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Vivant en Christ

Vous êtes sur le point d’étudier un sujet très important : le salut. Ce salut comprend tout ce qui nous a été acquis à la croix du calvaire, mais en plus de cela, il satisfait chacun de nos besoins spirituels. Ainsi, le salut comprend le pardon des péchés commis dans le passé, la délivrance de la puissance du péché dans le présent, et même la protection contre les assauts du péché dans le futur (Jude 24). Le salut est donc une attente basée sur le futur, mais aussi une source de joie présente. Pourtant, il n’en demeure pas moins que de nombreux chrétiens ne connaissent pas le salut— ou si peu—comme une joie présente et actuelle. Pour eux, ce n’est qu’une façon d’aller au ciel. Néanmoins, comme nous allons le découvrir, la Parole de Dieu montre clairement que ceux qui ont part au don du salut sont 1) éclairés, 2) deviennent participants à l’Esprit Saint, 3) goûtent la bonne Parole de Dieu, ainsi que 4) les puissances du siècle à venir (Hébreux 6.4-5). Ainsi, les chrétiens font, par là, l’expérience des arrhes ou d’un paiement comptant, sur la joie, future et illimitée, qui sera la leur au fur et à mesure de leur marche avec le Seigneur sur cette terre. Après un examen attentif de l’arrière-plan du salut, vous étudierez la série d’événements qui commence au moment où le pécheur se détourne du péché (la repentance) pour se tourner vers Dieu (la foi), faisant ainsi une volte-face dans sa manière de vivre (la conversion). Vous mesurerez aussi les résultats de la nouvelle naissance, alors que le nouveau croyant reçoit une nouvelle nature (la régénération), une nouvelle honorabilité devant Dieu (la justification), ainsi qu’une nouvelle position dans la famille de Dieu (l’adoption). Puis, finalement, vous examinerez le croyant, face à la responsabilité qui est la sienne de commencer à croître spirituellement, dés l’instant où il expérimente le salut. Car il est bien évident qu’un chrétien sans 6 Une étude sur le salut maturité ne rend pas honneur à Christ et à Sa puissance salvatrice; une telle personne manque bien sûr de développement spirituel parce qu’elle manque de nourriture spirituelle (1 Corinthiens 3.1-3 ; Hébreux 5.11-14). Vous apprendrez encore que l’ignorance et l’indifférence entravent la croissance et le développement spirituel. L’ignorance peut être surmontée en lisant la Parole de Dieu et en comprenant la valeur du salut, mais l’indifférence, elle, ne peut être vaincue que par l’Ïuvre du Saint-Esprit agissant dans votre cÏur, alors que vous vous abandonnez à Lui et que vous recevez la faim et la soif de la justice qui caractérisent un appétit spirituel en bonne santé.

Leçon 8 : Dieu fait de l’homme un membre de sa famille : l’adoption

Louis était négligé de façon déplorable par ses parents alcooliques. Il vivait une vie de misère, de crainte et de privation. Peu à peu, il s’endurcit dans ses attitudes vis-à-vis des autres, et devint amer dans sa façon de considérer la vie. L’agence sociale du gouvernement essaya de le placer dans différentes familles, mais personne ne voulait le garder à cause de son caractère endurci. De nombreuses familles qui connaissaient sa triste vie passée auraient pu le prendre avec elles, mais elles ne le faisaient pas. Finalement, Mr. et Mme Burnett décidèrent d’adopter le garçon, et tous les arrangements légaux furent accomplis pour achever l’adoption. Pourtant, à ce tournant de l’histoire, la famille qui allait l’adopter dut y renoncer parce que Mr Burnett décéda subitement.

En dernier ressort, une autre famille prit Louis avec elle, puis décida finalement de l’adopter. Ce dernier répondit à leur amour et à leur attention pour lui. Plus tard, il devint un adulte équilibré et finit par entrer dans le ministère. Aujourd’hui, sa vie est une source de bénédictions et de consolations pour les autres. Mais avant d’en arriver là, il fallut que tout commençât par son adoption par une famille dont la compassion, l’amour, les ressources et le nom lui donnèrent une place favorable dans la société.

Dieu a fait la même chose pour nous. Car Il ne S’est pas contenté de pardonner nos péchés et de nous donner la vie par le moyen de la nouvelle naissance ; Il nous a aussi placés dans Sa famille comme Ses fils et Ses filles avec tous les droits et les privilèges qui accompagnent la filiation. Le plus merveilleux dans cet acte d’adoption c’est que, tout en connaissant notre terrible condition de péché, de rébellion et de perdition, Il accepte de nous ouvrir les ressources du ciel. Aucun d’entre nous ne peut douter du fait qu’Il avait la capacité de nous racheter. Le miracle, en fait, c’est qu’Il l’a fait. Il est notre Père Céleste et nous sommes Ses enfants ! N’ est-Il pas, par conséquent, digne de notre louange et de notre dévotion éternelle ?

LA NATURE DE L’ADOPTION

L’adoption, comme la régénération et la Ïuvre que Dieu accomplit dans la personne qui se tourne vers justification, est une Christ. Elle a pour objet la position d’une personne dans la famille de Dieu ainsi que ses privilèges comme l’un des fils de Dieu. Comme nous l’avons vu, le but divin pour celui qui se tourne vers Dieu est bien plus que l’affranchissement de l’esclavage. Le but de Dieu, c’est de faire des fils et des filles qui Lui appartiennent. Ainsi Paul déclare :

« En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde . . . Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus- Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté » (Ephésiens 1.4-5).

La signification de l’adoption
Objectif 1. Identifier l’explication du mot adoption comme il est utilisé dans le Nouveau Testament.

Le mot traduit par adoption signifie littéralement « placer un fils ». Il se réfère à une place et à une condition données à une personne n’y ayant normalement pas droit. Pour la plupart d’entre nous, nous connaissons l’acte d’adoption par lequel un enfant (habituellement un orphelin) est intégré dans une nouvelle famille où il est traité comme un fils naturel et où il reçoit tous les droits et privilèges qui sont attachés à cette relation. Toutefois, l’apôtre Paul utilise l’idée de l’adoption dans un sens spirituel. Il utilise le terme adoption pour mettre en valeur l’acte de la grâce divine par lequel celui qui reçoit Christ devient un fils de Dieu. La relation du croyant envers Dieu comme Son enfant est rendue possible grâce à la nouvelle naissance (Jean 1.12-13). Néanmoins, son adoption est le fait de Dieu qui l’a placé au rang, ou dans la position, de fils adulte vis-à-vis de Lui-même, Dieu (Galates 4.1-7). Il a donc ainsi tous les privilèges d’un fils et est réellement considéré comme tel.

Maintenant que nous avons présenté le concept de l’adoption, faisons une brève révision. Vous vous souvenez certainement que dans la régénération, le croyant reçoit une nouvelle vie et une nouvelle nature. Puis dans la justification, il reçoit une nouvelle situation, et maintenant, dans l’adoption, il reçoit une nouvelle position.

Concerne la situation d’une personne

Caractérise le changement dans la nature d’une personne

Se réfère à la présence d’ une personne dans la famille de Dieu

Donne les droits de la filiation

Impute la justice de Christ au croyant et transfère sa culpabilité sur Christ

Introduit une personne à la vie spirituelle par le moyen de la nouvelle naissance

1) La régénération devant Dieu
2) La justification
3) L’adoption

Le mot grec traduit par adoption n’apparaît pas dans la version grecque de l’Ancien Testament, mais des exemples d’adoption y figurent. Ces exemples de l’Ancien Testament montrent que certaines coutumes étaient communes à l’époque des patriarches. Selon ces coutumes, un mari et une femme sans enfant pouvaient adopter un fils adulte afin qu’il les serve tout au long de leur vie et qu’il les enterre à leur mort. En échange de cela, le fils ainsi adopté recevait un héritage, à moins bien sûr que les parents ne donnent ultérieurement la vie à un fils qui soit vraiment le leur. Si ce cas se produisait, le fils naturel devenait l’héritier, et le fils adoptif perdait ou abandonnait tous ses droits. Cette coutume peut nous aider à comprendre la relation d’Abraham avec Eliezer (Genèse 15.2- 4). De plus, si une femme était stérile, elle pouvait donner une esclave à son mari à cet effet (Voir Genèse 16.2). Et si cette esclave enfantait, la loi interdisait à la femme de la renvoyer ensuite. Cela nous aide à comprendre l’inquiétude d’Abraham suscitée par la conduite de sa femme Sara (Genèse 21.11-12).

Dieu fait de l’homme un membre de Sa famille : l’adoption

Dans l’Ancien Testament, le concept de filiation est plus important que celui d’adoption. De même, être un fils par régénération divine est d’une importance capitale, mais le concept d’adoption n’est néanmoins pas exclu.

Nous voyons que l’idée d’adoption n’était pas étrangère au peuple de Dieu à l’époque de l’Ancien Testament. Pourtant, les pratiques d’adoption dans l’Ancien Testament ne semblent pas avoir de conséquences directes sur l’enseignement du Nouveau Testament. Au contraire, c’est la coutume gréco-romaine d’ adoption qui constitue manifestement l’ arrière-plan d’ où l’apôtre Paul tire son utilisation du terme. En effet, cette pensée établissait la différence entre la liberté d’un fils dans sa maison et l’asservissement d’un esclave.

L’adoption était une pratique très commune dans le monde gréco-romain. Si un couple marié n’avait pas d’enfant, le mari pouvait adopter un fils pour qu’il devienne son héritier. Celui qui se trouvait ainsi adopté pouvait très bien avoir ses parents encore vivants, mais cela ne changeait rien à l’adoption. Car souvent les familles étaient prêtes à abandonner leurs enfants afin que ceux-ci puissent avoir une meilleure vie. Pourtant, une fois que l’enfant était adopté, sa vraie famille n’avait plus aucun pouvoir sur lui, tandis que son père adoptif, lui, avait une autorité totale sur ce dernier. C’est lui qui décidait de ses relations, contrôlait ses possessions et ses gains, et avait le droit de le discipliner. Mais c’est aussi ce père qui était le garant des actions que son fils adoptif pouvait commettre, et il était aussi tenu de pourvoir à tous ses besoins.

Etre membre d’une famille agrandie, procurait à celui qui était adopté la formation nécessaire pour réussir sa vie future. Il apprenait à respecter les anciens et à assumer les responsabilités. Et au travers des corrections infligées avec amour, il tirait de riches leçons, quant à la discipline, qui le préparaient aux difficultés et aux exigences de la vie. En grandissant, il acquerrait aussi l’éducation et les manières sociales le préparant à sa vie d’adulte. L’un dans l’autre, cette nouvelle relation de famille présentait de grands avantages pour le fils ou la fille ainsi adopté(e).

L’enseignement de Paul quant à la régénération, la justification et l’adoption reflète aussi cette idée de l’adoption. Il y décrit le processus par lequel Dieu retire une personne de son ancien milieu pour l’introduire dans Sa famille par la nouvelle naissance, lui pardonnant les actions commises dans son ancienne vie, pour finalement la placer dans Sa famille comme un fils adulte. Le fils ainsi adopté est alors intégré à la famille de Dieu, avec tous les privilèges et les responsabilités qui s’y rapportent. Il en résulte que toute son énergie, tout son temps et tout ce qu’il possède devraient être soumis au contrôle de Dieu. L’adoption est donc l’acte de la grâce de Dieu par lequel Il place dans Sa famille, comme Ses fils et Ses filles, tous ceux qui reçoivent Jésus-Christ comme leur Sauveur, en leur conférant tous les droits et les devoirs de la filiation.

Bien que l’adoption soit relativement peu mentionnée dans les Ecritures, elle n’en constitue pas moins un enseignement important du Nouveau Testament. Etant donné qu’elle est en étroite relation avec la régénération, certaines personnes pourraient penser que son étude est d’ordre secondaire. Et pourtant, l’adoption occupe une grande place dans l’enseignement de Paul, et la nature même de son enseignement est l’un des plus beaux et un des plus touchants du Nouveau Testament.

Remarquez comment Paul se réfère, dans Romains 9.4, à la relation d’Israël avec Dieu comme étant celle d’une adoption. De la place prépondérante où il place l’adoption dans ce verset, nous pouvons voir que toutes les bénédictions découlaient de cette relation particulière d’Israël avec le Seigneur. Ce passage spécifique concerne la nation d’Israël, mais si l’on considère l’enseignement du Nouveau Testament précisant que l’Eglise est le véritable Israël, il nous est alors très utile d’y voir les mêmes principes de fonctionnement. Donc, dans un certain sens, notre relation privilégiée avec Dieu est la base sur laquelle nous recevons toutes les bénédictions qu’Il nous accorde. Quelle bonne chose refuserait-Il à Ses enfants ? (Voir Psaume 84.12). Paul répond, « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce ? » (Romains 8.32). Et bien que nous ne sachions pas toujours ce qui est le meilleur pour nous, Dieu fait coopérer toutes choses pour le bien de ceux qui L’aiment, ceux qu’Il a adoptés (Romains 8.28). Toutefois, nous devons toujours nous rappeler que les bénédictions que nous recevons ne sont ni le fruit de nos efforts ni le résultat d’un mérite quelconque.

6 Lisez Luc 17.7-10. Ecrivez dans votre cahier quelle devrait être notre attitude concernant notre travail pour le Seigneur.

Etant Ses fils adoptifs, nous devons reconnaître que tous nos efforts sont indignes du grand amour qu’Il nous a manifesté en nous introduisant dans Sa famille et en nous y plaçant comme Ses fils. Et qui plus est, les bienfaits de cette relation continuent tandis que notre Père Céleste pourvoit à nos besoins.

M et Mme Potter adoptèrent un jour un jeune homme issu d’un autre pays. Ils lui donnèrent le prénom de Daniel et celui- ci, bien sûr, prit leur nom de famille lors du processus d’adoption. Daniel s’intégra complètement à la vie de famille et fut traité avec tous les droits et les privilèges des enfants Potter. Les Potter devinrent légalement responsables de Daniel. Ils lui donnèrent la possibilité d’acquérir une bonne éducation et l’envoyèrent même à l’université. En tant que fils adoptif, Daniel était bien nourri et vêtu, et lors d’occasions spéciales, comme son anniversaire, on se souvenait de lui comme de tout autre membre de la famille. En bref, il bénéficiait de tous les avantages familiaux à cause de sa relation adoptive. Cette illustration n’est, bien sûr, qu’un faible reflet de l’amour que nous démontre notre Père Céleste en nous sauvant, en faisant de nous les héritiers de Ses promesses et en nous inondant, chaque jour, de bienfaits.

LES PHASES DE L’ADOPTION
Objectif2. Expliquer la signification des trois phases de l’ adoption.

L’adoption se déroule en trois phases. Premièrement, nous voyons qu’il y a une phase passée. Dans Ephésiens 1.4-6, Paul déclare :

«…Avant la fondation du monde…il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé ».

Remarquez que c’est Dieu qui fait le premier pas dans l’adoption. Elle découle de Son amour selon Sa volonté, revient à Lui sous forme d’une famille adoptée et se termine par la célébration de la gloire de Sa grâce. Observez, à la fin du verset 4 et au verset 5, que la décision de Dieu prise dans l’éternité de nous adopter comme Ses fils est basée sur Son amour. C’est uniquement Son amour qui L ’ incita à prendre la décision éternelle de nous adopter. Et étant donné que l’adoption provient du libre exercice de la grâce divine, tout mérite humain est mis hors de cause.

Nous constatons aussi dans ce passage des Ecritures, que si l’adoption entraîne avec elle d’énormes privilèges, elle implique également des responsabilités : « En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui » (Ephésiens 1.4). Si nous proclamons que Dieu est notre Père Céleste, nous devons alors vivre de telle sorte qu’Il ne soit pas honteux de nous appeler Ses fils. L’expérience de l’adoption implique plus que la simple certitude d’obtenir un billet pour le ciel. Elle exige que nous permettions au Saint-Esprit de démontrer que nous sommes des fils et des filles obéissants, en reflétant la gloire de Dieu (2 Corinthiens 4.6). Quelle opinion auriez-vous d’une personne portant constamment des vêtements propres et blancs, mais ne se lavant jamais ? L’attitude contradictoire d’une telle personne n’aurait aucun sens, n’est-ce pas ? Combien plus inconséquente serait la conduite d’une personne se réclamant de la justice de Christ, et vivant néanmoins d’une façon indigne de sa filiation chrétienne.

Puis il y a une phase présente : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu » (1 Jean 3.2). Remarquez aussi que Paul utilise le présent de l’indicatif dans Galates 4.6 : « Vous êtes des fils ». Le fait de notre filiation présente devrait nous affecter de plusieurs manières. D’abord, cela devrait nous enlever tout doute au sujet du futur. Nous n’avons pas besoin d’attendre d’être dans la présence de Dieu pour savoir si nous sommes Ses enfants ou non. Nous savons maintenant, sur l’autorité de Sa Parole et par le témoignage du Saint-Esprit, que nous sommes enfants de Dieu (Romains 8.16).

Ensuite, ce fait devrait souligner la nécessité de vivre en accord avec notre statut de fils de Dieu. Jean a dit que ceux qui s’attendent à la révélation de Christ se gardent dans la pureté, comme Christ Lui-même est pur (1 Jean 3.3), tandis que Paul nous encourage à « dire ‘ Non ’ à l’impureté et aux passions mondaines, afin de vivre de façon disciplinée, juste et sainte dans l’âge présent » (Tite 2.12). Ainsi donc, l’enfant de Dieu est autorisé à vivre dans la sainteté.

Examinez attentivement Romains 8.14-17 et Galates 4.4-7. Ces passages parlent, en effet, de l’adoption comme d’une expérience présente. Ils nous montrent que l’adoption nous délivre de l’esclavage, qu’elle nous rend capables de nous adresser à Dieu comme notre Père et fait de nous Ses héritiers. Il est vrai qu’autrefois nous étions esclaves du péché, de Satan et de nous- mêmes. Nous étions alors remplis de crainte, tout particulièrement de celle de la mort (Hébreux 2.14-15), parce que nous connaissions le jugement qui nous attendait. Mais Jésus-Christ vint nous racheter de l’asservissement au péché, donnant Sa vie pour payer le prix de la rédemption et pour nous libérer afin que nous fussions les fils de Dieu. Par conséquent nous n’avons désormais pas besoin de vivre dans la crainte : ni dans celle de la mort, ni dans celle de Dieu.

Mais nous ne devons pas avoir peur de Dieu. Ce genre de crainte ne Lui est pas agréable, car elle provient de la culpabilité et a trait au châtiment. Au contraire, comme nos vies s’unissent avec celle de Christ, Son amour est rendu parfait en nous (1 Jean 4.16-19). Nous pouvons, alors, nous approcher « avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun » (Hébreux 4.16).

L’adoption nous permet d’appeler Dieu directement : « Abba, Père » (Romains 8.15 ; Galates 4.6). Cette expression est empreinte de familiarité et de tendresse ; des sentiments qui proviennent de notre amour, de notre respect et reconnaissance envers notre Père Céleste. Ainsi, lorsque nous prions, nous faisons l’expérience de Sa douce assurance que nous sommes bien Ses enfants et qu’Il nous aime. Le Saint-Esprit nous conduit dans l’adoration appropriée qui convient au Père. Et Il nous rend capables de nous approcher du Père, courageusement et avec amour, en accord avec Sa volonté (Romains 8.15-17, 26-27).

Un autre avantage actuel de l’adoption, c’est que nous sommes les héritiers de Dieu. Et bien que nous n’ayons pas encore reçu la totalité de notre héritage, nous n’en sommes pas moins Ses héritiers. Paul déclare que Dieu Lui-même nous a mis à part, nous a marqués de Son sceau et a placé dans nos cÏurs les arrhes de l’Esprit comme la garantie de tout ce qu’Il a en réserve pour nous (2 Corinthiens 1.21-22 ; 5.5). Le Saint-Esprit dans notre vie est le sceau attestant notre appartenance à Dieu. Paul déclare aussi que l’expérience du Saint-Esprit représente un avant-goût des bénédictions du ciel. Cette expérience est un acompte ; elle est la garantie qu’un jour les rachetés hériteront complètement des bénédictions de Dieu.

L’adoption a aussi une phase future. Elle n’est pas achevée actuellement. Néanmoins, nous vivons dans l’anticipation de la gloire qui sera la nôtre à la venue de Christ. C’est alors que nous réaliserons vraiment et totalement quels sont les avantages de la filiation.

Dans Romains 8.18-23, Paul nous dépeint une scène merveilleuse. Il parle avec la vision d’un prophète. Il voit toute la création attendant et soupirant après la gloire à venir. Il indique, qu’à présent, la création est dans un état de corruption. Elle attend avec impatience la désagrégation de la puissance du péché, la disparition de la corruption et de la mort, et la libération des effets de la malédiction. Nous, les chrétiens, de même que la nature, nous attendons impatiemment la délivrance de ce monde présent, avec ses limitations physiques, ses souffrances et sa mort. Déjà maintenant, notre corps physique se dégrade petit à petit (2 Corinthiens 4.16). Cependant, au travers de l’expérience du Saint-Esprit, nous avons reçu les arrhes, c’est-à-dire un acompte de la gloire à venir. Mais il nous tarde d’assister à la réalisation complète de ce que l’adoption dans la famille de Dieu veut dire.

La phase finale de l’adoption sera celle de nos corps. Paul ne pensait pas qu’étant dans la gloire, nous serions comme des esprits désincarnés (2 Corinthiens 5.1-5). Tout être humain dans ce monde présent est à la fois un corps et un esprit ; et dans la gloire, l’être tout entier sera sauvé. Cependant, le corps glorifié ne sera plus alors sujet à la corruption et aux impulsions du péché. Ce sera un corps spirituel glorieux, adapté à la vie d’une personne spirituelle : « . . . Le Seigneur Jésus-Christ . . . transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux » (Philippiens 3.20-21). Voyez aussi 1Corinthiens 15.35-54. Lorsque notre adoption sera enfin complète, alors nos corps auront subi une transformation merveilleuse. A cause de cette phase future de l’adoption, réjouissons-nous avec Paul de ce que la vie en Christ est une ardente anticipation de cette libération, de cette recréation et de ce renouvellement mis en Ïuvre par la gloire et la puissance de Dieu. En parlant de cette transformation par laquelle nous passerons, Paul déclare que « celui qui nous a formés pour cela, c’ est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’ Esprit » (2 Corinthiens 5.5).

Dans l’adoption, la grâce de Dieu coule comme un fleuve depuis l’éternité jusque dans le temps, puis retourne à nouveau dans l’éternité. Et Sa grâce, comme un puissant courant, nous engloutit et nous transporte avec elle vers le but de félicité, de gloire et d’immortalité future.

L’EXPERIENCE DE L’ADOPTION
Le moyen d’adoption
Objectif 3. Choisir l’énoncé qui identifie le moyen d’adoption.

Vous pourriez demander : Mais comment se produit l’adoption ? A cette question, je réponds : l’adoption est produite par Dieu au travers de l’action du Saint-Esprit, quand les hommes répondent favorablement à la vérité de l’Evangile.

La contribution humaine dans l’adoption, c’est de croire en Jésus-Christ et de Le recevoir. Cependant, comme nous l’avons vu précédemment, cette foi implique la totalité de la personne : l’intellect, les émotions et la volonté. Elle implique la connaissance de la vérité de l’Evangile (Jean 8.32), et l’assentiment du cÏur donné à ce dernier (Romains 10.10).

Recevoir Jésus et se consacrer complètement à Lui exige un acte de volonté bien précis. La foi dont nous faisons preuve en croyant et en recevant, ne produit pas l’adoption, néanmoins elle lui prépare le terrain (Galates 3.26). Jean ajoute qu’à « tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom » (Jean 1.12).

La participation de Dieu dans l’adoption est, bien sûr, primordiale. La réponse d’une personne à Son offre de salut Lui donne la possibilité de commencer Son Ïuvre de rénovation. Il pardonne nos péchés sur le champ, nous communique une nouvelle nature, nous donne un nouveau rang devant Lui et nous accorde un nouveau statut dans Sa famille. Comme le Saint- Esprit rend notre filiation réelle, nous sommes alors capables de répondre à Dieu : « Abba, Père » (Romains 8.15) avec un sentiment de révérence et d’émerveillement. Car il faut bien comprendre que notre statut d’adopté, notre nouvelle filiation, n’est pas le résultat d’un mérite quelconque de notre part. Seuls l’amour et la grâce de Dieu nous font entrer dans Sa famille, là où il n’existe pas de distinctions : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus » (Galates 3.28). Et tous, par l’Esprit de Christ dans leurs cœurs, crient ensemble : « Abba ! Père ! » (Galates 4.6).

Le caractère distinctif de l’adoption
Objectif 4. Identifier les points communs et les différences qui existent entre les caractéristiques de l’adoption, de la régénération et de la justification.

Nous avons examiné le salut comme étant l’unique Ïuvre de Dieu. Et nous avons utilisé l’illustration d’une réaction en chaîne pour décrire comment les divers aspects de l’Ïuvre sont en relation les uns avec les autres. Chacune des doctrines du salut a sa propre signification tout en ayant aussi un sens par rapport aux autres. Révisons donc brièvement quelques-uns des points communs et différences qui existent entre la régénération, la justification et l’adoption.

Nous voyons que l’adoption et la justification impliquent l’administration de la justice divine ; par conséquent, elles sont considérées comme des actes juridiques. Toutes les deux procurent un statut : la justification donne au pécheur coupable le statut d’acquitté, tandis que l’adoption lui procure le statut de fils adulte (dont nous parlerons plus tard). Et toutes les deux impliquent aussi une relation avec Dieu. Pourtant, le caractère de cette relation est différent. La justification est une relation entre un Juge juste et un pécheur « coupable », alors que l’adoption est une relation entre le Père et un fils. La justification est fondamentalement légale, alors que l’adoption est fondamentalement paternelle. La justification relève de la justice, alors que l’adoption relève de l’amour.

UN JUGE JUSTE UN PERE PLEIN D’AMOUR

LE PECHEUR RECOIT LE PARDON

LE FILS RECOIT UNE POSITION LA JUSTIFICATION L’ADOPTION

La régénération et l’adoption concernent notre présence dans la famille de Dieu. La régénération est l’expérience qui nous introduit dans cette famille, et l’adoption en résulte, nous donnant le statut de fils adultes.

La position unique que nous occupons au moment de la régénération est celle-ci: étant nés de Dieu, et étant par conséquent Sa descendance légitime, nous sommes élevés, en relation et en responsabilité, au statut de fils adultes. Toutefois, toutes les expériences qui touchent à l’enfance et l’adolescence, et qui sont normales dans la vie humaine, sont exclues de la filiation spirituelle. Il en résulte que nous sommes instantanément libres de tout tuteur ou gouverneur et que nous sommes responsables de vivre la vie spirituelle, aux facettes combien nombreuses, de fils adultes dans la maison du Père. Dans le domaine spirituel, il n’existe pas de période d’enfance irresponsable. Les Ecritures ne font aucune distinction de conduite entre ceux qui débutent dans la vie chrétienne et les croyants plus avancés dans la foi. Ce que Dieu déclare au croyant mûr et établi, Il le dit aussi à tous les autres chrétiens— même à ceux qui viennent tout juste de naître de nouveau. De peur que nous ne trébuchions devant ces responsabilités, à cause de l’allusion de Paul aux Corinthiens comme « des petits enfants en Christ » (1 Corinthiens 3.1), nous devons reconnaître que ceux-ci étaient des bébés à cause de leur nature charnelle, et non à cause du nombre d’années de leur vie chrétienne. Par conséquent, en tant que fils adultes, nous sommes les héritiers immédiats de Dieu et cohéritiers avec Jésus-Christ. Et ce statut privilégié nous rend capables d’hériter des bénédictions et des avantages immédiats, comme nous allons le voir.

Les bénédictions de l’adoption
Objectif 5. Reconnaître des énoncés qui décrivent les bénédictions de l’adoption.

L’adoption produit certains avantages que nous avons choisi d’appeler bénédictions. L’une des plus grandes bénédictions est le témoignage de l’Esprit de Dieu à notre esprit, attestant que notre filiation est réelle et nous assurant de l’amour et de l’attention du Père (Romains 8.15). Mais il y a encore bien d’autres avantages.

 

Remarquez que tous les résultats précédents de l’adoption sont des expériences présentes. Notez aussi que l’accent est placé sur ce que Dieu fait. Voici encore quelques conséquences supplémentaires de l’adoption :

  1. Notre Père pourvoit à tous nos besoins selon Sa richesse (Philippiens 4.19).
  2. Il nous délivre de l’esclavage de la loi (Galates 4.4-5).
  3. Il nous délivre de la crainte (Romains 8.15 ; 2 Timothée

    1.7).

  4. Il nous amène en communion avec Lui-même (1 Jean

    1.3).

Ces bénédictions, et bien d’autres innombrables encore, ont pour but de satisfaire les besoins élémentaires des croyants.

En nous adoptant, Dieu entend bien glorifier Son nom. Au moyen de l’adoption, Il exalte Sa grâce et Son amour. En fait, tout ce que Dieu accomplit en nous sauvant amènera, tôt ou tard, gloire à Son nom. Et peut-être que Sa gloire n’est nulle part plus évidente qu’au travers des nombreuses bénédictions qui découlent de l’adoption.

Les évidences de l’adoption
Objectif 6. Donner des exemples d’évidences intérieures et extérieures de notre adoption.

L’adoption est fondamentalement une Ïuvre objective ; c’est-à- dire qu’elle se produit sans que nous ayons quelque chose à y voir. Nous dépendons essentiellement de la Parole de Dieu pour vérifier le fait de notre filiation. Elle est donc l’évidence extérieure première de notre statut adoptif. Toutefois, l’adoption devient évidente pour nous au travers des choses que nous expérimentons intérieurement et que nous démontrons extérieurement.

Bien qu’aucun de nous ne démontre parfaitement ces évidences, nous deviendrons peu à peu semblables à Christ en marchant par l’Esprit et en nous laissant conduire par Lui (Romains 8.15-16). Ce changement progressif en nous sera la preuve évidente que nous sommes Ses enfants.

Savoir que vous faites partie de la famille de Dieu devrait vous rendre éternellement joyeux et reconnaissants. Cette connaissance devrait aussi vous inciter à prendre un engagement solennel : à savoir que par la grâce de Dieu, vous ne ferez jamais rien qui puisse amener le déshonneur ou la honte sur la famille de Dieu. Puissiez- vous toujours chercher à porter ce nom avec honneur et dignité, en n’oubliant jamais que vous faites partie du grand sacerdoce royal des croyants dont le but est d’annoncer « les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2.9).

La doctrine de l’adoption me rappelle le cas de John et de Joan Murphy, un couple sans enfant. Les Murphy étaient déjà mariés depuis plus de dix ans lorsqu’on leur demanda si l’adoption d’un bébé, dont la jeune mère ne pouvait s’occuper, les intéressait. Ils reçurent aussi l’assurance que le bébé provenait d’une bonne famille. Les Murphy acceptèrent alors l’offre avec joie, voyant là une réponse à leurs prières. Et, avec enthousiasme, ils partagèrent la bonne nouvelle avec leurs amis. Lorsque la petite Betty naquit, elle apparut être parfaite ; en bref, un beau petit bout de chou donnant la joie autour d’elle. Pourtant, quelques heures après sa naissance, le docteur qui l’avait fait naître téléphona aux Murphy et leur annonça en toute franchise que la petite Betty avait un palais fendu—une déformation du dôme du palais dans la bouche. Il leur demanda : « Est-ce que vous la voulez toujours ? » John répondit alors, sans hésitation : « Bien sûr ! Nous avons dit à tout le monde que Betty était une réponse à nos prières—un don de Dieu. Et même si cette déformation est apparue, nous l’aimons toujours autant ». Cependant, juste avant que les Murphy ne viennent chercher le bébé, une opposition se manifesta, contestant la légalité de l’adoption puisque les Murphy vivaient dans un autre état que celui où était née Betty. Le pasteur de la famille, qui avait facilité l’adoption, se rendit auprès de l’Avocat du Gouvernement, la plus haute autorité légale de l’Etat, pour recevoir conseil. C’est ainsi qu’il apprit de la bouche même de l’Avocat du Gouvernement que si les Murphy prenaient immédiatement le bébé avec eux dans leur foyer, il n’y aurait aucune barrière légale pour s’opposer à l’adoption. Inutile de dire que les Murphy se précipitèrent à l’hôpital et prirent avec eux la petite Betty comme leur enfant. Quelques mois plus tard, Betty subit une opération chirurgicale pour corriger son palais fendu. L’opération fut un succès et cette petite fille est aujourd’hui tout à fait normale.

Au travers de cette histoire, nous avons une illustration de l’amour de Dieu qui nous adopta alors que nous étions perdus, sans espoir, indignes et condamnés à mourir. Nous étions corrompus par une nature charnelle—nous étions loin d’être les êtres parfaits que Dieu désirait. Mais Il nous aima et nous attira à Lui. Et alors qu’Il nous attirait à Lui, le grand ennemi de nos âmes chercha à empêcher la transaction et à nous garder dans l’esclavage. Mais Dieu, au travers de Christ, enleva les obstacles à notre adoption, par Sa mort sur la croix du calvaire. Maintenant, nous faisons désormais partie de Sa famille: purifiés, guéris, revêtus de Sa justice et rendus les bénéficiaires immédiats de Ses bénédictions. Grâce à cette transaction qui nous a libérés et amenés dans Sa famille, nous pourrons nous réjouir pour toute l’éternité.

Prochaine leçon