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Vivant en Christ

Vous êtes sur le point d’étudier un sujet très important : le salut. Ce salut comprend tout ce qui nous a été acquis à la croix du calvaire, mais en plus de cela, il satisfait chacun de nos besoins spirituels. Ainsi, le salut comprend le pardon des péchés commis dans le passé, la délivrance de la puissance du péché dans le présent, et même la protection contre les assauts du péché dans le futur (Jude 24). Le salut est donc une attente basée sur le futur, mais aussi une source de joie présente. Pourtant, il n’en demeure pas moins que de nombreux chrétiens ne connaissent pas le salut— ou si peu—comme une joie présente et actuelle. Pour eux, ce n’est qu’une façon d’aller au ciel. Néanmoins, comme nous allons le découvrir, la Parole de Dieu montre clairement que ceux qui ont part au don du salut sont 1) éclairés, 2) deviennent participants à l’Esprit Saint, 3) goûtent la bonne Parole de Dieu, ainsi que 4) les puissances du siècle à venir (Hébreux 6.4-5). Ainsi, les chrétiens font, par là, l’expérience des arrhes ou d’un paiement comptant, sur la joie, future et illimitée, qui sera la leur au fur et à mesure de leur marche avec le Seigneur sur cette terre. Après un examen attentif de l’arrière-plan du salut, vous étudierez la série d’événements qui commence au moment où le pécheur se détourne du péché (la repentance) pour se tourner vers Dieu (la foi), faisant ainsi une volte-face dans sa manière de vivre (la conversion). Vous mesurerez aussi les résultats de la nouvelle naissance, alors que le nouveau croyant reçoit une nouvelle nature (la régénération), une nouvelle honorabilité devant Dieu (la justification), ainsi qu’une nouvelle position dans la famille de Dieu (l’adoption). Puis, finalement, vous examinerez le croyant, face à la responsabilité qui est la sienne de commencer à croître spirituellement, dés l’instant où il expérimente le salut. Car il est bien évident qu’un chrétien sans 6 Une étude sur le salut maturité ne rend pas honneur à Christ et à Sa puissance salvatrice; une telle personne manque bien sûr de développement spirituel parce qu’elle manque de nourriture spirituelle (1 Corinthiens 3.1-3 ; Hébreux 5.11-14). Vous apprendrez encore que l’ignorance et l’indifférence entravent la croissance et le développement spirituel. L’ignorance peut être surmontée en lisant la Parole de Dieu et en comprenant la valeur du salut, mais l’indifférence, elle, ne peut être vaincue que par l’Ïuvre du Saint-Esprit agissant dans votre cÏur, alors que vous vous abandonnez à Lui et que vous recevez la faim et la soif de la justice qui caractérisent un appétit spirituel en bonne santé.

Leçon 5: La volonté de Dieu pour notre salut

Dans la première partie de ce manuel, nous avons examiné les éléments fondamentaux du salut et ce que Dieu exige de l’homme. Nous y avons vu que l’expérience du salut est comme une réaction en chaîne, mise en mouvement quand l’homme se repent, croit et se convertit. A présent, nous allons étudier la volonté de Dieu pour notre salut, ainsi que les richesses de la vie spirituelle, de ce nouveau rang, et de cette nouvelle position qu’Il a mis à la disposition de tous ceux qui répondent à l’Evangile.

En étudiant la volonté de Dieu pour notre salut, nous allons de nouveau nous rendre compte que Son but et Son conseil éternel, en nous prédestinant à devenir conformes à l’image de Son Fils, vont bien au-delà de notre portée pour nous être rendus accessibles. Un cÏur honnête et qui cherche sincèrement, se sentira toujours émerveillé alors qu’il cherche à mettre en accord la volonté et le but souverain de Dieu avec le libre-arbitre de l’homme. La volonté de Dieu nous est, non seulement, révélée au travers de Son grand amour pour nous, mais aussi au travers de l’abondante miséricorde dont Il nous a gratifié en nous redonnant la vie en Christ, alors que nous étions morts dans nos transgressions (Ephésiens 2.4-5).

La grâce, c’est avoir Dieu avec nous alors que nous étions contre Lui. C’est par pure grâce qu’Il choisit de nous créer avec la capacité de rejeter l’amour qu’Il nous offrait. Puis, Il révéla une grâce insondable quand Il nous donna, à nous qui sommes une race de rebelles, le Fils de Son amour. Comment Christ a-t-Il pu venir S’identifier avec des pécheurs coupables, assumer la responsabilité de leurs péchés, et se donner Lui-même en rançon sur la croix pour leur délivrance ? La réponse se trouve dans cette petite phrase : Car Dieu a tant aimé le monde !

Incompréhensible ! Oui. Et alors que nous sommes sur le point de commencer cette leçon, nous ne pouvons rien faire de mieux que d’adorer, là où nous ne pouvons pas comprendre cette grâce, cette miséricorde et cet amour infinis.

L’ELECTION
Objectif 1. Reconnaître la définition de l’élection comme elle se présente dans Ephésiens 1.3-14.

L ’ une des parties principales de cette leçon concerne l’élection. L’autre partie traite de l’enseignement qui concerne la prédestination. Ces deux mots nous apprennent beaucoup de choses concernant le but ou la volonté de Dieu pour la vie de tous les humains.

Il est bien évident que tout ce qui touche à un passé assez éloigné possède un certain air mystérieux. Et ceci est particulièrement vrai lorsque le sujet concerne les décisions prises par Dieu dans l’éternité. Néanmoins, comme nous allons le voir, il existe au moins une chose qui n’est pas entourée de mystère : c’est la volonté de Dieu pour ceux qui Lui répondent. Bien au contraire, elle nous parle de réconfort, de sécurité, de communion et d’héritage éternel. En étudiant les actions de notre

Père Céleste décrites par les mots élection et prédestination, nous allons voir les choses qu’Il a mises gracieusement à la disposition de ceux qui acceptent Son offre de salut.

1 Lisez Ephésiens 1.13-14, si ce n’est déjà fait. En nous basant sur ce passage et le paragraphe précédent, nous pouvons dire que la volonté de Dieu, telle qu’elle est exprimée par les mots élection et prédestination, concerne

  1. a)  le but éternel qu’Il a en vue pour l’humanité en général.
  2. b)  le but divin pour ceux qui répondent favorablement à Ses

    actes d’amour.

  3. c)  la puissance manifestée par Dieu, pour faire ce qu’Il veut

    dans Son univers.

La signification de l’élection

L’élection, par rapport au salut, est l’acte de la grâce divine par lequel Il choisit en Jésus-Christ et au moyen du salut, tous ceux dont Il savait d’ avance (par prescience) qu’ ils L’accepteraient et persévéreraient dans leur foi en Lui. Le tableau qui suit vous aidera peut-être à mieux comprendre le concept de l’élection :

LA RESPONSABILITE DE L’HOMME

  1. Dieu a offert le salut à tout le monde.
  2. Ce salut est rendu possible par le sacrifice de Christ.
  3. Notre salut dépend de :

    a. Notre acceptation du sacrifice de Christ.
    b. Notre persévérance dans la foi à suivre Christ.

LE CHOIX DE DIEU

1. L’élection est un acte de grâce divine par lequel Dieu choisit comme Son peuple, ceux qui ont accepté Son offre de salut en Christ.

2. Parce que Dieu est omniscient, Il savait d’avance quels seraient ceux qui accepteraient Son offre et persévéraient dans leur foi.

Au travers de cette définition générale, nous voyons ce que Dieu met gracieusement à notre disposition : le salut offert à tous en Jésus-Christ. Notez qu’il y a quand même un côté conditionnel, de la part de l’homme : accepter ce salut et le maintenir par la foi dans l’Ïuvre achevée du Seigneur Jésus-Christ. Ainsi, dans les temps reculés de l’éternité, Dieu choisit de sauver des gens. Mais comme ils n’étaient pas dignes de Sa grâce, Il les choisit au nom des mérites (de la dignité) d’un autre : Jésus-Christ. Il les élut pour être saints et sans blâme, pour recevoir l’adoption comme Ses enfants, pour être à la louange de Sa gloire, et pour recevoir un héritage éternel (Ephésiens 1.3-14). Vous vous souvenez (voir leçon 1) que Dieu a mis le salut à la disposition de tous. Cependant, notre attention se porte à présent sur les bienfaits de cette mesure, pour ceux, bien sûr, qui en acceptent l’offre gracieuse.

Des exemples bibliques de l’élection
Objectif 2. Faire la distinction entre l’enseignement biblique et non-biblique de l’élection.

 

Afin de mieux comprendre la signification de l’élection, nous allons examiner les mots qui sont utilisés à son sujet dans la Bible, en Hébreu et en Grec. Puis nous étudierons aussi des exemples d’élection, dans l’Ancien et le Nouveau Testament, qui nous serviront d’illustrations.

Dans l’Ancien Testament, c’est le mot bahar qui est le plus

souvent utilisé. Il signifie « choisir » ou encore « sélectionner ». Nous le trouvons 164 fois, et dans plus de 100 de ces exemples, c’est Dieu qui élit. Par conséquent, ces exemples sont d’une grande importance pour démontrer l’activité de Dieu dans l’élection.

 

Dans l’exercice que vous venez de faire, nous avons l’exemple de choix divins qui concernent des individus choisis, des choses – choisis, ou même un lieu choisi. En fait, le mot bahar se réfère, la plupart du temps, au choix d’Israël, comme peuple de Dieu. Il n’y a pas, en Israël, de qualité essentielle ou particulière qui puisse expliquer pourquoi il fut choisi par Dieu pour être un peuple mis à part des autres peuples (Deutéronome 7.7). Par contre, l’insignifiance d’Israël donna, elle, l’occasion à Dieu de démontrer Sa grâce, mais aussi Sa puissance, afin que Son nom puisse être proclamé dans le monde entier (Exode 9.16). Concernant l’élection d’Israël, nous lisons simplement : « Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob que j’ai choisi, race d’Abraham, mon ami ! Toi que j’ai saisi des extrémités de la terre . . . à qui j’ai dit : Tu es mon serviteur, Je te choisis et ne te rejette pas ! » (Esaïe 41.8-9).

L’élection d’Israël en tant que peuple de Dieu était un grand et saint privilège. Mais ce choix plaça sur le peuple élu une grande responsabilité. En conséquence, ils furent punis et châtiés plus sévèrement que ne l’étaient les autres nations pour leur orgueil, leur désobéissance ou leur abandon des lois de Dieu.

Jérémie 7.8-10 sous-entend que le peuple croyait fortement que son élection était si assurée, qu’ils n’avaient désormais plus de soucis à se faire quant à leurs responsabilités. Mais, comme nous allons le voir, Dieu n’a jamais voulu que les choses se passent ainsi pour Israël. Car en plus du privilège, il y avait la responsabilité de répondre à l’amour de Dieu, dans la foi et l’obéissance. Et bien qu’Israël fut élu comme nation, chaque individu devait rendre compte pour sa propre réponse à la volonté révélée de Dieu.

Ezéchiel apprit ainsi que si Dieu avait choisi la nation d’Israël, chaque personne n’en était pas moins individuellement responsable de vivre dans l’obéissance aux lois divines (Ezéchiel 18.4). Manquer de vivre selon les exigences de Dieu ne pouvait que conduire à la mort (Ezéchiel 18.13).

Ces passages de l’ Ecriture qui concernent l’ élection d’Israël nous enseignent quelle est la volonté et la façon d’agir de notre bon et saint Père Céleste. Ils nous révèlent aussi Sa sainteté ainsi que Sa façon de considérer le péché. Et ils nous mettent également en garde, de même que Romains 11.17-23, afin que nous ne soyons pas séparés de Dieu, comme le fut Israël.

Dans le Nouveau Testament, les mots grecs qui signifient élection, sont utilisés environ 50 fois. Les voici :

  1. Eklegomai — « choisir »
  2. Ekloge — « L’action de choisir ou le choix »
  3. Eklektos — « L’élu ou celui qui est choisi »

A peu près la moitié de ces mots nous enseignent sur la pratique de la volonté de Dieu dans l’élection. Le principe du libre choix y est particulièrement dominant. Dans le Nouveau Testament, la forme du verbe (qu’on appelle voix du milieu) indique l’intérêt personnel direct de celui qui fait le choix—dans le cas présent, c’est donc Dieu Lui-même. Dans l’élection, Dieu ne prédétermine jamais le futur de l’homme, mais cette élection ne peut pas non plus être séparée de la décision responsable de l’ homme.

Le choix de Dieu est déterminé par l’aptitude ou le mérite de la personne choisie.

Le privilège d’être choisi est sans mesure, mais il demande un vie responsable de la part de ceux qui sont choisis.

Les exemples bibliques, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, nous montrent que ceux qui ont été élus par Dieu au moyen du salut n’ont pas besoin de répondre à Sa grâce . . . car tout dépend de Lui, et de Lui seul.

Puisque Dieu a choisi des hommes pour le salut, Il a donc la responsabilité de les préparer pour le ciel et de les garder purs, par Sa toute-puissante volonté.

Au temps de l’Ancien Testament, Israël fut élu en tant que nation, mais chaque individu était responsable de sa réponse à la grâce divine. Depuis le temps du Nouveau Testament jusqu’à aujourd’hui, l’Evangile est offert à tous, et chaque individu est responsable de ce qu’il fait de cette offre divine qu’est le salut.

LES DIFFERENTES CONCEPTIONS DE L’ELECTION
Objectif 3. Etablir une distinction entre des énoncés cohérents, présentant deux conceptions différentes de l’élection.

Le prédéterminisme

Certaines personnes ont une conception de l’élection différente de celle qui nous semble être en accord avec l’enseignement de l’Ecriture. Elles pensent que, dans l’éternité, Dieu a résolu ce que serait la destinée de chaque individu. Ces personnes croient que Dieu a déterminé que certains seraient sauvés et auraient la vie éternelle, tandis que d’autres seraient perdus éternellement. Donc, selon elles, Christ n’est mort que pour les élus. Cette façon de penser ou ce point de vue, nous l’appelons le prédéterminisme.

D’après ceux qui adhèrent à ce point de vue, le salut dépend uniquement de Dieu ; l’homme n’y est absolument pour rien. S’il se repent, croit et vient à Christ, c’est parce que l’Esprit de Dieu l’a attiré. Ils affirment que cela ne peut être que vrai, car l’homme est si corrompu et sa volonté tellement asservie au péché, qu’en-dehors de l’aide de Dieu il ne peut ni se repentir, ni croire et ni faire un choix correct. Examinons brièvement quelques caractéristiques essentielles de ce point de vue.

C’est de cette façon de penser que vient la doctrine ou l’enseignement de la sécurité éternelle ; la croyance qu’une fois entré dans la grâce, on y demeure pour toujours : une fois sauvé, sauvé à jamais. Car si Dieu a déterminé dans l’éternité qu’une telle personne serait sauvée, et qu’elle puisse être d’abord sauvée, puis gardée ensuite uniquement par la grâce divine qui est irrésistible, cette personne ne sera alors jamais perdue.

Le libre-arbitre

Par opposition au prédéterminisme, il existe un autre point de vue de l’élection, que la plupart des chrétiens préfèrent. Nous adhérons à ce point de vue, parce qu’il reconnaît la responsabilité de l’homme pour son salut. Nous appelons cette façon de voir les choses : le libre-arbitre. Nous croyons que, selon la Bible, Dieu veut que tout le monde soit sauvé. Cette conviction est basée sur l’évidence que Christ est mort pour tout le monde (1 Timothée 2.6 ; 4.10 ; Hébreux 2.9 ; 1 Jean 2.2 ; 2 Corinthiens 5.14), et qu’Il offre aussi Sa grâce à chaque individu. Bien que nous soyons d’accord pour reconnaître que le salut est l’Ïuvre de Dieu, indépendamment et totalement libre des bonnes Ïuvres ou des mérites de l’homme, ce dernier a cependant, certaines conditions à remplir. En effet, la responsabilité de l’homme dans l’élection, à savoir une foi confiante et tranquille dans ce que Christ lui offre, lui assure le salut divin mis à sa disposition. Ceci est tout à fait en accord avec les paroles de Jésus (Jean 3.15-18), qui dit quequiconque croit a la vie éternelle. La foi (l’acte de croire en Christ pour pouvoir être sauvé) n’est pas un mérite ou une bonne œuvre ; c’est tout simplement accepter la condition imposée par le Seigneur. Nous pouvons soit accepter la grâce de Dieu, soit la rejeter : cette capacité de choix nous appartient.

 

Puisque le salut est basé sur notre réponse à l’offre que nous fait Dieu, nous devons, par un acte de notre propre volonté, déterminer si oui ou non nous accepterons Son offre. Voici les principales caractéristiques du libre-arbitre :

Le Libre-arbitre

Textes bibliques utilisés pour soutenir ce concept

1. L’élection est un acte souverain de la part de Dieu, parce qu’Il n’avait aucune obligation d’élire qui que ce soit. Tous les hommes sont condamnés, devant Lui, à cause de leurs péchés ; par conséquent, tout le monde aurait très bien pu être damné.

Ephésiens 1.11 Romains 3.23

2. L’élection est un acte de grâce, parce que tous ceux qui ont été choisis ne le méritaient pas.

Ephésiens 2.8-10

Ce point de vue de l’élection, qu’est celui du libre-arbitre, montre que Dieu élit « quiconque croit » au salut. Les nombreux chrétiens de par le monde, qui professent cette façon de voir, croient que l’offre du salut est assez large pour pouvoir inclure tous ceux qui veulent être sauvés. Nous croyons que Dieu, à cause de Sa connaissance, a vu d’avance tous ces individus qui accepteraient l’Evangile et persévéreraient en maintenant leur salut. Ce sont ceux-là qu’Il prédestina (choisit avant l’heure, dans l’éternité) à la vie éternelle. La position du libre-arbitre est la suivante: Dieu connaissait d’avance la destinée éternelle de ces personnes, mais ne la prédétermina pas.

En résumé, nous pensons qu’entre les deux points de vue, c’est celui du libre-arbitre qui est la plus biblique des deux. Dans l’étude de la doctrine du salut, nous croyons que ce point de vue se rapproche davantage de l’enseignement général des Ecritures que le prédéterminisme. A cet égard, nous sommes particulièrement influencés par le fait que l’élection n’apparaît jamais dans l’Ecriture comme une violation de la volonté humaine. De plus, l’homme n’est jamais considéré, dans la Bible, comme irresponsable. La responsabilité ne peut exister que là où il y a un libre choix.

L’ELECTION DANS LA BIBLE
Objectif 4. Identifier, sur la base de l’Ecriture, cinq aspects de l’ élection.

Nous avons tendance, quelquefois, à nous tourner vers une ou deux sources, aux « preuves irréfutables », pour soutenir nos idées ou nos préjugés sur un sujet donné. Cependant, si nous voulons être justes, dans nos efforts pour comprendre un certain sujet, nous devons réunir toutes les évidences disponibles, évaluer tous les faits apparentés, et, seulement, à ce moment là, en tirer une conclusion. Par exemple, en se basant sur Jean 14.13-14, une personne pourrait en conclure qu’elle peut recevoir tout ce qu’elle veut, si elle le demande au nom de Jésus. Cependant, en examinant la situation de plus près, nous nous apercevons que derrière cette même promesse, dans Jean 15.16, il existe des conditions, qui sont elles, énumérées dans les versets qui précédent (Jean 15.1-15). Cette lumière complémentaire, issue de cette deuxième source, est significative parce qu’elle nous donne la raison biblique qui permet de comprendre la nature de la prière efficace. Tout en gardant cet exemple à l’esprit, examinons de plus grandes évidences bibliques qui concernent l’ élection.

Dans les passages bibliques mentionnés précédemment, nous avons vu la souveraineté de Dieu dans Son élection d’Israël. Nous avons aussi remarqué qu’avec le privilège d’être choisi, Israël reçut de très solennelles responsabilités : être obéissant, vivre dans la droiture et répondre à la grâce de Dieu, dans la louange et l’adoration du cÏur. Le châtiment infligé pour avoir désobéi n’ était rien d’ autre que la destruction (voir Deutéronome 7.10-11). La jouissance des bienfaits de l’élection dépendait de l’obéissance de chaque individu (Deutéronome 7.12- 26 ; ainsi que le chapitre 8).

Nous ferions bien de noter que si la sainteté n’est pas la base de notre élection, elle en est néanmoins le but. Paul déclare que Dieu « nous a sauvés—non parce que nous aurions fait des Ïuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde » (Tite 3.5). Lorsque nous parlons de l’élection du peuple de Dieu, la nuance n’est pas mise sur le fait qu’on soit élu pour être sauvé, mais sur le fait d’être élu pour être saint.

LA PREDESTINATION

La signification de la prédestination
Objectif 5. Reconnaître les énoncés qui définissent correctement la prédestination comme elle se rapporte à la volonté et au but de Dieu dans l’élection.

Nous arrivons maintenant au deuxième mot important, dans notre étude du but divin pour le salut des hommes : la prédestination . Dans la version de la Bible Louis Segond, dite à la Colombe, le mot prédestinés, n’est utilisé que quatre fois : dans Romains 8.29 et 30, et Ephésiens 1.5 et 11. Le Nouveau Testament en français courant (aussi appelé Bonnes Nouvelles pour Aujourd’hui) utilise, lui, des termes comme : « Ceux pour qui Dieu a pris d’avance cette décision» (Romains 8.30) ou « Dieu avait décidé par avance » (Ephésiens 1.5). La prédestination n’est pas une activité arbitraire et prédéterminante de la part de Dieu, comme certains le pensent. En effet, avoir une telle conception ne peut qu’encourager au fatalisme.

Le christianisme n’a pas de vue fataliste de l’élection divine. Nous croyons, certes, que Dieu est souverain, mais nous croyons aussi qu’Il a créé des êtres humains capables de résister à Sa volonté. La Bible démontre que nous pouvons résister contre les appels du Saint-Esprit au salut, ce qui nous mènerait à la perdition (Proverbes 29.1 ; Hébreux 3.7-19). Mais elle indique aussi que quiconque veut, peut répondre à l’offre de Dieu et être sauvé (Apocalypse 22.17 ; Jean 3.36).

Le mot prédestination vient du grec proorizo, qui signifie « décider par avance ». Dans le contexte du salut, cela signifie que, dans l’élection, Dieu Se propose de sauver ceux qui acceptent Son Fils et l’offre du salut, et que dans la prédestination, Il a décidé de mener ce but à bon terme. Ainsi, lorsque nous parlons de prédestination, nous voulons dire que Dieu accomplit Son but de sauver ceux qui acceptent ce salut. En d’autres termes, Il a déjà pris des dispositions pour ceux dont Il savait d’avance qu’ils L’accepteraient.

La base de la prédestination
Objectif 6. Choisir un énoncé donnant la base sur laquelle Dieu prédestine.

Notre but, dans cette leçon, est de voir l’enseignement concernant l’élection et la prédestination, de façon équilibrée, tel qu’il est présenté dans l’Ecriture. Nous allons voir ainsi que la conception biblique de l’élection est équilibrée et qu’elle s’harmonise très bien avec les enseignements de l’Ecriture, concernant la souveraineté de Dieu et la responsabilité de l’ homme.

La signification toute simple du mot prescience (ou préconnaissance) est « connaître d’avance ». Dans Romains 8.28-30, Paul montre clairement que l’ordre divin est le suivant : la prescience d’abord, et ensuite seulement la prédestination. De plus, Pierre déclare que c’est la prescience qui détermine l’élection (1 Pierre 1.2). Ainsi, Dieu connaît d’avance, puis Il élit, et enfin Il réalise Son dessein (la prédestination).

La question alors se pose : Que connaissait Dieu d’avance, au sujet de ceux qui sont mentionnés dans Romains 8.29 ? Ce passage ne nous en parle pas. Néanmoins, si nous nous appuyons sur l’enseignement global des Ecritures concernant la participation réelle de l’homme au salut (par sa foi), nous croyons que ce que Dieu connaissait d’avance, c’était la foi de l’homme. Ainsi, Dieu prédestine « quiconque veut » au salut. Ce plan est assez grand pour inclure tous ceux qui veulent être sauvés. Cette vérité est expliquée au travers de l’illustration suivante : sur la porte menant au salut sont écrits les mots suivants : « Quiconque veut, peut entrer » ; cependant, quand une personne passe la porte et reçoit le salut, elle peut lire les mots : « Elu selon la prescience de Dieu ».

A cause de Sa prescience, Dieu savait d’avance quels seraient ceux qui répondraient à Son offre de salut et continueraient à servir Christ. Il les a donc prédestinés à un héritage éternel. Il connaissait d’avance leur choix et leur destinée éternelle, mais Il ne prit pas la décision à leur place.

La prédestination dans la Bible
Objectif 7. En nous basant sur les évidences de l’Ecriture, identifier ce qui est prédestiné et ce qui ne l’est pas.

Dans le Nouveau Testament, le mot traduit par prédestiner est utilisé six fois, et dans chaque cas, il signifie « déterminer ou décider d’avance ». Examinons donc, dans les versets suivants, les choses ou les personnes que Dieu a prédestinées. Ce faisant, nous percevrons plus clairement la vérité de la prédestination.

Examinez à nouveau les versets que nous venons d’énu-mérer, puis prenez note de ce qui n’est pas prédestiné. Tous les détails de nos vies ne sont pas déterminés et arrêtés d’avance.

Le but rédempteur de Dieu pour nos vies, en tant qu’individus, est prédestiné. Et c’est le but fondamental de la prédestination, pour nous qui acceptons le salut divin, que nous ayons une relation sainte et vivante avec Lui, comme Ses enfants, en étant rendus semblables à l’image de Christ.

Vous remarquerez, dans le plan du salut, que Dieu et l’homme sont intimement liés l’un à l’autre. Dieu étend Sa grâce, mais l’homme croit. Dieu a ordonné que Son peuple accomplisse de bonnes Ïuvres ; Son peuple croit, et leur foi produit de bonnes Ïuvres. Ils ne sont pas sauvés par les bonnes Ïuvres, bien sûr, mais celles-ci constituent l’évidence de leur relation vivante avec Christ. Dieu ordonne de bonnes Ïuvres, mais c’est Son peuple qui les accomplit. Lors du développement du salut dans nos vies, Dieu nous permet d’Ïuvrer avec Lui. Sa contribution est énorme : Il nous a connus d’avance, Il nous a élus, Il nous a prédestinés, Il nous a appelés, c’est encore Lui qui nous sanctifie, et bien d’autres choses encore. Et pourtant, Il nous permet de travailler avec Lui.

Pour résumer notre étude sur l’élection et la prédestination, n’oublions pas le conseil que Paul donna aux Ephésiens :

C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les Ïuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2.8-10).

 

Prochaine leçon