, disparaît, elle aussi. La foi est à la fois importante et puissante, car elle unit une personne à Christ. Et dans cette union avec Christ, la personne a la motivation et le pouvoir de vivre une vie de justice : « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.27). « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Galates 5.24). Paul exprime aussi sa gratitude pour la vitalité de la foi des croyants de Philippes : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette Ïuvre bonne la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ » (Philippiens 1.6).

La foi, qui est le moyen de la justification, prend vie au dedans de l’être humain par l’action du Saint-Esprit, habituellement lorsque la Parole de Dieu est annoncée. L’Ecriture nous dit que

« Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ» (Romains 10.17). La foi se saisit des promesses de Dieu et s’approprie le salut. Elle amène la personne à s’en remettre à Jésus comme son Sauveur et comme le seul sacrifice acceptable pour ses péchés. Cette confiance dans le Seigneur Jésus lui donne la paix dans sa conscience, ainsi que l’espérance de la vie éternelle. Et étant donné que la foi est vivante et spirituelle, elle remplit la personne de reconnaissance envers Christ, et sa vie déborde alors de bonnes Ïuvres.

Les résultats de la justification
Objectif 9. Enumérer les résultats de la justification tels qu’ils sont révélés dans l’Ecriture.

La justification engendre de nombreux résultats. L’un de ceux-ci est que, le problème du péché étant réglé, la personne se joint aux bénis du Seigneur et, à ce titre, prend part aux bienfaits immédiats : « Heureux celui dont la transgression est enlevée, dont le péché est pardonné ! » (Psaume 32.1). Comme nous allons le voir, il y a encore bien d’autres merveilleux avantages.

Le salut, le plus grand des dons de Dieu, fait de nous des nouvelles créatures en Christ. Ainsi, Paul déclare dans 2 Corinthiens 5.18-21 :

Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.

 

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