Article

Vivant en Christ

Vous êtes sur le point d’étudier un sujet très important : le salut. Ce salut comprend tout ce qui nous a été acquis à la croix du calvaire, mais en plus de cela, il satisfait chacun de nos besoins spirituels. Ainsi, le salut comprend le pardon des péchés commis dans le passé, la délivrance de la puissance du péché dans le présent, et même la protection contre les assauts du péché dans le futur (Jude 24). Le salut est donc une attente basée sur le futur, mais aussi une source de joie présente. Pourtant, il n’en demeure pas moins que de nombreux chrétiens ne connaissent pas le salut— ou si peu—comme une joie présente et actuelle. Pour eux, ce n’est qu’une façon d’aller au ciel. Néanmoins, comme nous allons le découvrir, la Parole de Dieu montre clairement que ceux qui ont part au don du salut sont 1) éclairés, 2) deviennent participants à l’Esprit Saint, 3) goûtent la bonne Parole de Dieu, ainsi que 4) les puissances du siècle à venir (Hébreux 6.4-5). Ainsi, les chrétiens font, par là, l’expérience des arrhes ou d’un paiement comptant, sur la joie, future et illimitée, qui sera la leur au fur et à mesure de leur marche avec le Seigneur sur cette terre. Après un examen attentif de l’arrière-plan du salut, vous étudierez la série d’événements qui commence au moment où le pécheur se détourne du péché (la repentance) pour se tourner vers Dieu (la foi), faisant ainsi une volte-face dans sa manière de vivre (la conversion). Vous mesurerez aussi les résultats de la nouvelle naissance, alors que le nouveau croyant reçoit une nouvelle nature (la régénération), une nouvelle honorabilité devant Dieu (la justification), ainsi qu’une nouvelle position dans la famille de Dieu (l’adoption). Puis, finalement, vous examinerez le croyant, face à la responsabilité qui est la sienne de commencer à croître spirituellement, dés l’instant où il expérimente le salut. Car il est bien évident qu’un chrétien sans 6 Une étude sur le salut maturité ne rend pas honneur à Christ et à Sa puissance salvatrice; une telle personne manque bien sûr de développement spirituel parce qu’elle manque de nourriture spirituelle (1 Corinthiens 3.1-3 ; Hébreux 5.11-14). Vous apprendrez encore que l’ignorance et l’indifférence entravent la croissance et le développement spirituel. L’ignorance peut être surmontée en lisant la Parole de Dieu et en comprenant la valeur du salut, mais l’indifférence, elle, ne peut être vaincue que par l’Ïuvre du Saint-Esprit agissant dans votre cÏur, alors que vous vous abandonnez à Lui et que vous recevez la faim et la soif de la justice qui caractérisent un appétit spirituel en bonne santé.

Leçon 9 : Le perfectionnement de la nature de l’homme : la sanctification

La plupart des gens aiment entendre des histoires qui racontent la lutte d’un héros (le « gentil » dans l’histoire) contre un méchant. Celui qui est bon fait toujours ce qui est bien, et le méchant fait toujours ce qui est mal. Lorsque le héros gagne, nous sommes heureux. Mais lorsque c’est le méchant qui semble prendre l’avantage, nous commençons alors à encourager le héros à reprendre le contrôle de la situation. Ce genre d’histoire se termine toujours par la victoire du héros sur le méchant.

Nous sommes tous nés avec une nature pécheresse et mauvaise. Celle-ci représente le «méchant» dans nos vies. C’est cette partie de nous-mêmes qui nous pousse à faire le mal. Mais lorsque nous acceptons Christ comme notre Sauveur, nous recevons une nouvelle nature spirituelle. Nous pourrions appeler cette nature le « héros » ou le « gentil » dans nos vies. Aussi, lorsque nous permettons à la vieille nature pécheresse de nous contrôler, notre nouvelle nature s’affaiblit et celle qui est vieille, en retour, devient forte. Mais si, au contraire, nous permettons au Saint-Esprit de nous contrôler, alors ce dernier fortifie notre nouvelle nature et nous devenons ainsi capables de surmonter les tentations de celle qui est vieille. Comme le méchant dans l’histoire, la vieille nature n’est jamais complètement vaincue dans cette vie, mais elle devient de plus en plus faible jusqu’à ce qu’elle n’ait plus aucun contrôle sur nous. Et comme notre nouvelle nature devient plus forte, nous devenons alors de plus en plus semblables à notre Sauveur, c’est-à-dire Jésus-Christ.

Et ce processus par lequel nous parvenons de plus en plus à ressembler à Christ s’appelle la sanctification. Elle devient possible à partir de la nouvelle naissance, ou l’expérience de conversion. Elle se développe selon que nous nous soumettons au Saint-Esprit et que nous permettons à notre nouvelle nature de contrôler nos vies. Dans cette leçon, nous allons voir comment ce processus se développe, et ce que nous pouvons faire pour donner le moyen à cette nouvelle nature d’être le «héros» qui nous aide à triompher du péché et à devenir semblables à Christ.

LA NATURE DE LA SANCTIFICATION
Objectif 1. Reconnaître un exemple de sanctification.

Nous, les croyants, sommes impliqués dans trois sortes de « morts ». D’abord, nous sommes les victimes d’une condamnation à cause de notre mort dans le péché (Ephésiens 2.1 ; Colossiens 2.13). Le péché nous a corrompus et nous a conduits à l’état de mort spirituelle et de séparation d’avec Dieu. Ensuite, nous sommes impliqués dans la mort pour le péché dans la justification. Etant donné que Christ a enduré pour nous, sur la croix, le châtiment pour notre péché, nous sommes considérés comme l’ayant enduré en Lui. Ce qu’Il a fait pour nous est considéré comme ayant été fait par nous (2 Corinthiens 5.14 ; Galates 2.20). En conséquence, nous sommes considérés comme légalement libres du châtiment du péché si nous croyons et acceptons ce qu’Il a fait pour nous. Et enfin, nous devons expérimenter la mort au péché (Romains 6.11). Ce qui est vrai pour nous doit être rendu réel en nous. La mort au châtiment du péché doit être suivie par la mort à la puissance du péché. Et cette « mort » est produite par la puissance du Saint-Esprit qui habite en nous (Romains 8.13).

La sanctification implique le dépouillement du vieil homme et le revêtement de celui qui est nouveau (Ephésiens 4.22, 24). Le vieil homme est cette nature corrompue que chacun de nous a quand il naît dans ce monde. Le nouvel homme, lui, est la nouvelle nature qui prend naissance dans une personne lors de la régénération. Lorsque Paul parle de se débarrasser de ce vieil homme, il ne veut pas dire que celui-ci est détruit ; au contraire, il veut dire que ce dernier est remplacé par le nouvel homme. Et quand il parle de revêtir le nouvel homme, il entend par là que la personne née de nouveau devrait commencer à exercer les grâces de ce dernier : « . . . la compassion, la bonté, l’humilité, la douceur et la patience ». Qui plus est, il exhorte les chrétiens nés de nouveau :

Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce réciproquement, si quelqu’un a à se plaindre d’un autre, comme le Christ vous a fait grâce, vous aussi, faites de même (Colossiens 3.12-13).

Notre vieil homme est cette disposition qui a tendance à nous dominer, avec la capacité de servir Satan, le moi et le péché. Mais le nouvel homme, que le Saint-Esprit a produit en nous, nous donne, lui, la capacité de servir Dieu et les autres, et de soutenir ce qui est juste.

La sanctification consiste donc, premièrement, à faire mourir les actions du vieil homme, c’est-à-dire nos actions pécheresses (Colossiens 3.5 ; Romains 8.13), afin que nous cessions de pécher. Deuxièmement, elle implique aussi le principe d’une vie sainte qui fut implantée en nous lors de la régénération. De cette expérience, il en résulte une vie caractérisée par la foi en Jésus- Christ ; une nouvelle façon de marcher comportant de nouvelles motivations, de nouveaux buts et standards ; une vie nouvelle qui est sobre, droite et sainte.

Nous pouvons comparer le processus actif de la croissance spirituelle avec la sève qui monte dans un arbre. Lorsque cette sève monte dans l’arbre, elle fait tomber les feuilles mortes qui sont restées obstinément accrochées aux branches, malgré le mauvais temps et les orages violents. De la même façon, le Saint-Esprit fait disparaître nos imperfections, nos désirs charnels et les habitudes du vieil homme, afin que nous puissions vivre une vie engagée et consacrée à Christ.

La signification de la sanctification
Objectif 2. Reconnaître de vrais énoncés concernant la signification de la sanctification.

L’enseignement néo-testamentaire sur la sanctification repose sur la fondation de l’Ïuvre de Christ pour nous et en nous. Cela signifie que parce qu’Il nous a élus, appelés, régénérés, justifiés et adoptés, nous répondons en vivant une vie juste. Nous constatons alors que la sanctification est en étroite relation avec toutes les doctrines du salut. Elle en est le résultat logique.

Remarquez, dans Ephésiens 2.8-10, les diverses doctrines que nous avons considérées :

C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu [l’élection]. Ce n’est point par les Ïuvres, [la justification] afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, [l’élection] nous avons été créés en Christ-Jésus [la régénération] pour des Ïuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, [la prédestination] afin que nous les pratiquions.

La signification littérale du verbe sanctifier, c’est « rendre saint ou consacrer ». Mais la signification fondamentale des mots traduits par sanctification ou sainteté est « séparer ou mettre à part », en particulier de ce qui est profane ou séculier (terrestre). Les mots bibliques utilisés se réfèrent au caractère, ce qui montre donc la relation étroite qui existe entre le fait d’être mis à part et la sainteté personnelle.

Lorsque nous parlons de la sainteté de Dieu, certains y voient une double séparation. Ils voient Dieu comme séparé de Ses créatures et de Sa création, tout en étant hautement élevé et exalté au-dessus d’elles (Exode 15.11 ; Esaïe 40.25- 26 ; 57.15). Bien que l’Ïuvre de Ses mains soit apparente dans toute la création, Il ne lui ressemble pas du tout. Et Il ne saurait être comparé à quoi que ce soit. C’est pourquoi ces personnes se référent à la majesté de Sa sainteté, qui renvoie à Son exaltation au-dessus de toute Sa création. Puis elles voient Dieu comme « séparé du péché ». Il ne peut tolérer le péché sous aucune forme que ce soit. Aussi, Il exige que nous obéissions à Ses lois morales. Si nous voulons vraiment Lui appartenir, alors il nous faut être purs en pensées, en paroles et en actions (Psaume 24.3-4). Cette séparation du péché se réfère à Sa sainteté morale, ce qui signifie qu’Il est complètement séparé du péché.

Si vous entriez dans une pièce remplie d’une intense luminosité, chaque fibre de vos vêtements serait extrêmement visible. Si vous portiez un costume blanc et que ce dernier ait une tâche, tout le monde autour de vous la remarquerait. Mais si vous quittiez la pièce pour vous rendre dans un endroit très sombre, qui verrait alors la différence ? De la même façon, plus nous nous approchons de Dieu et plus nous prenons conscience du péché, et plus alors nous voulons être sanctifiés ou mis à part pour Son service. C’est ce concept de sainteté morale qui nous donne la base de notre compréhension de l’enseignement biblique sur la sanctification. Cette dernière est l’Ïuvre de la grâce de Dieu en nous, par laquelle nous sommes renouvelés dans tout notre être à l’image de Dieu. Alors que cette Ïuvre de grâce progresse, nous devenons de plus en plus capables de vaincre notre nature pécheresse et de vivre de façon droite et juste.

Nous voyons alors que, bien que Dieu soit séparé du péché, Il n’est cependant pas resté à l’écart des pécheurs. Il a envoyé Son Fils pour que Celui-ci devienne un homme afin de racheter l’humanité. Par conséquent, quand Pierre déclare que nous devons sanctifier le Seigneur dans nos cÏurs, nous comprenons par là que nous devons L’honorer comme Dieu et Seigneur (1Pierre 3.15). La signification fondamentale du mot sanctification explique par conséquent pourquoi il peut être dit des chrétiens—comme cela était dit des Corinthiens qui étaient coupables de sérieux manquements—qu’ils sont des saints. Paul reconnut que même si les Corinthiens étaient mis à part, de par leur conversion, ceux-ci avaient besoin de croître dans la foi.

De la même manière, nous comprenons pourquoi certaines choses dans la vie sont quelquefois appelées saintes. Elles sont saintes parce qu’elles sont mises à part pour un usage sacré. Nous devons nous souvenir que ce mot, tel qu’il est utilisé ici, signifie qu’une personne ou chose doit être sainte parce qu’elle est mise à part.

La sanctification implique davantage qu’une simple séparation du péché et des choses qui corrompent. Elle parle de consécration à Dieu. Celui qui est séparé de l’esclavage du péché mais qui n’est pas consacré à Dieu, est semblable à un navire qui a brisé ses amarres et qui n’a pas de gouvernail.

Au travers de la sanctification, nous nous consacrons nous- mêmes pour accomplir les saints desseins pour lesquels nous avons été mis à part. En agissant ainsi, nous sommes progressivement rendus saints. Ce processus de sanctification comprend la séparation, la consécration et la purification.

Dieu est l’auteur de ce processus. C’est grâce à Sa propre sainteté que nous comprenons le besoin d’être sanctifiés. Dieu veut sanctifier entièrement tout notre être : l’esprit, l’âme et le corps. Son but est de nous libérer et nous purifier de tout péché pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ (voir 1 Thessaloniciens 5.23).

Comme nous l’avons vu, au travers de la sanctification nous nous dépouillons du vieil homme pour revêtir le nouveau par la puissance du Saint-Esprit. Cela signifie que nous assujettissons notre propre vie rebelle et pécheresse. Nous « mettons à mort » cette partie de nous qui se rebelle contre Dieu et la sainteté. Et, en plus de cela, nous essayons de manifester la nouvelle vie que nous avons reçue en Jésus-Christ. Cette nouvelle vie est le nouvel homme ou la nouvelle nature. Ce que Paul décrit comme un dépouillement et unrevêtement (Colossiens 3.9-10) sont des expériences en cours dans nos vies. Elles ne sont pas des expériences de crise qui se produisent « une fois pour toutes » dans la vie chrétienne.

En examinant l’enseignement des Ecritures sur la sanctification, remarquez comment celui-ci touche chaque domaine de votre vie et chaque relation, aussi bien sur le plan humain que divin.

1. Observez comment une personne se conduit à l’égard de Dieu. Elle agît avec crainte (Proverbes 1.7) et amour envers Dieu (Matthieu 22.37). Elle se soumet joyeusement à la volonté de Dieu et cherche à conformer sa volonté à celle de Dieu (Hébreux 13.20-21). Qui plus est, elle désire ardemment être en communion avec Dieu (1 Jean 1.3) et cherche à tout faire pour Sa gloire (1 Corinthiens 10.31).

2. En ce qui concerne Christ, la sanctification aboutit au renoncement de soi alors que nous reconnaissons la Seigneurie de Christ (Matthieu 16.24) et Le considérons comme un exemple (1Pierre 2.21). Comme Paul, nous devons nous efforcer de Lui ressembler (Philippiens 3.8-10) de plus en plus, chaque jour. Et quand nous échouons, nous devons venir à Lui pour être purifiés (I Jean 1.9).

3. Vis-à-vis du Saint-Esprit, la sanctification implique que nous vivions selon les directives de l’Esprit et que nous marchions sous Son contrôle (Romains 8.4-5), en prenant bien soin de ne pas L’attrister (Ephésiens 4.30) ou de L’éteindre (1 Thessaloniciens 5.19).

4. En ce qui concerne le péché, la sanctification produit en nous la haine du péché ainsi que de la tristesse à son égard (Romains 7.24). Et comme la grâce de Dieu s’opère en nous, « elle nous enseigne à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse » (Tite 2.12). Elle crée aussi en nous le désir d’être totalement libres du péché.

5. Enfin, vis-à-vis des autres, la sanctification nous rend capables de manifester le fruit de l’Esprit (Galates 5.22-23). Comme nous marchons dans l’Esprit, ce dernier produit le fruit de cette relation.

Un certain nombre d’expressions sont utilisées pour décrire la sanctification. Parmi les plus connues dont il soit fait usage pour définir son processus figurent : la vie plus profonde, la vie victorieuse, la vie au plus haut niveau, la sainteté, un cÏur pur, ainsi que bien d’autres. Ici, nous devons mettre l’accent sur une caractéristique importante du mot sanctification : il n’a pas la même signification pour tout le monde. Par exemple, certains enseignent que la sanctification et le baptême dans le Saint-Esprit (ou être rempli de l’Esprit, ou encore recevoir le Saint-Esprit) sont la même chose. Il n’en est rien. Mais comme nous le verrons plus loin, ces termes qui concernent le baptême dans le Saint- Esprit n’ont rien à voir avec la sanctification.

Dans aucun de ces passages ne se trouve une seule indication sur le fait que l’expérience de réception, être rempli ou baptisé dans le Saint-Esprit, se réfère à la sanctification. Le baptême dans le Saint-Esprit donne la puissance pour témoigner, la hardiesse spirituelle et la capacité de prêcher efficacement. Il s’accompagne du parler en langues, qui est un signe attestant que l’expérience a bien eu lieu. L’expérience d’être rempli du Saint-Esprit affecte la mise à part d’une personne pour Dieu et sa ressemblance à l’image de Christ. Cependant, elle ne constitue pas la même expérience que l’Ïuvre progressive de la sanctification qui, elle, est un processus continuel dans la vie du croyant depuis sa nouvelle naissance jusqu’à ce qu’il se trouve face à face avec le Seigneur.

Les deux aspects de la sanctification
Objectif 3. Faire la différence entre des exemples de sanctification positionnelle et progressive.

Dans cette partie, nous examinons le concept le plus important de notre étude sur la sanctification. Il est de la plus haute importance que nous comprenions que la sanctification est autant positionnelle qu’expérimentale ; c’est-à-dire qu’elle est une position que le croyant occupe par rapport à Dieu, mais qu’elle est aussi une expérience continue tout au long de la vie. La sanctification est à la fois soudaine (instantanée) et progressive. La sanctification positionnelle ; ou soudaine n’a rien à voir avec la spiritualité d’une personne, et elle ne contient pas de nuances ou degrés. Par exemple, personne ne peut être plus sanctifié positionnellement qu’un autre. La sanctification positionnelle signifie un changement de position par lequel un pécheur corrompu devient un saint adorateur. C’est une Ïuvre accomplie, car Jésus-Christ est devenu notre sainteté ou sanctification (1 Corinthiens 1.30).

Par contre, la sanctification progressive est en rapport direct avec le développement spirituel d’une personne. Qui plus est, dans la sanctification progressive il existe des nuances ou degrés : une personne peut être plus sanctifiée qu’une autre.

Ces références bibliques montrent bien que la sanctification positionnelle est une position que Dieu a donnée en Christ pour ceux qui sont nés de nouveau. Elle ne nous est pas proposée comme une expérience qu’il faudrait rechercher après notre conversion, puisqu’elle fait déjà partie de celle-ci.

Deux passages de l’Ecriture exposent la totalité du point de vue biblique sur la sanctification positionnelle et progressive. Dans le premier (1 Corinthiens 6.9-20), Paul parle de ce qu’étaient les croyants corinthiens avant leur conversion à Christ. Il leur rappelle qu’alors ils furent lavés, sanctifiés et justifiés (verset 11), ce qui suscita la nécessité de vivre une vie pure et leur en donna lapossibilité. Notez qu’il parle des Ïuvres de purification, de sanctification et de justification au passé, car ces actions étaient le résultat de leur expérience du salut. Par contre, dans Colossiens 3.1-10, Paul fait le lien entre la position des croyants et l’Ïuvre achevée de Christ, et il déclare que cette expérience doit avoir

Le perfectionnement de la nature de l’homme : la sanctification253

pour conséquence une vie sainte qui contraste avec leur ancienne façon de vivre. Ce nouveau style de vie et cette marche selon l’Esprit, sont marqués par une progression vers la ressemblance à Christ, tandis que les croyants avancent dans une connaissance de Dieu plus grande et plus complète.

Ces références bibliques enseignent que la perfection est aussi bien positionnelle que progressive. Nous sommes parfaits (ou complets) en Christ à cause de Ses dispositions bienveillantes. Et nous sommes considérés comme parfaits parce que nous avons un Sauveur parfait et une justice parfaite. Néanmoins, pour ce qui est de notre propre expérience, nous combattons continuellement pour parvenir à cette perfection (Philippiens 3.15 ; Hébreux 6.1).

Dans le Nouveau Testament, Jésus nous donne l’ordre d’être parfaits (Matthieu 5.48). S’Il se réfère à la perfection absolue, alors personne n’a encore atteint cette position. Cependant, d’après le contexte, il est évident que Jésus demande que Ses disciples soient comme leur Père Céleste, c’est-à-dire qu’ils manifestent un même amour pour leurs amis comme pour leurs ennemis. Remarquez la façon dont Paul traite l’idée de la perfection dans Philippiens 3.12, 15. A un endroit il déclare que la perfection n’est pas possible, puis peu après il la réclame. Ceci est facilement compréhensible si nous reconnaissons qu’il était positionnellement devenu parfait au moment où il avait accepté Christ, mais que dans sa marche et son expérience quotidienne il continuait à lutter pour y parvenir. Colossiens 1.28, 4.12 et Hébreux 12.23 montrent que la perfection est un but futur qui ne sera atteint qu’à la fin, mais pas dans cette vie.

Ceux qui croient que l’homme est capable d’immaculée perfection, insistent trop sur la capacité d’une personne de vivre parfaitement. Et par la même occasion, ils accordent trop peu d’importance à la sainteté de Dieu et à la gravité du péché. Ils ont tendance à considérer le péché comme quelque chose d’extérieur à nous. Mais la Bible enseigne que celui-ci est essentiellement la conséquence de l’esprit humain. Je suis convaincu que nous péchons davantage par nos pensées impies et nos attitudes rebelles que par nos actes pécheurs. La perfection est achevée parce que nous sommes en Christ, mais elle est inachevée parce que nous sommes encore humains. Je crois qu’il existe deux sortes de perfections : une absolue et une relative. Ce qui est absolument parfait ne peut pas être amélioré ; par conséquent, seul Dieu possède cette sorte de perfection. Mais ce qui est relativement parfait accomplit simplement le but pour lequel il est fait. Cette sorte de perfection est possible pour tous.

Les groupes chrétiens qui affirment que les chrétiens peuvent être absolument parfaits dans cette vie croient que la sanctification est une expérience décisive. A un moment situé dans le temps qui fait suite à leur conversion, ils croient que les chrétiens reçoivent la perfection instantanément par la foi accompagnée du témoignage du Saint-Esprit comme confirmation. Ils insistent pour dire que lors de cette expérience, la vieille nature est alors détruite. Ce point de vue est connu comme le perfectionnisme. Il est principalement fondé sur Romains 6. Néanmoins, une étude approfondie de Romains 6.1-11 montre, en fait, qu’il s’agit là de l’expérience positionnelle au travers de laquelle le croyant est identifié avec Christ. S’il n’en est pas ainsi, pourquoi l’apôtre Paul insiste-t- il (verset 11) alors sur le fait qu’une personne doit se considérer comme morte au péché et vivante pour Dieu ? Une personne qui est absolument morte n’a pas besoin de se « considérer » elle-même morte. Elle est morte en dehors de toute « considération » ou pensée.

Dans Romains 7, Paul révèle sa propre condition. en tant qu’inconverti (versets 7-13), et comme converti (versets 14-24). Il remporte la victoire sur une vie de défaites, non pas par la destruction de sa vieille nature, mais au travers du Seigneur Jésus-Christ (7.25). Cependant, dans le huitième chapitre, il montre que le Seigneur Jésus rend cette victoire réelle au croyant par le moyen de l’Esprit qui habite en lui (voir particulièrement 8.1-17). Tout d’abord, le Saint-Esprit délivre le croyant de la loi du péché et de la mort, c’est-à-dire du contrôle de sa vieille nature pécheresse. C’est alors qu’il est capable de « vivre selon l’Esprit » et d’avoir « les tendances . . . de l’Esprit » (versets 4 et 5). La victoire sur la loi du péché et de la mort ne signifie cependant pas la destruction totale des vieilles actions pécheresses par la puissance de l’Esprit en nous (verset 3). C’est quelque chose à laquelle chaque croyant doit constamment faire face—à chaque fois que les désirs de la nature pécheresse montent en lui pour le tenter. « Faire mourir » se réfère à l’affaiblissement de la puissance du péché. C’est aussi faire mourir nos actions pécheresses afin que nous ne continuions pas à vivre quotidiennement dans le péché. Pour avoir la victoire dans ce domaine, la grâce de Dieu et la capacité du Saint-Esprit sont nécessaires (Comparez Romains 8.13 avec Colossiens 3.5, 8-10).

Sara qui était une pécheresse impénitente est maintenant une sainte et une adoratrice.

Philippe a progressé dans sa compréhension de la vie spirituelle et il enseigne maintenant les autres.

Paul décrivit sa vie dans l’Esprit comme une marche en avant ou une lutte pour la perfection dans son service pour Dieu et dans le développement de la grâce et de l’amour chrétien.

Paul déclara que les Corinthiens étaient autrefois des ivrognes, des immoraux, des voleurs et des menteurs mais qu’ensuite ils avaient été purifiés du péché, consacrés à Dieu et réconciliés avec Lui par Jésus- Christ, de telle sorte qu’Il pouvait désormais les appeler « saints » (1 Corinthiens 6.9-11).

Jean, après son expérience de nouvelle naissance, se repose sur l’Ïuvre achevée de Christ. Il est prêt à vivre pour Lui.

Jacques est un chrétien consciencieux qui lutte pour rester ouvert à la direction du Saint-Esprit, afin de pouvoir accomplir le but pour lequel il fut créé. Il est évident qu’il grandit dans les choses de l’Esprit.

LES BENEFICIAIRES DE LA SANCTIFICATION
Objectif 4. Identifier ceux qui peuvent recevoir la sanctification.

Les personnes qui sont sanctifiées sont les choisis, les élus de Dieu. Ceux qu’Il choisit dans l’éternité, Il les sanctifie dans le temps. Ceux qui sont élus et rachetés sont aussi sanctifiés. Ainsi, ceux qui sont une génération choisie deviennent le saint peuple de Dieu.

La sanctification implique l’être tout entier : l’intellect, les émotions et la volonté (1 Thessaloniciens 5:23). « Vous avez été instruits . . . à être renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence » (Ephésiens 4.22-23) ; ainsi l’intelligence renouvelée est progressivement rendue semblable à Christ, juste et sainte. Les émotions ou les affections sont sanctifiées : « Par amour fraternel, ayez de l’affection les uns pour les autres » (Romains 12.10). Et enfin, la volonté est remise à celle de Dieu, et cela donne au croyant la puissance d’accomplir le but de Dieu : « Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant » (Philippiens 2.13). En plus de cela, Paul exhorte les chrétiens de Rome : Ne livrez pas vos membres au péché, comme armes pour l’injustice ; mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu . . . et offrez à Dieu vos membres, comme armes pour la justice (Romains 6.13).

La sanctification est pour tous ceux qui composent l’Eglise. En tant qu’épouse de Christ, l’Eglise est l’objet de cette œuvre : « Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’ avoir purifiée par l’ eau et la parole » (Ephésiens 5.25-26). Cela était correct et approprié afin qu’Il puisse présenter l’Eglise à Lui-même dans toute sa beauté— « glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut » (verset 27).

L’EXPERIENCE DE LA SANCTIFICATION
Objectif 5. Choisir un énoncé qui décrive correctement le but de la sanctification.

La Bible enseigne clairement que le baptême dans le Saint- Esprit est une expérience qui a lieu normalement à la suite de la régénération (Actes 2.38). Nous voyons pourtant une variation à ce processus dans Actes 10.44-46, auquel cas la maison de Corneille fit l’expérience des deux en même temps. Le but du baptême dans le Saint-Esprit est de communiquer la puissance pour le service (Actes 1.8). Par contraste, le but de la sanctification est de produire dans la vie d’une personne le genre de vie droite qui reflète sa relation avec Dieu et l’amène à croître spirituellement.

Cependant, certaines personnes considèrent la sanctification comme une expérience de crise séparée survenant dans la nature spirituelle d’une personne. Elles croient que, quelque temps après la nouvelle naissance, la personne devient instantanément parfaite et libre de tout péché. Elles prétendent que cette expérience, qui implique la décision d’être sanctifié, engendre un état de sainteté parfaite, comprenant la liberté de tout péché et de la corruption ainsi qu’une consécration parfaite à Dieu. Elles insistent pour affirmer que cette perfection immédiate est le résultat du baptême dans le Saint-Esprit (qui est, d’après ces personnes, la même chose que la sanctification). Examinons ces allégations.

Ces «perfectionnistes» se servent de 1Jean 3.8-9 pour soutenir leur position. Lisons donc ce passage de l’Ecriture. Il est clair que Jean parle ici d’une personne qui continue à pratiquer le péché, ou le répète fréquemment. Aucun véritable chrétien ne peut agir ainsi. Mais Jean ne dit pas qu’un chrétien ne pèche jamais. En comparant ce passage avec 1 Jean 1.8-2.2, nous voyons ce que Jean, en fait, veut dire. Le but de l’apôtre est de mettre les chrétiens au défi de marcher dans la lumière et de lutter, pour avoir une relation obéissante et avisée avec Dieu. Comme s’il voulait éviter tout malentendu, Jean déclare à son audience chrétienne : « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est pas en nous » (1 Jean 1.10). Et dans 1 Jean 2.1-2, il dit encore :

Jésus-Christ le juste . . . est lui-même victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.  (Notez que Jean s’inclut lui-même avec les autres croyants).

ETANT TRANSFORME A SON IMAGE

Par conséquent, nous constatons que la sanctification n’est ni une expérience de crise décisive, ni une expérience par laquelle le croyant est rendu parfaitement pur. Et ce n’est pas non plus un revêtement de puissance pour le service. Le but de la sanctification est d’amener le croyant encore plus près, au point que sa nature soit rendue conforme à la ressemblance de Christ. En marchant avec le Seigneur, le chrétien continue à croître et à se développer, et le Saint-Esprit le garde continuellement dans la lumière (1 Jean 1.7). Et comme il marche dans la lumière, le sang de Jésus le purifie de tout péché. Alors que sa vie reflète la gloire du Seigneur, il change progressivement. Il est, en fait, en plein processus d’être transformé à Sa ressemblance dans un plus grand degré de gloire (2 Corinthiens 3.18). Ainsi, nous pouvons dire que la sanctification n’est pas une certaine expérience, comme c’est le cas pour le baptême dans le Saint-Esprit, mais qu’elle est un processus au cours duquel notre nouvelle nature développe en nous une ressemblance à l’image de Christ.

Les moyens de la sanctification
Objectif 6. Décrire les moyens de sanctification.

Deux éléments sont impliqués dans la sanctification d’une personne: Dieu et l’homme. Du côté divin, Dieu le Père sanctifie (1 Thessaloniciens 5.23 ; 1 Pierre 5.10). Le Fils sanctifie également (Hébreux 2.10-11 ; 10.10 ; 13.12). Et nous sommes sanctifiés par le Saint-Esprit (1 Pierre 1.2 ; Romains 8.13) qui produit en nous le fruit de l’Esprit (Galates 5.22-23). Du côté humain, l’homme ne peut pas se sanctifier lui-même. Paul déclare que même dans la vie du croyant, c’est Dieu qui fait le premier pas (Philippiens 2.13). Néanmoins, il existe des moyens bien précis qu’une personne peut employer dans l’Ïuvre de sanctification. Premièrement, il faut avoir foi en Christ (Actes 26.18). Lorsque quelqu’un croit en Christ, il est sanctifié positionnellement. Cela se produit lors de la régénération, car Christ est fait, pour nous, sanctification (1 Corinthiens 1.30).

L’étape suivante consiste à rechercher la sainteté. Nous recevons l’avertissement solennel que sans une vie sainte, nous ne pouvons pas voir Dieu (Hébreux 12.14). Cette recherche nous conduira à la Parole de Dieu, car c’est elle qui nous révélera l’état de notre cÏur et nous indiquera le remède à nos échecs (Jean 17.17). La prédication de la Parole joue aussi son rôle, en mettant en évidence le besoin de sainteté (Ephésiens 4.11-13) et en mettant les croyants au défi de la rechercher (1 Pierre 1.15- 16). L’abandon de notre vie à Dieu est la condition suprême pour une sanctification pratique (Romains 6.13, 19-22 ; 12.1). S’abandonner complètement entre les mains de Dieu signifie que l’on se délaisse nous-même afin d’être « un vase d’un usage noble, sanctifié, utile à son maître, propre à toute Ïuvre bonne » (2 Timothée 2.21).

Un autre moyen que Dieu utilise pour nous purifier est l’affliction (Hébreux 12.10-11 ; Psaume 119.67, 71). En effet, Dieu permet quelquefois que de pénibles expériences surviennent dans nos vies. Cependant, lorsque ces temps de difficultés prennent fin, nous constatons alors qu’ils ont paisiblement produit en nous le fruit d’une justice réelle si nous les acceptons avec un bon esprit. L’auteur de l’épître aux Hébreux déclare que Dieu le fait « pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté » (Hébreux 12.10).

La sanctification entraîne une victoire croissante sur le péché. Et cela produit, en retour, une plus grande puissance dans nos vies et une abondance de fruits. Mais il nous faut coopérer en maintenant une progression spirituelle. Nous devons demeurer en Christ dans l’obéissance et la dévotion. La sanctification n’est pas un concept, mais elle implique, au contraire, une personne bien vivante : Jésus-Christ, et notre relation continuelle avec Lui. Tout en demeurant en communion avec Lui, nous devons continuer à progresser dans la sanctification.

Un petit chÏur que nous chantons parfois, exprime très bien ce qui se produit si nous laissons l’Esprit de Dieu prendre le contrôle de nos vies, et nous rendre semblables à l’image de

Le perfectionnement de la nature de l’homme : la sanctification263

Christ. Faisons de ce chant notre prière pour conclure cette leçon.

Que Ta beauté, Jésus, se reflète en moi, Tout Ton merveilleux amour, Ta pureté,

Que l’Esprit Eternel, Englobe le mortel,

Jusqu’à ce que Ta beauté soit vue en moi.

Prochaine leçon